i'm not a guardian angel (pv adam.)
The Time-Turner :: Tome VII : Les reliques de la Mort :: Armoire à Disparaître :: RP abandonnés :: Extérieur du château
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i'm not a guardian angel (pv adam.)
« Jezebel ? »
« Qu’est-ce que je peux faire pour toi, Milberry ? »
« Je voulais te dire… Merci. C’était très gentil de ta part de me soutenir dans ma candidature pour le journal de l’école. »
« Ce n’est pas la peine de me remercier, ce fut un plaisir ! » affirma la belle, cachant sa surprise sous un sourire amical. La petite rousse lui rendit avec admiration et s’enfuit aussitôt en direction de la Grande Salle. Jezebel resta à la suivre du regard, ses grands yeux bleus opaques. Si Nick avait été là, sans doute aurait-il pu déceler les minuscules modifications de son expression sereine, et y comprendre ses sentiments. Toutefois le jeune homme n’était pas là, et personne dans les couloirs n’aurait pu deviner à quel point Jezebel ne s’était pas attendu à ce remerciement. Pourquoi, me direz vous, alors qu’elle s’était apparemment démenée pour venir en aide à Mlle Milberry ? Justement, elle s’en fichait pas mal de la Gryffondor. Ce qui l’avait intéressé, c’était d’entraver le chemin de George Mills, un petit teigneux qui voulait faire du journal sa propriété privée. Hors pour l’instant, Jezebel préférait qu’on laisse leur liberté aux médias. Peut-être aussi le fait que le jeune homme l’ait critiqué était-il un fondement plus véridique pour ses actions. Mais pour faire plaisir aux bons samaritains, Jezebel préférait annoncer la première version des faits. En parlant de ces imbéciles-là, qui avait mis dans la tête de Milberry que Jezebel était son ange gardien ?
Il ne lui fallut pas longtemps pour deviner qui était derrière cette mauvaise information. D’un claquement sec, elle pivota sur ses talons et s’en fut en direction des cachots. A cette heure-ci, peu de gens étaient encore présents dans le château de Poudlard. La majorité étaient déjà dehors à profiter des derniers jours d’été, ou bien parti dévalise Pré-au-lard. Chemin faisant, elle aperçut celui qu’elle cherchait.
« Smith ! »
Un Poussoufle aux joues rebondies se tourna en direction de la jeune femme. Il avait seize ans environ, des lunettes et une chocogrenouille dans les mains. Elle s’approcha de lui et son air inquiet disparut pour laisser place à cette sorte d’adulation que les plus jeunes prenaient souvent en sa présence. A cet âge-là, il ne la côtoyait pas assez pour questionner ses demandes, ce qui ne faisait qu’accentuer son aura magique. Toutefois, ils avaient d’hors et déjà compris que se dire dans la confidence de la jeune Fitzgerald (aussi fausse soit-elle) était un atout inébranlable pour gagner le respect de leurs camarades. Aussi se pliaient-ils volontiers à ses ordres, comme s’apprêtait à le faire Smith.
« Oui, Jez’ ? »
« Trouve moi Adam Meyer – le nouveau des Aigles. »
« Je le ramène en bon ou en mauvais état ? »
« Trouve-le, et envoie moi un message quand tu sauras où il est. Pas la peine de le ramener. »
« D’accord – je t’aurais ça d’ici dix minutes maximum. »
« Merci Smith ! » dit-elle, embrassant rapidement la joue du jeune homme. Le contact ne dura qu’un instant, mais ce fut suffisant pour que le jeune homme ne change de couleur. Avec stupeur, il frotta la marque de rouge à lèvres qu’elle y avait laissé, comme le dernier pétale de rose d’un bouquet d’anniversaire. Certains ne manquèrent pas de le dévisager avec des yeux envieux, et sa poitrine gonfla lorsqu’il se mit à descendre les couloirs à la recherche du Serdaigle. Pendant ce temps, la Serpentard était retournée à son dortoir pour y saluer Nick et vérifier son état. Peut-être la jugeait-on trop protectrice envers lui, mais ils n’avaient pas été là le jour où elle l’avait trouvé… Voyant qu’il semblait aller mieux, elle le quitta en se promettant d’aller déjeuner avec lui à Pré-au-Lard.
Au sortir de la Salle Commune, un oiseau de papier vola jusqu’à elle et vint s’écraser entre ses mains et sa poitrine. Le dépliant avec attention, elle y lut ces quelques mots : dans les serres. Avec un sourire, elle replia le papier et le fourra dans sa poche, avant de se mettre à marcher en direction de la sortie la plus proche.
Dehors, l’herbe était mouillée et l’air encore frais. Pourtant, le soleil brillait et le ciel bleu promettait un réchauffement rapide. Cette promesse ne semblait pas avoir convaincu Adam, puisqu’il se cachait dans le bâtiment de la professeur de Botanique. Et s’y cachait très bien, le bougre ! Il s’était transformé en plante verte ou quoi, pour qu’elle ne puisse pas le voir ?
Finalement, elle le trouva, tout au fond de la dernière serre. Elle aurait du s’y attendre, au fond : le garçon passait pour un solitaire, le genre de type que les filles disent timide mais mignon. Avouons-le, il n’était pas laid, mais ce n’était pas là le compte de la jeune fille, aussi ne vous faites pas d’illusions sur leur sujet. Cette réunion était tout sauf un rendez-vous galant.
D’un geste gracieux, elle écarta de la main quelques feuilles de mandragore, et se glissa dans l’alcôve verte qui s’était créée. Adam releva la tête, et elle se glissa devant lui.
« Bonjour Adam. »
« Qu’est-ce que je peux faire pour toi, Milberry ? »
« Je voulais te dire… Merci. C’était très gentil de ta part de me soutenir dans ma candidature pour le journal de l’école. »
« Ce n’est pas la peine de me remercier, ce fut un plaisir ! » affirma la belle, cachant sa surprise sous un sourire amical. La petite rousse lui rendit avec admiration et s’enfuit aussitôt en direction de la Grande Salle. Jezebel resta à la suivre du regard, ses grands yeux bleus opaques. Si Nick avait été là, sans doute aurait-il pu déceler les minuscules modifications de son expression sereine, et y comprendre ses sentiments. Toutefois le jeune homme n’était pas là, et personne dans les couloirs n’aurait pu deviner à quel point Jezebel ne s’était pas attendu à ce remerciement. Pourquoi, me direz vous, alors qu’elle s’était apparemment démenée pour venir en aide à Mlle Milberry ? Justement, elle s’en fichait pas mal de la Gryffondor. Ce qui l’avait intéressé, c’était d’entraver le chemin de George Mills, un petit teigneux qui voulait faire du journal sa propriété privée. Hors pour l’instant, Jezebel préférait qu’on laisse leur liberté aux médias. Peut-être aussi le fait que le jeune homme l’ait critiqué était-il un fondement plus véridique pour ses actions. Mais pour faire plaisir aux bons samaritains, Jezebel préférait annoncer la première version des faits. En parlant de ces imbéciles-là, qui avait mis dans la tête de Milberry que Jezebel était son ange gardien ?
Il ne lui fallut pas longtemps pour deviner qui était derrière cette mauvaise information. D’un claquement sec, elle pivota sur ses talons et s’en fut en direction des cachots. A cette heure-ci, peu de gens étaient encore présents dans le château de Poudlard. La majorité étaient déjà dehors à profiter des derniers jours d’été, ou bien parti dévalise Pré-au-lard. Chemin faisant, elle aperçut celui qu’elle cherchait.
« Smith ! »
Un Poussoufle aux joues rebondies se tourna en direction de la jeune femme. Il avait seize ans environ, des lunettes et une chocogrenouille dans les mains. Elle s’approcha de lui et son air inquiet disparut pour laisser place à cette sorte d’adulation que les plus jeunes prenaient souvent en sa présence. A cet âge-là, il ne la côtoyait pas assez pour questionner ses demandes, ce qui ne faisait qu’accentuer son aura magique. Toutefois, ils avaient d’hors et déjà compris que se dire dans la confidence de la jeune Fitzgerald (aussi fausse soit-elle) était un atout inébranlable pour gagner le respect de leurs camarades. Aussi se pliaient-ils volontiers à ses ordres, comme s’apprêtait à le faire Smith.
