La douceur de la nuit m'assassine... (p.v. Leslie)
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La douceur de la nuit m'assassine... (p.v. Leslie)
Si la nuit est noire, c'est pour que rien ne puisse nous distraire de nos cauchemars.Bill Watterson
Jour… Nuit… Jour… Nuit… Le temps passait toujours semblable. Il passait ses journées plongé dans les livres, ne voulant pas ressasser ce qu’il se passait la nuit. Cauchemars récurrents qui commençaient à lui pourrir la vie. Il ne comprenait pas pourquoi il ne cessait de rêver des choses horribles alors qu’il ne s’en souvenait plus dès que le soleil venait remplacer la lune. Il savait néanmoins que le sommeil devenait un calvaire, une obligation dont il passerait bien maintenant. Il était cependant très irascible lorsque son quota de sommeil n’était pas atteint et lorsqu’il était dans cet état de manque, il n’arrivait à rien de bien, il était désagréable et ça même à ses propres oreilles. Il n’arrivait pas à se supporter lorsqu’il ne dormait pas assez, alors entre devoir subir un Neal invivable et des cauchemars, il choisissait les mauvais rêves. Pourtant, lorsqu’il était enfin dans son lit, la peur le prenait aux tripes et l’empêchait de dormir. Il ne faisait que ressasser des heures durant son malaise avant de finalement céder aux avances de la fatigue.
Ce jour là ne faisait pas exception. Neal avait mis des heures avant d’enfin succomber au sommeil et il semblait par ailleurs agité. Son visage était crispé par la douleur que le souvenir semblait faire ressurgir en lui et un gémissement s’échappa de ses lèvres. Ses draps se froissèrent sous ses mouvements désordonnés alors qu’il se laissait envahir tout entier dans son cauchemar. S’il mettait un point d’honneur à les rejeter, lorsqu’il en était recouvert il ne pouvait s’empêcher d’aller plus loin, comme s’il voulait enfin savoir ce que ces mauvais rêves cachaient. Cependant comme à son habitude, son corps semblait réagir comme pour le mettre dans l’embarras. Un nouveau gémissement, puis il commença à trembler puis un cri, un seul… « Maman ! ». Aussitôt, tout se dissipa, il était de nouveau de retour dans son dortoir, dans son lit, avec pour seuls compagnons des garçons endormis et sa peur. Encore une fois, il ne se souvenait déjà plus de ce qu’il avait rêvé, seul le sentiment de malaise demeurait alors que la peur s’instillait lentement dans tout son être.
Avec un soupir, Neal se redressa dans son lit, encore plus fatigué que lorsqu’il s’était couché. Néanmoins, il savait que cette dose minimale de sommeil suffirait à le maintenir de relativement bonne humeur. Ce n’était en fait pas sa préoccupation primaire alors qu’il sentait son corps tout entier trembler. Ce n’était pas de froid, loin de là, il souffrait d’ailleurs des affres d’une fièvre malvenue, mais bien de peur. Jamais elle n’avait été si intense, au point même de la ressentir encore alors que tous souvenirs de son cauchemar s’était estompés. Soudain en colère, autant contre lui-même que contre ses cauchemars récurrents, le jeune serdaigle quitta son lit, habillé de pied en cap, pour se diriger d’un pas vif dans sa salle commune. Il avait besoin de passer sa colère, seul et la pièce avec la cheminée semblait être le meilleur endroit pour ça. Quel ne fût pas son déplaisir d’y voir une présence féminine. Il n’était pas d’humeur pour faire acte de présence alors sans un regard de plus pour elle, il se dirigea vers la porte. Cependant, il marqua une hésitation au moment de la passer. Il savait qu’il avait besoin d’être seul, mais au fond de lui, il aurait aimé avoir quelqu’un, pas pour parler, ni le consoler, mais simplement être là, comme son frère aurait pu faire. Il secoua la tête alors que ces pensées envahirent son esprit. Tout ceci n’était que des bêtises, il ne fallait pas qu’il s’affaiblisse au point de laisser quelqu’un s’introduire dans sa vie. Brusquement maintenant, il se remit à marcher et passa la porte en essayant de couler au fond de lui ses pensées.
