Bonnie & Clyde
The Time-Turner :: Tome VII : Les reliques de la Mort :: Armoire à Disparaître :: RP abandonnés :: Intérieur du château
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Bonnie & Clyde
Assise à une table de la bibliothèque, Bonnie étudiait. En tout cas, essayait. Mais elle avait beaucoup de mal à se concentrer. Pourtant, ce n'était pas le bruit qui pouvait la gêner. Il n'y avait quasiment personne. Mais sa mission, ou plutôt ses missions, prenaient presque toute la place dans son esprit. Son journal de bord près d'elle, elle lorgnait dessus avec convoitise, résistant à l'envie d'écrire dedans. Elle devait absolument se concentrer sur ses devoirs. Elle observa le parchemin à plat devant elle, resté vide, puis le livre d'histoire de la magie ouvert juste à côté. Elle lut les phrases sans les lire. Concentre-toi Bee, concentre-toi ! Tu as un devoir important à faire, tu dois éviter de te prendre un nouveau D en histoire de la magie. Là, si tu continues ainsi, ce sera carrément le T. Bonnie soupira, attrapa sa plume et la trempa dans l'encrier. Elle marqua alors son nom sur le parchemin, son année, puis le titre du devoir. Les années 1600. Titre vague pour période vaste. Il y avait certainement beaucoup de choses à dire, et il fallait faire un plan détaillé et bien organisé. Le livre ouvert à la bonne page, elle pointa son doigt sur ce qui l'intéressait et commença à écrire.Les années 1600 furent une période sombre pour le monde magique.
Voilà déjà qu'elle bloquait. A la deuxième phrase. Elle soupira à nouveau. De toute façon, ce n'était pas son livre de cours qui allait l'aider. Si le professeur leur avait donné ce devoir, c'était certainement pour les forcer à faire des recherches personnelles. Il y avait sans doute un livre traitant plus en détail de cette période de l'histoire. Elle referma celui qu'elle avait puis se leva. Il fallait à présent trouver le rayon Histoire de la magie. Parce que non seulement ce n'était pas franchement un rayon qu'elle connaissait bien, mais par surcroît les rayonnages semblaient ne pas être organisés de la même façon qu'en 2020. Sans doute parce qu'en 2020, il y avait plus de livres et qu'il avait fallu optimiser au mieux la bibliothèque pour gagner de la place. Elle regarda autour d'elle. Cette bibliothèque était vraiment trop grande et rien n'était vraiment indiqué. Il fallait qu'elle demandât à quelqu'un. Heureusement, c'était légitime. Après tout, elle était censée venir d'une autre école, il était donc normal qu'elle ne se retrouvât pas dans cette bibliothèque. L'inverse eût paru suspect. Elle fit un nouveau tour d'horizon, mais elle semblait seule. Les élèves présents précédemment étaient partis. Elle passa de rayon en rayon jusqu'à apercevoir quelqu'un. Elle découvrit enfin un garçon occupé à cherche un livre. De dos, elle ne savait pas de qui il s'agissait, mais de toute façon, elle était bien loin de connaître tout le monde. En tout cas, au vu des couleurs de l'uniforme, il s'agissait d'un Serdaigle. Il saurait sûrement la renseigner.- Excuse-moi...
Au son de sa voix, le jeune homme fit volte-face, et elle eut alors un mouvement de recul. C'était Clyde Andrews. Elle jouait vraiment de malchance, il avait fallu que le seul garçon qu'elle trouvât à la bibliothèque fut Clyde Andrews. Elle recula un nouveau d'un pas. Depuis qu'elle l'avait vu envahir Poudlard dans le futur et tuer ses deux meilleurs amis, il lui inspirait terreur et aversion. Pourtant, elle ne baissait pas les yeux. Au contraire, elle était captivée par sa présence, par son regard. Les yeux écarquillés, elle réalisa alors qu'elle avait eu une réaction inadéquate. Pour lui, elle n'était qu'une nouvelle élève. Pour elle, il ne devait être qu'un simple Serdaigle comme les autres. La réaction qu'elle venait d'avoir avait certainement dû le surprendre ; il avait certes une aura assez malfaisante, mais il n'était tout de même pas repoussant au point d'effrayer les filles, encore moins une Serpentard. Mal à l'aise, elle s'efforça tout de même à sourire et à refermer l'espace qu'elle avait creusé entre eux. Il fallait maintenant qu'elle explique cette surprenante réaction. Néanmoins, elle avait beau avoir de la répartie, improviser des excuses quand elle était déstabilisée n'était pas forcément son fort.- Pardon, j'ai été surprise, parce que... euh...