« Oui, Jez’ ? »
« Trouve moi Adam Meyer – le nouveau des Aigles. »
« Je le ramène en bon ou en mauvais état ? »
« Trouve-le, et envoie moi un message quand tu sauras où il est. Pas la peine de le ramener. »
« D’accord – je t’aurais ça d’ici dix minutes maximum. »
« Merci Smith ! » dit-elle, embrassant rapidement la joue du jeune homme. Le contact ne dura qu’un instant, mais ce fut suffisant pour que le jeune homme ne change de couleur. Avec stupeur, il frotta la marque de rouge à lèvres qu’elle y avait laissé, comme le dernier pétale de rose d’un bouquet d’anniversaire. Certains ne manquèrent pas de le dévisager avec des yeux envieux, et sa poitrine gonfla lorsqu’il se mit à descendre les couloirs à la recherche du Serdaigle. Pendant ce temps, la Serpentard était retournée à son dortoir pour y saluer Nick et vérifier son état. Peut-être la jugeait-on trop protectrice envers lui, mais ils n’avaient pas été là le jour où elle l’avait trouvé… Voyant qu’il semblait aller mieux, elle le quitta en se promettant d’aller déjeuner avec lui à Pré-au-Lard.
Au sortir de la Salle Commune, un oiseau de papier vola jusqu’à elle et vint s’écraser entre ses mains et sa poitrine. Le dépliant avec attention, elle y lut ces quelques mots : dans les serres. Avec un sourire, elle replia le papier et le fourra dans sa poche, avant de se mettre à marcher en direction de la sortie la plus proche.
Dehors, l’herbe était mouillée et l’air encore frais. Pourtant, le soleil brillait et le ciel bleu promettait un réchauffement rapide. Cette promesse ne semblait pas avoir convaincu Adam, puisqu’il se cachait dans le bâtiment de la professeur de Botanique. Et s’y cachait très bien, le bougre ! Il s’était transformé en plante verte ou quoi, pour qu’elle ne puisse pas le voir ?
Finalement, elle le trouva, tout au fond de la dernière serre. Elle aurait du s’y attendre, au fond : le garçon passait pour un solitaire, le genre de type que les filles disent timide mais mignon. Avouons-le, il n’était pas laid, mais ce n’était pas là le compte de la jeune fille, aussi ne vous faites pas d’illusions sur leur sujet. Cette réunion était tout sauf un rendez-vous galant.
D’un geste gracieux, elle écarta de la main quelques feuilles de mandragore, et se glissa dans l’alcôve verte qui s’était créée. Adam releva la tête, et elle se glissa devant lui.
« Bonjour Adam. »
Invité- Invité
Re: i'm not a guardian angel (pv adam.)
Il était doué. Il le savait et n’hésitait pas à en profiter. Il aurait été stupide de gâcher son talent, aussi faisait-il toujours en sorte de l’utiliser à bon escient afin de constamment le travailler. Depuis qu’il s’était retrouvé en 2003, il s’entraînait plus que jamais. La mission l’obsédait, et il faisait en sorte de ne pas réfléchir à tout ce qui s’en éloignait un tant soit peu. Ainsi, il tentait d’éloigner Garden de ses pensées. Mais ça n’était pas une mince affaire. Dès que son esprit avait le moindre instant de répit, il prenait le chemin bien trop familier qui le conduisait auprès d’elle. Que faisait-elle en ce moment ? C’était une question qu’Adam tentait de réprimer, mais qui revenait constamment. Elle avait été chargée de séduire Clyde et cela ne lui plaisait pas. Officiellement, parce qu’il s’agissait là d’un plan pitoyable et décousu; officieusement, parce que la savoir en train de pactiser et de faire la belle devant le diable incarné le faisait énormément souffrir. Mais il n’en lâcherait pas un mot. Personne ne devait soupçonner ce qu’il pouvait ressentir pour elle. C’était si … pathétique.
Avec un grognement nerveux, Adam mit son sac sur l’épaule et quitta la tour de Serdaigle. Il avait une mission, rien ne devait interférer. Il se répéta cela tandis qu’il descendait toujours plus vers le rez-de-chaussée du château. Voir à quel point l’édifice ne changeait pas malgré les années le troublait. De 2003 à 2020, les élèves allaient se succéder à l’intérieur de ses murs et, pourtant, les aléas du temps ne seraient d’aucune influence sur lui. Tout à ses réflexions, Adam ne manqua pas de surprendre le regard soupçonneux d’une gryffondor. Montana Jones. Cette fille était une plaie. Depuis leur arrivée, elle coulait aux quatre préfets du futur des regards étranges. A croire qu’elle avait immédiatement sut décrypter leur jeu. Quoiqu’il en soit, cela n’inspirait rien de bon au serdaigle. Si elle s’avérait gênante pour la suite des opérations, il faudrait se pencher sur son cas une bonne fois pour toutes. Lui retournant donc un regard menaçant, Adam continua sa route sans plus s’appesantir sur la question.
D’autant qu’une nouvelle s’imposa rapidement à lui. Tandis qu’il rejoignait le hall, Garden apparut subitement devant lui et se fendit d’un sourire entendu. « J’ai une bonne nouvelle! » Dès qu’elle avait élevé la voix, Adam s’était douté qu’elle venait le voir en rapport avec la mission. Il était tout simplement stupide d’imaginer qu’elle puisse s’adresser à lui par envie, pour s’intéresser un peu à lui. Son dépit lui fit prendre un regard interrogateur plutôt agacé. Garden le vit sans doute, mais cela ne la coupa pas pour autant sur sa lancée. « Les premiers contacts avec Clyde se sont déroulés à merveille. Je crois que cette mission va très bien se dérouler! » Il ne voulait pas être cassant, mais il ne put pas se retenir devant son air satisfait. « Qu’est-ce que ça peut me faire ?! Tu sais très bien que je n’adhère pas du tout à cette mission, c’est ridicule. Tu n’as aucune chance pour que ça se déroule bien, au contraire. » Il n’y avait aucune agressivité dans sa voix. Mais la façon désinvolte avec laquelle il s’exprimait s’apparentait sans doute plus encore à une réprimande. Le sourire de Garden retomba. Vexée, elle fit volte-face sans prononcer un mot de plus. Qu’avait-elle espéré? Qu’il la féliciterait et lui lancerait des confettis pour saluer sa petite victoire? C’était bien mal le connaître. C’était ne pas se rendre compte à quel point tout cela le contrariait.
Il la regarda s’éloigner avec une pointe d’amertume. Si seulement il n’était pas si orgueilleux, il pourrait mettre sa fierté de côté et lui parler. Mais il s’agissait là d’une éventualité totalement compromise. S’il le faisait, il se ferait rejeter à coup sur. Or Adam n’était pas du genre à agir sans prendre au préalable toutes les précautions pour que les choses se passent selon ses désirs. S’ouvrir inconsciemment à Garden aurait de terribles répercutions. Bien sûr, il ne pouvait l’assurer, mais il le supposait. Pourtant, aussi longtemps qu’il ne serait pas fixé, il en souffrirait.
Alors l’idée la plus ingénieuse du moment le frappa de plein fouet. Et s’il confectionnait cette potion ? Garden serait tenue, par magie, de lui avouer tout ce qu’il désirait savoir. Et lorsque 24 heures se seront écoulées, elle oublierait tout des confessions qu’elle lui aurait fait. Cela comportait un risque, mais le jeu en valait la chandelle. Décidé, Adam poussa les lourdes portes de chênes qui marquaient l’entrée du château et obliqua en direction des serres. Là bas, il trouverait l’essentiel pour réaliser la potion. Les clés de son succès seraient ensuite uniquement entre ses mains.
Il s’installa tout au fond de la dernière serre. D’un coup de baguette, il fit apparaître son livre de botanique. Il avait été édité en 2020, mais Adam savait que cette information ne tomberait jamais entre les mains de quiconque. Parcourant les pages du volumineux manuel, il finit par tomber sur ce qui l’intéressait. A voix basse, il exulta. « Potion de Révélations ». Elle s’apparentait à bien des égards au Veritaserum, mais quelques caractères distinguaient les deux. Tout d’abord, le veritaserum était bien plus puissant et, en 2020, il était reconnu que son absorption pouvait entraîner des lésions. Or c’était la dernière chose qu’il souhaitait imposer à Garden. La potion que souhaitait utiliser Adam durait aussi plus longtemps et ne liait que deux personnes ensemble. Elle comportait, en outre, très peu de risques.
