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"Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé

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"Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé Empty "Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé

Message par Duane Cleveland Jeu 21 Oct - 18:27

UN OEIL SOMBRE SUR LE MONDE

feat. Kristinna & Duane



    Une fois encore, comme il en était désormais de coutume, la salle commune était bondé. J’avais donc pris sur moi de me trouver une sale d’étude correcte, pas trop fréquentée, histoire de faire les quelques devoirs que j’avais à faire. En général, je me mettais assez vite à travailler lorsqu’un professeur donnait un devoir, mais j’avais tendance à trainer dans le temps en terme de bouclage. J’avais beau commencer mon travail dans un délai convenable, je me retrouvais forcément et indubitablement contraint par le temps. Car j’avais l’affreuse manie de sans cesse me laisser distraire.

    « Duaaaaaaaane !! »

    Et cette fois-ci ne semblait pas vouloir échapper à la règle. J’étais tranquillement attablé, le nez cloué à un livre que je m’exhortais à lire, lorsque une voix stridente et reconnaissable m’avait brisé les tympans. Sa propriétaire s’installa gaiement face à moi, sans même chercher à savoir si la place était libre ou si j’avais seulement envie qu’elle ne me perturbe. Était-elle donc aveugle? N’avais-je pas suffisamment clairement disposé mes livres un peu partout devant et autour de moi? Ne comprenait-elle pas l’urgence de la situation alors que j’avais sous le nez un ouvrage de Runes, qui se trouvait être précisément la première matière que nous avions demain?

    « Encore en plein travail? »

    Ah, ça au moins elle l’avait remarqué. Je soupirai intérieurement en me convaincant qu’il s’agissait là d’un signe plutôt encourageant. Relevant les yeux de mon livre, il ne me fallut que quelques secondes pour l’analyser, et elle n’y vit que du feu alors que je lui servais l’un de mes sourires enjôleurs capables de détourner habituellement l’attention de mon regard inquisiteur.

    « Comme tu peux le voir. » Elle ouvrait déjà la bouche, aussi je cherchai à être plus rapide qu’elle en ajoutant d’un trait: «  Et-je-suis-d’ailleurs-désolé-de-ne-pas-pouvoir-t’accorder-plus-de-temps-car-j’ai-encore-beaucoup-à-faire-et-c’est-pour-demain! » Mon regard se replongea aussitôt sur mon livre, avant d’aller à ma feuille de parchemin incomplète. J’espérais que ce serait suffisant pour que l’indésirable comprenne qu’il était temps pour elle de s’en aller, mais c’était sans côté sur l’intervention de ce que l’on aurait pu croire être sa sœur jumelle. Celle-ci s’installa à mes côtés après avoir salué l’autre avec une bienveillance très sur jouée. « Duane, je suis vraiment désolée de t’interrompre, mais j’ai absolument besoin de ton aide! » Dis de cette façon, je n’avais pas d’autre choix que de quitter à nouveau mon devoir afin d’être en osmose avec ce que je prétendais être. Et lorsque je posai les yeux sur elle, c’était une moue soucieuse qui m’accueillit. « Tu es vraiment trop gentil de m’accorder un peu de ton temps! » On avait compris, mais j’aurais bien aimé qu’elle aille directement à l’essentiel afin que je puisse retourner à mon travail. Aussi je lui répondis par un simple sourire jovial et entendu en espérant la voir abréger mes souffrances. « Je dois avoir ton avis … Ce t-shirt, tu trouves qu’il me boudine? » Intérieurement je restai figé par cette interrogation, tandis qu’elle se cambrait et lançait sa poitrine en avant pour me permettre de bien juger l’affaire. J’avais l’intime conviction qu’il ne s’agissait là que d’une manœuvre pour me séduire, mais je fis l’innocent -presque le débile- en feignant de ne pas l’avoir compris. « Eh bien … non, pas du tout. Il te va même à ravir ce t-shirt. » Je la vis exulter tandis que celle qui se trouvait en face lui lançait des éclairs. Je n’attendis pas davantage et me leva d’un bond tout en rassemblant mes affaires. Je devais profiter de la joute visuelle et verbale qui se profilait à l’horizon pour fuir loin de ces hystériques. Jamais je n’avais réussi à ranger autant d’affaires aussi vite dans mon petit sac. Avec un sourire plein d’excuse, je lançai simplement « Eh bien, je dois y aller maintenant. » avant de filer sans demander mon reste. Je jurerais avoir entendu une gifle en passant la porte de la salle d’étude, mais j’eus la présence d’esprit de ne pas me retourner.

    Ces petits contretemps derrière moi, je dus me résoudre à regagner ma salle commune. Car elle avait beau être relativement bondée à tout moment ces derniers temps, elle représentait une sorte de zone franche, où il n’était pas possible de s’affronter pour mes beaux yeux. Du coup j’étais au moins tranquille de ce côté-là là bas. Avec la sécurité de ne pas être troublé dans mon travail, je prenais place à l’unique table libre. Je ne vis pas le temps passé, immergé comme je l’étais dans mon devoir de Runes. J’eus tout à fait le temps de le boucler, et avec le plus grand sérieux, je finis dans la foulée le devoir d’Histoire de la Magie que j’avais commencé quelques jours plus tôt. Mon travail terminé in extremis, je remis mes affaires dans mon sac avant de réaliser que la salle commune s’était vidée. Un coup d’œil sur l’horloge posée au dessus de la cheminée me fit prendre conscience de l’heure. Il était déjà vingt-trois heures et la plupart de mes camarades étaient sans doute déjà couchés en ce soir de semaine. Je ne pensais plus être ennuyé maintenant. Je pris simplement un livre que j’avais emprunté à la bibliothèque pour mon usage personnel et, laissant mon sac là où il était sur la table, je me laissai tomber sur le canapé un peu plus loin. M’allongeant en posant la nuque contre l’un des accoudoirs, j’ouvris le livre devant moi. Il était habilement relié et son titre était tout aussi habilement décliné. Il ne laissait rien supposer ou presque de son contenu, pourtant c’était ce dernier qui avait attiré mon attention. Il traitait de magie noire, mais d’un point de vue suffisamment neutre et spectateur pour être autorisé parmi les ouvrages à la disposition des élèves. Il s'intitulait donc énigmatiquement "Un œil sombre sur le monde".


Dernière édition par Duane Cleveland le Mar 23 Nov - 16:58, édité 1 fois
Duane Cleveland
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"Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé Empty Re: "Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé

Message par Kristinna D. Westfield Ven 22 Oct - 20:31




    « Kristinna ! »

    Je m’arrêtais et me retourner pour faire face à mon petit flirt de la soirée que j’étais en tain de quitter.

    « On se revoit quand ? »
    « Qui a dit qu’on se reverrait ? » Demandais-je presque innocemment.
    « Mais… tu avais dit que si je te ramenais cet ingrédient de la réserve, tu saurai me récompenser ! »
    « N’est-ce pas ce que je viens de faire ? Je t’ai laissé profiter de ma compagnie et échanger quelques baisers avec toi, non ? »
    « C’est dégelasse ! Je croyais… »
    « Quoi ? Que j’allais coucher avec toi ? » Je ris doucement à cette supposition. Malgré ce qu’on pouvait dire, j’avais préservé ma virginité jusque là, ce n’était pas pour l’offrir au premier venu ! « Je ne me souviens pas t’avoir dit ça. »
    « Mais tout le laissait sous entendre ! »
    « Désolée que tu es mal compris dans ce cas… »

    Je reprenais mon chemin, lui tournant le dos avec l’intention de ne rien ajouter de plus lorsqu’il me relança.

    « Dans ce cas j’irai te dénoncer pour le vol dans la réserve de Potion !
    »

    Je fis volte face et me rapprochais de lui à pas lents.

    « Mais je n’ai rien volé, moi. Lorsque le Professeur a constaté qu’il lui manqué quelque chose, j’étais en cours de Défenses contre les forces du Mal depuis deux heures. Alors même si tu dis que c’était pour moi, le voleur n’en reste pas moins toi, et dans ce cas tu te mettrais encore plus dans la bouse de dragon. »

    Il ouvrit la bouche, puis la referma, visiblement incapable de répondre à ça. Je laissais un rire m’échappait et je lui tournais le dos pour de bon cette fois tout en lançant,

    « A la prochaine Alexis. »
    « C’est Alexandre ! » S’énerva-t-il tout seul.
    « Comme tu veux. »

    Je continuais à avancer et lorsque je tournais au coin d’un couloir, j’enfilais ma cape d’invisibilité histoire de mettre toutes les chances de mon côté et de ne pas me faire repérer. Quel objet merveilleux et bien pratique ! Merci à la vieille tante de me l’avoir légué ! Je pouvais me déplacer à ma guise sans risquer de me faire prendre dans tout le château et à n’importe quelle heure. Ce qui m’évitait bien des problèmes.

    Je pris les escaliers pour descendre à ma Salle Commune provisoire, celle des Poufsouffle. L’explosion de la tour avait eu au moins un bien fait, me permettre d’être dans la même maison que Duane pendant quelques temps. C’était agréable de pouvoir le voir un peu plus que d’habitude et de pouvoir même discuter avec lui le soir venu.

    J’entrais dans la Salle Commune sans faire un bruit, ma cape me dissimulant toujours et je pu voir justement Duane, encore debout – bien qu’il fut allongé sur l’un des canapés. D’un pas silencieux, je m’approchais de lui et d’un geste vive je lui retirais l’ouvrage qu’il avait sous les yeux, peut-être lui avais-je fait peur. Je ris en me délestant de ma cape et en regardant le livre qui semblait ennuyeux mais je pu – en lisant quelques lignes – comprendre de quoi il s’agissait. Je connaissais tous les livres traitant de magie noire à Poudlard, ils étaient d’un ridicule par rapport à ceux que j’avais hérité de mon frère !

    « Alors, on lit un conte de fée ? » demandais ironiquement avant de me m’assoir à califourchon sur lui sans même lui demander son avis auparavant. Je me penchais et vers lui, nos lèvres si proches qu’il aurait fallu d’un rien pour qu’elles se joignent et je lui susurrais,

    « Si tu n’arrive pas à dormir, je peux te fatiguer si tu veux. » Un sourire qu’il connaissait bien naquit sur mes lèvres et je me redressais quelque peu sans pour autant quitter ma place assise. « Ou alors si tu veux passer à la vitesse supérieure, j’ai tous les anciens livres de Julian bien caché quelque part. Je peux te les prêter au lieu que tu perde ton temps avec ces choses si enfantines. »



Kristinna D. Westfield
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"Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé Empty Re: "Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé

Message par Duane Cleveland Sam 23 Oct - 10:03

    Le second chapitre commençait à aborder des sujets intéressants. L’auteur avait une façon tout à fait intéressante de voir les choses. J’admirais sa neutralité, tout en me doutant à quel point il devait penser autrement. La bibliothécaire de Poudlard pouvait bien se laisser berner par la douceur avec laquelle il présentait la Magie noire, la pureté de ses mots et la finesse de son regard avait de quoi séduire. Mais il ne pouvait pas berner un maître de l’illusion tel que moi. Je m’amusais intérieurement de cette constatation lorsque le livre s’envola littéralement de mes mains. D’abord surpris, je compris très vite ce qui venait de se passer. Et le froissement que fit la cape de Kristinna lorsqu’elle l’enleva me conforta rapidement dans mon idée. Elle riait de sa plaisanterie, tandis que je la fixais d'un œil blasé plus qu’offusqué. Elle jeta un coup d’œil à ma lecture et parut presque rebutée.

    « Alors, on lit un conte de fée ? »

    Kristinna et sa répartie poignante, presque navrante. Je levai brièvement les yeux au ciel, sans pour autant lui répondre. Entrer dans son jeu si rapidement n’aurait pas été utile. La connaissant, elle s’apprêtait à attaquer à nouveau. Et maintenant, comme plus tard, il n’était pas question pour moi de lui donner raison. Ce n’était pas simplement une question d’arrogance. Car je ne pensais pas avoir raison, j’avais raison. Le livre qu’elle dénigrait si facilement était à mes yeux un petit bijou de camouflages et de tromperies. Et d’une certaine matière, j’étais blessée que Kristinna ne partage pas mon point de vue, et qu’elle ne prenne même pas la peine de s’intéresser à ce qui m’intéressait. Qu’elle pouvait être superficielle et arrogante parfois! Mais je n’eus pas l’occasion de lui en faire part, ni d’y penser davantage, puisque sa façon de se rapprocher de moi occupa subitement toutes mes pensées.

    A califourchon sur moi, elle se pencha suffisamment pour que nos lèvres se retrouvent à une proximité dangereuse. Alors elle commença à susurrer de manière très équivoque:

    « Si tu n’arrive pas à dormir, je peux te fatiguer si tu veux. » Elle se redressa légèrement, cessant de jouer avec le feu de manière inconsidérée. « Ou alors si tu veux passer à la vitesse supérieure, j’ai tous les anciens livres de Julian bien caché quelque part. Je peux te les prêter au lieu que tu perde ton temps avec ces choses si enfantines. »

    Et voilà que son arrogance ressurgissait. Je réfléchis à peine en la prenant par la taille pour l’envoyer s’étaler sur le sol frais de la salle commune. Une chance pour elle, les flammes dans la cheminée n’étaient pas encore éteintes et elle pouvait donc bénéficier d’une relative chaleur. Mais après tout, elle l’avait bien mérité, et je n’étais pas décidé à lui faire de cadeau ce soir.