Une fois dehors, il marcha sans se soucier des murmures des tableaux qu’il dérangeait dans leurs sommeils, ni même de la direction. Tout ce qu’il cherchait, c’était une pièce vide, pour se vider la tête, crier et pleurer, tout ce qu’il pourrait faire pour se décharger de sa colère et de sa peur. Finalement, il entra dans la première pièce qu’il croisa, poussa violemment la porte avant de s’y adosser. Il ne fit rien de ce qu’il avait prévu, se contentant simplement de soupirer, incapable de se laisser aller complètement. Depuis la mort de son frère, il n’avait plus versé une seule larme, depuis la mort de son frère, le moindre de ses sentiments étaient transformés en simple indifférence ou alors en colère. Certaines personnes arrivaient à percer ses barrières d’indifférence cependant il n’en était que plus fermé, plus cruel, plus méchant. Il ne voulait pas faire le mal pourtant, la seule chose qu’il désirait, c’était être et souffrir seul. Sans pour autant se laisser aller, comme si un bouchon venait obstruer la vague de ses sentiments. Alors il quitta la porte et commença à marcher en long et en large de la pièce, il n’était resté que quelques secondes dos à la porte et pourtant cela lui avait paru une éternité. Il s’arrêta finalement face à la fenêtre, au moment même où la porte s’ouvrit doucement. Sans se retourner, Neal laissa un commentaire s’échapper, sur un ton blasé.« Quelle curiosité morbide te pousse à venir me voir Jeffers ? »Il avait bien reconnu la préfète dans la salle commune quelques minutes plus tôt, cependant il n’aurait jamais cru qu’elle aurait pu vouloir le suivre. Elle ne semblait pas du genre à sortir en pleine nuit, même pour rendre compte d’un de ses élèves mal en point. A moins que ça ne soit là qu’une simple envie de faire sa petite préfète en chef, comme à son habitude.« A moins que tu ne sois simplement là pour le plaisir de me punir d’être sorti en pleine nuit… »Sa voix n’était plus aussi assurée. Le fait d’avoir gardé en lui tout son malaise le faisait trembler, son corps tout autant que sa voix…
Neal Monroe- ♦ HIBOUX POSTÉS : 111
♦ ARRIVÉE : 05/01/2011
♦ ANNÉE : sixième année
Re: La douceur de la nuit m'assassine... (p.v. Leslie)
S, k, y, l, e, r. Six lettres et rien n'allait plus. Six malheureuses lettres; il n'en fallait pas davantage pour filer à Leslie des insomnies interminables et des remords inlassables. Car s'il était plutôt facile à oublier le jour, quand la préfète pouvait se plonger corps et âme dans son travail, la nuit en revanche, avec son silence propice à la réflexion et au ressassage, c'était une toute autre paire de manches. Et si des fois la fatigue l'emportait sans trop se faire prier, d'autres soirs, s'endormir se révélait impossible, comme ce soir là. C'était toujours la même rengaine, la même blonde au corps frêle se retournant et se re-retournant dans ses draps en répétant dans sa tête : Raven, Raven, Raven, R, a, v, e, n... Mais cinq lettres ne suffisaient pas à chasser les six précédentes. Et les portes du sommeil restaient fatalement closes à Leslie Jeffers. Pourquoi était-ce si difficile d'oublier ? Et de se pardonner ses erreurs ? Leslie en avait plus qu'assez d'être sans arrêt sur le qui-vive, de ressentir cette culpabilité et ce malaise permanent. La nuit aurait dû l'aider à faire le vide, mais même dormir était devenu compliqué depuis qu'elle avait failli. Si seulement son cerveau voulait bien arrêter de faire tourner en boucle ses dilemmes... Pourquoi ses erreurs ne voulaient-elles pas se tapir bien profondément dans les méandres les plus sombres de son esprit et ne jamais en ressortir ? Peut être parce que quand cette dite erreur foulait le même sol, dans le même château, que vous, cela rendait les choses légèrement plus ardues... Ou peut être était-ce plutôt le fait que celle-ci soit le meilleur ami de son petit ami ? Plutôt, oui. Et c'était précisément ce qui rendait la situation infernale. Plus Leslie pensait à Skyler, plus elle s'en voulait. Plus elle s'en voulait, moins elle arrivait à dormir. Moins elle arrivait à dormir, plus elle pensait à Skyler. Et ainsi de suite, comme une boucle qui se répète inépuisablement. La seule chose qui s'épuisait dans cette histoire étaient les forces de Leslie, qui bientôt n'en aurait plus du tout et devrait bien finir par s'admettre vaincue.
