- Is Anyone Here Alive? - ( Gemma )

-
Gemma & Curtis .

Somehow I feel that it's my destiny to fall
Get dried and hung upon a gallery wall
Holding on by just a thread to my heart

Toujours entouré mais pourtant parfaitement seul… N’est ce pas la position qui convient le mieux à quiconque veut régner mais ne veut pas partager le pouvoir ? Curtis tentait tant bien que mal de s’en persuader, s’était son oncle Jasper qui avait tenté de lui inculquer ce principe mais il ne parvenait pas à faire abstraction de son besoin d’être soutenu et approuvé en toute circonstance par les autres. C’était la même chose et cela depuis toujours, Curtis avait ce besoin vital que les autres l’apprécie. Il avait besoin de briller, besoin d’aimer et d’être aimé ! C’était dans ce but que ses manipulations trouvaient le plus souvent leur succès mais cela l’aiderait il un jour à obtenir le pouvoir sans la faiblesse ? Le jeune Cullen savait pertinemment qu’il ne fonctionnait pas «normalement », il ne concevait pas l’intérêt de la même façon que la plupart des personnes qu’il avait rencontré. Jasper lui parlait d’argent mais en lui promettant que cela mettrait les femmes à ses pieds. Son oncle avait tenté de lui apprendre à ne voler que des biens dont la valeur se voulait lucrative mais Curtis s’obstinait à voler principalement ce à quoi tenait réellement son entourage. Sa vision du pouvoir lui était bien personnelle, certes différente de celle de nombreux de ses camarades de Serpentard mais il avait tout autant sa place qu’eux dans la maison de Salazar.

Poussant un profond soupir, Curtis tourna au détour d’un couloir. Sa démarche était tranquille mais ses sourcils froncés indiquaient clairement que quelque chose le perturbait. Il était rare de surprendre le jeune Cullen en pleine réflexion sur lui-même et afin de ne pas se faire remarquer, il arpentais les couloirs au hasard de la ou ses pas voudraient bien le mener. Le bruit répétitif des ses chaussures sur le sol avait le don de l’irriter, il détestait qu’une chose se répète trop souvent. En parfait inconstant qu’il était, Curtis ne vivait que pour le changement et l’évolution perpétuelle, ce qui le mena à son sujet préféré : l’amour. Il avait entendu maintes fois dire que si l’on contrôle la personne que l’on aime c’est que l’on ne l’aime pas vraiment. Ce principe le laissait perplexe mais pour un si vaste sujet il se devait de considérer tous les aspects possibles de la chose. Tout le monde cherche à contrôler la personne qu’il aime, cela surgit de l’inconscient et se traduits de diverses manières et à divers degrés. Il serait stupide et idéaliste de tenter de le nier!

Apercevant la bibliothèque, il accéléra le pas et se laissa aller à pousser un nouveau soupir emplis de lassitude. Menant une main à sa gorge, il desserra la cravate de son uniforme. Les cours étaient terminés depuis longtemps mais il avait fait de son mieux pour éviter de repasser par son dortoir. Il y passait le moins de temps possible ces derniers temps, trop de tensions en tout genres à gérer et cela lui donnait des maux de tête. L’air débraillé, il entra dans la vaste bibliothèque et se dirigea droit vers le rayon des livres moldus. C’était tout ce qu’il avait trouvé dans la bibliothèque familiale étant plus jeune et il prenait plaisir à retourné aux classiques de temps à autres. Du bout du doigt il parcouru deux rayons avant de s’arrêter sur un vieux livres à la couverture jaunies par le temps. En lettres dorées il était inscrit : « Les Fleurs du mal ». Curtis hocha la tête en signe d’approbation et il enfourna le petit recueil de poésie au fond de la poche arrière de son pantalon. Il ne lui restait plus qu’a trouvé un endroit tranquille ou s’adonner à lecture des magnifiques mots du grand Charles Beaudelaire.

Le jeune Cullen en avait assez de ses multiples questionnements, il savait que le meilleur moyen de remédier à ses doutes serait de trouvé refuge dans les bras de l’un de ses amants mais n’avait pas réussit à arrêter son choix sur l’une ou l’autre de ses conquêtes. Il était encore coincé dans cette phase puérile dans laquelle ce qui l’intéressait le plus était le danger, l’interdit et le refus. Curtis secoua la tête et ricana de sa propre inconstance. Machinalement il avait rejoints la tour d’astronomie et il en poussa la porte, dirigeant aussitôt son regard vers les vastes baies vitrées. Le soleil venait tout juste de couché sur le lac et des nuages épais cachaient les étoiles que Curtis se plaisait à devinées au delà du voile nuageux. C’était le même principe que d’imaginer quelqu’un sans ses vêtements ! Cela semblait indécent et de ce fait cela lui plaisait. Laissant la porte grande ouverte derrière lui, Curtis se laissa glisser contre un mur jusqu’au sol et se plongea aussitôt dans sa lecture. Il s’arrêta rapidement à un poème qu’il affectionnait tout particulièrement et ne put résister au plaisir d’en lire une partie à haute voix.

Je veux dormir! dormir plutôt que vivre!
Dans un sommeil, douteux comme la mort,
J'étalerai mes baisers sans remord
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.
Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,

Un rayon de lune naissante venait baigner son visage et les pages du livre qu’il tenait fermement entre ses mains. Dans son délire narcissique constant, il prenait plaisir à écouter sa propre voix réciter ses paroles lourdes de sens. Il aurait aimé avoir le talent de l’auteur mais plutôt que dans les mots, il excellait dans la pratique. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres et tout en haussant les épaules il reprit sa lecture à voix haute.

A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,

« Aller, aide moi un peu !
- Silence! »

La voix cassante de la bibliothécaire eut le don d’agacer Gemma. Elle lui obliqua un regard traînant et, avisant la dureté avec laquelle la femme l’observait, elle se fendit d’un sourire affable à demi gêné. L’employée parut satisfaite et se remit à tourner les pages du vieux registre qu’elle étudiait. Gemma ne perdit pas un instant pour grimacer et tirer la langue à son attention. La bibliothécaire releva alors soudainement les yeux et la jeune lionne tourna immédiatement la tête pour ne pas se trahir. Cela eut le mérite de faire pouffer sa voisine de table. Gemma braqua alors sur elle un regard noir, digne des pires spécimens de la bibliothécaire. Julia se rembrunit alors immédiatement, même si les restes d’une moue moqueuse traîna sur son visage. Finalement, elle répondit à l’exigence mentionnée par son amie avant qu’elle ne soit sèchement coupée par la vieille femme aigrie qui veillait à la bonne marche de la Bibliothèque de Poudlard.

« Franchement, Gemma; réfléchis un peu. Tu crois vraiment que je vais t’aider à t’enfoncer dans les affres d’une chose que je réprouve? »

Julia et ses maudites valeurs. Elle ne lui avouerait jamais à quel point elle trouvait sa belle morale hypocrite. Elle était loin d’être parfaitement innocente, et qu’elle s’acharne à vouloir se refuser au sexe avant le mariage sonnait cruellement faux. Comme si elle n’avait pas commis de pire forfait que celui de coucher avant le mariage?! Gemma laissa tout son dépit transparaître dans un soupir impatient. Si Julia souhaitait conserver sa virginité jusqu’à son mariage parfait avec Tristen, libre à elle, mais était-ce une raison pour l’empêcher, elle, de goûter aux joies de l’amour consommé ?! Elle s’apprêtait à laisser exploser les ressentiments qui nourrissaient le fond de sa pensée lorsque Julia la prit de cours.