Elle s'enfonçait. Nerveuse, elle alternait entre se passer la main dans les cheveux et triturer ses doigts, n'osant plus croiser le regard du jeune homme. Cette attitude était rarissime chez la Serpentard qui ne manquait jamais d'aplomb. Andrews était certainement l'une des rares personnes à lui faire perdre ses moyens. Normal, il s'agissait quand même du plus grand criminel de son époque. Certes, il n'était pour le moment qu'un simple élève de Poudlard, mais il avait déjà ça dans le sang, elle le savait. Il avait créé son groupe de fans, il connaissait le passage secret qui menait à l'extérieur de Poudlard, des plans de vengeance commençaient certainement déjà à grossir dans sa tête. Oui, même s'il n'avait encore tué personne, elle avait devant elle un homme des plus dangereux. Mais il ne devait rien savoir sur ses appréhensions. Elle devait se comporter normalement avec lui. Elle décida d'éluder, espérant qu'il ne reviendrait pas là-dessus et qu'il mettrait son comportement sur le compte de la timidité - même si le mot "timidité" semblait pour le moins étrange quand on parlait d'un Serpentard.- En fait, je voulais juste te demander où se trouvaient les livres d'Histoire de la Magie. Je suis nouvelle ici et j'ai encore du mal à me repérer. Je m'appelle Bonnie, Bonnie Becker.
Elle se présentait, mais peut-être avait-il déjà retenu son nom lors de la cérémonie de répartition. Son prénom, surtout. Car quand on s'appelait Clyde, on devait certainement rester marqué par le fait de rencontrer une Bonnie. Avant l'attaque de Poudlard, elle avait été particulièrement fière de s'appeler ainsi. Comment ne pas être associée à un criminel du nom de Clyde, surtout lorsque l'on partageait les mêmes idéaux ? Elle avait rêvé de partager son quotidien de malfaiteur. Elle avait également rêvé de partager autre chose avec lui. Folle amoureuse, elle ne jurait que par lui et tout ce qu'il disait était parole d'Évangile, tout ce qu'il faisait était acte divin. Oui, elle avait été une groupie qui rêvait que Bonnie et Clyde ne fissent qu'un, malgré la différence d'âge. Après tout, elle avait bien eu une liaison avec Demetri Raynolds, de dix-neuf ans son aîné. Clyde avait un an de moins que lui. Mais tout s'était écroulé le jour où elle l'avait vu tuer Jenna et Ike, qui partageaient pourtant les mêmes idées que lui. De héros, il est devenu être abject dans l'esprit de la jeune fille. Un être qui tuait pour le plaisir de tuer, sans distinction entre les personnes. Elle-même aurait pu mourir sous son sortilège impardonnable, elle qui pourtant était en pâmoison devant lui. Il ne lui inspirait qu'horreur à présent, mais, malgré cela, ses sentiments premiers ne s'étaient pas tout à fait envolés. Même plus jeune, c'était le Clyde dont elle avait été amoureuse. Le fait qu'il fût plus jeune le rendait d'ailleurs plus proche d'elle. Elle sentait au son de son cœur cognant dans sa poitrine qu'il allait être difficile d'effacer tout ça.
Bonnie Becker- Garce fouineuse.