Une heure et quarante quatre minutes. Voilà précisément combien de temps s'était écoulé depuis que Leslie avait commencé à lutter contre Morphée pour que celle-ci accepte de lui ouvrir ses bras. Mais la divine ne cédait toujours pas et la préfète, ses yeux bleus grands ouverts posés au plafond, avait baissé les bras après avoir usé de tous les stratagèmes qu'elle connaissait pour gagner le sommeil dont elle avait tant besoin, allant de compter les hippogriffes à se repasser la voix de sa mère lui fredonnant une berceuse dans son crâne. Pourtant, rien n'y faisait. Tous ses efforts ne lui attirait aucunement la pitié de Morphée. Elle dut donc se résoudre à quitter son lit pour chercher le sommeil ailleurs. C'est ainsi que Leslie se retrouva à nouveau seule dans sa salle commune en plein milieu de la nuit. Flanquée d'un par dessus en laine gris, aussi terne que son humeur, elle était allée se poster près de la cheminée avec quelques parchemins, sa plume, son encrier et de quoi avancer sur son devoir d'Histoire de la magie lorsqu'elle avait finalement capitulé. Elle avait compris qu'elle aurait besoin de quelque chose sur quoi se concentrer pour chasser les pensées qui la torturaient si elle souhaitait s'endormir un jour, et cette matière passionnante semblait toute indiquée pour l'y aider. C'est ainsi qu'elle se mit à griffonner sur un autre temps, un immense pli au milieu du front, avec les flammes dans l'âtre pour seule compagnie. Et peu à peu, tandis qu'elle se plongeait dans des siècles lointains, le nœud au creux de son estomac finit par se défaire...
Elle avait noirci un parchemin et clôturait son deuxième lorsque ce cri étouffé, provenant de l'étage des dortoirs, la fit sursauter. Une grande rature fendait à présent son parchemin de long en large mais, l'oreille tendue et ses sens en alerte, elle ne s'en aperçut même pas. Ce cri n'était pas un cri comme les autres. Étrangement, il lui était familier. Cette situation dans son ensemble lui était familière, mais elle ne s'expliquait pas d'où lui venait cette impression et ce détail la tracassait. Elle déposa précautionneusement sa plume sur son parchemin et commença à ranger ses affaires sans faire trop de bruit lorsque Neal surgit dans l'escalier. Leurs regards se croisèrent, Leslie se figeant dans son mouvement et l'autre la toisant avec exaspération, alors que la connexion se faisait dans la tête de la préfète. Il était l'élément familier; l'élément relié au cri. Tout devint clair. Après l'effondrement de la tour, ils avaient tous deux étaient rapatriés à l'infirmerie et passé une nuit, pour le moins agitée, là bas. Et si certains malades gémissaient de douleur dans leur sommeil, ce n'était pas le cas de Neal. Neal cauchemardait, avec tant de virulence qu'il hurlait dans son sommeil. Elle en avait été témoin. Mais ce fait là, Neal l'ignorait complètement. Elle le suivit du regard alors qu'il s'en allait à pas vifs, hésita devant la sortit, puis s'enfuit quand même. Seul ses yeux avaient fait le trajet, elle était restée immobile, droite comme un piquet, debout devant la table. Ses iris bleus firent la navette entre la porte qu'il venait de franchir et ses affaires qu'elle était en train de ranger et avait avisé de ramener dans sa chambre. Elle ne mit pas longtemps à se décider à le poursuivre; ses affaires pouvaient attendre, mais pas la détresse de son condisciple. Pourtant, une fois arrivée devant la porte de la salle dans laquelle elle l'avait vu s'engouffrer, elle faillit rebrousser chemin. Elle l'avait suivi sur un coup de tête, et maintenant qu'elle y était, elle se demandait si ce n'était pas une idiotie que de croire qu'elle pouvait être utile en quoi que ce soit à ce grand Serdaigle à qui elle n'avait même jamais parlé... Malgré ses doutes, elle cessa de réfléchir quasi instantanément et finit par entrer dans la pièce, impulsivité qu'elle regretta tout aussi instantanément. « Quelle curiosité morbide te pousse à venir me voir Jeffers ? » Le ton était tout sauf engageant, il lui tournait le dos et semblait plutôt