« Si tu avais voulu que je t’ouvre une brèche afin de pouvoir faire « la chose » avec Raven, ça ne m’aurait posé aucun problème, car je sais que tu l’aimes profondément; mais là … Non, c’est impossible. Je ne peux pas me rendre responsable de la perte de ta virginité avec un macho bourru que tu n’aimeras même pas! »

Quelle rabat-joie. Parfois, elle avait envie de lui tordre le coup, de l’attraper et de la secouer dans tous les sens afin que ses idées reprennent la place correcte qu‘elles devaient occuper. Levant les yeux au ciel, Gemma darda finalement un regard consterné sur la gryffondor. Combien de fois allait-elle devoir lui expliquer ses motivations et son plan avant que Julia l’intègre parfaitement ?!

« Mais qu’est-ce que tu peux être vieux jeu !! On s’en tape de qui aura ma virginité, ce qui compte c’est que cela me donnera l’air plus aguerrie, et Raven devra se rendre compte à quel point je ne suis plus « trop jeune » ?! Jaylen m’a assuré que … 
- Jaylen? Cet abruti t’as mis un idée débile dans le crâne et tu es persuadée que ça t’aidera ?! Ma pauvre petite, t’es vraiment trop naïve; il joue avec toi et il réussira juste à éloigner Raven avec ses manigances douteuses !
- T’es juste jalouse! Tu t’es obligée à ne pas connaître les joies de l’amour avant le mariage alors t’es juste frustrée que je ne reste pas au même niveau que toi; désolée de vouloir avancer! »

Là-dessus, Gemma referma sèchement le livre qu’elle faisait sembla de lire et se leva d’un bond. Sa chaise tomba avec un fracas retentissant sur le sol mais elle préféra ne pas s’y intéresser. Elle se dirigea à pas pressé vers la porte de la Bibliothèque, bien décidée à s’écarter des ondes négatives que lui envoyait Julia. Elle lui tournait le dos mais elle était persuadée que, de là où elle était, elle la foudroyait du regard. Qu’importe les conseils de Julia, ce n’était pas réellement ce qu’elle était venue chercher. Trouver un tombeur qui prendrait plaisir à la défleurer n’avait rien d’une entreprise irréalisable. Ce qu’elle avait cherché à s’attacher, c’était la bénédiction de sa meilleure amie. Elle avait échoué, mais cela ne l’empêcherait pas de mettre son plan à exécution. Elle aurait préféré que Julia la soutienne, qu’elles s’amusent ensemble à éplucher la liste de tous les garçons de Poudlard susceptibles de faire l’affaire, mais ça n’était pas grave; elle réussirait seule et que Julia et sa fausse morale aillent au diable!

La chance semblait lui sourire: à défaut d’obtenir l’assentiment de son amie, elle venait de repérer une cible facile. Au détour d’un couloir du premier étage, Curtis Cullen venait d’apparaître dans son champs de vision. Un sourire carnassier s’infiltra sur le visage rond aux traits encore enfantins de la jeune lionne. Elle ne perdit pas une seconde et sauta sur l’occasion. Accélérant le pas, elle suivit le plus silencieusement possible le serpentard. Elle en savait suffisamment à son sujet pour espérer avoir harponner le bon poisson. Elle manqua plusieurs fois de discrétion et eut beaucoup de chance de ne pas se faire repérer. Cullen semblait perdu dans des pensées dont Gemma ne se serait pas permise d’imaginer la substance. Un sourire mutin illumina ses traits lorsqu’elle songea qu’elle pourrait bientôt se permettre d’avoir, elle aussi, des pensées particulièrement tordues. Certes, elle devrait redoubler d’efforts pour n’arriver qu’à la cheville du vert et argent, mais elle ne cherchait pas non plus à l’égaler. Elle souhaitait seulement gagner en expérience et en maturité, il y avait une marge de là à devenir une véritable petite salope à l’image de Cullen.

Lorsqu’elle comprit qu’il souhaitait se rendre au sommet de la tour d’astronomie, Gemma marqua une pause. Mieux valait ne pas rester sur ses talons et risquer de se faire démasquer en arrivant trop rapidement derrière lui. Elle s’adossa donc contre une paroi et laissa quelques minutes s’écouler patiemment. La patience ne faisait pas partie de ses qualités les plus évidentes mais, ces derniers temps, il lui avait fallu s’y astreindre plus que de raison. Elle se remémora les conseils de Jaylen afin de s’occuper l’esprit en attendant. Ils visaient initialement Raven, mais Gemma imaginait que tous les garçons fonctionnaient plus ou moins de manière identique. Elle pourrait donc mettre ses récents acquis au service de ses plans pour ce soir. Ses plans … Gemma frissonna en songeant qu’elle pourrait devenir une femme dans moins d’une heure désormais. Elle y laisserait forcément une partie d’elle-même, à vouloir foncer tête baissée sans penser aux conséquences. Mais il ne s’agissait pas de fléchir maintenant. Se redressant, elle rassembla tout son courage et sa détermination; dorénavant, rien ne pourrait l’arrêter.

« A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice, »

La porte donnant sur la salle d’astronomie restée ouverte, les mots parvinrent jusqu’aux oreilles inquisitrices de Gemma. Cela sonnait étrangement et elle n’eut pas à réfléchir bien longtemps pour comprendre qu’il s’agissait d’un poème. Etrange poème; qui n’aurait cependant pas dû la surprendre venant du serpentard. Car elle devinait sans mal qu’il était à l’origine de ces mots. Franchissant le pas de la porte, Gemma parcourut du regard la vaste salle avant de repérer le jeune homme. Assis au sol, adossé contre le mur, il semblait plongé dans la lecture du livre qu’il tenait ouvert entre ses doigts. Gemma l’observa quelques secondes. Maintenant qu’elle le tenait, elle se demandait par où commencer. Avisant sa propre inexpérience, une idée s’éveilla en elle. Et si elle faisait en sorte de seulement encourager Curtis? Pas besoin de lui faire la moindre proposition, inutile de le forcer lorsqu’elle pouvait simplement lui montrer le chemin. Il s’agirait de le persuader qu’il tenait les reines, d’ailleurs Gemma ne doutait pas qu’il les tiendrait effectivement bien vite. Peignant son visage d’une expression intimidée, Gemma souriait intérieurement.

« Quelle mélancolie … moi qui voyais les serpentards comme de véritables tortionnaires; aurais-je découvert la torture intérieure de l’un d’eux ? » Elle se fendit d’un sourire espiègle. Elle ne pensait pas une seule seconde ce qu’elle disait. Les serpentards se ventaient d’être des monstres de barbarie, et il n’était pas question de leur reconnaître la moindre blessure de l’âme. Après tout, Cullen ne faisait que lire un poème, depuis quand était-on tenu d’adhérer aux mots que l’on prononçait?
En quelques pas, Gemma vint se tenir droite devant le vert et argent. Elle le toisa d’un regard nébuleux puis pivota et observa le ciel par delà les grandes baies vitrées. Elle resta un instant suspendue à ce panorama avant de reporter son attention sur Curtis.