Adam étudiait sagement la composition de la potion lorsqu’elle se présenta devant lui. Froide, hautaine, comme à son habitude. « Bonjour Adam » Un petit sourire étira les lèvres du serdaigle. Il ne fallait pas être une lumière pour comprendre ce qui amenait là la serpentard. Adam avait glissé quelques mots en sa faveur. C’était là son nouveau jeu. Quoique plus qu’un jeu, il s’agissait d’une véritable partie d’échec. Il avançait tranquillement ses pions et ceux-ci commençaient enfin à atteindre la reine des glaces. Sciemment, il se fit attentif: « Tu as croisé Milberry ? Elle ne manquera pas de parler à tout le monde de l’aide que tu lui as apporté. Je vais finir par croire moi-même en ta gentillesse si ça continue. » Un sourire amusé se peignit sur ses traits. Sa démarche était tortueuse, mais il espérait qu’elle porterait ses fruits à l’avenir. Car l’avenir de Jezebel, justement, il ne le connaissait que trop bien, à défaut de le comprendre. Aussi avait-il d’emblée tenté de découvrir ce qui pourrait bien la mener à devenir une criminelle. Elle n’était certes pas une enfant de chœur, mais Adam sentait qu’elle n’avait pas si mauvais fond. Finalement, plutôt que de s’astreindre à une seule tentative de compréhension, il s’était décidé à l’aider. Quitte à le faire contre son gré, il essaierait de la pousser vers la lumière.
Refermant son livre d’un coup sec, il se releva et domina bien vite la jeune fille. Il la toisa un instant d’un regard simple avant de s’exprimer : « Alors tu viens pour me réprimander, peut-être même pour me couper toute envie de recommencer. Comme je te comprends, malheureusement pour toi, mes ennemis me disent incroyablement butté. Tu penses réussir là où ils ont échoués? » Il pencha légèrement la tête de côté et se composa une expression affectée. Quelques instants seulement, puis il se fit à nouveau droit et fier. Sur le ton de la conversation, il ajouta alors: « Si j’étais toi je m’écarterais de ce filet du diable, enfin j’dis ça … » Il avait désigné la plante d’un signe de tête sans fioriture. La sincérité n’était pas toujours son fort mais, en l’occurrence, il aurait été navré de voir la très suffisante vipère se faire enchaîner par la plante.
Adam Meyer- Good boy get bad
Garden, cruel love. - ♦ HIBOUX POSTÉS : 1488
♦ ARRIVÉE : 16/10/2009
Re: i'm not a guardian angel (pv adam.)
- « Tu as croisé Milberry ? Elle ne manquera pas de parler à tout le monde de l’aide que tu lui as apporté. Je vais finir par croire moi-même en ta gentillesse si ça continue. »
Jezebel roula des yeux. Sa gentillesse ? Oh oui, tout le monde savait combien elle était d’une incroyable charité. Et encore, c’était sans parler sa compassion, sa pitié, sa tendresse, et bien d’autres qualités encore. Quelle blague – Jezebel n’était rien de tout cela. Pourtant, certains commençaient à y croire ! Déjà les regards qui se tournaient vers elle étaient plus affectueux, plus aimants. Tout ça parce que ses actions avaient revêtus le noble voile de l’héroïsme. Quelle idiotie. Ne vous détrompez pas, Jezebel n’était pas une égoïste, loin de là. Simplement, elle savait comment finirait cette histoire : on viendrait lui demander de l’aide. Les gens la verraient comme la solution à tous leurs problèmes, celle qui résoudrait les histoires, les sortirait des pétrins où ils se fourreraient. Elle deviendrait leur force, la martyre brûlée sur le bûcher en offrande à leur ineptie. La Fitzgerald ne pouvait supporter l’idée de se faire enchaîner ainsi. Car les relations humaines telles que celles-là sont des chaînes, sachez-le. Dès que l’on aide quelqu’un, ils s’accrochent à vous et vous vampirisent toute votre énergie jusqu’à ce que vous mourriez en carcasse vidée par votre propre bonté. Cette bonté, Jezebel l’avait très vite étouffée – la liberté est à ce prix. Mais Adam pouvait-il seulement comprendre ? Il était tourné vers le bien, lui, et les altruistes ne sont jamais libres. Trop de responsabilités, de devoirs les rattachent à des gens qui, au final, devraient apprendre à se débrouiller seule. Il ne pourrait jamais comprendre ce sentiment d’absolu qui manquait de faire exploser le cœur de la jeune femme à chaque fois qu’elle y pensait.
«Alors tu viens pour me réprimander, peut-être même pour me couper toute envie de recommencer. Comme je te comprends, malheureusement pour toi, mes ennemis me disent incroyablement butté. Tu penses réussir là où ils ont échoués? »
Jezebel ne répondit rien, encore une fois. Qu’y avait-il à dire ? La question n’était pas rhétorique. Adam était convaincu qu’il se battait pour une bonne cause, et les héros sont les pires têtes de mule qui soient. Le pire, c’est qu’ils alliaient souvent bêtise et obstination pour un cocktail destructeur. Pas moyen de leur expliquer cette notion, puisqu’au fond ils étaient les héros et donc les chefs, les têtes pensantes… Et elle, dans ce cas précis, qu’était-elle ? Une damoiselle en détresse, ou la némésis à conduire vers le droit chemin ? Ô Dieu je me repentis, montre moi ta Lumière… N’importe quoi. Non pas que Dieu ait un quelconque rapport avec cette histoire, à moins que le Serdaigle soit un fervent religieux.
«Si j’étais toi je m’écarterais de ce filet du diable, enfin j’dis ça … »
« …J’dis rien. » compléta-t-elle avec un léger rire, se relevant pour éviter de finir otage du végétal. Ceci fait, elle soupira. Ce n’était pas qu’elle s’entendait mal avec le Serdaigle, non ; il était cultivé, assez agréable à vivre – quand il ne jouait pas les rédempteurs – et pouvait tenir une conversation intéressante avec elle. Il avait le ‘truc’ en plus, comme dirait Berlioz. Le petit détail qui faisait luire les yeux habituellement blasés de la jeune fille. Mais cela ne l’excusait en rien dans son comportement. La vie de Jezebel était la sienne, et elle la mènerait à sa façon. Rien de ce que ferait le Serdaigle ne pourrait l’en empêcher.
« Je ne suis pas venue te réprimander, Adam. Ce n’est pas en agitant mon doigt en te traitant de ‘vilain garçon’ que je vais te convaincre de l’inutilité de tes démarches. » Elle marqua une pause, souriant vaguement à une feuille qui s’agitait en sa direction, puis reprit. « Le problème, c’est que tu te frappes la tête contre un mur. Tu peux convaincre le monde entier que je suis la femme la plus gentille et la plus prompte au sacrifice du monde, je n’en resterais pas moins l’infâme créature que tu vois devant toi. »
Elle avait prononcé les mots ‘infâme créature’ avec théâtralité, comme une actrice sur scène. Une fois encore, ses yeux roulèrent dans leurs orbites, avec un mélange de moquerie et de dédain. Envers qui ? Peut-être un peu de malice envers Adam, qui se mêlait de sa vie sans rien n’y connaître, mais surtout envers la société qui l’avait déjà définie, catégorisée, étiquettée et rangée dans le tiroir. Jezebel, Serpentard donc mauvaise. Jezebel, ambitieuse donc mauvaise. Jezebel, arrogante donc mauvaise. Certes ses défauts – si le monde s’évertuait à les appeler ainsi, car pour elles ils n’étaient ni défauts ni qualités, simplement des traits de caractère – étaient siens, mais fallait-il pour autant oublier ses atouts ? Non, c’était bien trop simple. Le monde n’est pas noir et blanc, il est gris. Cela, elle voulait qu’Adam le comprenne. Elle se tourna vers lui, et se mit à marcher dans les plantes avec nonchalance, profitant du moment pour reconnaître les végétaux qui l’entouraient.
« Que vois-tu de si mauvais en moi pour que tu veuilles à ce point le cacher sous un maquillage de carnaval aussi grossier ? Dis mois ce que tu me reproches, que je puisse au moins m’expliquer. L’accusé a le droit de savoir sur quoi on le juge. »
Invité- Invité
Re: i'm not a guardian angel (pv adam.)