    « Ça m’étonnerait que Julian soit d’accord pour prêter ses anciens livres, même à moi. »

    J’avais conscience de lui répondre calmement, sur le ton de la conversation, alors que je venais littéralement de refroidir ses ardeurs. Il fallait sans doute être fou, ou inconscient, diraient certains pour agir de cette façon avec Kristinna. Mais je la connaissais mieux qu’eux, cela allait sans dire. Penchant la tête pour considérer la position de la serdaigle, je risquai un doigt au bout de son menton.

    « N’est-on pas bien là, ma douce, aux places qui nous reviennent de droit? »

    Je souris avec assurance, comme si j’énonçais une banalité éprouvée cent fois. Mais je n’étais pas non plus suicidaire. J’avais beau être le seul à qui je permettais une telle familiarité avec Kristinna, je n‘étais pas pour autant en mesure de tout me tolérer. Aussi, avec la plus grand humilité, je rejoignis Kris à terre, m’attitrant la position de force en inversant les rôles qu‘elle avait établi sur le canapé. Désormais à califourchon sur son bassin, je posais mes mains de chaque côté de sa tête pour l’empêcher de se dérober. Je savais pertinemment que je venais de la blesser dans son orgueil, et il ne tenait donc qu’à moi de me faire pardonner.

    « Par contre, pour ce qui est de me fatiguer un peu, je ne dis pas non. »

    Un sourire malicieux vint trôner sur mes lèvres, tandis que je les approchais lentement de celles que je convoitais tant. Mais alors que j’avais fais l’essentiel du chemin, et qu’il ne restait plus que quelques infimes millimètres à combler, je suspendis mon geste et me ravisai même. Elles étaient là, si près de moi que j’aurais pu les capturer sans le moindre effort. Et pourtant quelque chose me retenait. C’était bête, mais ça me chiffonnait.

    « Oh fait. Un certain Cooper … ou Connor, je ne sais plus. Enfin, un certain mec m’a demandé si je t’avais déjà testé. Quelle question! Aurais-tu lancé un nouveau jeu à la mode sans m’en parler? »

    Je souris trop innocemment pour être crédible, même si c’était bien évidemment volontaire. Je cherchais simplement à titiller Kristinna, à l’embêter pour n’avoir pas à afficher mon propre embarras. Car cela faisait un moment que des bruits couraient sur les prétendues relations de mon amie d’enfance. Je ne voulais pas y croire, la plupart du temps je me forçais à fermer les yeux. Mais un vantard avait déjà disparu pendant suffisamment longtemps pour avoir été trop prolixe, et il s’en était repenti. Si ça continuait, je risquais de devoir sévir bien plus sévèrement. Kris ne me rendait pas la tâche facile, et j’aurais aimé qu’elle arrête tout ça, que les rumeurs soient fondées ou non. Mais quel était mon pouvoir là-dessus? Je n’étais que son ami, l’un des seuls et certainement le meilleur, mais ça ne changeait rien. Elle était la seule à avoir un contrôle sur tout ça, et sa façon de l’utiliser m’alarmait prodigieusement.

    Je me redressai et la considérai avec tendresse. Je ne pus cependant empêcher un voile soucieux de s’étendre sur mon visage. Kris était la seule avec qui je n’avais pas besoin de jouer la comédie, de cacher mes problèmes, même si la plupart du temps je préférais l’en préserver. Posant doucement une main sur ses yeux, j’ajoutai dans un murmure:

    « Ne regarde pas ça, ma pure et précieuse Kristinna, tu risquerais d’être choquée par ce que je m’apprête à faire. »

    L’ironie était parfois sans commune mesure chez moi. Mais je n’attendis pas de réaction de sa part, filant à la rencontre de ses lèvres que j’embrassai avec une fougue évidemment voulue. Je conclus cependant le baiser par un contact plus tendre avant de séparer nos lèvres. Je retirai alors ma main de ses yeux, mais pas de façon suffisamment synchrone avec le recomposition de mes traits,pour qu'elle ne puisse pas surprendre, l’espace d’un instant, la nostalgie qui était venue les habiter.

Duane Cleveland
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"Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé Empty Re: "Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé

Message par Kristinna D. Westfield Mar 26 Oct - 23:10





    Je lui faisais une offre des plus alléchantes et pour me remercier, monsieur m’envoyait au sol comme un vulgaire elfe de maison ! J’en restais pétrifiée de stupeur mais bientôt ce fut mon ego blessé qui pris le dessus réveillant la colère qui été méritée pour ce genre d’affront ! Je n’étais pas n’importe qui ! On me devait un minimum de respect, j’y avais le droit ! Et si Duane pensait que cela m’amuserait comme lorsque nous étions enfant, il fallait croire qu’il ne me connaissait pas si bien qu’il le prétendait et que je le pensais. Mais, ma colère si légitime soit-elle, fut tût dans un premier temps. J’avais reçu une certaine éducation et surtout je savais ne pas m’emporter dans l’instant, préférant garder au fond de moi les rancœurs et les laisser bouillonner jusqu’à ce que je puisse les servir au moment voulu. Voilà pourquoi je me contentais de me redresser simplement sur les coudes, observant d’un œil moins amicale Duane.

    « Ça m’étonnerait que Julian soit d’accord pour prêter ses anciens livres, même à moi. »

    Un sourire vint naître sur mes lèvres et je répondis avec calme.

    « Te les prêter, sûrement pas. Me les prêter à moi, peut être… mais on ne le saura jamais puisque je les ai tous réquisitionné sans sa permission. »

    De toute façon, cela aurait été étonnant que mon frère s’en aperçoive. Il était un élève brillant et ses vieux livres, restaient des vieux livres. Il ne les reconsultait jamais après une année, les connaissant par cœur et préférant se plonger dans ses nouveaux ouvrage. Ah, comme j’aurai aimé être dans son école, là où la magie noire n’était pas un tabou mais un atout !

    « N’est-on pas bien là, ma douce, aux places qui nous reviennent de droit? » Me demanda-t-il tendit qu’il avait glissé un doigt sous mon menton pour que nos yeux se fixent – comme si j’avais pour habitude de les baisser !

    « Tu te sens peut-être à ton aise là où tu te trouve, mais j’ai bien plus d’ambition que ça. Je ne resterais pas cette fille. »

    Oh non ! Je m’élèverais bien plus haut que ça, que cette bourgeoisie de sang pur dans laquelle j’avais baigné toute ma vie. Je serais quelqu’un d’important et d’influent et pour y arriver, rien ne me rebuter. J’avais d’ailleurs quelques obstacles à écarter de ma route. Ma mère par exemple. Trop présente, trop protectrice. Je la savais responsable de la mort de mon père et Julian partageait mon avis, d’ailleurs nous n’avions même pas eu à en parler ensemble pour tirer les mêmes conclusions. Alors, jouait-elle la mère parfaite sur tous les plans comme l’épouse modèle qu’elle avait été durant des années pour mon père, afin de mieux nous berner et nous éliminer ? Car soyons honnêtes, la seule chose motivant réellement ma mère, c’était l’argent et cet argent, Julian et moi en étions les seuls héritiers, il fallait simplement que nous terminions nos études pour pouvoir en disposer comme nous le désirions. En attendant c’était elle qui gérer la fortune familiale. Et si dans le futur nous venions à ne pas la financer et disposer de notre argent comme elle le voulait, voir que l’on coupait les ponts avec elle pour une raison ou une autre, elle se retrouverait sans rien. Motif valable pour en vouloir à nos vies même prématurément. Je n’avais jamais songé à cela, c’était Julian qui m’avait fait part de ses soupçons plus que plausibles et avait fait naître en moi des doutes et des questionnements de la plus haute importance. Si ma vie était menacée, serais-je capable de tuer ? Oui, l’instinct de préservation m’y forcerait ! Mais si le danger n’était pas immédiat, pourrais-je ôter la vie à un humain ?

    Mes réflexions s’arrêtèrent sur cette question existentielle, balayée par la position que venait d’adopter Duane, la même que j’avais prise précédemment sur lui, ses bras de part et d’autres de mon visage me donnaient l’impression d’être sa captive, ce qui aurait du m’agacer. J’ai bien dit : aurait du…

    « Par contre, pour ce qui est de me fatiguer un peu, je ne dis pas non. »

    Il s’approcha lentement et ce fut tout aussi peu rapidement que je fermais les yeux, prête à recevoir un baiser. Depuis quand nous ne nous étions pas embrassés ? Longtemps, très longtemps ! Cela devait dater de notre relation lors de notre seconde années à Poudlard. Après lui seules des lèvres fades, sans goûts avaient pu s’allier aux miennes et je me délectais de retrouver même l’espace d’un infime instant, sa bouche. Pourtant, cet idiot se ravisa, sûrement avait-il simplement voulu jouer comme nous le faisions souvent, à nous titiller, nous chercher, nous provoquer, sur n’importe quel terrain que se soit et même celui-là. J’étais plutôt douée pour jouer à ça mais là, j’avais eu un moment de faiblesse qui m’obligea à me réprimander moi-même en mon fort intérieur, mais mes propres reproches ne purent aboutir à leurs fins puisque Duane semblait vouloir me faire part de quelque chose.

    « Oh fait. Un certain Cooper … ou Connor, je ne sais plus. Enfin, un certain mec m’a demandé si je t’avais déjà testé. Quelle question! Aurais-tu lancé un nouveau jeu à la mode sans m’en parler? »

    Je répondis à son sourire par un autre et je m’apprêtais à en faire de même avec ses questions – à ma façon bien entendu – mais il ne m’en laissa pas vraiment l’occasion, se redressant, je pu voir la tendresse avec laquelle il me couvait du regard. J’en fus un brin déstabilisée, d’autant plus lorsque je vis un air soucieux prendre place sur son visage. Je n’étais pas réellement sensible aux sentiments des autres, je m’en moquais bien en réalité ! Même avec Duane, depuis que j’avais changé, je faisais la plupart du temps comme si je ne voyais rien des sentiments qu’il pouvait me dévoiler, pourtant je savais qu’il me montrait que ceux qu’il voulait que je vois. N’était-ce pas un signe ? Un appel au secours ?

    Ce fut sur ses questions qu’il déposa l’une de ses mains sur mes yeux et moi, je me laissais faire – bêtement – car il s’agissait de Duane. Un autre n’aurait pas eu cette confiance aveugle – c’était le cas de le dire.

    « Ne regarde pas ça, ma pure et précieuse Kristinna, tu risquerais d’être choquée par ce que je m’apprête à faire. »

    Mes lèvres s’étirèrent sur le ‘pure’ puis les interrogations vinrent par la suite, toutes concernant ce que Duane pouvait bien avoir en tête mais sans s’éterniser car bien vite, je pus sentir ses lèvres embrasser, que dis-je… dévorer les miennes ! Je répondis avec autant de fougue à ce baiser qu’il pouvais en mettre et me radouci lorsqu’il en fit de même, me calquant à lui. Je savais que ce calme prévenait la fin de ce baiser, mais je fus tout de même déçue qu’il se termine et si vite en plus de ça ! La nostalgie que je pu voire sur les traits de mon amis l’espace d’une seconde me rendirent à mon tour nostalgique de cette époque où nous étions un réel ‘nous’. Mais ce ‘nous’ était le choix de nos parents. Même s’ils n’avaient jamais rien dit, ni rien imposés là-dessus, je savais que c’était le désir premier de ma mère de me voir épouser Duane pour agrandir un peu plus la fortune de la famille. Lorsque nous étions sortis ensemble, cela avait été un choix personnel mais je ne cessais de pensais que quelque part on m’avait poussé sur ce trajet, que je faisais exactement ce qu’on attendait de moi. Alors même si c’était mon choix, ma décision, mes sentiments, mon Duane, j’avais mis fin à notre relation dans laquelle je ne m’étais jamais réellement impliquée à cause de tout ça justement, et lui-même voulait rompre de toute façon… cela tombait bien, non ?

    Je refoulais tout ça au fond de moi comme je savais si bien le faire et prenais un air presque aguicheur en disant,

    « Et bien Duane, je n’ai pas le souvenir que tu es été aussi fougueux à l’époque où l’on sortait ensemble. »

    Je laissais un petit rire m’échapper, rien de sarcastique ou quoi que se soit d’autre, juste un simple rire avant de poser la question.

    « Alors que voulait dire ce baiser ? Etait-ce par pure nostalgie ? ou alors la réponse à la question de ce C. non identifié ? »

    Je m’amusais de la chose pour ne pas montrer mon propre trouble.