« Tu es bien loin de tes cachots; tu viens souvent t'isoler ici pour lire ? » Il ne fallait pas s’y tromper, Gemma ne portait pas le moindre intérêt à la réponse que lui ferait le serpentard; elle faisait tout simplement la conversation. Son esprit fonctionnait à toute vitesse et elle se demandait bien comment elle allait pouvoir le lancer sur la piste qu’elle souhaitait le voir prendre. Finalement, un courant d’air venu de nulle part lui donna une idée; elle se laissa frissonner et croisa les bras en se crispant légèrement. C’était une tentative plutôt pitoyable pour attirer l’attention du gentleman sommeillant en Curtis, mais elle n’avait rien trouvé de mieux en l’occurrence. Elle espérait faire preuve de davantage de finesse par la suite, mais elle souhaitait surtout qu’on l’aide un peu à se jeter à l’eau la tête la première.

« Quelle mélancolie … moi qui voyais les serpentards comme de véritables tortionnaires; aurais-je découvert la torture intérieure de l’un d’eux ? »

Curtis releva un sourcil, il n’avait pas entendu que quelqu’un venait d’entrer dans la pièce et sans pour autant sursauter, il avait été surpris par cette intervention. Son regard bleu se posa sur une paire pieds et l’entement, s’arrêtant sur chaque petit détail, il remonta pour s’arrêter finalement droit dans les yeux de la demoiselle. Les rayons de la lune naissante venaient joué sur les cheveux blond de …Gemma. Curtis avait une bonne mémoire des prénoms et il n’eut donc pas grandes difficultés à trouver celui de sa nouvelle interlocutrice. Ce talent lui était des plus utiles pour ne pas confondre les prénoms de ses divers amants. Quoi de plus mal placé que de crier le nom d’un autre en plein pendant l’action ? Pour ce qui était du reste, il fallait avouer qu’il ne connaissait pas grand chose sur elle mais ce fut son sourire qui le décida à refermer son livre. Il le posa sur ses genoux et décida que la nouvelle occupation qui lui était offerte avait bien plus d’intérêt que sa lecture. Trop perdu dans la contemplation de sa nouvelle camarade, il n’eut pas le temps de répondre qu’une deuxième question vint s’ajoutée à la première.

« Tu es bien loin de tes cachots; tu viens souvent t'isoler ici pour lire ? »

Le Serpentard fronça les sourcils, le temps d’un instant il afficha un air perplexe. Pourquoi, soudainement elle s’intéressait à lui ? Curtis n’en avait aucune idée mais il n’était pas du genre à refuser de « créer des liens ». Qu’elle que soit la raison de sa venue, finalement il n’en avait pas grand-chose à faire puisque maintenant elle était la, il n’était plus seul. Il préférait de loin la compagnie des vivants à celle des mots d’un homme mort depuis bien longtemps, et cela aussi beau qu’ils soient. Se redressant légèrement, il prit appuis sur l’un de ses coudes et se décida enfin à parler.

Curtis - Torture intérieur…C’est un bien grand mot. Tu aurais tord de croire que tout les Serpentards sont les mêmes.

Il adressa un clin d’œil des plus amical à Gemma. Il ne comprenait pas vraiment certains amalgames qui étaient fait sur les différentes maisons et il se refusait à y prendre part. Oui il était un Serpentard mais ce n’était pas CA qui faisait qu’il était supérieur à un grand nombre. C’était tout simplement qu’il soit Curtis Jasper Cullen ! Un léger sourire se dessina sur ses lèvres et il se perdit un instant dans une crise de narcissisme égocentrique. Qui peut se plaindre d’être en accord avec lui-même et de s’apprécier ? Cela dit, si il se perdait trop longtemps, il risquait de se laisser aller et ne supportant pas de laisser quiconque indifférent il se devait de faire son effet. Se ressaisissant, il reprit la parole.

Curtis - Et quand à savoir si je traîne souvent ici….disons que j’apprécie la vue.

Il avait répondu par politesse mais il voulait changer le sujet de la conversation. Pour le moment seul des banalités avaient été échangées et ce n’est pas de cette façon que l’on peut faire grande impression. Voyant la demoiselle frissonner, il bondit sur ses deux pieds et s’apprêta à retiré sa veste…Euh, il ne portait pas de veste ! Ses mains glissèrent sur le tissu de sa chemise blanche. Il ne pouvais pas l’enlevée pour la lui donnée, il ne voulait pas la faire fuir et puis ce n’était pas le meilleur moyen de lui donner chaud. Il fit un pas en avant et s’arrêta à quelques centimètres de Gemma…

Curtis - Si tu as froid…Tout ce que je peux t’offrir c’est mes bras.

Collant son torse contre le dos de la Gryffondor, il l’enlaça tendrement entre ses bras. Curtis avait toujours chaud et semblait avoir une chaleur corporelle constamment maintenue au dessus de la moyenne des 37 degrés. En parfait gentleman, il plaça ses bras le long de ceux de Gemma, prenant soin de n’effleurer aucune zone qui ne lui aurait pas été autorisée. Ce geste n’était pas vraiment calculé, il avait agit par instinct. Dans sa facon de pensée il ne pouvait estimé que tout un corps était une zone interdite. Ce geste était trop…proche, mais pas pour lui ! Curtis représentait une étrange dualité ; au fond il était un être égoïste mais en revanche il se révélait à l’écoute des besoins des autres d’une manière étonnante. Cette contradiction avait parfois même le don de le surprendre lui-même. De son souffle chaud il effleura le nuque de la Gryffondor…Ne voyant pas son visage, il ne savait pas vraiment si il l’avait embarrassée par son geste. Il était un peu tard pour s’en préoccuper mais le meilleur moyen d’en savoir plus était de la faire parlée. Il parviendrais sans doute à entendre un changement dans le ton sa voix.

Curtis - Et toi …tu viens faire quoi ici ? En dehors de me voler un peu de chaleur corporelle…

Un léger rire quitta ses lèvres et se répandit dans la pièce tel un lointain échos. Gemma étant plus petite que lui, il posa donc son visage contre ses cheveux et se perdit dans la contemplation du ciel. Ce moment avait quelque chose d’étrangement romantique pour deux personnes qui se connaissaient si peu. Curtis avait l’habitude de la « proximité rapide » mais il n’était pas certain qu’il en soit de même pour la jolie blonde qu’il tenait contre lui.

« Torture intérieure…C’est un bien grand mot. Tu aurais tord de croire que tout les Serpentards sont les mêmes. »

Le clin d’œil du jeune homme lui prouva que ses paroles étaient fondées. Curtis était loin d’être quelqu’un de mauvais, du moins de son point de vue légèrement naïf. Gemma le voyait davantage comme un mégalomane que comme un danger réel. D’ailleurs, dans sa mégalomanie, il semblait plutôt agréable avec ceux qui l’entouraient, sans doute aimait-il être apprécié. Il n’aurait pas trop à s’employer avec Gemma, elle le voyait d’ors et déjà comme une personne appréciable; c’était d’ailleurs un peu ce qui l’avait poussée à le suivre jusqu’à la tour d’astronomie. Mais parvenir à la séduire était une autre pair de manche. Gemma se jetait intentionnellement dans la gueule du loup et, quelque part, cela la protégeait. Car elle savait parfaitement à quoi s’attendre et venait même le chercher de son plein gré. Il s’agissait donc d’une cible facile, dans le sens où Curtis ne devrait pas redoubler d’effort pour lui faire baisser sa garde, mais finalement, il ne la séduirait jamais complètement et elle se montrerait intraitable à cet égard.