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Re: Bonnie & Clyde
- Il y a des choses que l’on fait par envie. D’autre par obligations. Mais quand l’envie se mélange à l’obligation, qu’obtient-on? Voilà une question pertinente. Mais pourquoi Clyde Andrews avait-elle toujours de telle question en tête? Pourquoi ne se contentait-il pas de vivre sans devoir sans cesse se poser des questions sans vraiment grande importance. Mais où est l’utilité de savoir ce que donne le mélange de l’envie et de l’obligation? Aucune. Une fois encore Clyde lui-même se perdait dans ses questions sans sens. Pourquoi était-il venu à se poser cette question encore? Aucune idée… Ce matin, il c’était levé d’humeur plutôt maussade. Il est vrai qu’il avait mal dormis. La nuit avait été glaciale et celle-ci lui avait semblé interminable. En fait, cela devenait fréquent. Clyde pensait. Ressassait. Repensait et re-ressassait. A quoi? Ou, Quoi? A tout. A rien. A un rien de tout. Bref, des choses qui n’avaient sans doute aucune importance. Et pourtant. Ses choses sans importances qui en fait, n’avait aucune consistance et dont lui-même ignorait la raison qui le forçait à y penser. Ses choses. Elle formait comme une boule dans le creux de son estomac. Cette boule semblait grossir au file du temps et sans en comprendre la raison, une fois encore. Enfin, passons. Le sommeil ne trouvait pas sa place dans tout cela. Il n’avait qu’une envie, que le jour se lève. Et vite. Était-ce trop demandé? Est-ce que quelqu’un pourrait un jour faire ce qu’il lui demandait? Dans le cas présent, le soleil semblait dormir à point fermé et même pas un coq l’aurait réveillé. Flemmard. Une chose était sûre, si le soleil aurait dût être placé dans une des quatre maisons de Poudlard, ce ne serait pas Serdaigle. Bosser, ce n’était pas son truc. Poufsouffle? Question fidélité, il était carrément nul. Serpentard. Oui, mais quand même pas. Ne restait plus que Gryffondor. Bah, le soleil avait parfois le courage de se pointer après la pluie. Mais pourquoi donc, Clyde était-il encore entrain de penser à des futilités? Que pouvait-il donc faire d’autre? Le jeune homme se leva de son lit. Il se dirigea vers la fenêtre qui se trouvait non loin de là et il observa la nuit. Nuit calme. Nuit paisible. Tout cela n’était-il qu’une illusion? Ce cachait-il quelque chose dans la Forêt Interdite qu’il ne pouvait apercevoir? Sans aucun doute. Le jeune homme se fit une idée de l’heure et ferma les yeux.
Et les pensées qui lui vinrent le déprimèrent. Encore. A chaque fois que Clyde essayait de voir la vie sous un nouveau jour, l’image de Lily lui revenait sans arrêt. Et alors ses bonnes résolutions se réduisaient à néant. Déjà que celles-ci étaient rares… Alors, avec le temps, il apprit à ne plus s’en faire de trop. Mais cette nuit là, il s’était dit qu’il aurait été capable de le faire. Jute comme ça. Juste une fois. Mais il avait eu tord. Jamais il n’en serait capable. La blessure de son cœur était encore béante et personne n’avait réussit à la penser. Là encore, la douleur s’éprenait de tout son être. Comme elle l’avait fait de toute la nuit. Mais lorsque le soleil décida de se lever, Clyde se sentit comme libérer d’un point. La chaleur de la lumière parvenait à illuminer ses pensées obscures. Et lorsque celles-ci immergeait du tréfonds de son âme, il parvenait quelque peu à oublier Lily. Mais ses dites pensées, n’étaient pas très intéressante à vrai dire. Pour l’instant, son groupe ne constituait que de quelques vulgaires petites choses dont il avait du mal à voir l’utilité. Et là encore, il se demandait quelle idée l’avait poussé à faire cela. Un recrutement devait au moins avoir le mérite de choisir des personnes utiles et intéressantes et il avait l’impression que ses ranges n’étaient constitué que de traitre. Et peut-être n’avait-il pas tord. Comment pouvait-il le savoir ? Il ne cherchait même pas à faire progresser tout cela. Du moins, pour le moment. Sa curiosité étant déjà occupée ailleurs… depuis que les nouveaux avaient fait leur apparition à Poudlard, Clyde avait pas mal de doutes à leur sujet. Il n’avait pas beaucoup confiance en eux. Pourtant, Adam lui plaisait beaucoup. Il avait l’impression d’avoir rencontré la seule personne capable de le comprendre réellement. Il doutait aussi de lui, mais ne pouvait s’empêcher de vouloir le garder à ses côtés, pensant qu’il pourrait toujours être utile d’avoir quelqu’un aussi proche de lui. La jolie blonde lui faisait un peu de rentre-dedans mais il n’y faisait pas plus attention à cela. L’autre garçon, le Gryffondor, il ne pouvait pas le voir en peinture. Il avait l’impression que celui-ci n’était qu’un être suffisant. Quant à la Serpentard, il avait l’impression qu’elle l’évitait et il ne parvenait pas à comprendre pourquoi. Aussi, cela le rendait curieux.