« Si j’étais toi je m’écarterais de ce filet du diable, enfin j’dis ça …
- J’dis rien. »
Était-ce vraiment indispensable de compléter ainsi sa phrase qui aurait gagné à rester en suspens? Son rire cristallin n’apparaissait pas plus utile. Avec un soupir, Adam songea que cette fille était, somme toute, très inutile en elle-même. Se donner des grands airs ne faisait pas d’elle quelqu’un d’important. Elle ne le savait pas encore, mais elle œuvrerait tout le reste de sa vie pour le mal. Elle suivrait la voix séduisante et facile de la magie noire. Rien d’étonnant lorsqu’on l’observait. Et pourtant, Adam avait le sentiment qu’elle n’était pas aussi mauvaise qu’elle semblait le prétendre.
« Je ne suis pas venue te réprimander, Adam. Ce n’est pas en agitant mon doigt en te traitant de ‘vilain garçon’ que je vais te convaincre de l’inutilité de tes démarches. » Un sourire voilé passa sur le visage du serdaigle. Cette vipère n’était pas dénuée d’une certaine astuce, mais prétendre que ses démarches étaient inutiles ne jouait pas en sa faveur. Elle tentait de se défendre comme elle le pouvait, certes, mais force était de constater que ses remarques ne pesaient pas lourd dans la balance. L’utilité de son plan ne faisait pas un pli. Il aurait fallu être stupide pour ne pas comprendre à quel point Adam avait intérêt à agir comme il le faisait concernant Jezebel … ou du moins, il fallait tout simplement ignorer l’avenir de la jeune fille. Le sourire du serdaigle se fit plus tendre, et il écouta la suite de ses propos sans rechigner.
« Le problème, c’est que tu te frappes la tête contre un mur. Tu peux convaincre le monde entier que je suis la femme la plus gentille et la plus prompte au sacrifice du monde, je n’en resterais pas moins l’infâme créature que tu vois devant toi. »
Il devait lui concéder un certain sens de la mise en scène. Ainsi entourée de plantes toutes plus dangereuses les unes que les autres, elle se qualifiait d’infâme créature. Non, en réalité, c’était plutôt paradoxal, voire ridicule. Et pourtant, Adam savait à quel point Jezebel serait amenée à devenir dangereuse par la suite. Une telle information ne pouvait que faire froid dans le dos. Mais le serdaigle se conformerait à son plan. Tout n’était pas encore perdu pour elle. N’importe qui lui dirait de laisser tomber, que Jezebel possédait d’ors-et-déjà en elle ce qui la pousserait à semer le mal à l‘avenir. Sans doute aurait-il dû se plier à cette réflexion et ne pas tenter de modifier le futur de cette pauvre fille. Cela ne faisait pas partie de la mission. Mais ça ne s’en éloignait pas tant que ça. S’il fallait éradiquer le mal à sa source, il fallait le faire consciencieusement. Bonne excuse? Sans doute, car quelque part, il voulait réellement aider Jezebel, mais il le faisait aussi pour arranger l’avenir. Alors que mission et convictions personnelles se recoupaient, il aurait été particulièrement stupide de ne pas en profiter.
« Que vois-tu de si mauvais en moi pour que tu veuilles à ce point le cacher sous un maquillage de carnaval aussi grossier ? Dis moi ce que tu me reproches, que je puisse au moins m’expliquer. L’accusé a le droit de savoir sur quoi on le juge. »
Sans doute, mais pas en l’occurrence. Comment Adam pourrait-il lui expliquer la raison qui le poussait à ruser afin de la faire passer pour l’ange qu‘elle était très loin d‘être? Pouvait-il décemment lui dire qu’elle serait amenée à faire de très vilaines choses et qu’il ne souhaitait à personne, pas même à son pire ennemi, de finir ainsi? La réponse paraissait si évidente que cela lui tira un rire amusé. Il haussa un sourcil, planta son regard azur dans les yeux de la vipère et sourit d’un air mutin. « Crois moi, tu n’aimerais pas le savoir. » Il ne mentait pas. Elle imaginerait ce qu’elle voulait, il espérait même que son esprit se révèlerait particulièrement inventif, lui conserverait ses secrets quoiqu’il advienne. Mais s’il souhaitait qu’elle ne se montre pas trop curieuse, il fallait qu’elle s’aperçoive que comprendre ses motivations n’avait aucun intérêt en soit. L’envoyer sur une fausse piste particulièrement ennuyeuse se révélait donc la seule alternative judicieuse.
Il fit en sorte de se trouver au plus près d’elle puis, avec désinvolture, il saisit son menton et la força à le relever légèrement. Il plongea son regard dans les yeux de la vipère. La détermination qu’il y lut ne le fit pas fléchir, au contraire, cela eut le mérite de renforcer sa propre détermination. Un fin sourire se peignit sur ses lèvres avant qu’il ne se décide enfin à partager ses mensonges. « Tu es arrogante, suffisante, mesquine, machiavélique, et il semblerait que rien ne batte ici. » Il avait posé son doigt sans violence à l’emplacement du cœur de la serpentard. Son geste serait peut-être mal perçu, mais Adam n’avait pas la moindre mauvaise intention. Son regard s’était fait plus dur et son sourire moins avenant lorsqu’il ajouta: « Mais malgré tout, je sais que tu vaux mieux que ce que tu vas devenir. » Une erreur? Ce serait mal connaître Adam que de juger cela. Il avait fait, à dessein, référence au futur, mais Jezebel ne serait pas en mesure de soupçonner quoique ce soit, elle ne possédait pas suffisamment d’informations pour que cela lui mette la puce à l’oreille. Un jour, peut-être … Et Adam espérait que cela jouerait en sa faveur. Après tout, il n’avait pas d’autre but que celui de lui venir en aide.
« Les gens qui se pressent pour te remercier ou qui te voient subitement sous un meilleur jour, ça ne te plait pas ? Tu n’en as pas marre, parfois, d’être considérée comme une calamité, une vile vipère qui ne gagne surement rien à être connue? Ca ne t’agace pas d’être jugée sur ce que tu parais être plutôt que sur ce que tu es vraiment, au fond de toi ? »
Adam avait conscience qu’il passerait pour le moralisateur de base, le fervent défenseur de la lumière et de la liberté. Mais il espérait surtout que ses paroles toucheraient Jezebel. Car il savait ne pas se tromper cruellement. Lui et la jeune serpentard n’étaient pas si différents. Depuis toujours, Adam avait été catalogué, certes de façon bien différente à Jezebel, mais le résultat n’en demeurait pas moins identique. Quelqu’un que l’on juge constamment, à qui l’on prête un certain caractère et une certaine façon d’aborder le monde, finit forcément par baisser les bras. Lorsque les gens se mettent une idée en tête, ils n’en démordent pas, persuadés d’avoir raison. Alors, à force, il devient inutile d’essayer de les convaincre, mieux vaut encore s’adapter au moule auquel ils nous condamnent.
Finalement, il lâcha le menton de la serpentard et se désintéressa d’elle au profit d’une plante non loin, qui semblait s’agiter. Il fronça les sourcils puis fit quelques pas pour rejoindre l’endroit où il était installé lorsque Jezebel s’était permise de le déranger. Il se baissa pour ramasser son livre, le feuilleta et finit par tomber sur la page qui l’intéressait. La plante qui s’agitait se révélait renfermer en son sein un ingrédient primordial de la potion qu’Adam souhaitait réaliser. Avec un sourire victorieux, il referma l’ouvrage et le reposa avant de se saisir habilement de sa baguette magique. Il s’approcha de la plante et la visa. Comme si elle sentait le danger approcher, elle sembla se compresser et, dans un élan peu glorieux, elle s’étira et lança autour d’elle des jets d’acides particulièrement puissants. Adam avait esquivé l’un d’entre eux de justesse. Il grimaça en comprenant qu’il ne s’agirait pas là d’une mince affaire. Tenant plus fermement que jamais sa baguette, il retroussa ses manches et obliqua un regard menaçant vers la plante magique, comme si elle avait put le voir et s‘en retrouver déstabilisée. Puis, il jeta un coup d’œil à Jezebel comme s’il avisait soudain de sa présence.
« Soit on matte cette saleté ensemble, soit tu t’éloignes! »
Aussitôt, il ramena toute son attention sur la plante. Il n’était pas question qu’elle profite d’un instant d’inattention de sa part. D’ailleurs, à peine se fut-il intéressé à nouveau à elle qu’elle se rétracta pour mieux s’épanouir ensuite et envoyer une nouvelle salve d’acide en direction du serdaigle.