réfractaire à sa présence. Pour ne pas dire qu'il lui renvoyait l'image d'être la dernière sur terre qu'il aurait aimé voir. ...C'est par où la sortie ? Ah, la porte est encore dans ma main ? Voilà qui va faciliter les choses...... « A moins que tu ne sois simplement là pour le plaisir de me punir d’être sorti en pleine nuit… » Piquée au vif, Leslie entra finalement réellement dans la pièce et referma la porte derrière elle. Plus question de sortir sans moufter. Un peu mal assurée, déstabilisée par le ton agressif de son interlocuteur, Leslie s'efforça pourtant de rester douce malgré qu'elle soit profondément vexée. « Tu n'es pas obligé de prendre ce ton avec moi, tu sais. Je ne suis pas ton ennemie. » Elle commençait à en avoir vraiment marre de cette réputation de tortionnaire... Mais pouvait-elle réellement le blâmer pour ce genre de remarques ? Toujours est-il qu'elle n'avait pas agi par mauvaises intentions, même si c'était en effet son rôle que de "punir" ceux qui enfreignent le règlement. Mais avant de venir, elle avait décidé d'être Leslie, juste Leslie, qu'il lui manque de respect ne l'aidait pourtant pas à fermer les yeux sur son titre de préfète... Elle eut un soupir las et ravala son ressentiment pour poursuivre, avec toujours autant de calme, après ce court silence un peu gêné. « Le regard que tu m'as lancé en sortant, on aurait dit qu'il me demandait de te suivre, mais apparemment, j'ai mal interprété... » Elle avait marmonné, mal à l'aise et croisa ses bras sur sa poitrine, pivotant sur ses pieds sans savoir si elle devait partir, rester, reculer, ou avancer... « Je t'ai suivi car j'ai cru que tu aurais peut être envie de parler, mais j'ai oublié que j'étais "Leslie l'acariâtre au coeur d'iceberg" et que, donc, par définition, j'ai pas la tête de l'emploi... Je vais donc revenir sur mes pas et tu feras comme si tu ne m'avais pas vu, ce sera très bien. » Elle finit en se raclant la gorge, assez amère - cela avait dû se ressentir dans son ton, et elle fit tomber les cheveux coincés derrière son oreille devant ses yeux pour plus ou moins cacher le fait qu'elle était ébranlée. Un coeur de pierre ne devait pas faillir, et c'est ce qu'elle était aux yeux de tous, alors elle ne pouvait pas se permettre d'avoir l'air affectée. Elle lui jeta un dernier regard avant de se retourner, le menton haut et ses bras serrés contre elle. Elle avait même déjà posé la main sur la poignet, prête à filer, lorsqu'elle se figea dans son geste...
Une heure et quarante quatre minutes. Voilà précisément combien de temps s'était écoulé depuis que Leslie avait commencé à lutter contre Morphée pour que celle-ci accepte de lui ouvrir ses bras. Mais la divine ne cédait toujours pas et la préfète, ses yeux bleus grands ouverts posés au plafond, avait baissé les bras après avoir usé de tous les stratagèmes qu'elle connaissait pour gagner le sommeil dont elle avait tant besoin, allant de compter les hippogriffes à se repasser la voix de sa mère lui fredonnant une berceuse dans son crâne. Pourtant, rien n'y faisait. Tous ses efforts ne lui attirait aucunement la pitié de Morphée. Elle dut donc se résoudre à quitter son lit pour chercher le sommeil ailleurs. C'est ainsi que Leslie se retrouva à nouveau seule dans sa salle commune en plein milieu de la nuit. Flanquée d'un par dessus en laine gris, aussi terne que son humeur, elle était allée se poster près de la cheminée avec quelques parchemins, sa plume, son encrier et de quoi avancer sur son devoir d'Histoire de la magie lorsqu'elle avait finalement capitulé. Elle avait compris qu'elle aurait besoin de quelque chose sur quoi se concentrer pour chasser les pensées qui la torturaient si elle souhaitait s'endormir un jour, et cette matière passionnante semblait toute indiquée pour l'y aider. C'est ainsi qu'elle se mit à griffonner sur un autre temps, un immense pli au milieu du front, avec les flammes dans l'âtre pour seule compagnie. Et peu à peu, tandis qu'elle se plongeait dans des siècles lointains, le nœud au creux de son estomac finit par se défaire...