    « D’ailleurs que lui as-tu répondu ? » Demandais-je en passant mes mains autour de son cou. « As-tu joué l’offusqué en disant qu’en tant que meilleur ami, jamais cela ne te serais venu à l’esprit ? » Mes mains descendirent, caressant ses épaules et passèrent dans son dos. « Ou bien as-tu répondu qu’en tant que meilleur ami, justement, tu avais été le premier à goûté ? » Mes mains continuèrent de descendre dans son dos pour s’arrêter à ses hanches. « Ou alors lui as-tu dis la simple vérité : que nous n’avions rien fait mais que tu en mourais d’envie ? »

    Je fis pression sur ses hanches pour que son corps se rapproche du mien. Que ferais-je s’il répondait positivement ? Je n’avais jamais couché, avec personne. Aucun des garçons de cette école ne méritaient un tel honneur. Le seul aurait été Duane, mais étais-je seulement prête à passer ce cap, comme ça, ici, comme une vulgaire fille quelconque ? J’essayais de calmer le semblant d’angoisse naissant en moi en essayant de le distraire.

    « Il y a probablement une chance sur mille vu l’heure, mais imagine que quelqu’un débarque et nous surprenne dans cette position. Tes admiratrices ne s’en remettraient pas ! Enfin, elles seraient bien capable de dire que c’est moi qui t’aie débauché, toi le si gentil et respectueux Poufsouffle. »



Kristinna D. Westfield
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"Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé Empty Re: "Un oeil sombre sur le monde" || feat. Kris || terminé

Message par Duane Cleveland Mer 27 Oct - 20:05

    Bien sûr que j’avais écorché l’ego de Kristinna, comment aurait-il pu en être autrement? Mais je ne m’en inquiétais pas, je comptais me faire pardonner en temps et en heure, et je savais qu’elle n’aurait alors plus l’occasion de songer à se venger. Je poussai sans doute le bouchon un peu loin, en glorifiant nos places respectives. Mais je la savais suffisamment intelligente pour ne pas se laisser troubler. D’ailleurs sa réponse du tac-au-tac confirma mon idée.

    « Tu te sens peut-être à ton aise là où tu te trouve, mais j’ai bien plus d’ambition que ça. Je ne resterais pas cette fille. »

    Kris avait développé un sens de l’ambition sans comparaison depuis quelques temps déjà. J’avais vu le changement, j’avais senti l’arrivée imminente de ce problème, mais je n’avais rien fais. Kristinna avait changé d’elle-même, sans qu’il me soit possible d’y faire quoique ce soit. En avais-je vraiment envie? Bien sûr, la petite fille joyeuse et rayonnante me manquerait toujours, mais j’appréciais de pouvoir avoir des conversations plus matures, plus réalistes, avec mon amie d’enfance. Et parfois, dans un sourire, je retrouvais celle qu’elle avait été, celle qui m’avait sorti de ma torpeur et donné envie de me battre face à mes tortionnaires de parents. Je m’accrochais donc à ces petites étincelles, infimes, qui n’existaient peut-être que dans mon esprit, comme à des bouées me rappelant notre passé. Mais je n’aimais pas être nostalgique, d’autant que le présent était bien plus agréable pour moi. Je ne faisais que regretter le temps où tout était plus simple.
    Je quittai sans crier gare le moelleux du canapé afin de me rapprocher de façon sans équivoque de Kristinna. L’époque à laquelle je repensais ne possédait pas ce merveilleux avantage qu’avait celle-ci. Nous avions grandis, et nous étions en mesure de participer à des jeux bien plus intéressants.
    Celui auquel je jouai là était l’un de mes favoris. Je commençai d’abord par approcher mes lèvres de celles de Kris, comme si l’évènement était scellé et indubitable. Puis je pris subitement du recul pour lui parler d’une chose toute autre mais dont l’importance était réelle à mes yeux. Ce n’était qu’une excuse, pour entendre sa défense. Avait-elle fais tout ce que les rumeurs racontaient? Je n’étais pas du genre à m’inquiéter de ce type d’informations d’ordinaire, mais j’avais tendance à tendre l’oreille lorsque cela concernait ma Kristinna.

    Son sourire fit écho au mien, et je savais qu’elle avait déjà de quoi me répondre. Seulement, il m’était impossible de me retenir plus longtemps. Les explications viendraient suffisamment vite, seules les lèvres de Kris occupaient vraiment mes pensées pour l’instant. Je posai une main sur ses yeux, pour qu’elle ne puisse voir ce que je m’apprêtais à faire. Ma nouvelle phrase laissait supposer un jeu, mais il n’en était rien. Ce n’était qu’une bonne excuse pour venir capturer les lèvres qui m’avaient tant manqué. Cela faisait une éternité que je ne m’étais pas enivré de leurs baisers. Et lorsque je les conquis enfin, la victoire me sembla bien fade. J’avais beau m’extasier sur leur caresse, et profiter de l’enthousiasme que me communiquait Kristinna, mon cœur n’arrivait pas à s’en réjouir. Lorsque je m’en séparai finalement, j’eus mon explication. Je n’arrivais pas à profiter du contact, tant celui-ci était éphémère. Et il y avait quelque chose de cruel à savoir que ces lèvres en avaient embrassé d’autres. C’était mon égoïsme qui retenait mon plaisir. Kristinna aurait dû être à moi et uniquement à moi.

    « Et bien Duane, je n’ai pas le souvenir que tu es été aussi fougueux à l’époque où l’on sortait ensemble. »

    Son rire m’extirpa de mes pensées et j’y répondis par un regard à la fois résolu et capricieux. Il fallait bien sûr qu’elle me rappelle cette époque, alors que précisément, cela me manquait de ne plus l’avoir pour moi seul en permanence. Je n’avais alors pas besoin de recourir à des stratagèmes compliqués et détournés pour la protéger, il me suffisait d’être honnête. Depuis quand ne l’avais-je pas été?

    « Alors que voulait dire ce baiser ? Etait-ce par pure nostalgie ? ou alors la réponse à la question de ce C. non identifié ? »

    Elle s’amusait, mais elle semblait oublié que si j’avais voulu une réponse à cette question, j’aurais été bien plus loin. Seulement, je ne me permettrais rien de plus sans son consentement. Les autres pouvaient bien dire et raconter ce qui leur chantait -à leurs risques et périls! Pour moi Kristinna n’avait rien d’une fille facile ou d’une débauchée, et je ne n’oserais jamais la traiter comme telle.

    « D’ailleurs que lui as-tu répondu ? » Ses mains se portèrent à mon cou, et je ne pus retenir un frisson qui me parcourut l‘échine. « As-tu joué l’offusqué en disant qu’en tant que meilleur ami, jamais cela ne te serais venu à l’esprit ? » Elle glissa ses mains dans mon dos, tandis que je la fixai d‘un regard amusé. « Ou bien as-tu répondu qu’en tant que meilleur ami, justement, tu avais été le premier à goûté ? » Ses mains arrêtèrent leur course sur mes hanches, tandis que mon regard était devenu bien plus curieux. « Ou alors lui as-tu dis la simple vérité : que nous n’avions rien fait mais que tu en mourais d’envie ? »

    Elle me rapprocha d’elle d’une simple pression, qui suffit néanmoins à faire naître en moi des désirs jusque là inassouvis. J’avais déjà désiré Kristinna par le passé, ça coulait même de source, mais je ne m’étais jamais imaginé que cela irait au-delà du désir. Nous étions jeunes et nous aimions jouer à nous tourner autour, ça n’allait pas au-delà. Sans doute était-ce l’une des choses que j’avais reproché à notre relation. Dans tous les domaines, notre couple n’avait jamais été très loin. Comment pourrait-il en aller autrement alors même que nous n’étions ici que des amis?

    « Il y a probablement une chance sur mille vu l’heure, mais imagine que quelqu’un débarque et nous surprenne dans cette position. Tes admiratrices ne s’en remettraient pas ! Enfin, elles seraient bien capable de dire que c’est moi qui t’aie débauché, toi le si gentil et respectueux Poufsouffle. »

    Je ris un instant, avant de venir saisir le visage de Kristinna entre mes mains. Je laissai le calme s’installer tandis que je pris quelques instants pour la regarder droit dans les yeux. Je n’essayais pas de déchiffrer ce à quoi elle pouvait bien penser, mais sa soudaine crainte me semblait un peu rapide et hors-sujet. Alors, bien sûr, il fallut que je fasse la réflexion.

    « De quoi as-tu peur? » Dis comme ça, je savais que cela froisserait au moins un peu son extrême arrogance. « Je me fiche bien que l’on nous voit comme ça. Les gens parlent assez sur notre amitié, au moins ça leur donnerait du grain à moudre pendant un moment et ils nous ficheraient un peu la paix. » J’embrassai doucement et superficiellement ses lèvres. « Si mes admiratrices nous voyaient, je te promets que ça ne ferait que raviver leurs ardeurs. » J’eus un rire cynique, à deux doigts d’être arrogant. Puis je me souvins de sa toute dernière déclaration, et pris un air trop soudainement choqué pour être crédible. « Et je suis un gentil et respectueux poufsouffle, tu n’arriveras pas à me débaucher, même si tu redoubles d’ingéniosité! »

    Mais à peine eu-je dis ça que je revenais à ses lèvres, les embrassant avec une passion sincère, tout en faisant glisser mes mains sur son cou, puis le long de son corps jusqu’à ses hanches. Mon bassin glissa aussi, sans que je ne puisse le retenir, et je compris que j’aurais bien du mal à me contenir si Kristinna me faisait d’autres invitations. Je laissai ses lèvres en lâchant dans un souffle:

    « J’ai répondu que ça ne le regardait pas et que c’était un idiot de venir me demander ça. »

    Sans transition, je revenais là au précédent sujet. Ma bouche glissa contre sa gorge et dans son cou, que je couvris de baisers. Je me redressai à peine pour continuer:

    « Je l’ai envoyé dans une armoire à disparaître, si tu veux le voir… »

    Puis je revins à ce qui m’intéressait. Je capturai ses lèvres une nouvelle fois, tandis que l’une de mes mains quitta sa hanche pour glisser le long des boutons de son chemisier. Je ne faisais que les frôler, et je pouvais d’ors-et-déjà sentir la peau de Kris à travers le tissu. Cela aurait dû suffire à me faire prendre les devants. Seulement, Kristinna n’était toujours pas à mes yeux la putain que l’on s’amusait à dépeindre. Elle méritait mieux que mon avidité et le sol froid de la salle commune. Quand bien même il lui serait arrivé de connaître d’autres hommes dans l’intimité, ça n’en demeurait pas moins notre potentielle première fois. J’avais trop désiré ce corps pour en disposer comme un simple morceau de chair. Kristinna n’était pas une poufsouffle trop naïve qui se laisse posséder impunément, pas plus qu’une serpentarde soupirant à la moindre de mes caresses. Elle était Kristinna, et en cela elle méritait ce que je pouvais lui offrir de mieux.

    Lentement, je décrochai mes lèvres de sa peau puis me redressai, avant de quitter ma position à califourchon, pour simplement m’assoir à ses côtés sur les dalles froides. Mon regard se laissa attirer par les quelques flammes dansant dans la cheminée toute proche.

    « J’ai souvent du mal à savoir ce que tu cherches. Parfois tu es ce feu et parfois ces dalles glaciales. » dis-je en posant le bout des doigts sur les dites dalles. Puis mon regard se posa sur elle, et je penchai la tête en tentant de savoir ce qu’elle voulait vraiment. Je n’en rajoutai cependant pas plus. Je me mis simplement debout, et tendis la main vers elle. Il n’était pas question que mes états d’âme viennent cacher une soirée si bien partie. « Viens avec moi … Je crois que mes camarades de dortoir avait une petite soirée secrète de prévue. »

Duane Cleveland
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Message par Kristinna D. Westfield Jeu 4 Nov - 18:00




    Son rire… c’était la plus douce mélodie qu’il m’est été donnée d’entendre. La première fois que je l’avais entendu rire, j’avais souris tant cela avait réchauffé mon cœur de savoir qu’il allait assez bien, qu’il était moins renfermé pour se permettre ce genre de chose pourtant si simple. Et depuis toutes ces années, à chaque fois qu’il rit de cette manière, mes lèvres ne peuvent s’empêcher de s’étirer d’un sourire chaleureux à l’image des sentiments de mon cœur. Mais cela fut bref et il se saisi de mon visage tout en laissant le calme et le silence s’installer dans cette salle si grande. Nos yeux accrochaient, je cherchais à savoir ce qui pouvait se passer dans sa tête, tout comme il devait le faire de son côté.

    « De quoi as-tu peur ? »

    Sa question me pris au dépourvu, et je voulu tout de suite m’offusquer en criant haut et fort que rien ne m’effrayait mais il ne m’en laissant pas le temps, reprenant là où il n’aurait pas du s’arrêter.