Et c’était avec toutes ses pensées qu’il s’était préparé avant de se rendre à la bibliothèque. Il avait un devoir plutôt urgent pour un cours et il s’y prenait à la dernière minute. Certes, cela ne faisait pas très sérieux pour un Serdaigle, mais Clyde avait des projets qui passaient bien avant la botanique ou que sais-je encore. Alors, quand il se rendit à la bibliothèque, il erra un peu dans les rayonnages de celles-ci. Il s’arrêta dans un rayon quelconque et regarda les titres des livres, les uns après les autres. Une perte de temps inouïe, mais il n’avait pas envie de travailler. De toute façon, il avait toujours de belles notes. Mais lorsque le travail était bâclé. Alors que son regard s’arrêta sur un livre plutôt intéressant, le jeune homme se fit interpellé. Faisait volte face pour voir son interlocuteur, il fut surprit de tomber nez-à-nez avec Bonnie. Celle-ci recula et le jeune homme ne put s’empêcher de froncer les sourcilles. Était-il si effrayant ? Ses yeux écarquillé de stupeur semblait le grillé. Il aurait put s’offusqué s’il n’avait pas l’habitude à des comportements disproportionnés sur sa personne. Elle lui sourit ensuite avant de s’approcher à nouveau. Clyde la regardait avec curiosité. Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? « Pardon, j'ai été surprise, parce que... euh... ». Mais encore ? Cherchait-elle une excuse à son comportement ? Cela n’en valait pas la peine, il s’en contrefichait et ire encore. Il la laissait cependant trouvé ses mots sans chercher à la rembarrer de quelque manière que ce soit. Il constata cependant à quel point elle était nerveuse. Chipotant à se cheveux, se tordant les doigts… Quoi ? Qu’est-ce qu’il avait à la fin ? « En fait, je voulais juste te demander où se trouvaient les livres d'Histoire de la Magie. Je suis nouvelle ici et j'ai encore du mal à me repérer. Je m'appelle Bonnie, Bonnie Becker. ». Clyde ne put s’empêcher de sourire. Bonnie & Clyde. C’était plutôt… amusant.
A vrai dire, le jeune homme avait déjà fait le rapprochement depuis un long moment. Se disant même qu’il serait ravi d’avoir un bras droit comme cette charmante demoiselle. Mais le fait qu’elle l’intrigue autant le rendait plus distant et même plus froid avec elle. Il doutait fortement de la demoiselle et ne pouvait s’empêcher d’être dédaigneux. « Tu ne sais pas lire ? ». Dans sa voix, toute l’exaspération dont il était capable était placée. Nouvelle ou pas, il lui suffisait d’ouvrir les yeux pour trouvait ce qu’elle cherchait. Les filles. Toutes inutiles. « Bon, ok, c’est le deuxième rayon en partant de là-bas. ». En fait, il ne voulait qu’elle trouvait l’endroit. Aussi, ces gestes furent fort passifs et nul doute que la demoiselle se tromperait de direction. Mais le jeune homme se trouvait tout de même bien trop froid pour une première rencontre. D’autant qu’avec un nom pareil, ils pourraient faire des ravages à eux deux. « Hmm. Désolé. J’ai un peu la tête en vrac. Clyde. Pour te servir, Bonnie. ». Le jeune sourit de toutes ses dents. Là, il était carrément ridicule. Il passait d’un extrême à l’autre sans transition, il allait lui faire peur. La pauvre. « Si tu veux, je peux t’aider… ». En fait, il n’en avait pas envie du tout, mais c’était bien la seule chose normale qu’il lui avait dit depuis le début. « Au fait… Pourquoi tu as changé d’école ? ». Cette question était venue sans qu’il ne puisse la retenir. Bien trop présente dans son esprit. Il espérait vraiment que la jeune fille lui dise la vérité et que le mystère serait élucidé. Mais un peu exaspéré de l’avoir vue aussi étonnée devant lui, il se mit à regarde les livres sans les voir…
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Re: Bonnie & Clyde
- Spoiler:
- C'est de la grosse daube '_'