Adam Meyer- Good boy get bad
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♦ ARRIVÉE : 16/10/2009
Re: i'm not a guardian angel (pv adam.)
- « Crois moi, tu n’aimerais pas le savoir. » lui répondit-on d’un air mutin. S’il s’était cru drôle ou malin, la seule réponse de Jezebel fut d’hausser un sourcil. Si elle lui demandait, c’était qu’elle aimerait le savoir. Elle ne posait pas de questions sans vouloir en connaître les réponses, c’était une de ces caractéristiques. Son visage reprit son expression habituelle, et elle plongea ses yeux bleus dans ceux de l’Aigle, comme si elle cherchait à y voir quelque chose. Elle ne dut rien y trouver, car au bout d’un moment son attention devint plus générale.
« Ainsi, tu es comme tous les autres, au final. » soupira-t-elle. Ses yeux se baissèrent, et un soupir résigné apparu sur son visage. « Moi qui avait cru discerner en toi une pensée originale, je suis déçue. »
Pas de jeu dans ses paroles, pas de manipulation. Pour une fois, elle se montrait franche. Depuis son arrivée ici, avec les autres nouveaux, Adam lui avait paru étrange, différent. Il n’en avait pas fallu davantage pour qu’elle s’intéresse à lui, comme à Bonnie et Mason - d’autant plus qu’ils lui prêtaient tous les trois une attention particulière et assez surprenante. Même avant qu’elle ait eu vent des mensonges de Meyer à son sujet, il lui avait semblé qu’il se révèlerait un personnage original, différent. Il fallait croire qu’elle s’était trompée, car la suite des paroles du garçon ne le firent pas remonter dans son estime.
« Tu es arrogante, suffisante, mesquine, machiavélique, et il semblerait que rien ne batte ici. »
« Tu as oublié hypocrite et anti-Moldus, si nous sommes dans les stéréotypes. »
« Mais malgré tout, je sais que tu vaux mieux que ce que tu vas devenir. »
« Tu me vois émue. »
Elle avait laissé sa voix se modifier, montrer son dédain. C’était dit, Adam l’avait bel et bien perdue : plus rien de ce qu’il disait ne pouvait désormais l’intéresser. Le ‘truc’ en plus s’était révélé un mirage, une ombre fuyante au coin de l’horizon. Quelque chose de fugitif, et d’inexistant au final. Car oui, Jezebel était arrogante, suffisante peut-être – sans cœur, mesquine et machiavélique restaient à voir – mais jusqu’alors Adam avait capturé son attention, sa curiosité de petit chat (bien qu’elle fut plus un lionceau qu’un chaton), ses actions l’avaient plus amusée qu’exaspérée. Elle avait voulu connaître ses motivations, savoir ce qui le poussait à agir de la sorte. D’où sa venue ici, alors qu’elle aurait simplement pu continuer à l’ignorer.
Adam la tenait par le menton, une main sur l’emplacement de son cœur. Une autre s’en serait peut-être offusquée, mais Jezebel n’en avait rien à faire. Pour l’instant, elle avait envie de parler, d’expliquer certaines choses à un Serdaigle bien trop sûr de ses opinions. Déjà ses yeux s’étaient mis brûler, leur intensité d’azur brillant d’une lueur à la limite de la folie. Cette lueur qui n’était rien comparé à ce qui se cachait sous la glace de l’adolescente, mais ça, Adam ne pouvait le savoir.
« Je suis celle que j’ai envie d’être, Adam. J’ai envie d’être la jeune fille que tu vois devant toi, et qui te répugnes tant. Je suis bien plus fidèle à moi-même que tes préjugés te laisseraient croire ; mais je ne suis pas n’importe quelle moi : je suis la Jezebel que j’ai voulu être, que j’ai définie par mes propres moyens. Les contraintes que je m’impose sont une liberté de plus. » Un temps. « Mais ça, au fond, tu ne peux pas le comprendre. Parce que tu m’as déjà jugée – vile vipère, calamité, suffisante, mesquine, machiavélique. Ce sont tes mots, et je suis sûre que beaucoup sont d’accord, en rajouteraient d’autres encore s’ils pouvaient. Je suis mauvaise, je suis la nouvelle Gellert Grindelwald. Simplement parce tout ce qui n’est pas bon est mauvais, par opposition. Je n’ai jamais rencontrée une façon de penser aussi étroite. »
Adam tenait encore son menton dans sa main, laissant leurs visages à deux centimètres l’un de l’autre. Pourtant, rien de sensuelle dans cette position, car Jezebel n’était plus la femme enflammée qu’elle avait été il y a encore quelques instants. Il était vide, son beau visage. Vide de tout sentiment, vide même de cet air serein qu’elle portait habituellement. Ce n’était pas de l’indifférence, de l’impassibilité, c’était du néant. Elle aurait pu être un cadavre que son œil n’eut pas été plus mort qu’il ne l’était. Sa prunelle, qui suivit Adam lorsqu’il se leva, n’était qu’un abîme vacant, comme si une âme s’y était posée un bref instant avant de s’envoler à nouveau. Son sourire terriblement sincère s’était éteint, comme si le jeune homme ne valait pas la peine qu’elle fasse l’effort d’aller à sa rencontre. Vous savez, lorsque quelqu’un ne nous intéresse pas, ou nous répugne même, on peine à lui parler, à montrer de l’intérêt pour ce qu’elle aime ou pense. Mais ici, c’était pire encore : comme si tout l’être de la jeune fille s’était refermé sur lui-même, avait évacué les lieux par ennui, comme la cour d’un roi qui émigre vers d’autres plaisirs. Morte sans l’être ; morte pour Adam, autant qu’il était tout comme mort pour elle. Un sentiment désagréable sans doute, mais c’était ainsi. Peut-être arriverait-il à capturer son intérêt de nouveau, aussi s’amusait-elle sans doute un peu à exagérer, dans l’espoir qu’il se montre plus complexe que ce qu’elle avait déjà vu.
Ses yeux continuèrent à la fixer tandis qu’il s’approchait d’une plante particulièrement susceptible, baguette levée. Evidement, il ne fallut pas longtemps pour qu’elle réagisse et mette en marche son système de défense. Adam évita tout juste un jet d’acide, qui vint éclabousser le mur de la serre. Un autre fonça droit sur Jezebel, mais sa baguette était déjà sur sa main, et le liquide éclaboussa le champ de force généré par le « Protego » informulé. S’apercevant peut-être un peu trop tard qu’être seul contre ce végétal était une mauvaise idée, Meyer s’adressa à la Fitzgerald : « Soit on mate cette saleté ensemble, soit tu t’éloignes! »
« Je m’éloignes. » répondit-elle simplement, joignant le geste à la parole. Lorsqu’elle fut à une distance respectable de la plante, elle s’installa, prête à suivre le déroulement de l’affrontement. Ridicule, puéril, mesquin, infantile. Des mots qui courraient sans doute dans l’esprit du Serdaigle tandis qu’il se battait contre la plante. Qu’importe son opinion, puisqu’elle était déjà catégorisée dans son esprit. Le pire qui pourrait arriver serait qu’il change de but et tente de la détruire, chose que plusieurs tentaient d’hors et déjà, alors un de plus ou de moins... Peut-être penserait-il au contraire que son comportement était due à ses paroles, qu’il avait marqué des points en la mettant face à la ‘réalité’, et qu’elle prenait ce temps pour réfléchir à ce qu’il lui avait. Ironie, lorsqu’au fond la vérité était bien différente : elle avait envie d’être divertie, de profiter du spectacle. Si les choses dégénéraient, elle interviendrait sûrement, mais pour l’instant elle avait envie de voir si le Serdaigle saurait se servir de ses connaissances pour s’en sortir.
Invité- Invité
Re: i'm not a guardian angel (pv adam.)
« Ainsi, tu es comme tous les autres, au final…Moi qui avait cru discerner en toi une pensée originale, je suis déçue. T» Soupir et expression résignée, Adam savait que la jeune fille ne faisait que présenter le fond de sa pensée. Sans doute tentait-elle de le blesser, en avouant à quel point il manquait finalement d’intérêt. En d’autres cas, le serdaigle s’en serait trouvé blessé car il était suffisamment fier pour se voir plus intéressant que n’importe qui. Mais venant d’une future semeuse de malheurs, ce genre d’allusions l’inquiétait beaucoup moins. Cependant, il voyait bien là qu’il n’avait pas réussi à marquer de points, au contraire, et cela le contrariait particulièrement.