    « Je me fiche bien que l’on nous voit comme ça. Les gens parlent assez sur notre amitié, au moins ça leur donnerait du grain à moudre pendant un moment et ils nous ficheraient un peu la paix. »

    Bien entendu, il avait raison, et j’étais d’autant plus convaincue par ses paroles une fois que ses lèvres eurent furtivement caressé les miennes. J’étais faible parfois face à lui, surtout face à ses baisers, mais Merlin m’en préserve de le lui révéler.

    Si mes admiratrices nous voyaient, je te promets que ça ne ferait que raviver leurs ardeurs. »

    Je tentais de ne pas me renfrogner, et surtout de ne pas le lui montrer. Je savais que bon nombre de filles se battaient pour avoir son attention et que lui, dans son rôle de Poufsouffle adorable, il se montrait gentil, sympathique, charmant et même plus si affinité avec elles, et ça avait le don de m’énerver. Je ne lui en avais jamais fait part bien évidemment, il aurait tout de suite conclu que j’étais jalouse et aurait eu un nouveau prétexte pour me titiller.

    « Et je suis un gentil et respectueux poufsouffle, tu n’arriveras pas à me débaucher, même si tu redoubles d’ingéniosité! »

    Là il réussit à me tirer un rire sincèrement amusé qu’il étouffa avec sa bouche s’écrasant contre la mienne une nouvelle fois avec passion, tandis que ses mais glissaient le long de mon cou puis de mon corps et que je pus sentir son bassin s’égarer lui aussi alors qu’il n’avait jamais osé le faire auparavant. Cela m’arracha un frisson de délice, quelque chose de bien plus intense que ce que j’avais pu connaitre. Il n’était pas le gentil et respectueux Poufsouffle que toute cette école voyait en lui, il était tellement plus, et bien plus complexe.

    « J’ai répondu que ça ne le regardait pas et que c’était un idiot de venir me demander ça. »

    La réponse parfaite, il ne fallait pas attendre mieux calculé de la part de Duane, mais cela m’échappa lorsque ses lèvres vinrent s’égarer contre mon cou et je ne pu empêcher un soupire d’aise de m’échapper.

    « Je l’ai envoyé dans une armoire à disparaître, si tu veux le voir… »
    « Non, je suis très bien ici, merci. » Soufflais-je à mon tour.

    Encore une fois j’eu le droit à ses lèvres alors que l’une de ses mains se décrochait de mes hanches pour aller effleurer les bouton de mon chemisier. Je pouvais sentir ses doigts et je me demandais ce que cela ferait de les sentir directement parcourir ma peau de cette façon. Mais de cette question, je passais d’un désir naissant à la peur d’une jeune fille n’ayant aucune expérience. Que ferais-je s’il désirait aller plus loin ? Nous avions souvent joué, repoussant toujours les limites et si la prochaine étape était [i]celle-là[i]. Il ne fallait pas oublier que nous étions de jeunes personnes en pleine santé et que le désir était quelque chose de tout à fait naturel, Duane, lui, avait sûrement connu les plaisirs de la chaire plus d’une fois et ne se préoccupait pas du reste, pensant certainement qu’il en était de même pour moi. Mais étais-je capable de me donner à lui sur ses dalles froides dans cette salle impersonnelle ? Je me surpris à imaginer quelque chose de plus romantique surtout avec lui et ma peur ne s’en fit que plus grande dans la situation présente. Je ne pouvais pas. J’étais à deux doigts de le repousser et replier mes bras contre moi-même en m’excusant, les joues rouges de honte mais aussi de colère contre moi de devoir agir ainsi, si faiblement, mais grâce à Merlin ce fut le moment que choisi Duane pour me libérer de son poids et de son corps, s’asseyant à côté de moi tout simplement. Je restais légèrement perplexe face à se retournement de situation mais n’avions nous pas l’habitude de souffler le chaud et le froid ?

    « J’ai souvent du mal à savoir ce que tu cherches. Parfois tu es ce feu et parfois ces dalles glaciales. »

    « Je croyais que c’était ce qui te plaisait chez moi. » Minaudais-je une fois redressée à mon tour, ma confiance retrouvée.

    Un sourire malicieux se dessina sur mes lèvres alors que Duane se levais et me tendais la main.

    « Viens avec moi … Je crois que mes camarades de dortoir avait une petite soirée secrète de prévue. »

    J’attrapais sa main tendue et me relevais avec grâce avant de planter mon regard dans le sien une petite moue contrariée sur le visage.

    « Moi qui croyais que ma simple présence te suffisait… je suis déçue. » J’attrapais sa cravate et le rapprochais sensiblement de moi. « Dommage, je vais devoir te partager avec tous les autres. » Je lâchais sa cravate pour m’emparer de son bras et passer le mien en dessous du sien. « Enfin qui sait, il y aura certainement des amis à moi également. » Je terminais avec un clin d’oeil. Je n’avais pas réellement d’amis à part lui, et le peu que je pouvais avoir ne plaisait pas à Duane.
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Message par Duane Cleveland Dim 7 Nov - 13:16

    La tension qui m’habitait était palpable, même si j’essayais de la contenir tant bien que mal. Kristinna était à ma merci. C’était une vision peu gracieuse de la situation, mais c’était la mienne. Sous le poids de mon corps, elle n’avait aucune chance de s’échapper. Si je ne l’avais pas moi-même libérée, elle aurait pu se débattre de toutes ses forces que ça n’y aurait rien changé. Il y avait quelque chose d’infiniment grisant à la savoir sous mon contrôle. Mais je savais qu’il ne s’agissait que d’une chimère. Il n’y avait que dans ma tête qu’elle était docile et soumise. Et ce n’était pas plus mal. Kristinna ne pouvait qu’être indépendante et libre, sans quoi elle aurait cessé d’être elle-même. Et alors mes sentiments auraient certainement changés aussi. Je me détachai d’elle et m’assis sur le sol peu accueillant en comparaison de son corps.

    « - J’ai souvent du mal à savoir ce que tu cherches. Parfois tu es ce feu et parfois ces dalles glaciales.
    - Je croyais que c’était ce qui te plaisait chez moi. »

    Elle répondait du tac-au-tac et semblait y prendre un malin plaisir. Je ne montrais pas souvent ma confusion, même si Kristinna en avait bien plus souvent était spectatrice que n’importe qui. Seulement je sentais une peur panique monter dans mes entrailles jusqu’à mon cœur. C’était ridicule, une preuve de faiblesse comme je ne les tolérais pas. Et pourtant c’était là. Lutter me semblait inutile, tant cela s’imposait à moi. Le mieux que je pouvais faire, c’était masquer mes doutes et mes peurs, comme je le faisais si bien. Enterrant mes craintes, je me levai et incitai immédiatement Kristinna à en faire de même.

    « Viens avec moi … Je crois que mes camarades de dortoir avait une petite soirée secrète de prévue. »

    Sa moue contrariée était compréhensible, mais au moins elle ne rechigna pas ouvertement. Elle pris ma main et je pus noter avec délice le frisson qui me parcourut à ce contact. Maintenant que j’avais à nouveau goûté aux lèvres et à la peau de Kris, même de manière infime, il me paraissait impossible de ne pas être troublé par le moindre contact. C’était frustrant, mais à la fois tellement enivrant que j’arrivais à m’en accommoder.

    « Moi qui croyais que ma simple présence te suffisait… je suis déçue. » J’eus à peine le temps d’hausser un sourcil interrogateur qu’elle attrapait déjà ma cravate pour me rapprocher d’elle. « Dommage, je vais devoir te partager avec tous les autres. » Elle lâcha un peu trop vite ma cravate, avant de passer son bras au mien. « Enfin qui sait, il y aura certainement des amis à moi également. » Elle me fit un clin d’œil et je n’eus pas le cœur à gâcher son plaisir. Elle savait très bien que je n’approuvais pas la grande partie de ses rares amis, mais puisqu’elle s’amusait à me faire un tel sous-entendu, je comptais bien lui donner une petite leçon.

    Ce fut donc le regard inébranlable que je la conduisis jusqu’à mon dortoir. En tant que représentante de la gente féminine, elle n’avait aucun mal à se rendre dans les dortoirs des garçons, alors que la réciproque ne se vérifiait pas. J’avais toujours eu en horreur cette situation inégale que les fondateurs de Poudlard avaient instauré. J’osais à peine imaginer les soirées que j’aurais pu passer si seulement il m’avait été permis de me faufiler dans quelques dortoirs féminins de temps à autre. Finalement, je crois que je comprenais grosso modo ce que les fondateurs avaient voulu éviter…

    De ma main libre, je fis tourner la poignée et ouvris la porte d’une simple poussée. Kristinna toujours à mon bras, j’avançai dans le dortoir avant de repousser la porte derrière nous. Je la laissai alors se rendre à l’évidence. La pièce était vide, ou plutôt nous en étions désormais les seuls occupants.

    « Je crois bien que tes amis ne se joindrons pas à nous… »

    Un sourire cynique trôna sur mes lèvres alors que je relâchais son bras. Je prenais un malin plaisir à la prendre à contre pieds. Mais c’était de sa faute aussi, elle n’aurait pas dû commencer en me parlant de ses « amis »! De ma main nouvellement libre, je la saisis à la taille pour la rapprocher de moi. Mes lèvres frôlèrent dangereusement les siennes, mais je m’exhortais à rester sage.

    « J’aurais sans doute dû préciser que la petite fête se passait ailleurs, et que le dortoir était donc parfaitement libre. »

    Je souris avec finesse, mais j’eus du mal à cacher ma fierté. Il fallait dire que j’étais très fier de mon petit effet, et je savais que la surprise ne tarderait pas à s’immiscer sur le visage de mon amie de longue date. Mais ce que j’ignorais, en revanche, c’était si elle le prendrait bien ou non. Après tout, j’avais souvent du mal à la cerner, et je ne m’étais pas privé de lui en faire part. Alors faute de pouvoir prévoir sa réaction, je préférais profiter de l’instant. De façon égoïste et cruelle.
    Ma bouche s’empara de la sienne, tandis que ma seconde main se fichait dans sa nuque pour lui empêcher tout mouvement de recul. Mon bassin se colla contre elle et je la fis pivoter avant de la faire reculer jusqu’au lit. Là, je pus libérer ses lèvres et la faire basculer sur les draps clairs. Tout en me penchant, je posai mes mains de chaque côté de sa tête, comme je l’avais déjà fais lorsqu’elle était au sol. Une fois encore, j’avais l’audace d’imaginer qu’elle était à ma merci.

    « Sois sûre que personne ne pourra nous surprendre désormais… »
Duane Cleveland
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Message par Kristinna D. Westfield Ven 12 Nov - 16:56





    Je savais que Duane n’aimait pas la plupart de mes « amis » et pour cause, ce n’était que des garçons en règle générale et s’ils faisaient partis de mes soit disant amis c’était qu’ils m’étaient tout simplement utile. On n’a rien sans rien. Et Duane détestait me voir en compagnie de l’un ou l’autre. Pourquoi les mentionnais-je alors ? Pour voir la jalousie se peindre sur ses traits. Pour qu’il ressente ce sentiment agressif que j’ai mainte fois ressenti moi-même mais dissimulé, à chaque fois qu’il se pavanait avec à son bras l’une de ses idiotes, tout sourire. J’avais en horreur qu’elles le touchent de cette manière, je devais être la seule qui ait ce droit ! Pourtant je ne le revendiquais pas et je faisais même comme si tout cela ne m’atteignait pas, préférant dire du mal de ces sottes en taquinant Duane. En lui disant qu’il n’avait décidemment goût que pour les filles sans cervelle et que bien entendu j’étais l’exception à la règle. Lui-même se fichait pas mal d’elles, mais il leur accordait suffisamment d’importance pendant un certain temps pour que cela m’énerve, voilà pourquoi j’avais lancé le sujet de mes « amis » sur le tapis. Malgré tout je n’eu pas le droit a un affaissement de ses traits, ni même à un regard sous entendant son mécontentement. Il resta le plus naturel du monde, comme si je n’avais rien dit et cela m’agaça, me vexa presque, comme si avec le temps, il se fichait bien de qui je pouvais fréquenter. µPourtant, je suis du genre à réclamer et à vouloir ma liberté et à refuser qu’on me dicte me conduite, mais il y a des limites ! surtout avec Duane, même si nous savions très bien tous les deux que s’il avait fait la moindre réflexion, je l’aurai envoyé balader.

    Je décidais – tentais – de passer à autre chose lorsqu’il me conduisit jusqu’à son dortoir. Voilà que je m’interrogeais… pourquoi allions nous dans cette pièce ? Avait-il quelque chose à prendre avant notre départ pour cette fête stupide ? Non. La raison était tout autre et il me la donna une fois qu’il eu refermé la porte derrière nous.