« Et quand à savoir si je traîne souvent ici…disons que j’apprécie la vue. »

Gemma ne voulait pas paraître insultante, alors elle garda pour elle ses pensées. A vrai dire, de son point de vue, les serpentards devraient mieux se cantonner à leur cachot. Elle n’avait rien de personnel à leur encontre, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine antipathie pour eux, rapport à son appartenance à Gryffondor. A côté de cela, elle ne se retenait pas de fréquenter certains vert et argent, comme Jaylen par exemple, lorsque une cause plus éminente que le respect des préceptes de sa maison entrait en scène. En l’occurrence, cette cause portait un nom adorable et possédait des yeux fascinants; il s’agissait bien sûr de Raven. Pour lui, les motifs ancestraux qui opposaient les serpents aux lions pouvaient bien aller au diable si frayer avec ses ennemis héréditaires permettait à Gemma de finir dans ses bras.
Mais pour le moment, ce n’était pas dans ses bras qu’elle entendait finir. D’ailleurs, elle se félicita intérieurement de son astuce lorsqu’elle vit Curtis se relever d’un bond pour s’inquiéter de la fraicheur qu’elle faisait mine de ressentir.

« Si tu as froid…Tout ce que je peux t’offrir c’est mes bras. »

Il se trouvait désormais derrière elle et ne perdit pas un instant pour mettre sa proposition à exécution. Il vint se coller contre son dos et plaça ses bras contre ceux de Gemma. Voilà qui aurait put sembler très rapide à n’importe quelle autre, mais pas à la jeune fille. En réalité, elle jubilait tellement de l’avoir entraîné précisément là où elle le souhaitait qu’elle ne prit pas ombrage de ses manières. D’autant qu’elles demeuraient somme toute très convenables. Gemma avait déjà entendu des histoires bien moins flatteuses sur Curtis que ce qu’elle pouvait apercevoir en l’occurrence. Il demeurait très raisonnable, se contentant de partager un peu de sa chaleur sans commettre le moindre geste déplacé. Le serpentard ne pouvait pas voir son visage, aussi Gemma ne réprima pas le sourire triomphant qui venait de s’installer sur ses lèvres. La scène aurait semblé cocasse, pour n’importe quel regard extérieur, mais Gemma ne pouvait tout simplement pas s’empêcher d’exulter. Les choses prenaient très exactement la tournure qu’elle souhaitait.

« Et toi …tu viens faire quoi ici ? En dehors de me voler un peu de chaleur corporelle… »

Le sourire triomphant de Gemma se réduisit et se fit plus amusé en réponse au léger éclat de rire de Curtis. Elle n’était pas prête de lui dire la vérité, elle avait beau être jeune, elle savait ce qu’il convenait de ne pas dire à un homme. Elle ne commettrait pas l’impair d’avouer à Curtis qu’elle n’était venue ici que dans l’unique but de le pousser au vice, cela refroidirait à coup sûr ses ardeurs. Quel homme aimerait s’entendre dire que l’on est sur le point de le berner et que ce qu’il croit être une initiative personnelle n’est en fait que le fruit d’un coup de pouce calculé? Gemma n’était peut-être pas assez âgée au goût de Raven, elle n’en demeurait pas moins une petite maligne capable de réfléchir de temps à autre.

« Je t’avouerais que je ne suis pas dans mon assiette ces temps-ci. J’espérais trouver un maigre réconfort auprès des étoiles, mais il semble finalement que ce soit ton réconfort qui m’est offert. Enfin … si tu es d’humeur à m’empêcher de broyer du noir. »

Les jeunes déprimées ne faisaient sans doute pas fureur auprès d’un garçon comme Curtis, mais puisque le ton était à la mélancolie, Gemma comptait s’en servir. Naturellement, elle n’était pas déprimée le moins du monde mais elle se fiait à l’esprit retors du serpentard pour espérer qu’il ait l’indécence de profiter d’une âme en peine.

Cependant, si elle le laissait prendre les initiatives, elle y serait encore dans trente ans. Aussi se décida-t-elle à forcer légèrement les choses. D’un geste faussement négligeant, elle commença à jouer avec le plus haut bouton de son chemisier qui ne fut pas détaché. Avec l’habilité due aux leçons de Jaylen, elle fit sauter le bouton qui tomba au sol avec un bruit fluté, puis roula légèrement avant de s’arrêter à quelques centimètres de son pied droit. Laissant échapper un léger « Oups » très convainquant, elle se pencha en avant pour ramasser son bien. Evidemment, elle ne prit pas la peine de plier les genoux, se courbant simplement en deux pour attraper d’une main experte le bouton séditieux. Elle fit tout de même en sorte de rester penchée suffisamment longtemps devant Curtis pour que quelques idées impures puissent faire leur chemin dans sa tête. Lorsqu’elle fut assurée du résultat de son petit manège, elle se redressa et observa un instant le bouton qu’elle tenait entre son pouce et son index. Ne laissant pas à Curtis le temps de rassembler ses esprits, elle se tourna face à lui et lui offrit alors la vue de son décolleté devenu plus que plongeant. Son soutien-gorge noir se voyait très bien dans l’espace qui aurait dû être gardé à l’abris des regards par le bouton qui venait de sauter.
Portant sa main libre à sa bouche, Gemma eut une moue faussement offusquée en croisant le regard de Curtis. Mais contre toute attente, ce ne fut pas après lui qu’elle en eut, mais bien après le bouton qu’elle tenait dans sa main droite.

« Ces boutons, ça n’est plus ce que c’était, un légère pression et une inspiration et clac!, on peut leur dire adieux! Leur fabricants mériteraient qu‘on leur colle un procès ! » Ce faisant, elle avait plaqué sa main libre contre le torse de Curtis et avait levé devant ses yeux le boutons qu’elle tenait. « Quelle pacotille! » Elle l’envoya au loin sans autre forme de procès et ses yeux tombèrent alors dans ceux du serpentard. Elle resta à l’observer dans le blanc des yeux quelques instants tout en s’humectant légèrement les lèvres le plus innocemment du monde. Elle ne stoppa son manège que pour mieux pousser le regard de Curtis à s’orienter vers sa poitrine, où sa main droite venait de se porter pour tenir fermée une fraction ridicule de son chemisier.