Son sourire. Il avait quelque chose de sardonique et de captivant à la fois. Comment être à l'aise face à quelque chose de si troublant ? C'était la première fois qu'il lui souriait et elle sentait son cœur chambouler sa poitrine. Pourtant, ce devait certainement être un sourire des plus banals chez lui. S'il s'était rendu compte de l'effet qu'il produisait... En 2020, avant l'attaque de Poudlard, elle aurait tué pour une telle attention, mais c'était impossible, il ne connaissait même pas son existence et devait certainement se contreficher d'une adolescente. La preuve, il avait tué des élèves sans l'ombre d'une hésitation, sans se soucier de leurs idéaux. Des enfants étaient inutiles pour lui, sans aucun doute. Aujourd'hui, elle était en tête à tête avec lui, elle était son égale et avait bien envie de lui montrer qu'elle n'avait rien d'une gamine insignifiante et inefficace. L'espace d'un instant, elle eut envie de rejoindre son petit groupe et d'œuvrer à ses côtés... Bonnie et Clyde, ce duo pourrait faire des miracles. Mais c'était impossible, elle ne pouvait pas encourager des tueries d'innocents. Pourtant, l'aura qu'il dégageait la faisait hésiter. Elle avait dit qu'il n'avait aucun charisme, elle s'était trompée. Il en avait, encore fallait-il le déceler. L'attraction qu'il exerçait sur elle était incontestable. Mais ce sourire si transperçant s'évanouit rapidement, trop au goût de la jeune fille, déçue, pour laisser place à du dédain.- Tu ne sais pas lire ?
C'était même plus que du dédain, c'était de l'agacement. A nouveau, elle se mit à le détester. Les sentiments qui se bousculaient dans sa tête étaient contradictoires, et chaque fait, chaque geste, chaque mot du jeune homme suffisait à la faire changer d'avis. Elle ne savait plus quoi penser. Mais elle préférait avoir à le détester, finalement. C'était bien plus moral, bien plus logique. C'était un futur monstre, après tout.- Bon, ok, c’est le deuxième rayon en partant de là-bas.
Elle se retourna, mais la direction qu'il indiquait était très vague. Elle avait cru qu'il redevenait avenant, mais elle s'était trompée. Les gens ne changent pas comme ça, de toute façon. Clyde était tout sauf aimable, il fallait bien le reconnaître. Elle porta sur lui un regard lourd de reproches, et s'apprêtait à le planter là, pour ne pas avoir à s'énerver et prononcer des mots qu'elle regretterait ensuite. Elle n'avait pas besoin de lui, elle trouverait bien quelqu'un d'autre à qui demander, ou alors elle chercherait toute seule, voilà tout. Elle n'allait pas se laisser embêter par quelqu'un d'aussi désagréable que lui. Mais, contre toute attente, le Serdaigle se reprit, comme s'il regrettait ses mots malheureux.- Hmm. Désolé. J’ai un peu la tête en vrac. Clyde. Pour te servir, Bonnie.
Nouveau sourire, plus chaleureux celui-là. La Serpentard sentit des vibrations au creux de son estomac. Elle fondait complètement. Elle devait se reprendre, tout ça n'avait pas de sens. De toute façon, ça n'avait rien d'un sourire charmeur. Il souriait uniquement à propos du hasard de leurs deux prénoms. Elle se rappela alors qu'elle n'était pas censée le connaître, et fit semblant d'être étonnée et amusée également. Tout ça n'était qu'une coïncidence, bien sûr, mais elle avait toujours pensé que leurs destins étaient liés à cause de ça. Ce qui n'était pas totalement faux, finalement, puisqu'elle s'était retrouvée dans cette mission de retour dans le passé pour changer un futur dont il était l'un des protagonistes principaux. Il était forcé qu'un jour, elle se retrouvât face à lui, et c'était le cas aujourd'hui. La confrontation tant attendue avait lieu dans la bibliothèque, pour une simple histoire de livres rangés différemment. Jamais elle ne se serait attendue à ça.- Si tu veux, je peux t’aider…
C'était justement ce qu'elle lui demandait depuis le départ. Elle ne l'avait pas accosté dans le but de faire connaissance avec lui, mais simplement pour lui demander un banal renseignement. A moins qu'il ne proposât de l'aider directement pour ses devoirs ? Elle en doutait. Depuis quand le terrifiant Clyde Andrews était-il serviable ? En tout cas, si c'était pour l'aider dans son travail, elle ne pouvait pas accepter. Ca risquait d'être trop dangereux pour son cœur fragile. Et s'ils finissaient par s'entendre ? Elle avait peur que ce genre de chose n'arrivât, qu'elle glissât du mauvais côté, qu'elle se retrouvât à ses côtés pour créer ses plans machiavéliques. Mais pour ce qui était de retrouver ces livres d'histoire, pas de problème. Dans le doute, elle accepta donc.- Je veux bien, merci…
- Au fait… Pourquoi tu as changé d’école ?