    « Je crois bien que tes amis ne se joindrons pas à nous… »

    Je le regardais alors d’une manière quelque peu suspicieuse. Nous avait-il fait venir ici pour finalement se dérober à la soirée et ne pas me voir aller rejoindre mes soit disant amis – il me séquestrait donc en quelque sorte et je n’y voyais pas tant d’inconvénient que ça. Ou bien avais-je moi-même mal compris ses propos de tout à l’heure concernant la soirée ? J’oubliais mes questions lorsqu’il glissa une main autour de ma taille pour me rapprocher de lui et frôla – seulement – mes lèvres. Il était le seul à avoir cet effet sur moi, j’étais toujours maître de moi et de mes pensées, mais lorsque Duane était trop près, jouait trop dangereusement avec moi, ce n’était plus le cas.

    « J’aurais sans doute dû préciser que la petite fête se passait ailleurs, et que le dortoir était donc parfaitement libre. »

    C’était donc cela, je m’étais trompée sur ses intentions mais je n’eu pas le temps de lui répondre quoi que se soit qu’il s’empara de ma bouche et bloqua ma nuque de sa main pour m’empêcher de m’éloigner, ou pour approfondir le baiser. Ca n’allait pas, ça n’allait plus… Je sentie son basion se coller au mien et je fus parcouru d’un frisson bien trop prononcé et encore inconnu à ce jour pour moi.

    Etourdie par son baiser, je ne sais comment je me retrouvais allongée sur son lit, lui ma surplombant de nouveau.

    « Sois sûre que personne ne pourra nous surprendre désormais… »

    Alors nous étions finalement arrivés à ça. Etais-je seulement prête pour cette étape ? Oui, car il s’agissait de Duane et je n’avais jamais imaginé perdre ma virginité avec n’importe qui d’autre que lui. Pourtant, pourtant….

    « Alors c’est comme ça ? Demandais-je à voix basse en le regardant droit dans les yeux. Je pensais que tu avais plus de respect pour moi… mais apparemment non. Tu m’allonges au même endroit que toutes celles qui sont passées avant moi. »

    Je lâchais son regard en détournant les yeux qui s’étaient recouverts d’un voile de tristesse, en tournant la tête sur le côté, tandis que je me mordais la lèvre inférieure pour ce que j’allais dire, dévoiler…

    « Je pensais que tu aurai été plus… romantique. Ce n’est peut-être rien pour toi avec ton expérience mais c’est tout autre chose pour moi. »

    Je le regardais de nouveau et l’expression que je vis sur son visage me poussa à éclater de rire. Je profitais de sa surprise ou je ne sais quoi qu’il pouvait ressentir et qui avait modifié ses traits et je me redressais, me libérant de son emprise.

    « Si tu voyais ta tête ! Ca devient vraiment trop facile de t’avoir Duane.
    » Le taquinais-je comme ci tout ceci n’était qu’une vaste comédie. Je voulais reprendre de ma superbe !

    D’abord assise sur le rebord du lit lorsque je me suis moquée de lui, je m’agenouillais pour le rejoindre cette fois. Je fis glisser mes mais le long de ses épaules et le l’enlaça tandis que je me collais à lui dans son dos. Ma bouche s’approcha de son oreille ou j’y susurrais,

    « Finalement, tu es peut-être bien ce gentil et respectueux Poufsouffle. Peut-être est-ce le Duane que tu es avec moi qui est un masque. »

    Allais-je trop loin ? Non je ne le pensais pas puisque que j’étais certaine que ce que je disais là était faux, je voulais juste le taquiner un peu plus. Aussi ne m’attardais-je pas sur le sujet. J’embrassais sa joue et ajoutais,

    « En tout cas je préfère mille fois ton véritable lit. Sur celui-là au moins, je sais que je suis la seule à m’y être allongée. »
Kristinna D. Westfield
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Message par Duane Cleveland Dim 14 Nov - 20:04

    Satisfait par l’effet que j’avais donné à ma dernière phrase, j’arborais un sourire sans équivoque. Nous ne risquions plus rien en cet instant, et pourtant je n’avais jamais connu plus grand danger. Que se passerait-il si nous franchissions enfin le pas et que Kris s’offrait finalement à moi? Notre relation serait-elle la même, ou bien les choses s’en retrouveraient changées? Je ne pouvais m’empêcher de me poser des questions alors même que Kris était à ma merci. Je n’aurais pas du marquer de pause, car elle en profita pour s’exprimer, allant contre toutes mes attentes.

    « Alors c’est comme ça ? » La voix basse, elle me regarda droit dans les yeux au point qu’elle me troubla sans précédent. « Je pensais que tu avais plus de respect pour moi… mais apparemment non. Tu m’allonges au même endroit que toutes celles qui sont passées avant moi. »

    Qu’essayait-elle de me faire dire? Que jamais, ô grand jamais, elle ne serait qu’une de mes amantes parmi tant d’autres? Avais-je réellement de mentionner cela pour qu’elle en soit convaincue? Ce n’était tellement pas son genre de douter, que son regard soudain attristé m’arracha le cœur. Elle avait détourné les yeux, mais son malaise ne m’échappait pas, et devenait irrémédiablement le mien.

    « Je pensais que tu aurai été plus… romantique. Ce n’est peut-être rien pour toi avec ton expérience mais c’est tout autre chose pour moi. »

    Mince à la fin, qu’est-ce que ça voulait dire? Mon expérience? Qu’en savait-elle après tout, je ne pensais pas être un maître en la matière, elle ne devait rien avoir à m’envier en tous cas… A moins que. Le choc de la raison de son malaise fut sans commune mesure. Mon visage se figea en une expression totalement déconfite, à mi chemin entre l’ahurissement et l’incertitude. Et lorsque Kristinna se redressa, je sus encore moins quoi penser de sa réaction un peu brutale à mon goût.

    « Si tu voyais ta tête ! Ca devient vraiment trop facile de t’avoir Duane. »

    Je n’arrivais pas à être convaincu par la boutade de mon amie, que je considérais d’un sourire crispé, pas franchement conciliant. Et qu’elle s’approche de moi en se collant dans mon dos ne parvint pas vraiment à me décrisper. Je n’aimais pas qu’elle joue ainsi avec mes humeurs, même si c’était une habitude qu’elle entretenait. Si cela continuait, je me trouverais obligé d’y mettre un holà, qui ne plairait sans doute pas à Kris.

    « Finalement, tu es peut-être bien ce gentil et respectueux Poufsouffle. Peut-être est-ce le Duane que tu es avec moi qui est un masque. »

    Elle s’amusait décidément à jouer avec mes nerfs, soufflant le chaud et le froid tel qu’elle aimait le faire. D’ordinaire, je trouvais ça plutôt amusant, grisant, voire même touchant, mais là ça m’indignait littéralement. Je n’avais désormais plus qu’une seule envie: la remettre à sa place. Elle me voyait comme sa chose, son ami d’enfance suffisamment conciliant pour tout accepter du moment que ça venait d’elle. J’allais lui prouver qu’elle se trompait. Il n’était pas question qu’elle profite davantage de mes faiblesses. Et comme si elle était décidée à me pousser à bout, elle se pencha pour embrasser ma joue et ajouta:

    « En tout cas je préfère mille fois ton véritable lit. Sur celui-là au moins, je sais que je suis la seule à m’y être allongée. »

    Cette fois ci, elle avait finis d’entamer ma bonne volonté. D’un geste rapide et leste, je la fis basculer sur le lit dans le sens de la longueur, et, tenant fermement son épaule, je la foudroyai d’un regard noir. Je la surplombais et j’en profitais ainsi pour scruter son regard. Ses iris bleus me captivaient, mais ils ne devaient pas me détourner de mon objectif.

    « Et il est tant que tu cesses d’avoir un traitement de faveur! »

    Je lui souris, mais d’un sourire trop carnassier pour la mettre en confiance. Aussitôt dit, je fis glisser mes doigts sur sa gorge. Je ne la maintenais dès lors plus, mais je la mettais au défi de faire ne serait-ce qu’un seul geste que je n’aurais pas autorisé. Je fléchis le bras avec lequel je prenais appui sur le lit pour que mon visage se rapproche de celui de Kris. Je l’observais avec minutie, comme un prédateur. Puis mes lèvres frôlèrent intentionnellement les siennes, avant de glisser dans son cou dans le même temps où ma main dévalait son buste pour s’arrêter fermement sur sa hanche. Je caressais sa gorge de mes lèvres tout en humant son parfum entêtant. Et lorsque j’estimais avoir suffisamment attendu, je fis glisser ma main sous son chemisier, sans pour autant pouvoir aller au-delà de son ventre. Alors, quittant son cou et me redressant pour ne plus perdre une main à assurer mon appui, je me servis de celle-ci pour déboutonner un à un les boutons du chemisier de la serdaigle, tandis que mon autre main parcourait sa peau à mesure qu’elle se découvrait à moi. Je ne laissais aucun droit de réponse à Kris, mon regard sévère le lui indiquait clairement. Lorsque le dernier bouton céda face à ma détermination, j’écartai largement le chemisier, pour constater par moi-même la beauté des formes de mon ancienne petite amie. Elle ne m’avait jamais laissé très loin sur ce terrain, elle s’était toujours contentée de jouer. Mais cette fois ci serait une première. Faisant courir ma main sur le ventre plat de Kris, je me mis soudain à califourchon sur elle, sans crier gare. Mon sourire s’élargit tandis que mes mains glissèrent le long de son buste jusqu’à son cou.

    « Maintenant finis de jouer. Ce lit fera parfaitement l’affaire. »

    J’avais conscience de la fermeté de mon ton. Elle pouvait ne pas apprécier, mais je m’en moquais. J’en avais marre de ses jeux, de ses tentations puis de ses rejets incessants. Il était temps qu’elle prenne ses responsabilités et qu’elle assume le feu qu’elle avait fais naître en moi. Car personne ne se joue d’un Cleveland, n’est-ce pas? Je me penchai et accaparai ses lèvres dans un baiser que je voulais rude. Je fis bien vite en sorte qu’elle se défasse complètement de son chemisier, que j’envoyai au loin comme quantité négligeable. Mes mains parcoururent alors sa peau, tandis que mon regard en imprimait chaque parcelle. Il n’était pas question que cet instant me file entre les doigts. Et j’avais beau faire le brave, je voulais offrir à Kris un moment unique. Mes lèvres partirent à la rencontre de sa peau satinée, l’embrassant avec une ferveur que je ne me connaissais pas. Très vite je descendis jusqu’à son nombril, puis plus bas encore. Il était un endroit dont je rêvais de forcer l’accès, mais je savais que cela n’aurait pas été correct sans l’assentiment de Kris. J’avais beau faire ma forte tête, je ne pouvais pas imaginer un tel plaisir à sens unique. Alors je revins me loger dans son cou pour finalement me perdre sur ses lèvres. Alors que je les relâchai péniblement, je me surpris à murmurer:

    « J’aimerais te rendre heureuse, Kris. »

    C’était en parfaite contradiction avec la fermeté que j’avais montré jusque là. Ceci dit, je basculai sur le dos, m’allongeant le plus simplement du monde aux côtés de Kristinna sur ce lit plutôt étroit. Elle m’exaspérait, elle me rendait dingue à jouer comme elle le faisait, mais j’étais tout bonnement incapable de la contraindre. C’était ma Kris, elle méritait tellement mieux que ça. Et je savais que j’étais capable de le lui offrir. Pas un autre, seulement moi. Si seulement elle montrait qu’elle en avait envie.

    « Tu n’as jamais voulu aller plus loin avec moi. Pourquoi? Que t’ais-je donc fais pour que tu me traites comme ça? »

    Je n’avais pas tourné les yeux vers elle, ils restaient fixés au plafond. Cela faisait longtemps que je me posais la question, et j’espérais enfin lui trouver une réponse. Qu’importe de paraître faible. Je ne portais pas de masque devant Kristinna. C’était la seule à me connaître ainsi, dans mes qualités comme dans mes défauts. C’était peut-être un mal pour un bien, mais quoi qu’il en soit, je savais qu’elle était la seule personne en qui je pouvais avoir confiance. Alors, je pouvais tout lui dire…
Duane Cleveland
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Message par Kristinna D. Westfield Jeu 18 Nov - 2:01




    J’essayais de paraître naturelle, de faire comme si je n’avais fait que jouer avec lui, comme d’habitude. Que tout ceci n’avait pas réellement d’importance, mais c’était faux bien évidemment. Cependant je pensais que cela avait marché – ou tentais de m’en convaincre du moins. Sauf que je dû particulièrement bien jouer la comédie et m’en sortir à merveille, car Duane, bien moins joueur que d’habitude, me fit de nouveau basculer sur le lit en me lançant un regard noir. Il maintenait avec force mes épaules plaquées contre le matelas, ne me laissant pas la moindre liberté de mouvement. En même temps, j’étais trop stupéfaite par le regard qu’il osait me lancer pour ne bouger ne serait-ce que le petit doigt !