« Je t’avouerais que je ne suis pas dans mon assiette ces temps-ci. J’espérais trouver un maigre réconfort auprès des étoiles, mais il semble finalement que ce soit ton réconfort qui m’est offert. Enfin … si tu es d’humeur à m’empêcher de broyer du noir. »

Curtis releva lentement un sourcil, il n’était pas du genre à se laisser aller et il fallait avouer qu’il n’avait aucune idée réelle de se que pouvait vouloir dire déprimé. Bien évidemment certains jours, il ne se sentait pas au mieux de sa forme, mais tout le monde à des jours sans ! Pour le reste Curtis n’a jamais réellement connu le malheur, il n’a perdu aucun être cher, il n’a jamais manqué de rien, on ne lui à jamais brisé le cœur…Il se préoccupe probablement bien trop de lui-même que pour ne laisser les autres l’atteindre profondément. Égocentrique, obsessionnel et inconstant, il ne laissait pas le temps aux gens de prendre une place suffisamment grande dans son cœur pour avoir la possibilité de lui faire du mal. Oh il se disait amoureux, il se sentait amoureux même, et cela tous les deux jours et pour toutes les personnes qui lui montraient un tant soit peu d’attention. Mais au fond savait il réellement ce que voulait dire l’amour ? Au delà des plaisirs de la chair, inconditionnel, sacrificiel…Probablement pas ! Curtis haussa les épaules et pendant un bref instant, il resserra son étreinte afin de montrer à Gemma qu’il serait la si elle avait besoin de lui…pour quoi que ce soit. Si il pouvait trouver un moyen d’empêcher une si jolie demoiselle de broyer du noire, il se ferait un plaisir de s’exécuter ! Soudainement il se sentit comme si l’on venait de lui confier une mission de la plus haute importance et il avait toutes les intentions de l’accomplir avec talent. Gemma ne sortirait pas d’ici avant d’avoir retrouvé le sourire !

Curtis s’apprêtait à proférer une parole réconfortante, lorsqu’un bruit attira son attention. Baissant les yeux, il vit le bouton sauteur rouler jusqu’aux pieds de la jolie blonde. Il n’eut pas le temps de tenter le moindre geste galant que Gemma se pencha vers l’avant. Curtis avait l’esprit vif et il ne manqua pas de remarquer la position suggestive qui s’offrait à ses yeux gourmands. Les fesses de la Gryffondor se trouvaient quelques centimètres de son sexe et il dut se mordre la lèvre afin de ne pas la saisir par les hanches pour la ramenée contre lui. Il se contenta de suivre du regard les courbes de sa croupe tout en s’abreuvant d’une foule de fantasme l’assaillant subitement. Avait elle conscience du pouvoir de ce genre de comportement ? Était ce le fruit de l’innocence ou cherchait elle à lui mettre le feu ? Cullen n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps que Gemma lui fit face, elle tenait entre ses doigts le fameux boutons qui s’était détaché de…sa chemise. Les yeux bleus de Curtis furent aussitôt aimantés par le décolleté plongeant de sa camarde.

« Ces boutons, ça n’est plus ce que c’était, un légère pression et une inspiration et clac!, on peut leur dire adieux! Leur fabricants mériteraient qu‘on leur colle un procès ! » « Quelle pacotille! »

Immobile, silencieux, Curtis faisait de son mieux pour évaluer la situation. Elle avait éveillé l’envie en lui mais quelque chose lui faisait pensé que c’était volontaire. Il avait suffisamment d’expérience pour remarquer ce qui était naturel et ce qui ne l’était pas ! Curtis n’avait pas besoin que l’on soit franc avec lui mais il aimait assez que les choses soient évidentes…Si elle voulait de lui, elle n’avait qu’à le dire…après, c’était à lui de savoir si oui ou non il avait envie de savoir pourquoi ! De nombreuses questions se bousculaient mais il n’était pas du genre à s’attarder la dessus, il préférait perdre son temps sur les lèvres humides de Gemma. Tentatrice sous de faux airs innocent, cela lui plaisait ! Efficace comme on dit ! Cela dit, il n’était pas dupe et il ne ferait pas semblant de l’être. Brusquement il s’approcha de Gemma et passa un bras autour de sa taille avant de la serrée fermement contre lui.

Curtis – C’est peut être moi qui devrait te coller un procès ! Un procès pour être outrageusement…tentante…

Il avait murmuré ce dernier mot et il enfui un son visage dans la nuque de Gemma pour y poser plusieurs baisers enflammés. Si ce n’était pas ce qu’elle cherchait elle n’aurait qu’à le repousser après tout ! Curtis ne faisait qu’agir comme il lui semblait que Gemma voulait qu’il le fasse. C’était tout naturel chez lui et il avait bien compris ces petits signaux pas si subtils. Se faisant brûlant et entreprenant, il repoussa Gemma jusqu'à une table et la soulevant légèrement il la fit s’asseoir. Passant ses mains le longs de ses cuisses, il les écarta et s’avance pour coller son corps à celui de la Gryfondor. Se nourrissant de sa nuque, il descendis ensuite jusqu’au haut de sa poitrine qu’il couvrit également de baisers langoureux avant de remonter jusqu'à l’oreille de Gemma à laquelle il se permit de murmurer quelques mots.

Curtis – N’est ce pas cela que tu es venu chercher ?

Sa question se faisait volontairement vague pour déstabiliser sa nouvelle proie mais il s’empressa de reprendre la parole en ne lui laissant aucunement le temps de répondre.

Curtis - Un moyen de t’empêcher de broyer du noir ! Je te promets que tu ne pourras penser à rien d’autre que mon corps sur le tien…

Un éclat de rire teinté d’une outrageuse perversion quitta la gorge du jeune Cullen. Si elle l’avait allumé de cette façon, elle savait à quoi s’attendre et cela devait être la preuve même que la demoiselle avait de l’expérience. L’érection de Curtis se dessina sous la toile de son pantalon et il colla son sexe contre l’intimité de Gemma. Une lueur sauvage dansait dans son regard alors qu’il laissa ses doigts glisser le long de la chevelure blonde de Gemma et qu’il posa quelques nouveaux baiser sur le haut de sa poitrine. S’arrêtant à nouveau, il releva le visage et laissa ses lèvres s’attarder à quelques centimètres de celle de la Gryffondor. Il laissa le silence faire son effet le temps de quelques secondes et il reprit enfin la paroles d’un ton provocateur, remplis de défis.

Curtis - Embrasse moi !

Il attendait qu’elle fasse ce pas comme pour sceller une sorte de permission. Son regard était envahissant et son souffle brûlant n’attendait que de se mélanger à celui de Miss Langley.

Il se rapprocha d’elle, presque imperceptiblement. Et lorsqu’il passa un bras autour de sa taille pour venir la serrer contre lui, elle frissonna. Un mélange d’excitation et d’arrogance. Elle approchait de son but, ce n’était plus qu’une question de temps. Elle ne savait pas réellement comment s’y prendre, Jaylen s’était contenté de lui donner quelques astuces, du reste elle devrait se débrouiller seule. Mais elle comptait sur Curtis pour lui mâcher le travail. A tort ou à raison? Elle le saurait bien vite.