Cette question abrupte surprit la Serpentard. Certes, elle était légitime, mais elle ne s'attendait pas à ce que le jeune homme s'intéressât à elle ainsi. En le voyant la première fois, elle avait eu l'impression qu'il était très refermé sur lui-même, qu'il ne parlait qu'aux gens qui l'intéressaient et pour dire le strict minimum, l'essentiel, rien de superflu. Cet intérêt la touchait, même si la question était banale. Elle sortit donc le petit discours qu'elle avait préparé au cas où on lui poserait cette question, en espérant qu'il ne ferait pas allusion ensuite aux autres préfets du futur, car la coïncidence était grosse aux yeux de beaucoup.- J'ai déménagé, tout simplement. Normalement, j'aurais dû rester dans la même école, mais mes parents ont préféré que je ne sois pas trop loin d'eux. J'étais malheureuse de quitter mes amis, mais je n'aurais pas aimé être loin de ma famille.
Dire qu'elle était loin de sa famille était un euphémisme en l'occurrence. Quant à ses amis... Elle ne les retrouverait jamais si elle n'arrivait pas à changer le futur, puisqu'ils y étaient morts, sous la main de l'homme qui se tenait justement devant elle. Cette pensée lui donna la nausée, et elle pinça les lèvres, baissant les yeux. Il ne fallait pas qu'il vît qu'elle allait mal. Elle ne devait pas perdre son assurance face à lui. Pourtant, il avait certainement dû se rendre compte qu'elle était mal à l'aise. Elle sourit, un sourire crispé, mais un sourire tout de même.- Tu dois te demander pourquoi j'ai l'air si gêné. Pour une Serpentard, même nouvelle, c'est bizarre non ? C'est parce que tu m'impressionnes... Tout à l'heure, je n'étais pas sincère en faisant l'étonnée d'apprendre ton prénom. Je le connaissais déjà, parce que Garden m'a parlé de toi. Je comprends maintenant pourquoi elle s'intéresse à toi, tu as quelque chose de fascinant. J'ai même ressenti une pointe de fierté en apprenant qu'on avait des prénoms accordés.
Mais pourquoi dévoilait-elle tout ça ? Encore un peu, et elle lui avouait qu'elle avait été amoureuse de lui... Elle était folle. Il risquait d'être curieux de cet intérêt soudain... Trop curieux. Elle faillait à sa mission, elle empiétait sur les plates-bandes de Garden. Cependant, n'était-elle pas censé récolter des informations ? Le clan du Mal ou le clan du Bien, c'était toujours bon à prendre après tout, et elle restait persuadée, tout comme Adam, que Garden n'était pas la personne appropriée pour ce rôle. Mason l'avait choisie pour ses charmes, et il était vrai que la future compagne de Clyde lui ressemblait un peu, mais Bonnie se sentait bien plus apte à faire ce travail, même si elle éprouvait du dégoût pour lui. Ils avaient des points communs, aucun doute là-dessus. Mais mieux valait couper court à cette discussion pour éviter d'être tenté d'aller plus loin.- Bon, j'imagine que si tu es là, c'est pour travailler, donc je vais arrêter de t'embêter avec tout ça. Par contre, je veux bien que tu m'indiques où sont les livres d'Histoire de la Magie, que je puisse continuer mon travail...
Après tout, c'était ce qu'elle avait demandé depuis le début. Elle n'avait pas pensé qu'à partir d'une simple demande de renseignements, elle en viendrait à faire des compliments à Clyde Andrews. L'Histoire de la Magie devait certainement lui avoir grillé quelques neurones.
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