    « Et il est tant que tu cesses d’avoir un traitement de faveur ! »

    Ah oui mais non ! Les traitements de faveurs, c’était mon truc ! Je n’étais pas n’importe qui bon sang de bois, et Duane savait plus que n’importe qui que je détestais être traitée comme une autre. Pourtant son sourire carnassier m’empêcha de me plaindre. Jamais je n’avais vu Duane avec une telle expression à mon égard et quelque part, ça me glaçait le dos. Ses doigts se mirent à glisser sur ma gorge et dès lors je me sentis tout aussi craintive qu’enivrée. Les mains de Duane sur moi était un véritable délice, mais sa façon qu’il avait de me regarder, de se montrer dur et ferme avec moi me rendaient mal à l’aise. J’essayais de dissimuler au mieux mon malaise. Fière comme j’étais, je ne voulais pas fléchir mais tout en moi me criait de me dérober alors qu’il me regardait presque comme un morceau de viande et qu’il se penchait pour venir frôler mes lèvres, puis sa bouche s’égara dans mon cou, m’arrachant un léger gémissement malgré moi-même. Pourtant, lorsque l’une de ses mains se glissa sous mon chemisier pour se poser sur ma peau, instaurant un nouveau contact entre nous, je ne pu que me tendre.

    Doutes, questions, craintes, appréhensions… Tout ceci se battait en moi tandis qu’il défaisait les boutons de mon chemisier et que je m’efforçais à rester stoïque et lorsqu’il écarta le vêtement complètement, je fermais les yeux pour ne pas avoir à subir son regard inquisiteur sur mes formes. Sans compter qu’un autre élément entrait en compte : en me défaisant de mon chemisier, il découvrait la collier que je dissimulais dessous depuis des années. Depuis nos quinze ans pour être exacte. C’était un cadeau de ses parents, quelque chose que l’on se transmet de génération en génération aux couples de la famille. Ils lui avaient assuré qu’il ne lui offrait pas pour lui faire la moindre pression, mais que comme ils la considéraient comme leur fille… Ouais, c’est ça ! Ils voulaient à tout prix que je colle la photo de Duane dedans plutôt, comme le voulait la tradition, et en plus à l’époque, nous sortions ensemble. Et c’est ce que j’avais fait… Idiote que j’étais, j’étais finalement assez manipulable, ou mes sentiments l’étaient en tout cas. Le pendentif pouvait contenir deux photos, j’en avais mis une de nous deux, enfants, une où j’apparaissais souriante, les bras enserrant les épaules de Duane tout en riant. La Kristinna qui n’existait plus. Et de l’autre côté, un portrait récent de Duane, sur lequel on ne pouvait que voir sa beauté. Je l’avais précieusement gardé autour de mon cou tout ce temps, le cachant sous mes vêtements, et voilà qu’il le découvrait ainsi. Mais Duane ne sembla pas le remarquer, s’occupant plutôt de caresser mes courbes, m’arrachant quelques frissons de plaisir au passage.

    « Maintenant finis de jouer. Ce lit fera parfaitement l’affaire. »

    La peur, l’indignation, se peignirent sur mes traits, mais Duane avait déjà fondu sur mes lèvres tel un prédateur sur sa proie. La rudesse de son baiser n’aida en rien à me détendre et lorsqu’il m’enleva complètement mon chemisier, je me sentie faible et à sa merci tout d’un coup, comme jamais je ne l’avais ressenti. Pourtant mon cœur se mis à cogner dans ma poitrine avec force et ma respiration se retrouva plus rapide, saccadée et même un peu plus bruyante tandis qu’il caressait ma peau de ses mains et que ses lèvres m’embrasser avec une passion que je ne lui connaissais pas. Puis la descende se fit progressive, toujours plus bas, m’obligeant à me crisper. Je n’y connaissais rien alors que Duane, lui, avait de l’expérience. Serait-il déçu par mon manque flagrant de mon côté ? Je ne voulais pas que cela arrive et en même temps je voulais qu’il soit le premier. Quoi de plus normal ? C’était le plus méritant et surtout mon meilleur ami depuis toujours. Mais je craignais qu’il ne soit déçu par notre relation surtout s’il s’attendait à ce que je sois la fille dont les rumeurs décrivaient les aventures sulfureuses. Cependant, j’étais incapable de parler et encore moins pour lui dire que j’étais vierge. Je commençais donc à paniquer intérieurement, quand contre toute attente, Duane se redressa pour embrasser mon cou et murmura finalement,

    « J’aimerais te rendre heureuse, Kris. »

    Cette déclaration me laissa stupéfaite. Bien entendu, je savais que Duane ne me souhaitait pas de mal et qu’il voulait que je réussisse tout ce que je désirais entreprendre, mais l’entendre dire ça, comme ça… c’était tellement étrange, surtout vu la façon qu’il avait eu de se comporter avec moi peu avant. Je trouvais ces mots touchants et j’aurai voulu l’embrasser pour l’en remercier – même si cela ressemblait à de la faiblesse gniangniante. Cependant, contre toute attente, il se laissa retomber sur le dos, s’allongeant de ce fait à mes côtés en fixant résolument le plafond, peut-être d’un air trop absent pour que je ne m’en inquiète pas.

    « Tu n’as jamais voulu aller plus loin avec moi. Pourquoi? Que t’ais-je donc fais pour que tu me traites comme ça? »

    Je me redressais pour m’asseoir et dans un premier temps je cherchais quelque chose pouvant cacher ma demi nudité car mon chemisier était partie valser plus loin. Ce fut l’oreiller de Duane qui fit l’affaire, je le serrais contre moi tout en ramenant les jambes contre ma poitrine.

    « Je ne comprends pas… De quel traitement tu parles ? Tu es l’une des personnes comptant les plus à mes yeux, tu es mon meilleur ami et je te traite comme je l’ai toujours, ou presque fait. Je ne pensais pas que quelque chose pouvait te blesser là dedans, tu semblais t’amuser toi aussi. »

    Je ne comprenais pas vraiment ses reproches. Nous avions toujours joué, nous avions toujours fait des sous entendus sur tout et rien, nous nous étions toujours moqués des imbéciles de ce château. Qu’y avait-il de changé ?

    « Et si on a jamais été plus loin ensemble… c’est parce que… Enfin Duane, nous avions quinze ans à l’époque ! Certaines filles passent le cape à cette âge mais moi, je ne me sentais pas prêtez voilà tout. Ce n’est pas toi le problème. Ca n’a jamais été toi tu sais. La preuve, je suis toujours vierge. »

    Je terminais sur un murmure qui ressemblait à quelque chose de honteux et mes joues étaient rouges de gêne mais aussi de colère d’avoir avoué ça comme ça. Je me trouvais ridicule et j’étais persuadée que Duane penserait pareil. Aussi me mis-je directement sur la défensive.

    « Je te préviens, si tu te moque de moi, je t’étouffe avec ton propre oreiller ! »

    Menaçais-je en levant le dit objet, oubliant que je n’avais plus de chemise et simplement un sous vêtement sur le dos.
Kristinna D. Westfield
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Message par Duane Cleveland Jeu 18 Nov - 11:50

    J’avais conscience de la prendre de cours, mais elle était supposée me connaître. Je n’avais jamais été très constant, contrairement à ce que je laissais imaginer. Le doute, la crainte, tout ça était en moi, même si je donnais le change en faisant croire que c’était factice et loin de me concerner. Le Duane qui apparaissait au monde était au fond bien meilleur que celui que je cachais, même s’il était pétris de ce que j’appelais communément d’effroyables faiblesses. Kris ne connaissait pas la moitié de ce qui me pétrifiait, et j’aurais sans doute pu la mettre au courant, si seulement ma fierté ne s’en était pas mêlée. Je n’aimais pas me montrer comme ça, aussi … faible. Le seul fait d’y penser me filait la nausée. Mais c’était Kris, je pouvais au moins lui épargner certains secrets. Certains seulement. Je la vis vaguement bouger mais je ne lui accordai aucun regard lorsqu’elle attrapa mon oreiller pour cacher le peu qu’elle pouvait. C’était assez ridicule, autant parce que je l’avais déjà vu que parce qu’elle n’avait pas de honte à avoir. Pourtant je ne fis pas la remarque, ce n’était pas le moment. J’espérais avoir une discussion posée et il me fallait donc garder mes commentaires pour moi.

    « Je ne comprends pas… De quel traitement tu parles ? Tu es l’une des personnes comptant les plus à mes yeux, tu es mon meilleur ami et je te traite comme je l’ai toujours, ou presque fait. Je ne pensais pas que quelque chose pouvait te blesser là dedans, tu semblais t’amuser toi aussi. »

    Semblait. Je n’avais pas l’arrogance de dire que je n’avais pas du tout pris goût à nos petits jeux, au contraire. Seulement ils ne me suffisaient pas, et ne m’avaient jamais suffis d‘ailleurs. J’en attendais tellement plus de Kristinna que ça en devenait presque maladif. Je dus me mordre la langue pour ne pas l’avouer, tant la révélation était tentante. L’orgueil, toujours l’orgueil. Il n’était pas question qu’elle s’accapare la position dominante de notre petit duo, tout ça parce que mon cœur vibrait à chacun de ses mots et que j’avais un mal fou à rassembler mes idées quand elle me servait une moue dont elle avait le secret! Pas question non plus qu’elle comprenne l’importance qu’elle avait à mes yeux, au delà de celle que pouvait avoir une simple amie de longue date. Jamais je ne lui laisserais l’occasion d’afficher ce petit sourire satisfait qui m’exaspérait tant! Qu’elle reste dans l’ignorance, puisqu’elle était incapable de lire entre les lignes!


    « Et si on a jamais été plus loin ensemble… c’est parce que… Enfin Duane, nous avions quinze ans à l’époque ! Certaines filles passent le cape à cette âge mais moi, je ne me sentais pas prêtez voilà tout. Ce n’est pas toi le problème. Ca n’a jamais été toi tu sais. La preuve, je suis toujours vierge. »

    Quinze ans? Et alors, nous avions repris nos jeux après cette parenthèse amoureuse, rien ne nous empêchait de passer le cap! Non, elle m’avait simplement préféré des pauvres garçons prétentieux dont j’aurais volontiers arrachés les yeux si j’avais connu leur identité! … Une minute. Je me figeai net tandis que le dernier mot de Kris heurtait enfin mes connexions nerveuses. Vierge? Comment? Pourquoi? Les questions se précipitaient dans ma tête en une ronde folle qui ne tarderait pas à me rendre complètement dingue. Alors, comme ça, Kristinna ne s’était jamais offerte à un adolescent boutonneux contre un devoir comme je l’avais toujours pensé? J’eus une petite pensée pour le serpentard dont j’avais ruiné l’existence après qu’il se soit vanté d’avoir vu Kris sous toutes les coutures et affirmé à qu’elle était cruellement insatiable au lit.

    « Je te préviens, si tu te moque de moi, je t’étouffe avec ton propre oreiller ! »

    Mon cerveau se remis en marche de façon plus normale après cette menace. Ca c’était la Kris que je connaissais. Et elle n’avait jamais donné à un autre ce que j’estimais me revenir de droit. Mes muscles reprirent alors eux aussi du service. D’un revers de main, je chassai l’oreiller avec lequel elle me menaçait vainement, suffisamment fort pour qu’elle le lâche complètement. Je la serrai alors contre moi tout en la faisant tomber à nouveau sur le dos. Ma tête contre sa poitrine, j’écoutais les battements de son cœur, tandis que le ravissement me submergeait. Et je raffermis encore un peu mon étreinte en murmurant:

    « Non, je n’ai pas envie de me moquer. »

    J’aurais pu rester dans cette position un moment, si un contact froid n’avait pas fini par me perturber. Je la relâchai alors brusquement et me redressai un peu en posant mes mains de chaque côté de son buste. Je pus alors constater quelle était la source de ma distraction. Mes yeux s’étrécirent tandis que les soupçons grossissaient dans mon esprit. Ce n’était pas la première fois que je voyais le médaillon qu’elle portait, d’ailleurs il ne m’étonnait plus, seulement il était désagréable de constater qu’il se plaçait en travers de mon chemin. Je connaissais suffisamment Kris pour savoir qu’elle ne s’attachait plus à rien ni personne depuis longtemps. Et pourtant elle gardait cet objet qui commençait réellement à piquer ma curiosité au vif.

    « Tu continues de porter cette babiole? »

    Je n’avais pas trouvé de façon plus délicate pour le dire. Et l’agacement était clairement discernable dans ma voix. Puisque Kris s’était lancée sur le chemin des révélations, autant me dire tout de suite de quoi il s’agissait. Bien sûr, si je m’étais montré plus avenant, j’aurais surement eu plus de chance de succès, mais je n’étais pas décidé à me montrer aimable concernant la relique qu’elle portait autour du cou. Le sujet me frustrait assez, en vérité, pour que je fasse preuve de clémence. D’un geste négligeant, je pris le médaillon entre mes doigts en l’observant avec réserve. Il ne me plaisait décidément pas. Et je n’étais pas franchement enthousiaste qu’un objet ne venant pas de moi puisse souiller la si jolie gorge de mon amie.