«  C’est peut être moi qui devrais te coller un procès ! Un procès pour être outrageusement…tentante… »

Il lui fut impossible de réprimer le rose qui lui monta aux joues. D’autant que le serpentard avait murmuré le dernier mot avant d’enfouir son visage dans la nuque de la gryffondor. Il y déposa plusieurs baisers sans équivoque qui enflammèrent le bas ventre de Gemma. Penchant légèrement la tête, elle ferma les yeux un instant pour profiter du moment. Lorsqu’elle les rouvrit, Curtis semblait s’être décidé à prendre les choses en main. Il la poussa jusqu’à une table et l’y fit s’assoir entre douceur et fermeté. Gemma ne s’en plaignit pas. Pourtant, lorsqu’il écarta ses cuisses et se colla contre elle, elle se mordit la lèvre inférieure. N’importe qui aurait pu voir là un symptôme d’excitation sous cape, mais il n’en était rien. Bien sûr, Gemma se sentait plus fébrile, mais son cœur ne s’emballait pas sous le coup de l’enthousiasme mais bel et bien de la crainte. Une peur panique et douloureuse qui s’amusait à lui tordre les entrailles. Curtis s’attardait en haut de sa poitrine, et Gemma lui fut soudain reconnaissante de ne pas se montrer trop impatient. Il l’excitait, cela ne faisait aucun doute, elle avait beau être une bleu dans ce domaine, son corps tout entier fourmillait de désir. Mais sa tête semblait décidée de se mêler à la fête. Et elle lui criait de tout arrêter là. Ce n’était ni intelligent ni très avisé. Elle le regretterait toute sa vie …

« N’est ce pas cela que tu es venu chercher ? »

Le serpent avait glissé ses lèvres jusqu’à son oreille pour lui murmurer ses mots, accusateurs? Toujours était-il qu’il avait visé juste. Gemma s’était soudain figée. Et si maintenant que son intention était démasquée Curtis refusait de se laisser prendre à son jeu? Elle était pourtant persuadée d’avoir été suffisamment subtile pour que le vert et argent n’y voit que du feu … Jaylen! Quel abruti, il devait l’avoir fait exprès. Les conseils dont il l’avait nourrie se révélaient être en fait d’odieuses manœuvres peu subtiles. Ah moins que cela ne vienne de Curtis. Gemma aurait dû s’en douter. Son dévolu s’était jeté sur lui parce qu’il ne manquait pas d’expérience et qu’il n’était pas du genre à refuser les avances d’une jeune demoiselle; mais elle n’avait pas songé qu’il risquait aussi de démasquer ses intentions bien plus vite que la moyenne.

« Un moyen de t’empêcher de broyer du noir ! Je te promets que tu ne pourras penser à rien d’autre que mon corps sur le tien… »

Elle rougit une nouvelle fois. Quelle andouille elle devait faire. Rassemblant tout son orgueil pour se donner davantage de contenance, elle redressa le menton et plongea un regard perçant dans celui de Curtis. Le rire pervers qu'il lâcha ne déstabilisa pas Gemma. Un sourire mutin s’étira légèrement sur ses lèvres. Le doute qu’elle avait pu ressentir un instant plus tôt s’était désormais complètement envolé. Son joli petit minois incitait clairement Curtis au vice. Elle tenta de ne pas se laisser surprendre lorsque le serpentard se serra plus surement contre elle. Et si cela ne s’aperçut pas, la scène qui se jouait dans son esprit était bien loin de l'assurance qu'elle montrait. Gemma était seulement inexpérimentée, pas stupide. Elle connaissait très bien la nature de ce qu’elle sentait contre sa propre intimité. Sans y prendre garde, son esprit s’était hasardé à estimer la taille du sexe du si fameux Curtis. Elle s’en voulu immédiatement d’avoir eu cette pensée. Que dirait Raven s’il les voyait ainsi? Raven … son visage, ses yeux, ses lèvres, son corps … Soudain fébrile, Gemma ferma les yeux. La substitution se fit naturellement. Ce n’était plus Curtis qui se serrait contre elle mais bel et bien le serdaigle. Les doigts qui glissaient dans ses cheveux étaient ceux, protecteurs, de son aimé. Les lèvres qui se pressèrent contre son décolleté appartenaient à nul autre que son chanteur. Pourtant, lorsqu’elle sentit ces lèvres s’approcher des siennes, elle fut obligée de rouvrir les yeux et de faire face à la réalité. Un instant, son regard se rembrunit. Mais elle se reprit bien vite pour soutenir le regard brillant et provocateur de Curtis.

« Embrasse moi !  »

Elle sentait l’envie du serpentard, contagieuse. Mais devoir l’embrasser alors qu’une magie folle l’avait persuadée qu’il s’agissait de Raven quelques instants plus tôt lui retournait l’estomac. Si seulement il avait réellement été Raven, aucune supplication n’aurait été nécessaire. Tout aurait été tellement plus facile, et compliqué à la fois. Après tout, Raven ne faisait jamais que la repousser. Alors que Curtis, pour ce que ça valait, semblait la désirer plus que tout au monde en cet instant. Le regard plein de tendresse, elle porta sa main à la joue du serpentard, le flattant d’une légère caresse. Lentement, presque imperceptiblement, elle approcha ses lèvres de celles de Curtis. Pourtant bien partie, elle s’arrêta à une distance infime de son but. Elle observa sa cible dans le blanc des yeux, avant de se fendre d’un sourire amusé. Sa main libre sinua contre le chemisier du serpentard, détachant un à un les boutons. Par chance, ils ne lui opposèrent aucune résistance, si bien que le vêtement baissa sa dernière garde pour laisser passer la main séductrice de Gemma, caressant le torse nu qui se dévoilait à elle. Elle sut immédiatement que sa manœuvre avait fait mouche; elle sentait la virilité de Curtis se durcir contre elle. En réponse à cette impulsion, elle ondula fièrement contre lui, prenant toujours soin de ne pas trop approcher ses lèvres des siennes. Elle n’avait pas conscience du double tranchant du jeu qu’elle s’évertuait à jouer. Pour l’instant, elle souhaitait juste éviter de partager un réel baiser avec le serpentard. Elle avait bien trop peur que cela efface le souvenir magique du baiser qu’elle avait échangé avec Raven.

Finalement, elle passa ses bras autour du coup de Curtis. Leurs lèvres se frôlaient toujours mais Gemma ne semblait pas décidée à franchir la limite imaginaire qui les séparait.

« T’aimerais bien! »

Jaylen ne lui avait appris qu’à jouer son allumeuse et rien d’autre. Un baiser était trop délicat mais surtout trop intime pour que Gemma s’y livre de bonne foi. Elle ne pouvait donc que continuer à jouer innocemment, sans mesurer les risques. Et que ferait-elle lorsqu’il s’agirait de passer à l’acte? L’étoile de mer, très certainement. Gemma ne se voyait décemment pas participer, à vrai dire elle préférait simplement ne pas y penser. Fermer les yeux et laisser les choses se faire. De toute façon, elle savait que Curtis était réputé pour être particulièrement égocentrique. Cela en faisait une cible parfaite, il ne prendrait pas ombrage de son inactivité au moment crucial, du moins l’espérait-elle.
Mais pour le moment, elle voyait bien qu’il s’impatientait. Elle devait donc rapidement l’empêcher de s’ennuyer. Il voulait à tous prix son baiser, elle n’avait qu’à diriger son intérêt sur autre chose.

Ramenant ses mains vers elle, elle fit céder les derniers boutons de son chemisier. Sans perdre une minute, elle entreprit de l’enlever en recourant à toutes les astuces que Jaylen lui avait enseigné. Ainsi, elle laissa le tissu glisser lentement contre ses épaules, se parant d’une moue espiègle tout en agissant. Lorsqu’elle se débarrassa enfin du vêtement, elle le jeta au sol d’un air désinvolte. Mais elle ne pouvait se montrer parfaitement satisfaite tant que Curtis ne serait pas libéré à son tour de sa chemise. Ainsi, elle passa les mains contre son torse nu jusqu’à parvenir à sa nuque. Elle s’attarda légèrement pour combler le serpentard d’un regard provocateur. Jaylen lui avait appris à toujours lier le regard aux gestes, rien ne devait être laissé au hasard. Bien sûr, Curtis n’était qu’un cobaye, il se pouvait donc qu’elle fasse des erreurs, mais elle tentait quand même de les limiter. Ce fut d’ailleurs avec brio qu’elle délesta le serpentard de son vêtement qu’elle envoya au sol, rejoindre le sien.
Une légère chair de poule la saisit et Gemma ne comptait pas laisser filer l’occasion d’allumer encore un peu plus le jeune homme. Croisant les bras contre elle, jouant des épaules et faisant l’essentiel pour mettre sa poitrine en valeur, elle braqua un regard innocent sur Curtis.