« Tu es arrogante, suffisante, mesquine, machiavélique, et il semblerait que rien ne batte ici. »
« Tu as oublié hypocrite et anti-Moldus, si nous sommes dans les stéréotypes. »
« Mais malgré tout, je sais que tu vaux mieux que ce que tu vas devenir. »
« Tu me vois émue. »
Elle ne comprenait pas. Adam ne cherchait pas à l’enfermer dans un « stéréotypes », bien au contraire. Tout ce qu’il essayait de lui faire comprendre c’était justement qu’il ne voulait pas s’arrêter à cette apparence qu’elle donnait d’elle. Il était au contraire persuadée qu’elle valait mieux que ce qu’elle montrait et qu’elle n’était surtout pas un vulgaire stéréotype. Malheureusement, ils n’abordaient pas le problème sous le même angle. Au lieu de de s’intéresser à la lueur d’espoir dans les paroles du serdaigle, elle avait préféré se borner à n’écouter que ses piques, se bloquant à leur unique appréciation. Sans doute Adam l’avait-il surestimée. Peut-être n’était-elle pas aussi intelligente qu’elle lui avait semblé, puisqu’elle n’était de toute évidence pas capable de cerner les réels intentions du serdaigle. Elle lui faisait penser à une gamine que l’ont aurait grondé et qui, vexée, se mettrait à cracher son venin en tous sens sans cohérence particulière.
« Je suis celle que j’ai envie d’être, Adam. J’ai envie d’être la jeune fille que tu vois devant toi, et qui te répugnes tant. Je suis bien plus fidèle à moi-même que tes préjugés te laisseraient croire ; mais je ne suis pas n’importe quelle moi : je suis la Jezebel que j’ai voulu être, que j’ai définie par mes propres moyens. Les contraintes que je m’impose sont une liberté de plus… Mais ça, au fond, tu ne peux pas le comprendre. Parce que tu m’as déjà jugée – vile vipère, calamité, suffisante, mesquine, machiavélique. Ce sont tes mots, et je suis sûre que beaucoup sont d’accord, en rajouteraient d’autres encore s’ils pouvaient. Je suis mauvaise, je suis la nouvelle Gellert Grindelwald. Simplement parce tout ce qui n’est pas bon est mauvais, par opposition. Je n’ai jamais rencontrée une façon de penser aussi étroite. »
Elle s’acharnait décidément à ne rien comprendre. A croire qu’elle prenait plaisir à passer pour la suprême opprimée. Adam était loin d’avoir des préjugés; s’il en avait eu, il se serait bien gardé d’essayer de la comprendre. Mais il s’agissait là d’une donné que Jezebel ne pouvait pas connaître, alors il ne pouvait guère lui en vouloir de ne pas comprendre cela. Elle versait dans l’exagération, tout cela parce qu’Adam avait dit un mot de travers. Cette serpentard était décidément à prendre avec des pincettes. Il semblait que rien ne devait jamais la contrarier, sans quoi elle alignait les belles répliques en espérant remettre Adam à sa place. Mais elle ne savait pas qu’il en fallait plus pour amoindrir sa volonté. Certes, le serdaigle n’avait pas fait de bond dans le temps afin de s’occuper du cas épineux de Mlle Fitzgerald, mais maintenant qu’il s’y était intéressé, il n’allait pas la laisser tranquille si facilement. Elle se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude si elle imaginait pouvoir l’envoyer paître avec quelques paroles cassantes et un air supérieur.
D’autant que ce n’était pas lui qui était venu à elle, mais bien le contraire, elle avait tout de même du toupet à rabrouer ses « préjugés » à son sujet alors qu’il ne lui avait rien demandé en l’occurrence. Il avait d’ailleurs fort à faire. Il se devait de réaliser cette Potion de Révélations afin d’en savoir davantage des pensées de Garden. Venant de lui, cela pouvait paraître puéril et vide de tout bon sens, mais il ne pouvait pas tout le temps suivre la voie de la sagesse et de l’intégrité. Il avait parfois besoin de tout simplement suivre son cœur même si, comme il en avait déjà fait plusieurs fois les frais, cela tournait souvent mal. Et si Adam avait tendance à tirer un enseignement de ses erreurs, cela ne valait pas lorsque le nom de Garden s’en mêlait. Aussi était-il particulièrement déterminé à réaliser la potion qui lèverait le voile sur le cœur de la jeune fille.
« Soit on mate cette saleté ensemble, soit tu t’éloignes!
- Je m’éloignes. »
Face aux assauts acides de la plante, la serpentard avait préféré se retirer. Adam comprenait, ça n’était pas donné à tout le monde de s’occuper de ce genre de danger. Du moins c’était ainsi qu’il comprenait le retrait de Jezebel, car aucune autre explication valable ne lui semblait entrer en ligne de compte. A part peut-être celle qui consistait au refus de la jeune fille de lui apporter un coup de main, mais cela paraissait peu probable étant donné qu’elle s’était farouchement dressée face à sa vision stéréotypée des choses. Le laisser se débrouiller seul n’apparaissait pas comme la meilleure façon de le contredire, bien au contraire. Un sourire s’esquissant sur ses lèvres, Adam pointa sa baguette sur la plante tout en prenant garde à ses jets d’acide. Une formule imprononcée suffit à la figer et Adam eut alors tout le loisir de la fouiller afin de prélever les échantillons nécessaires à la réalisation de sa potion. Il se recula juste à temps, la plante recommençant à bouger et cracher de l’acide en tous sens. Elle semblait particulièrement énervée que l’on se soit jouée d’elle, mais il fallait être stupide pour se laisser avoir si facilement, et elle pouvait désormais s’en venger à tout va, c’était inutile.
S’étant approprié ce dont il avait besoin, Adam tourna un visage satisfait vers Jezebel. Elle continuait à l’observer, et il aurait juré la voir déçue. Sans doute espérait-elle un spectacle grandiose, peut-être même imaginait-elle que le serdaigle se retrouverait en fâcheuse posture. Un sourire sournois s’immisça sur les traits d’Adam qui la toisa avec ironie. « Tu t’attendais à quoi ? » souffla-t-il simplement. « On est dans une école, les grosses et vilaines bêbêtes qui avalent tous crus les élèves ne se trouvent pas ici. » Un rire sans joie lui échappa mais tourna bientôt court. Il ne prenait aucun plaisir à se moquer de la serpentard, il était juste déçu qu’elle se montre aussi réticente à s’ouvrir à lui. Il aurait pourtant du s’en douter; on n’approche pas une future criminelle avec de jolis sermons. Après tout, la meilleure façon de se faire accepter d’elle était sans doute de faire mine de voir les choses sous son angle de vue.
« Je ne te vois pas comme une serpentard stéréotypée tu sais. J’essaye de te comprendre et ce, justement, parce que tu n’es pas une vulgaire méchante à mon avis. Maintenant, si tu souhaites me prouver le contraire, libre à toi, mais tu n’y gagneras rien. Tu as tout à perdre au contraire à te défier de moi. Je ne suis pas là pour te faire la morale … à vrai dire, je préférerais que ce soit toi qui m’explique ta morale. Je ne te jugerais pas, je ferais un effort, parce que je pense que tu en vaux vraiment la peine. »
Il ne pouvait pas être plus claire. Si elle ne comprenait pas que ses intentions n’étaient ni bonnes ni mauvaises, mais allaient au-delà de cette vision manichéenne des choses, il ne pourrait plus rien y faire. Cela voudrait simplement dire qu’il s’était trompé en la voyant comme différente et que son plan pour la faire suivre une voie dénuée de toute souffrance ne pouvait qu’échouer.
Adam Meyer- Good boy get bad
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♦ ARRIVÉE : 16/10/2009
Re: i'm not a guardian angel (pv adam.)