Elle avait noirci un parchemin et clôturait son deuxième lorsque ce cri étouffé, provenant de l'étage des dortoirs, la fit sursauter. Une grande rature fendait à présent son parchemin de long en large mais, l'oreille tendue et ses sens en alerte, elle ne s'en aperçut même pas. Ce cri n'était pas un cri comme les autres. Étrangement, il lui était familier. Cette situation dans son ensemble lui était familière, mais elle ne s'expliquait pas d'où lui venait cette impression et ce détail la tracassait. Elle déposa précautionneusement sa plume sur son parchemin et commença à ranger ses affaires sans faire trop de bruit lorsque Neal surgit dans l'escalier. Leurs regards se croisèrent, Leslie se figeant dans son mouvement et l'autre la toisant avec exaspération, alors que la connexion se faisait dans la tête de la préfète. Il était l'élément familier; l'élément relié au cri. Tout devint clair. Après l'effondrement de la tour, ils avaient tous deux étaient rapatriés à l'infirmerie et passé une nuit, pour le moins agitée, là bas. Et si certains malades gémissaient de douleur dans leur sommeil, ce n'était pas le cas de Neal. Neal cauchemardait, avec tant de virulence qu'il hurlait dans son sommeil. Elle en avait été témoin. Mais ce fait là, Neal l'ignorait complètement. Elle le suivit du regard alors qu'il s'en allait à pas vifs, hésita devant la sortit, puis s'enfuit quand même. Seul ses yeux avaient fait le trajet, elle était restée immobile, droite comme un piquet, debout devant la table. Ses iris bleus firent la navette entre la porte qu'il venait de franchir et ses affaires qu'elle était en train de ranger et avait avisé de ramener dans sa chambre. Elle ne mit pas longtemps à se décider à le poursuivre; ses affaires pouvaient attendre, mais pas la détresse de son condisciple. Pourtant, une fois arrivée devant la porte de la salle dans laquelle elle l'avait vu s'engouffrer, elle faillit rebrousser chemin. Elle l'avait suivi sur un coup de tête, et maintenant qu'elle y était, elle se demandait si ce n'était pas une idiotie que de croire qu'elle pouvait être utile en quoi que ce soit à ce grand Serdaigle à qui elle n'avait même jamais parlé... Malgré ses doutes, elle cessa de réfléchir quasi instantanément et finit par entrer dans la pièce, impulsivité qu'elle regretta tout aussi instantanément. « Quelle curiosité morbide te pousse à venir me voir Jeffers ? » Le ton était tout sauf engageant, il lui tournait le dos et semblait plutôt réfractaire à sa présence. Pour ne pas dire qu'il lui renvoyait l'image d'être la dernière sur terre qu'il aurait aimé voir. ...C'est par où la sortie ? Ah, la porte est encore dans ma main ? Voilà qui va faciliter les choses...... « A moins que tu ne sois simplement là pour le plaisir de me punir d’être sorti en pleine nuit… » Piquée au vif, Leslie entra finalement réellement dans la pièce et referma la porte derrière elle. Plus question de sortir sans moufter. Un peu mal assurée, déstabilisée par le ton agressif de son interlocuteur, Leslie s'efforça pourtant de rester douce malgré qu'elle soit profondément vexée. « Tu n'es pas obligé de prendre ce ton avec moi, tu sais. Je ne suis pas ton ennemie. » Elle commençait à en avoir vraiment marre de cette réputation de tortionnaire... Mais pouvait-elle réellement le blâmer pour ce genre de remarques ? Toujours est-il qu'elle n'avait pas agi par mauvaises intentions, même si c'était en effet son rôle que de "punir" ceux qui enfreignent le règlement. Mais avant de venir, elle avait décidé d'être Leslie, juste Leslie, qu'il lui manque de respect ne l'aidait pourtant pas à fermer les yeux sur son titre de préfète... Elle eut un soupir las et ravala son ressentiment pour poursuivre, avec toujours autant de calme, après ce court silence un peu gêné. « Le regard que tu m'as lancé en sortant, on aurait dit qu'il me demandait de te suivre, mais apparemment, j'ai mal interprété... » Elle avait marmonné, mal à l'aise et croisa ses bras sur sa poitrine, pivotant sur ses pieds sans savoir si elle devait partir, rester, reculer, ou avancer... « Je t'ai suivi car j'ai cru que tu aurais peut être envie de parler, mais j'ai oublié que j'étais "Leslie l'acariâtre au coeur d'iceberg" et que, donc, par définition, j'ai pas la tête de l'emploi... Je vais donc revenir sur mes pas et tu feras comme si tu ne m'avais pas vu, ce sera très bien. » Elle finit en se raclant la gorge, assez amère - cela avait dû se ressentir dans son ton, et elle fit tomber les cheveux coincés derrière son oreille devant ses yeux pour plus ou moins cacher le fait qu'elle était ébranlée. Un coeur de pierre ne devait pas faillir, et c'est ce qu'elle était aux yeux de tous, alors elle ne pouvait pas se permettre d'avoir l'air affectée. Elle lui jeta un dernier regard avant de se retourner, le menton haut et ses bras serrés contre elle. Elle avait même déjà posé la main sur la poignet, prête à filer, lorsqu'elle se figea dans son geste...