    « Je veux savoir d’où tu la tiens! »

    Quoi, exigeant? Ce n’était vraiment pas mon genre. J’estimais simplement être en droit d’obtenir cette information. Car tant que je n’en saurais pas plus, je n’arriverais pas à être réellement rassuré … même si l’annonce de la virginité de Kristinna avait plutôt eu un bon impact sur mon moral.
Duane Cleveland
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Message par Kristinna D. Westfield Jeu 18 Nov - 14:52




    Je ne savais pas vraiment comment Duane allait prendre la nouvelle de ma virginité. J’étais presque persuadée qu’il se moquerait de moi ou me ferait quelques allusions et sous-entendus pour me taquiner sur le sujet puisqu’il me croyait plus aussi innocente que ça depuis longtemps et que je ne lui avait jamais rien dit à ce sujet alors qu’il s’agissait de mon meilleur ami. Si la situation avait été inversée, je l’aurai embêté encore et encore pour lui faire payer de ne m’avoir rien dit alors que, tout de même, ça nous pouvions le partager ! Il était vrai que je ne voyais pas vraiment ce que m’apporterait de lui révéler que les rumeurs à mon sujet étaient fausses dans n’importe laquelle de nos discussions, puisque le dit sujet n’était tout simplement jamais venu sur le tapis. Et puis, peut-être que quelque part, j’avais honte d’être toujours vierge alors que lui avait connu les plaisirs de la chair plus d’une fois. Peut-être – sûrement – avais-je voulu qu’il pense que tout ceci était vrai pour nous mettre à égalité. En attendant je m’attendais à tout sauf au fait qu’il fit voler l’oreiller avec lequel je le menaçais sans trop de difficulté, ni à cet élan qui le poussa à me serrer tendrement dans ses bras en me faisant de nouveau tomber sur son lit – décidemment, ça allait devenir une habitude !

    « Non, je n’ai pas envie de me moquer. »

    Je restais sans bouger, tandis que les battements de mon cœurs tambourinaient si fort dans ma poitrine que j’étais certaine qu’il pouvait le entendre très clairement, et lorsque je levais les mains pour l’enlacer à mon tour, il se redressa un peu trop brusquement à mon goût pour que cela soit bon signe. Aussitôt je pu voir ses yeux se poser sur le collier que je portais autour du cou et la façon dont il le regarda ne laissa rien présager de bon.

    « Tu continues de porter cette babiole ? »

    Babiole ? Est-ce qu’il savait au moins la valeur que devait avoir ce bijou ? Certainement pas ! Il semblait étrangement agacé par l’objet qu’il prit entre ses doigts comme s’il ne s’agissait que d’une vulgaire… babiole justement et voyais bien à ses yeux que l’objet ne lui plaisait en rien. Normal. Il savait d’où je la tenais et ce qu’elle signifiait pour sa famille. Lui-même ne voulant pas être le mouton de ses parents, il ne devait pas apprécier l’objet ni ce qu’il signifiait, donc encore moins que je puisse le porter autour du cou.

    « Je veux savoir d’où tu la tiens ! »

    J’ouvris la bouche pour la refermer aussi vite, la surprise ayant momentanément court à toute réflexion. Il se moquait de moi, ce n’était pas possible autrement ? Il n’avait tout de même pas la mémoire d’un troll ! Je me redressais sur mes coudes et le regardais pour voir s’il ne plaisantait pas, mais je ne vis rien qui me poussa à le croire.

    « Sérieusement ? Tu ne t’en souviens pas ? Ce sont tes parents qui me l’ont offert quand on était ensemble. C’est un bijou qui appartient à ta famille depuis je ne sais plus quand. Il y a une histoire de couple là dedans. – lâchais-je comme si j’avais oublié l’exacte signification de l’objet, ce qui était loin d’être le cas - Je l’ai vu ce matin dans ma boite à bijoux et je ne sais pas, j’ai eu envie de le mettre, c’est tout. »

    Pas la peine de lui dire que je le portais depuis que je l’avais et que je le cachais sous les cols de mes chemisiers pour que personne ne puisse le voir ! Oui, j’étais d’une certaine manière attachée à cet objet, mais c’était surtout ce qu’il y avait à l’intérieur qui m’était cher. J’avais l’impression d’emmener un peu de Duane partout où j’allais, qu’il ne me quittait jamais en quelque sorte. Mais je ne voulais pas m’attarder sur le sujet au risque de voir mon ami me poser des questions plus gênantes par la suite. J’optais donc pour le changement direct et radical de sujet, et lorsque je baissais les yeux pour regarder le bijou entre les doigts de mon ami, je repris conscience de ma semi nudité. Je poussais un léger cri en me souvenant que nous venions de parler pendant plusieurs minutes alors que je ne portais que ça sur le dos et croisais les bras contre ma poitrine pour me dissimuler autant que je le pouvais – ce qui fit que je retombais sur le lit, n’ayant plus d’appui.

    « Duane, donnes moi quelque chose pour me couvrir, je ne sais pas où t’as balancé mon chemisier et t’as viré ton oreiller ! Ce n’est pas correct et pas juste ! Si tu ne me rends pas mon haut, je devrais prendre des mesures ! »

    Je savais qu’il ne me le rendrais pas à la minute où j’avais dit que j’allais prendre des mesures… pourquoi avait-il fallut que j’ouvre la bouche ! Mais je n’étais pas une dégonflée, loin de là, et je soupçonnais Duane de croire le contraire maintenant qu’il me savait inexpérimentée. Je fis la moue à cette pensée puis je pris ma décision. D’un geste qui se voulait décidé et naturel, j’attrapais sa cravate pour le rapprocher de moi avant d’en défaire le nœud et le l’envoyer promener quelque part comme il l’avait fait avec mon chemisier, puis sans le quitter des yeux, j’ouvris un à un les boutons de sa chemise, révélant son torse. J’écartais tout juste les pans de sa chemise et mes mains passèrent dans son dos, sous le vêtement pour l’obliger à le faire venir jusqu’à moi. Le contact entre nos deux peaux me fit frémir de plaisir mais je tentais de cacher mon trouble même s’il devait être évident.

    « Puisque tu ne veux rien me donner pour me couvrir, je me servirais de toi pour le faire ! et comme ça, on est à égalité. »

    Un sourire malicieux s’incrusta sur mes lèvres et je levais la tête pour aller chercher sa bouche. Je l’embrassais tendrement, sensuellement, avec une application qui me connaissait bien. Ce n’était pas parce que j’étais vierge que je ne savais pas embrasser et faire tourner la tête des garçons avec ! J’avais d’ailleurs pas mal d’expérience en la matière et je mettais tout mon savoir faire dans ce baiser avec Duane. Mes ongles glissèrent lentement dans son dos et j’entremêlais mes jambes aux siennes pour le sentir plus proche de moi encore.

    Je relâchais sa bouche et mon pouce vint caresser sa lèvre inférieure, tandis qu’une question m’échappait,

    « Pourquoi as-tu voulu rompre ? » Demandais-je à voix basse.

    Je savais ce qui m’avait motivé de mon côté, mais pourquoi Duane, lui, avait-il ressenti le besoin de se séparer de moi ? N’étais-je donc pas suffisamment bien pour lui ? Quelle question ! Bien entendu que je l’étais ! Alors pourquoi ? Pourtant c’était bien moi qui avais rompu la première mais je pensais que Duane en serait affecté et non qu’il approuverait.
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Message par Duane Cleveland Jeu 18 Nov - 17:00

    Je continuais à faire glisser le médaillon entre mes doigts, et plus je le tournais et retournais, plus il me sortait par les yeux. Pourtant, j’avais le sentiment de devoir savoir d’où il provenait. Il ne m’était pas totalement étranger, et je ne pensais pas seulement que ça vienne du fait d’avoir vu Kris le porter plusieurs fois. Mais d’où diable venait-il? Mes nerfs commençaient à ne plus supporter mon ignorance, et Kristinna eu bien raison de ne pas me faire languir plus longtemps. Elle se redressa sur les coudes, prête à me fournir une explication.

    « Sérieusement ? Tu ne t’en souviens pas ? Ce sont tes parents qui me l’ont offert quand on était ensemble. C’est un bijou qui appartient à ta famille depuis je ne sais plus quand. Il y a une histoire de couple là dedans. Je l’ai vu ce matin dans ma boite à bijoux et je ne sais pas, j’ai eu envie de le mettre, c’est tout. »

    La surprise me fit lâcher brusquement le médaillon, qui retomba gracieusement entre les seins de Kris. Mon regard n’eut d’autre choix que de le suivre, et mes joues s’empourprèrent légèrement, m’obligeant ainsi à détourner immédiatement l’attention de Kristinna du phénomène.

    « Je ne m’en souviens pas non! Encore une manœuvre stupide de leur part! »

    Je savais d’avance que Kris n’aimerait pas la déclaration, pour tout un tas de raisons, mais avant tout parce que cela rabaissait sa fierté. Et puis, je ne la croyais pas quand elle disait qu’elle l’avait simplement vu ce matin et qu’elle avait eu envie de le mettre. Je n’étais pas dupe, je l’avais déjà vu porter ce cadeau de mes parents plus d’une fois. Je ne voyais pas ce qu’elle lui trouvait, c’était un bijou assez commun. Mes géniteurs n’avaient jamais eu le goût des belles choses. Sans doute était-ce pour ça qu’ils ne voyaient Kris que comme la fille de leurs amis sang purs capable de contracter un mariage idéal avec moi et non comme la magnifique personne qu’elle était. Bizarrement, je ressentis le besoin de prendre à nouveau le médaillon. Mais cette fois-ci, je le tins simplement, fixant sur lui un regard dur.

    « Je sais que ce n’est pas la première fois que tu le mets, je t’ai déjà surprise à le porter. Si ce sont mes parents qui te forcent, dis le moi! Ils ne savent décidément pas comment se comporter normalement. »

    Subitement, Kris poussa un cri et retomba mollement sur le lit. Je ne compris ce qui l’avait troublé que lorsqu’elle s’exprima à nouveau:

    « Duane, donnes moi quelque chose pour me couvrir, je ne sais pas où t’as balancé mon chemisier et t’as viré ton oreiller ! Ce n’est pas correct et pas juste ! Si tu ne me rends pas mon haut, je devrais prendre des mesures ! »

    Mon sourire carnassier se dévoila à nouveau à Kris. Prendre des mesures? Ce n’était certainement pas ce qui allait me pousser à lui rendre son chemisier. Elle le comprit sans doute, car elle attrapa ma cravate sans crier gare, me força à me rapprocher, puis en défit le nœud avant de la retirer et de l’envoyer dans la même zone indéfinie que son chemisier. Elle ne me lâcha pas des yeux, tandis que ses mains entreprirent de déboutonner mon propre chemisier. Je ne souriais plus, j’attendais simplement de voir où elle allait en venir, avec une légère boule au ventre. Je ne voulais pas qu’elle se sente obligée d’agir, maintenant qu’elle m’avait dévoilé son inexpérience. Je ne souhaitais pas la juger, je ne le pourrais pas même si je m’y retrouvé forcé. Kris était la seule capable de faire battre mon cœur de cette façon, et savoir qu’elle ne s’était jamais donnée à personne ne faisait qu’accentuer le sentiment qui m’enserrait les entrailles. Kris était spéciale, elle serait à moi et à personne d’autre. Ses mains dans mon dos me firent tressaillirent et lorsque nos peaux se touchèrent, je faillis rendre l’âme. Elle n’avait pas idée à quel point elle me torturait!

    « Puisque tu ne veux rien me donner pour me couvrir, je me servirais de toi pour le faire ! et comme ça, on est à égalité. »

    Tentait-elle de trouver une excuse à son initiative? Elle n’en avait pourtant pas besoin, pas avec moi. Son sourire m’empêcha cependant de faire le moindre commentaire. Et lorsque ses lèvres se tendirent vers les miennes, j’en dégustai la saveur avec délice. Kris n’était pas inexpérimentée sur ce point là, et elle semblait décidée à me le prouver. Je la laissais faire sans broncher, il n’était pas question que je me plaigne, alors qu’elle faisait naître en moi un désir plus intense que jamais auparavant. Ses ongles dans mon dos, ses jambes entrelacées aux miennes. Elle semblait décidée à me faire mourir de désir. Ce qui ne l’empêcha pas d’écarter ses lèvres des miennes et de me poser la question fatidique.

    « Pourquoi as-tu voulu rompre ? »

    Fallait-il vraiment qu’on en parle maintenant? Après tout, elle avait bien répondu à mes questions quant à son médaillon, mais ça n’avait rien à voir en terme d’importance. Elle s’attendait à une explication valable. Mais je n’étais pas convaincu de pouvoir lui donner. Grimaçant un instant, je fis passer mes bras derrière sa nuque pour la serrer piteusement contre moi. Puis je bougonnai dans ses cheveux:

    « On est vraiment obligés d’en parler maintenant? »

    Je la serrais encore un peu puis la lâchai et m’appuyai sur les coudes pour retrouver une distance suffisante pour la regarder droit dans les yeux. Son regard ne souffrait aucune équivoque. Elle souhaitait vraiment une réponse, et comme elle m’avait avoué sa virginité, j’étais mal placé pour faire le fier et refuser de lui dire la vérité.