A la fin de la représentation, Jezebel applaudit légèrement, à peine assez pour qu’on puisse l’entendre. Moquerie à l’encontre du jeune homme ? Peut-être un peu. Après tout, la pauvre plante ne lui avait rien fait, il était venu la provoquer. On ne pouvait réellement s’attendre à ce qu’elle se range de son côté simplement parce qu’ils étaient de la même espèce. Elle se doutait qu’il n’avait pas attaqué la pauvre bête par simple désir de la forcer à l’aider ou à battre en retraite. D’ailleurs, pourquoi choisir de ne pas se joindre à lui, puisqu’elle aimait les défis ? D’une part, parce qu’elle voulait le voir à l’œuvre seul, pour mieux apprécier sa force. D’autre part, parce que cela ne l’avancerait en rien de l’aider : il ne serait que plus convaincu de l’utilité de ses démarches et de l’espoir pour le salut de la Fitzgerald. Autant l’autre option renforçait cette idée de machiavélisme qu’il semblait percevoir en elle, autant celle-ci n’était qu’un encouragement qu’il fallait à tout prix éviter, afin qu’il mette fin à son jeu. Ce jeu, qui avait initialement intéressé cette dernière, n’avait désormais plus d’intérêt. Elle préférait donc chercher comment y mettre un terme – sans être pressée, elle n’aimait pas qu’on pense qu’elle ait besoin d’être aidée ou sauvée qu’une quelconque manière. Elle n’appréciait guère davantage qu’on veuille « l’améliorer », la rendre plus conforme aux critères de la société. Peu de gens apprécient qu’on se mêle de leur vie et qu’on tente d’orienter leur conduite, et elle n’en faisait certainement pas partie. Pour elle, c’était de la soumission, de l’assujettissement, et donc la perte de sa liberté. Or, la liberté était la chose la plus précieuse du monde aux yeux de la jeune fille, plus importante encore que la réussite ou la vie elle-même. C’était la seule chose qui pouvait l’empêcher de parvenir à ses fins.
Peu étonnant qu’elle s’hérisse ainsi face aux commentaires du jeune homme. Disons-le franchement, Jezebel était susceptible. Généralement elle gardait sa susceptibilité sous contrôle, ne montrant pas qu’on l’avait réellement atteinte. D’ailleurs, Adam n’était certainement pas le premier à avoir critiqué la manière d’être de la Fitzgerald. D’ailleurs, c’était plutôt banal comme reproche – mais bon, passons, sinon le Serdaigle allait encore se vexer. Ce qui l’irritait ici, c’était cette tentative de modifier sa personnalité, ses rêves et ses buts. Il lui paraissait inadmissible que l’on veuille se mettre en travers de son chemin. Tout comme il paraissait inadmissible aux yeux du jeune homme qu’elle n’accepte pas son dévouement à la cause perdue qu’elle se revendiquait d’être.
« Tu t’attendais à quoi ? » souffla-t-il simplement. « On est dans une école, les grosses et vilaines bébêtes qui avalent tous crus les élèves ne se trouvent pas ici. » Apparemment, elle l’avait piqué d’une façon ou d’une autre. Elle ne devait pas être la seule à tenir à son amour-propre. Oui, Adam semblait vexé qu’elle ne soit pas tombée dans ses bras en remerciement devant son incroyable charité. Il ne l’avait pas comprise. Elle l’avait vu, dans son œil courroucé et ce qui ne pouvait se décrire autrement qu’une moue d’enfant déçu. Au final, ils étaient deux enfants gâtés qui refusaient de jouer au même jeu. Adam était arrogant, Jezebel était arrogante. Le Serdaigle était campé sur ses positions, aveuglé de son propre chef, et la Serpentard faisait sourde oreille aux croassements de son compagnon.
« Je ne te vois pas comme une Serpentard stéréotypée tu sais. J’essaye de te comprendre et ce, justement, parce que tu n’es pas une vulgaire méchante à mon avis. Maintenant, si tu souhaites me prouver le contraire, libre à toi, mais tu n’y gagneras rien. Tu as tout à perdre au contraire à te défier de moi. Je ne suis pas là pour te faire la morale … à vrai dire, je préférerais que ce soit toi qui m’expliques ta morale. Je ne te jugerais pas, je ferais un effort, parce que je pense que tu en vaux vraiment la peine. »
Pour toute réponse, Jezebel lui rit au nez. Ce n’était pas un rire intentionnel, visant à le ridiculiser ou un quelconque autre stratagème. C’était bien pire, car il n’était réellement pas voulu. Simplement, les paroles d’Adam lui semblaient si drôles qu’elle ne put s’empêcher de laisser son rire réverbérer dans les serres désertées. Vulgaire méchante ? Depuis le temps qu’il lui répétait cette idée, peut-être comprendrait-il un jour que peu de personnes la croyait réellement pourrie jusqu’à la moëlle. Dans Poudlard, elle n’était pas connue sous le surnom de Mlle Salazar, mais celui de Reine des Glaces. Nuance. Jezebel, c’était une fille agréable, qui ne cherchait pas instantanément la guerre avec tous les Gryffondors qu’elle croisait, à moins qu’on ne la provoque. Elle était intéressée, certes, ambitieuse et déterminée, mais également intéressante et généreuse. Pour l’instant, rien qui ne semblait présager qu’on la décrive comme « méchante » - si ce n’était le titre de sa maison, mais bon, puisque Meyer prétendait ne pas être préjudicié… Ensuite venait l’arrogance. Il n’y a rien de plus désagréable qu’une arrogance, surtout injustifiée. Celle de la blonde était-elle injustifiée ? Elle était belle, peut-être autant que d’autres, mais elle avait une aura qui en imposait, une assez bonne intelligence, et les moyens de réussir. Bien sûr, elle n’était ni l’Idéal Féminin ni l’Einstein des sorciers, mais il n’en faut pas autant pour avoir confiance en soi. Pourtant, voilà les traits qui retenaient l’attention de certains gens: sa maison, son arrogance et son ambition. Lui aurait-on collé le titre de « vilaine » si elle avait été une Gryffondor ou une Poufsouffle ? Sans doute pas. Comme quoi, les Serpentard n’étaient pas les seuls complexés.
S’ils continuaient sur cette lancée, ils n’allaient pas aller loin. Jezebel en avait conscience, et elle décidé de faire un effort. Elle se retint donc de faire un commentaire désobligeant sur la proposition du jeune homme, pourtant consciente qu’elle aurait pu simplement partir sans mot dire. Mais le jeu était trop tentant, aussi lui répondit-il simplement :
« Morale. Je déteste ce mot : il est le fer de toutes les chaînes, le ciment de toutes les prisons. Il n’y a ni bien ni mal, Adam. Tu n’es pas stupide, et cette vérité n’a pas pu t’échapper. Ou alors je me trompe vraiment sur ton compte. »
Au final, ça avait été ça, sa particularité : l’impression qu’il savait ceci, partageait une connaissance qui échappait aux trois-quarts des mortels. Le petit truc en plus. Jezebel eut un sourire, en repensant à Nick et ses analyses de sa personnalité. Nick – où était-il à cette heure-là ? La pensée vint, subite et sans rapport apparent avec la conversation en cours. Sauf que… Nick, lui, savait. Il la comprenait, avec ses motivations, ses pulsions, ses ambitions. Elle n’avait même pas eu besoin de lui expliquer, tellement leur compréhension fut instantanée et implicite. Un contraste saisissant avec la situation ici, où un parfait inconnu lui demandait, à elle, l’inaccessible Fitzgerald, de s’ouvrir à lui et de lui dire qui elle était ? Mais était-il fou ? Lui dire qui elle était, c’était lui donner les clés de ses forces, ses faiblesses, ses peurs et ses joies, se livrer à lui en un mot, nue, liée poings et pieds par le poids des mots. C’était se mettre à sa merci, et de son propre chef. Comme si on avait demandé aux Troyens d’ouvrir leurs portes aux armées d’Ulysse. Se relevant de là où elle s’était assise, elle se rapprocha d’Adam, venant accrocher son regard au sien.
« Tu penses que ce sera aussi simple que ça, Adam ? » demanda-t-elle doucement. « Qu’avec cette promesse futile, je vais m’ouvrir à toi et te dire qui je suis ? Je ne fonctionne pas comme ça. Je ne suis pas une de ces personnes qui sourient au monde avec une confiance totale. J’ai besoin qu’on fasse ses preuves, et pour l’instant tu me traites comme une criminelle. »
Echo ironique d’un futur dont elle ignorait tout. Mais cela, Jezebel ne pouvait pas le savoir.