« Il fait froid tout à coup … »

Laissant sa phrase en suspens, elle décroisa les bras et fit glisser ses doigts contre son propre corps, le plus lentement possible, jusqu’à parvenir jusqu’à ses cuisses. Elle s’arrêta là, laissant à Curtis le soin d’attraper sa perche. Son regard était presque suppliant lorsqu’il revint capter celui du serpentard. Raven s’invita une nouvelle fois dans ses pensées, mais Gemma le réprima, bien décidée à ne plus penser qu’à son vis-à-vis, seul capable de lui apporter un tant soit peu de chaleur actuellement.

Curtis sentait bien que quelque chose ne tournait pas rond pourtant il était bien loin de la vérité. L’inexpérience de Gemma ne lui paraissait pas évidente, il lui semblait tout simplement qu’elle n’assumait pas pleinement ses désirs. Trop jeune peut être ! Il suffisait pourtant qu’elle lui dise ce qu’elle voulait et il s’exécuterait sans aucune forme de procès. La Gryffondor prenait des détours, elle avançait mais semblait reculer un peu à chaque fois. Pas vraiment déstabilisé, Curtis se sentait plutôt curieux de découvrir les réelles intentions de Miss Langley. Il en faudrait plus pour le faire fuir face à l’appel de la chaire. Son regard incandescent violait chaque parcelle de peau qui lui était offerte lorsque incapable de plus de retenue, il émit la requête d’être embrasser. Gemma, en parfaite petite allumeuse ne semblait pas pour autant voir les choses de la sorte. Le torturant un peu plus elle s’arrêta à peine à quelques centimètres de lui sans lui offrir satisfaction. Curtis ne put s’empêcher de se mordre violemment la lèvre inférieure et dans une tentative de compenser sa frustration il serra son sexe plus prêt de celui de Gemma et entama un bref et léger mouvement de va et viens.

Les doigts de la jolie blonde déboutonnèrent la chemise de Curtis. Il n’y avait plus aucun doute pour lui quand à ce qu’elle voulait mais pourquoi ne pas l’assumer ? Cette façon de s’offrir à moitié avait le don de l’énerver et de le rendre dingue à la fois. L’effleurement de la main de Gemma contre son torse lui ôta ses questions et lorsqu’elle commença à onduler contre lui, il ne fut tout simplement plus capable de penser. Oh il allait lui montrer de quoi il était capable !!!

« T’aimerais bien! »
Curtis – C’est ce que je veux le plus…la maintenant !

Il avait répondu par pur instinct et il ne tarderait pas à lui voler ce baiser si elle s’évertuait à le lui refusait. Cullen avait toujours été du genre à se donner entièrement et il avait tendance à espérer la même chose en retour de la part de ses amants. Gemma sembla pourtant vouloir une fois encore détourner son attention…de manière efficace, il fallait l’avouer. Avec toute la sensualité requise, elle ôta son chemisier et en fit de même avec celui de Curtis qui ne put détourner le regard de cette peau qui se découvrait. Ses yeux s’arrêtèrent sur la poitrine de Gemma, elle faisait tout pour non ? Alors il n’allait pas se priver !

« Il fait froid tout à coup … »

Un léger soupir quitta les lèvres de Curtis alors qu’il plongea son regard droit dans celui de Gemma.

Curtis - Tu n’auras pas à jouer cette carte une troisième fois avec moi…Si c’est ce que tu veux, je vais te réchauffée !

Se faisant subitement plus entreprenantes, les mains de Curtis se perdirent sur le ventre et la poitrine de Gemma. Sa langue venait de temps à autres se mêler à ses baisers et une des ses mains glissa lentement jusqu’au cuisse de la Gryffondor, remontant lentement, pour passer sous sa jupe. Du bout des doigts il effleura son sexe à travers le tissu mais il perdit patience et franchit le barrage. S’égarant dans quelques caresses intimes, il senti son propre sexe se gonfler un peu plus. Tout en lui appelait à l’acte alors que l’un de ses doigts glissa lentement à l’intérieur de cet endroit chaud qu’il aspirait à rejoindre. Entamant un léger vas et viens, il ne délaissait pas pour autant le reste du corps de sa compagne du moment. Sans même qu’elle ait pu s’en rendre compte, il fit sauter son soutient gorge et l’en débarrassa avant d’aller titiller du bout de la langue le moindre recoin de poitrine qui lui était offerte. Il fixa ensuite à nouveau Gemma…

Curtis – J’ai envie de toi.

Cash …sans détour ! Il montrait qu’il était à l’entière disposition de sa belle. Un sentiment d’urgence le poursuivait, cette impression étrange que si il s’attardait elle lui échapperait, elle s’évanouirait entre les mailles du filet. Curtis laissa sa langue glisser le long du ventre de Gemma et il se décida enfin à lui ôter sa petite culotte qui alla rejoindre le reste de leurs affaires. Il adressa un regard remplis de désir et d’audace à Gemma avant de disparaître sous sa jupe. Il ne lui laissait pas le choix, et du bout de sa langue, il alla à la rencontre de l’intimité de la bonde qu’il effleura tendrement. Le Serpentard plaça ses mains sur les hanches de Gemma et l’attira plus à lui alors que de sa main libre, il alla défaire sa ceinture et son pantalon qui retomba sur ses chevilles, rapidement suivi par son caleçon. Curtis se sentait tellement excité qu’il ne supportait plus le frottement du tissu contre sa verge. Il était prêt, il attendais seulement que Gemma n’en puisse plus d’attendre qu’il la pénètre…du moins c’est ce qu’il espérait.

« C’est ce que je veux le plus…là maintenant !  »

Avec un sourire radieux, Gemma décida de prendre l’affirmation du serpentard comme un compliment. Après tout, contrairement à elle, Curtis était loin d’être inexpérimenté, et pourtant elle semblait avoir réussi à capter son attention. Elle avait même capté bien plus que son attention. Leurs chemises ne tardèrent pas à tomber, et Gemma n’y était pas étrangère. Curtis faisait naître en elle d’étranges sensations. Ca n’était pas Raven et elle ne ressentait pas le moindre amour pour lui, ce qui n’empêchait pas son bas ventre de s’enflammer plus que jamais. Sans doute fusse cette étrange sensation qui lui valut une certaine chair de poule. Elle saisit immédiatement sa chance, comme s’il était encore nécessaire d’encourager le serpentard.

« Il fait froid tout à coup …  »

Curtis soupira et son regard fixa sans vergogne celui de Gemma. Elle eut soudain peur d’en avoir trop fait. Et si Curtis se détournait finalement d’elle et préférait aller jouer ailleurs, avec une partenaire qui connaîtrait mieux son affaire ?