Leslie Jeffers- ▬ ICE COLD PREFECT;
cracked heart & snowflakes tears - ♦ HIBOUX POSTÉS : 226
♦ ARRIVÉE : 28/03/2010
♦ HUMEUR : Revancharde.
Re: La douceur de la nuit m'assassine... (p.v. Leslie)
Il s’était finalement retourné vers elle, alors qu’elle avait commencé à parler. Il n’avait pas vraiment voulu être méchant avec elle, il ne faisait que se servir de rumeurs qu’il entendait. Aux yeux de tous, Leslie Jeffers était une fille pas vraiment fréquentable, plus à cheval sur le règlement qu’autre chose. Un peu comme la préfète de chez gryffondor, cette casse pied monumentale. Cependant en l’écoutant parler, il se demanda une petite seconde s’il n’avait pas fait erreur. Il ne se reconnaissait plus dans cette pensée. Lui qui était normalement bien plus cassant, bien moins intéressé par ses semblables. Mais les affres de son cauchemar encore bien trop récent semblait changer un peu son caractère, d’autant plus qu’il était vraiment affecté cette fois. « Le regard que tu m'as lancé en sortant, on aurait dit qu'il me demandait de te suivre, mais apparemment, j'ai mal interprété... Je t'ai suivi car j'ai cru que tu aurais peut être envie de parler, mais j'ai oublié que j'étais "Leslie l'acariâtre au coeur d'iceberg" et que, donc, par définition, j'ai pas la tête de l'emploi... Je vais donc revenir sur mes pas et tu feras comme si tu ne m'avais pas vu, ce sera très bien. » Aussitôt, alors que ses paroles s’insinuaient lentement en lui, il se sentit mal à l’aise. Pas parce qu’il avait été mauvais sans fondement juste avant, mais simplement par ce qu’il dégageait. Semblait-il à ce point pitoyable pour qu’elle veuille l’écouter raconter ses problèmes ? Se dégageait-il de lui une telle aura d’impuissance ? Il n’avait pas l’impression d’être aussi pathétique et pourtant au fond de lui, il ressentit comme une pointe d’espoir naître en lui. Il ne comprenait pas pourquoi il avait cette envie, mais il voulait vraiment quelle reste avec lui.
Elle sembla prête à partir lorsque Neal croisa son dernier regard. Il ne sut pas vraiment ce qu’il y vit, mais alors qu’elle posait la main sur la poignée, il s’élança vers elle et lui attrapa le poignet doucement. Il n’y avait aucune brutalité dans son geste, ni même aucune espèce d’obligation. Il n’avait fait que répondre à une impulsion qu’il ne comprenait pas. Cela dépassait son esprit, venait de bien plus loin que la barrière qu’il s’imposait en lui-même. Tout son corps lui criait de ne pas la laisser partir, alors il fit en sorte qu’elle reste. Toujours doucement, il retira sa main de la poignée pour attraper ses doigts entre les siens. Il n’y avait aucune ambiguïté dans ses gestes, seul son lui intérieur réagissait. C’était comme s’il en avait assez d’être sur la défensive, comme s’il n’attendait que ça, une personne pour percer sa carapace d’enfoiré masochiste notoire. Il retint cependant la foule de choses qu’il avait envie de faire maintenant, comme l’attirer à lui pour la serrer contre lui et décharger un peu de son malaise. Lorsqu’il se rendit compte de ça, il la lâcha finalement avant de marmonner.« Excuse moi Jeffers… Je voulais pas être inconvenant. »Il se tût, rougissant soudain face à la situation. Il n’était pas fier en ce moment de faiblesse, il faisait à peu près tout ce qui le rebutait depuis la mort de son frère. Le pire était qu’il ne semblait n’attendre que ça. Il ne pouvait garder éternellement la douleur enfouie au fond de lui, tout comme il ne pouvait pas s’ouvrir aux autres. Il savait au fond de lui qu’en s’attachant de nouveau, entièrement, il ne pourrait que souffrir plus encore. Une sorte de poisse semblait le suivre depuis des années en matière de relationnel et il ne voulait pas l’alimenter en s’attachant de nouveau. Il releva son regard vers elle, les joues toujours empourprée, alors qu’il concluait en lui-même. ’De toute façon, même si je lui demande de rester avec moi, si je lui demande de me tenir compagnie, simplement comme ça, pour ne pas être tout seul, ça ne changera rien. Dès que le jour se lèvera, je redeviendrais l’enfoiré, tandis qu’elle ne sera plus qu’un point de mon passé.’ Il avait besoin d’un contact et pourtant hésitait encore. Leslie n’était pas vraiment la personne la mieux indiqué pour tout ça. Et puis de toute façon, il avait été bien assez mesquin juste avant pour qu’elle n’ait pas la moindre envie de l’aider. Il secoua soudainement la tête, il n’avait pas besoin d’aide et il était bien temps qu’elle s’en rende compte.« Ecoute Jeffers, mon regard comme tu dis, ne t’étais pas destiné. J’ai fait un cauchemar, j’ai l’air pitoyable c’est tout. Tu peux retourner à tes devoirs, j’ai pas besoin de toi.