Qui, au fond, serait prêt à croire qu’elle serait une des criminelles jugées les plus dangereuses de son époque, sans pour autant qu’on eut jamais prouvé ses meurtres ? Le jugement des hommes et bien trop rapide, et trop souvent erroné. A peine se présente-t-on devant le tribunal que les jurés se retirent pour délibérer. Adam ne valait pas mieux, Jezebel non plus. Peut-être la différence était qu’elle acceptait l’impossibilité de la subjectivité ? Beaucoup d’hommes prennent plus d’une vie à s’en rendre compte. Le Serdaigle était du côté du bien, c’était clair – d’une certaine façon, c’était même une bonne chose, puisqu’il était donc moins prompt à trahir ses amis, ce qui lui donnait un léger avantage sur d’autres tels que Paris Montgomery, entre autres. D’un autre côté, cet avantage était tout à fait négligeable puisqu’un homme de bien pouvait également faire volte-face dans certaines conditions, tout comme un génie du crime était capable de sauver une vie sans arrière-pensée. Jezebel, de son côté, ne s’était jamais réellement posée la question, à part pour savoir si elle était réellement si mauvaise. Ayant conclu que non, l’idée de commettre un meurtre pour en faire un roman lui semblait ridicule, et inutile – son imagination lui suffirait bien.
Mais pour l’instant, tout pouvait encore changer – si l’on en croyait le Serdaigle. Ne sachant lire dans les pensées des autres, elle ne pouvait se douter des motivations qui le poussaient à agir. Si elle avait eut la chance de posséder ce don (ou cette malédiction ?), elle aurait également put comprendre qu’en continuant à jouer le rôle de Serpentard stéréotypée, avec son arrogance et son refus de coopérer, elle aurait pu repousser suffisamment Adam afin qu’il cesse de vouloir lui montrer les avantages du ‘bien’ tout en se prétendant sans préjugés. Soyons honnêtes, si elle avait su, elle aurait continué ainsi avec le plus grand plaisir à lui porter coup sur coup, à grand renfort de mesquinerie, arrogance, et plaintes. Malheureusement, elle n’en savait rien et ouvrait une porte au jeune homme, lui donnant implicitement une chance de lui faire ses preuves.
Invité- Invité
Re: i'm not a guardian angel (pv adam.)
« Morale. Je déteste ce mot : il est le fer de toutes les chaînes, le ciment de toutes les prisons. Il n’y a ni bien ni mal, Adam. Tu n’es pas stupide, et cette vérité n’a pas pu t’échapper. Ou alors je me trompe vraiment sur ton compte. »
Elle prétendait détester la morale, et pourtant elle ne faisait que cela. Dire qu’il n’y avait ni bien ni mal en ce bas monde n’était-ce pas quelque part tenter de lui faire la morale? Il s’agissait quoiqu’il en soit d’un très mauvais essai. La fierté d’Adam ne connaissait aucune limite et tenter de lui faire comprendre quelque chose qu’il ne reconnaissait pas déjà revenait à courir au devant d’un échec. Le serdaigle ne pouvait pas réfuter totalement les paroles de la serpentard, mais il ne parvenait pas non plus à tomber d’accord avec elle. Elle lui semblait bien prétentieuse d’affirmer qu’il n’y avait ni bien ni mal. Si encore elle avait dit qu’il n’y avait pas « que » bien ou mal, il se serait empressé de l’appuyer. Mais il ne pouvait décemment pas tomber d’accord avec elle à ce sujet. Elle n’était pas là, en 2020, lorsqu’Andrews avait dévasté Poudlard et réduit au silence nombre d’élèves et de professeurs. Elle ne pouvait pas juger du bien ou du mal alors qu’elle était tranquillement à l’abris dans son château, qu’elle pouvait dormir sur ses deux oreilles sans craindre l’attaque imminente d’un seigneur du mal. Elle ne se réveillait pas au milieu de la nuit en pensant à la mort depuis ce jour là … Qui était-elle pour se permettre de juger du bien et du mal, qu’avait-elle vécu pour défendre qu’ils n’existaient pas?
Adam lui aurait volontiers envoyé ses pensées en pleine figure, mais il doutait que cela y fasse quelque chose. La serpentard lui paraissait trop fière, plus que lui encore, pour se laisser toucher par le raisonnement d’autrui. Même si elle reconnaissait la valeur de son jugement, elle ne l’avouerait jamais; alors à quoi bon lui en faire part? Il devait se rendre à l’évidence, ce ne serait pas avec des mots qu’il parviendrait à la rallier à sa vision des choses. De cette manière, il n’arrivait qu’à la braquer et à l’agacer, ce qui n’était pas la meilleure des solutions. Il lui faudrait un plan digne de ce nom à l’avenir. D’ailleurs, Jezebel semblait s’accorder avec lui sur ce point.
« Tu penses que ce sera aussi simple que ça, Adam ? Qu’avec cette promesse futile, je vais m’ouvrir à toi et te dire qui je suis ? Je ne fonctionne pas comme ça. Je ne suis pas une de ces personnes qui sourient au monde avec une confiance totale. J’ai besoin qu’on fasse ses preuves, et pour l’instant tu me traites comme une criminelle. »
L’ironie piqua un sourire acerbe au serdaigle. Elle était si proche d’atteindre la vérité et à la fois si loin; si seulement elle pouvait s’imaginer … Quelque part, cela redora le blason d’Adam; elle avait beau faire sa grande dame et l’inonder sous des préceptes grandiloquents, elle ne se doutait pas une seule seconde de tout ce qu’il savait et qu’elle ignorait. Et n’était-ce pas le savoir le plus grisant que de connaître le futur? Il haussa brièvement le menton et toisa la jeune fille avec orgueil. Il venait de comprendre que, peu importe ses paroles et ses gestes, elle ne posséderait jamais le quart de son propre entendement. Elle n’était qu’une fillette s’amusant avec une allumette, lorsque lui était capable de faire apparaître du feu d’un claquement de doigt.
« Que je fasse mes preuves ? … » Il haussa un sourcil, perplexe. « Non, je ne crois pas. Je n’ai rien à te prouver et, que je saches, c’est toi qui es venue me trouver. La seule personne qui doit faire ses preuves pour l’avenir, crois le bien, c’est toi. Je n’ai pas à m’en faire pour mon avenir, tu ne peux pas en dire autant. »
La conversation ne menait à rien. La serpentard restait bien trop campée sur ses positions pour que cela serve à quoique ce soit de continuer davantage. Mais Adam ne baissait pas les bras pour autant. Il était bien décidée à nettoyer le futur de cette criminelle qui se tenait devant lui. Soit il la sauverait, soit il l’empêcherait de nuire. Il préférait songer pour l’instant qu’elle pouvait encore changer de cap, mais il n’était pas l’idéaliste du groupe, il pouvait parfaitement imaginer qu’elle ne soit pas prête à se laisser modeler. Il ne savait pas encore ce qu’il conviendrait alors de faire, mais il y réfléchirait en temps utiles. Pour l’instant, il comptait trouver un moyen plus efficace pour la gagner à son opinion. Il doutait d’obtenir sa confiance ou quoique ce soit s’y approchant en échangeant de gentilles paroles, ils ne voyaient pas suffisamment les choses de la même manière pour cela. Alors il lui faudrait concocter un autre plan dès qu’il le pourrait. Mais pour l’heure, il avait un autre objectif en tête. Un objectif déjà trop éloigné de sa mission initiale pour qu’il s’en félicite. Décidément, il commençait à trop se détacher de la mission et ce pour des motifs bien trop personnels. Cela ne lui ressemblait pas. Il devrait se surveiller davantage s’il voulait rester dans les rails.
Délaissant la serpentard après un simple sourire évasif, il retourna jusqu’à son ouvrage de potions. Il s’en saisit et recommença à le feuilleter tranquillement. Il devait se procurer les ingrédients nécessaires à la réalisation de sa potion, et le faire sans plus tarder. Jezebel lui avait déjà fait perdre un temps précieux, Adam espérait qu’elle aurait la présence d’esprit de remarquer qu’il avait clôturé leur échange et qu’elle s’en irait sans demander son reste. Ils seraient amenés à se revoir, aussi Adam préférait qu’ils remettent cette conversation à plus tard. D’ici là, il aurait put concocter sa potion et ne serait plus sur la brèche; son esprit lumineux lui aurait aussi sans doute soufflé un plan concernant la serpentard. Mieux valait donc ne pas tergiverser plus longtemps. En tournant une page, il tomba sur la description des modalités de préparation de l’un des ingrédients qui l’intéressaient. Son regard s’illumina un instant, avant que toute son attention se focalise sur sa lecture.
Adam Meyer- Good boy get bad
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