« Tu n’auras pas à jouer cette carte une troisième fois avec moi…Si c’est ce que tu veux, je vais te réchauffer !  »

Gemma tressaillit entièrement, elle semblait obtenir enfin ce qu’elle désirait, mais ne pouvait pour autant s’empêcher de craindre ce que cela pouvait signifier. La peur l’envahit tandis que les mains de Curtis caressaient son buste. Elle avait cherché à ce qu’il se fasse plus entreprenant, mais elle redoutait désormais ce qu’il pourrait faire. Tant qu’elle en restait au stade de la séduction, elle tenait les rennes et ne craignait pas grand-chose de lui. Mais tandis que la langue du serpentard titilla sa peau, elle comprit qu’elle était en train de perdre le contrôle de la situation. Cela l’alarma davantage qu’elle ne l’aurait pensé, et pourtant, lorsque la main de Curtis se fraya un chemin sous sa jupe, elle se surprit à trépigner d’impatience. La main de Curtis contre son intimité tordit son ventre de désirs et son cœur manqua un battement lorsqu’elle passa outre le barrage de son sous-vêtement. Gemma découvrit alors comment de simples caresses pouvaient embraser un être mais elle restait partagée entre désir et curiosité. Une curiosité qui se changea en stupéfaction dès lors que Curtis introduisit son doigt en un lieu d’ordinaire défendu. Surprise, crainte et curiosité se mêlèrent dans l’esprit de Gemma. Le contact était nouveau, mais pas désagréable. Curtis était loin d’être un rustre, et elle était prête à lui en rendre grâce. D’autant que tout en procédant à un léger mouvement de va-et-vient de sa main, il ne négligea pas le reste de son corps, ce qui expliqua sans doute pourquoi Gemma ne s’inquiéta que très légèrement. Et pourtant, lorsqu’il la délesta de son soutien-gorge, elle se sentit soudain très mal à l’aise. Alors qu’il cueillait ses seins et les explorait du bout de la langue, un frisson parcourut son échine et elle fut soudain au bord du malaise. Elle sentit son corps se figer et sa tête lui tourner. Dans quoi s’était-elle donc plongée ?!

« J’ai envie de toi. »

La panique la saisit complètement. Le fait que Curtis puisse énoncer une telle chose à voix haute avait de quoi l’angoisser. De quelle façon était-elle sensée réagir ? Il ne devait toujours pas avoir compris qu’elle était encore totalement immaculée. Il ne pouvait donc pas imaginer les bouleversements que ses mots entraînaient en elle. Car cette révélation, qui n’en était finalement pas vraiment une, plaçait Gemma au pied du mur. Or, si elle avait énormément travaillé toute la phase de séduction, elle n’avait jamais vraiment réfléchi à la suite. Cela pouvait paraître stupide et elle se retrouvait d’ailleurs bien démunie alors que les choses sérieuses semblaient sur le point de commencer. Gemma était perdue dans les méandres de son esprit lorsque, subitement, elle sentie sa petite culotte glisser contre ses cuisses. Ses joues s’empourprèrent et le regard audacieux et plein de désirs de Curtis ne l’aida pas vraiment à se calmer. Son visage disparut à la vue de Gemma, soudain nauséeuse. Qu’allait-il faire ainsi sous sa jupe?! Un frisson glacial la parcourut lorsqu’elle sentit la langue de Curtis sur son intimité. Cette fois, elle allait faire une syncope, cela ne faisait aucun doute. Le serpentard avait attrapé les hanches de la gryffondor, l’attirant davantage à lui tandis qu’il donnait la preuve de sa dextérité.

Alors, en une réaction de fuite purement naturelle, Gemma ferma les yeux et tenta de s’imaginer une situation moins gênante. Le visage de Raven s’imposa alors immédiatement à elle. Cela la rassura aussi sec, et elle se surprit même à sourire. Mais il lui était impossible de ne pas avoir conscience de l’intrusion de Curtis dans son intimité. Alors, ne voyant pas d’autre solution à son problème, Gemma laissa tout simplement l’image de Raven se substituer à Curtis. La langue qui la titillait était en réalité celle de son cher et tendre et, à cette pensée, une étrange sensation naquit dans le bas ventre de la jeune fille. La panique la quitta peu à peu, au profit d’un certain sentiment de contentement. Raven était doué. De sa langue, il parvenait à faire naître en elle tout un panel de sentiments agréables. Elle flottait sur eux, se laissant entraîner et se surprenant de l’intensité du moment.

Cela ne l’empêcha pas de saisir les épaules de son partenaire pour l’inciter à se reculer. Se faisant, elle le laissa se redresser et profita de l’occasion pour se départir enfin de sa jupe. Elle était désormais complètement nue, mais la pensée de Raven lui avait ôté toute hésitation. Elle embrassa son aimé avec tendresse, puis laissa ses lèvres sinuer sur sa peau. Elle s’était légèrement perdue en chemin, généreuse dans ses caresses et ses baisers, mais parvint tout de même au bout du chemin. Ses lèvres s’emparèrent de la virilité du jeune homme sans le moindre scrupule. Sa langue courut contre elle avant que sa bouche n’entame un mouvement de va-et-vient sensé apaisé son partenaire. Elle n’avait encore jamais fait une telle chose. Mais elle avait beau appréhender, elle se montra suffisamment ferme et assurée pour qu’il n’y voit que du feu. Finalement, ce genre de pratique était si naturelle. Gemma était une novice, elle savait très bien qu’elle n’entrainerait pas le jeune homme au septième ciel ni qu’elle ferait tout parfaitement, mais elle se sentait guidée par un étrange instinct. Sans doute un peu abruptement, les mains de Gemma s’accrochèrent aux hanches de son compagnon. Elle ferma les yeux et essaya de trouver un certain plaisir dans ce qu’elle faisait. Elle avait entendu dire que certaines trouvaient cette pratique avilissante, mais ce n’était pas l’impression qu’elle en avait. C’était une façon comme une autre de participer à l’acte et elle devait reconnaître que cela avait quelque chose de grisant d’entendre l’autre gémir sous le coup des va-et-vient de sa bouche. Elle tentait de faire de son mieux, mais elle ne pouvait s’empêcher de se cramponner aux hanches du jeune homme comme à une bouée, sans quoi elle risquerait de se perdre et de se noyer.

Finalement, elle procéda à un ultime mouvement alternatif, laissa sa langue glisser une dernière fois le long du sexe de son partenaire avant de s’en désintéresser complètement. Elle retrouva sa route jusqu’aux lèvres du jeune homme et, lorsqu’elle le regarda, elle ne fut pas surprise de tomber nez à nez avec Curtis. Finalement, elle aurait beau prétexter qu’elle avait agi en considérant avoir affaire à Raven, elle savait pertinemment ce qu’il en était. Elle le fixa un instant puis vint cueillir ses lèvres avec la plus extrême prudence. C’était réellement la première fois qu’elle l’embrassait en connaissance de cause, et elle ne pensait pas le regretter un jour.

« Moi aussi … J’ai envie de toi. »

Il n’en faudrait surement pas plus pour que Curtis passe à l’action. Mais Gemma n’était pas du genre à faire les choses à moitié. Aussi, pour l’encourager elle se serra étroitement contre lui en enlaçant son cou. Elle laissa l’une de ses cuisses remonter contre lui tandis que sa jambe se pliait et venait le serrer plus encore contre son propre corps. Gemma sentait toute l’excitation de son partenaire et elle se laissa contaminer par elle. Son corps tout entier devenait incandescent au contact de celui de Curtis, et elle aimait cette sensation.