Si sa voix et son ton semblait sûr d’eux et agressifs, ses yeux eux, étaient emplis d’une supplication muette. Il ne voulait pas qu’elle parte, tout comme il ne voulait pas lui quémander son aide. Fierté mal placée peut être, ou bien simplement un besoin d’être guidé. Il ne voulait dépendre de personne pour se sentir bien, mais son malaise intérieur était si grand qu’il ne pouvait pas rester seul. Jamais il n’avait été dans un tel état après l’un de ces cauchemars. Jamais il ne s’était senti aussi mal, ni aussi démuni face à la vie. Lui qui avait supporté la mort de ses parents, la mort de son frère, avait cru tout avoir vu. Mais cette faiblesse face à quelque chose qu’il ne connaissait pas le laissait faible comme un nouveau né. Ses jambes d’ailleurs se dérobèrent légèrement et il se sentit descendre vers le sol. Il attrapa par réflexe le bras de Leslie avant de tomber sans grâce au sol. Neal était faible et détestait ça…
- Spoiler:
[HJ : J’ai laissé la chute de Leslie à ton appréciation, c’est toi qui voit s’il l’a lâchée avant ou pas ! ]
Neal Monroe- ♦ HIBOUX POSTÉS : 111
♦ ARRIVÉE : 05/01/2011
♦ ANNÉE : sixième année
Re: La douceur de la nuit m'assassine... (p.v. Leslie)
Leslie avait fait un erreur d'appréciation, voilà, et maintenant, elle en faisait les frais. Elle avait pris un risque inutile et elle avait été blessée, fin de l'histoire. Pourtant, la préfète en chef savait bien à quel point prendre des risques, c'était s'exposer. Et que moins on en prenait, mieux on se portait. Mais il avait fallu qu'elle fonce quand même, pour une raison qu'elle ne s'expliquait, au fond, même pas. Son geste avait été instinctif, irréfléchi, spontané. Cela ne lui ressemblait même pas d'agir de la sorte ! Mais pourtant, elle avait passé bel et bien cette porte et cru qu'il y avait une chance, peut être infime mais existante, que cela marche. Que sa prise de risque, ce mini saut dans le vide, soit récompensé. Alors que c'était parfaitement ridicule de penser qu'offrir sa présence, son aide, son écoute ou quoi que ce soit d'autre à ce garçon qu'elle ne connaissait pas aurait la moindre chance d'être concluant ! Ils étaient dans la même maison, voilà bien la seule chose qu'ils avaient en commun. Et elle, elle n'était finalement que celle qui s'assurait que l'ordre règne parmi les siens, avec sa réputation de despote et tout le toutim, rien de plus. Elle n'était rien pour lui. Tout comme il n'était rien pour elle, effectivement. Elle avait accordé bien trop d'attention à quelqu'un qui, logiquement, puisqu'ils n'étaient ni amis ni même de vagues connaissances, ne la méritait pas. Ce n'était que logique qu'elle s'en aille après son intrusion déplacée. Sa main avait déjà épousé la poignée et elle s'était déjà résignée à s'en aller, vexée que ses intentions aient été si mal interprétées, lorsque ses doigts se refermèrent autour de son poignet. Elle releva subitement la tête à ce contact, se retrouvant face à son visage désemparé. Elle lisait trop de choses gravées dans ses traits pour réellement arriver à comprendre ce qu'il ressentait, mais il s'en dégageait une telle aura de... Tristesse. Sa gorge se noua tandis qu'elle le détaillait du regard et elle cessa de le dévisager en se rendant compte de son impolitesse. Occupé à détacher son autre main de la porte, il ne la regarda qu'une fois qu'il eut rassemblé ses deux mains entre les siennes. Ils échangèrent alors un regard troublé et il lâcha subitement ses mains comme s'il s'y était électrocuté. « Excuse moi Jeffers… Je voulais pas être inconvenant. » Son air, perdu quelque part entre la gêne, la surprise et la compassion, fut la seule réponse qu'il obtint. Elle finit tout de même, après un bref silence, par acquiescer de la tête sans mot dire. Elle n'avait pas manqué le léger rougissement sur ses joues et son embarras passager mais ne montra en aucune façon qu'elle en avait été témoin puisqu'elle baissa instantanément les yeux lorsqu'elle le remarqua. Dans sa tête, elle essayait de mettre au clair ce qui venait de se produire. Il l'avait empêché de partir, il s'était excusé pour son accueil des plus glacial... Cela voulait donc bien dire qu'il avait envie qu'elle reste, non ? ...Non ? « Si tu as envie de parler, je- » « Écoute Jeffers, mon regard comme tu dis, ne t’était pas destiné. J’ai fait un cauchemar, j’ai l’air pitoyable c’est tout. Tu peux retourner à tes devoirs, j’ai pas besoin de toi. » Et bien non, en effet. Ou s'il l'avait voulu, il venait de changer d'avis car à peine avait-elle ouvert la bouche pour l'inviter à extérioriser ses maux qu'il s'était instantanément braqué, fermé, et ce à double tour. Les lèvres de Leslie s'étaient alors pincées et elle n'avait pu empêcher un léger mouvement de recul. Qu'il passe subitement d'un ton doux accompagné d'un regard d'excuse à un ton brusque et catégorique accompagné d'un regard douloureux l'avait complètement déstabilisée. Elle n'y comprenait plus rien. Avec ses sautes d'humeur digne d'un bipolaire, il l'avait perdu et elle ne savait plus ce qu'il attendait d'elle, s'il attendait réellement quelque chose, d'ailleurs. Car les signaux qu'ils lui envoyaient étaient complètement contradictoires et on ne peut plus brouillés. « Je n'arrive pas à comprendre. A te cerner. » Comme il l'avait fait plus tôt, elle secoua la tête pour essayer de mettre de l'ordre dans ses idées. « Tes mots me rejettent, mais ton corps est tendu vers l'avant. Tu me demandes de partir, et ton regard... Il est si... » Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, cherchant le mot adéquat, que soudain, tout lui échappa. Neal s'effondra et elle fut entraînée malgré elle dans sa chute, bien trop frêle pour pouvoir le retenir. A côté de lui, grand et fort, elle n'était qu'une vulgaire brindille ! Pourtant, lorsqu'elle atterri sur lui, elle le vit grimacer et prit peur. Le fait qu'elle soit allongée sur lui, à quelques centimètres de son visage, enfin, tout ce qui aurait dû normalement la faire réagir un tant soit peu, passa alors au second plan. Il avait l'air de souffrir. Se redressant à la force de ses bras, de chaque côté de son corps, là où elle répartie également ses jambes, elle déposa maladroitement une fois stable le bout de ses doigts sur sa joue, presque comme s'il eut été en sucre, tout en essayant de ne pas trop paniquer. Même si, vue d'en dessous, avec ses sourcils en arrière, son gilet lui tombant sur une épaule et ses cheveux désordonnés, elle devait effectivement en avoir l'air. « Monroe ! Tu... Tu n'as rien ? » Son ton était alarmé, ses gestes brouillon, elle avait peur de l'avoir blessé, que sa tête aie heurté le sol, ou qu'il eut perdu connaissance. Elle ne comprenait pas s'il s'était subitement évanoui, s'il s'était entravé dans quelque chose, s'il avait eu une faiblesse... Quelque chose lui avait définitivement échappé et elle s'en voulait de n'avoir rien vu venir. « Tu veux que j'aille chercher l'infirmière ? » Elle se mordit la lèvre et jeta un bref regard vers la porte. Elle n'avait pas spécialement envie de l'abandonner ici, tout seul sur ce sol froid et qui plus est en pleine nuit, mais c'était la solution la plus logique et la plus sûre qu'elle envisageait.
Leslie Jeffers- ▬ ICE COLD PREFECT;
cracked heart & snowflakes tears - ♦ HIBOUX POSTÉS : 226
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♦ HUMEUR : Revancharde.
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