    « La situation ne m’allait pas. Mais mon affection n’était pas à remettre en cause, je ne suis sortis avec toi que parce que j’en avais envie, et pas à cause de mes parents.  » Je fis une légère pause, et n’y tenant plus, j’embrassais voluptueusement Kristinna. Ses lèvres étaient trop savoureuses pour que j’y résiste quand elles m’appelaient de la sorte. Mais je ne pouvais pas non plus laisser la question en suspens, car je n’y avais pas totalement répondu. Je me détachai donc péniblement des lèvres de mon amie. « Je ne supportais plus de te voir jouer, alors que je m’attendais à ce que la situation change. Même en couple, nous n’étions que des amis, et je ne voulais pas me mentir plus longtemps. Contrairement à toi, je n’étais pas capable de continuer à te considérer comme une amie. Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde, les choses ne pouvaient pas continuer ainsi.  »

    Elle comprendrait ce qu’elle désirait comprendre. Moi j’estimais en avoir dis suffisamment. Je fondis alors dans son cou, me répandant en baisers. Son parfum m’enivrait et son corps sous le mien excitait mon désir. Estimant que nous avions suffisamment parlé, je glissai mes mains derrière son dos pour détacher son soutien-gorge. Je le fis glisser lentement, pour ne pas trop la crisper, mais je ne l’en envoyai pas moins valser hors de sa portée. Je lui accordai un regard rassurant avant de porter ma bouche à sa poitrine. Je m’y perdis un certain temps, mais je finis par m’en détacher pour ne pas trop la faire languir. Me redressant alors pour me débarrasser totalement de ma chemise, je captai son regard en reculant légèrement. Mes mains allèrent alors déboutonner sa jupe, mais je ne l’en défis pas. Je ne cherchais pas à la brusquer. Alors je saisis son visage entre mes mains et revins capturer ses lèvres. Jouant avec sa langue, je cherchais à la rassurer autant que je voulais la pousser à se lancer d’elle-même. J’avais beau avoir plus d’expérience qu’elle, je découvrais le corps de la seule femme qui comptait réellement à mes yeux. Et ça signifiait beaucoup plus pour moi que je n’étais prêt à l’admettre.

Duane Cleveland
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Message par Kristinna D. Westfield Ven 19 Nov - 2:31




    Quand j’eu expliqué à Duane la provenance du bijou, il s’énerva. Quoi de plus normal, j’aurai réagi avec la même rudesse si la situation avait été inversée. Nos parents voulaient nous voir marier à tout prix et nous nous efforcions à ne pas leur faire ce plaisir, cela nous agaçait en réalité, sentir qu’on désirait régir votre vie… alors ce genre de cadeau facilement identifiable pour nous, n’était pas en général de notre goût. Pourtant je ne pouvais me séparer de ce médaillon. Pas parce qu’il venait des parents de Duane, mais parce que j’aimais ‘le’ savoir autour de mon cou, ne me quittant jamais. Et puis il y avait cette histoire comme quoi les couples unis par ce médaillon vivaient une magnifique romance. Je n’étais pas vraiment romantique – enfin je le pensais – et j’avais mis fin à notre relation amoureuse, alors pourquoi porter ce bijou ? Je ne me l’expliquais pas vraiment mais j’y tenais et voilà pourquoi je le portais sous mes vêtements. Sauf que je ne devais pas avoir été suffisamment prudente car Duane m’annonça m’avoir vu plus d’une fois avec le collier autour du coup, mettant à mal mon excuse de toute à l’heure. Mais au lieu de songer que je désirais moi-même le porter, il accusa ses parents de m’y forcer. Je voulu rire et lui dire que rien n’y personne ne pouvait me contraindre à quoi que ce soit ! Mais le rappel de ma nudité fut plus importante que tout le reste, et comme Duane avait lancé mon chemisier dans un endroit encore inconnu et que je ne comptais pas me levais de ce lit et me promener dans tout le dortoir avec mon seul soutient gorge sur le dos, je dû improviser. Et quelle improvisation ! Nous nous retrouvions peau contre peau à nous embrasser avec délice, mais alors que je savourais cet instant, que mes ongles rampaient délicatement son dos et que mes jambes s’emmêlaient aux siennes, je ne pu retenir la question de notre rupture. Nous semblions tellement bien là, tous les deux, et même si j’étais celle qui avait voulu rompre, lui ne m’avait montré aucun signe de ce côté-là, voilà pourquoi je fus étonnée à l’époque lorsqu’il m’annonça qu’il désirait aussi mettre fin à notre relation, bien que je ne lui en fit pas part. Bien entendu, la question était loin de tomber à pique et sûrement encore moins agréable à entendre dans un tel moment, d’ailleurs la grimace de Duane me le confirma. Je ne le pressais pas pour autant, le laissant me serrer contre lui et me répondre d’un voix étouffée par mes cheveux,

    « On est vraiment obligés d’en parler maintenant? »

    Oh que oui ! Et lorsqu’il me relâcha et plongea son regard dans le mien, il pu voir qu’il n’avait pas d’autre alternative. C’était bon d’être comprise sans même avoir à parler par la personne que l’on appréciait le plus au monde, mais la question n’était pas là.

    « La situation ne m’allait pas. Mais mon affection n’était pas à remettre en cause, je ne suis sortis avec toi que parce que j’en avais envie, et pas à cause de mes parents. »

    Tandis qu’il revenait embrasser mes lèvres, ses paroles tournaient en boucle dans ma tête. Bien entendu qu’il ne l’avait pas fait à cause de ses parents ! je le savais pertinemment, pas besoin de me le dire ! Mais il parlait d’affection ? Affection ?! L’affection c’est ce que l’on porte à un cousin ou à un ami que l’on aime bien mais sans plus. Je me sentie presque outrée par le mot qu’il avait osé utiliser pour qualifier ses sentiments envers moi mais il porta le coup de grâce par la suite.

    « Je ne supportais plus de te voir jouer, alors que je m’attendais à ce que la situation change. Même en couple, nous n’étions que des amis, et je ne voulais pas me mentir plus longtemps. Contrairement à toi, je n’étais pas capable de continuer à te considérer comme une amie. Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde, les choses ne pouvaient pas continuer ainsi. »

    J’étais totalement sonnée par ses révélations. Jamais je n’aurai pu croire que Duane penser cela de nous, de moi. J’étais tellement choquée sur le coup, que je ne pu réagir. Ce furent ses baisers dans mon cou, tendres et chauds, qui me ramenèrent à là où nous en étions, mais au lieu de protester sur ce qu’il venait de dire, je me perdais dans ses caresses douces et agréables. Traître ! Voilà bien une façon de me détourner de mon indignation en me la faisant oublier au profit du plaisir. Ses mains se glissèrent entre mon dos et maltas et je sentis mon soutient gorge céder sous l’habileté de ses mains. Je gardais les yeux fermer pour ne pas voir les siens sur mes formes. Je perdais toute mon assurance et je me sentais terriblement faible et fragile face à lui. Je ne vis pas, mais je sentis sa bouche se poser sur ma poitrine, jouant avec délicatement, tandis que ma respiration s’accélérait et que mes mains s’agrippaient au drap sous moi. J’ouvris enfin les yeux lorsqu’il se redressa et enleva sa chemise pour me dévoiler un torse parfaitement dessiné. Les joues rouges et le souffle court, je profitais de ce moment de répit pour reprendre mes esprits mais ce n’était pas vraiment pas facile après les sensations qu’il venait de me faire découvrir. Il en profita pour déboutonner ma jupe, s’en m’en débarrasser pour autant et prit mon visage entre ses mains pour m’embrasser avec tendresse, comme s’il cherchait à me rassurer. Sauf que je reprenais mes esprits et qu’il me fut bien plus aisé de le repousser pendant un baiser que lorsqu’il se perdait dans des caresses qui me faisaient perdre la tête. Je collais donc mes mains contre ses épaules et je l’écartais de moi, suffisamment pour qu’il comprenne que quelque chose n’allait pas.

    « attends une seconde… »

    J’attrapais mon soutient gorge et le collais contre ma poitrine avec mon avant bras tout en m’asseyant sur le lit, regardant avec rudesse mon ami face à moi.

    « Tu n’étais pas satisfais de notre relation ? Je croyais pourtant que toi, plus que n’importe qui, m’aimais pour ce que j’étais et non pour ce que je pourrais devenir. Nous étions bien comme nous étions, je ne pensais pas que je devais changer simplement parce que nous étions en couple, sinon je n’aurai même pas pris la peine de sortir avec toi. »

    J’étais dure, mais je sentais vexée. J’avais compris qu’il ne voulais pas de moi comme j’étais et surtout il y avait ce mot que je n’arrivais pas à me sortir de la tête.

    « Et tu me parles d’affection qui plus est ! Alors si tu n’as que de ‘l’affection’ pour moi, qu’est-ce que ça pouvait bien faire que je ne sois pas la petite amie idéale que tu désirais ? Pourquoi es-tu sorti avec moi dans ce cas là ? Tu te plains de ma façon d’avoir jouer à l’époque, et bien je vais te montre, moi, quelle genre de sentiment je te portais. »

    Je me rapprochais de lui et cette fois, ce fut moi qui le poussai pour qu’il bascule en arrière. D’une main qui se voulait assurée, je défis le bouton de son pantalon et je m’allongeais sur lui, faisant glisser mon soutient gorge entre nous. Ma poitrine rencontra son torse et j’écrasais ses lèvres avec passion, avant de m’en détacher pour lui susurrer,

    « Continu ce que tu as commencé. Tu as était mon premier véritable ami, mon premier petit ami, mon premier baiser… tu sera mon premier amant. »

    J’avais consciemment oublié de dire ‘mon premier amour’ car son ‘affection’ me restait décidément en travers de la gorge bien que nous ne nous soyons dit clairement nos réels sentiments.
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Message par Duane Cleveland Sam 20 Nov - 12:04

    Ma surprise fut totale, lorsque je sentis les mains de Kris se ficher sur mes épaules et me repousser. Je n’eus même pas le temps de contrer son rejet, d’autant que le regard que je lui découvris me scia sur place. Quelque chose n’allait pas comme il fallait. Et je connaissais suffisamment Kristinna pour que son regard et son visage m’en disent long. Elle semblait soucieuse, heurtée même, lorsqu’elle me fit patienter par un simple « attends une seconde… ». Étais-je quelqu’un que l’on faisait attendre une seconde? Même me faire attention une micro seconde était déjà un outrage en soit. Qu’est-ce qui lui déplaisait donc? Elle trouvait peut-être que j’allais trop vite. Pourtant je m’étais bridé, j’avais pris garde à ne pas la brusquer. Tout, dans mes gestes, avait été étudié , hormis peut-être leur passion. Mais elle reprenait son soutien-gorge et retrouvait par là même sa pudeur, le plaquant contre sa poitrine. Elle s’assit face à moi et son regard était suffisamment dur pour que je ne sente pas son mécontentement. Et puis elle avait cette façon de tordre la bouche quand une chose lui déplaisait. Pourtant je n’imaginais pas ce qu’elle pouvait bien me reprocher.

    « Tu n’étais pas satisfais de notre relation ? Je croyais pourtant que toi, plus que n’importe qui, m’aimais pour ce que j’étais et non pour ce que je pourrais devenir. Nous étions bien comme nous étions, je ne pensais pas que je devais changer simplement parce que nous étions en couple, sinon je n’aurai même pas pris la peine de sortir avec toi. »

    Je dus étouffer un soupir, pour ne pas vraiment la mettre en rogne, même si de toute évidence elle était déjà très avancée dans son état d’énervement. Pourquoi donnait-elle autant d’importance à des mots? Ne me comprenait-elle pas? J’étais aussi agacé de la voir se percher sur ses grands chevaux que dépité de constater qu’elle me connaissait si mal.

    « Et tu me parles d’affection qui plus est ! Alors si tu n’as que de ‘l’affection’ pour moi, qu’est-ce que ça pouvait bien faire que je ne sois pas la petite amie idéale que tu désirais ? Pourquoi es-tu sorti avec moi dans ce cas là ? » Elle commençait à me taper sur les nerfs avec ses questions, n’était-ce pas évident? Je ne me souvenais pas qu’elle se soit emportée comme ça quand nous avions rompu, ni plus tard d’ailleurs. Ce sujet n’avait jamais été abordé, et on comprenait pourquoi. Je n’avais pas voulu y répondre à sa question au départ, et je me mordais déjà les doigts de l’avoir fais. Quelle idiote! « Tu te plains de ma façon d’avoir jouer à l’époque, et bien je vais te montrer, moi, quelle genre de sentiment je te portais. »

    Elle se rapprocha de moi et me fis basculer sur le lit. D’une main, elle commença à défaire les boutons de mon pantalon puis se pencha sur moi. Son soutien gorge ne nous sépara bientôt plus et le contact aurait dû me rendre fou. Seulement Kristinna s’en était déjà chargée avec ses questions et sa crise d’hystérie. Ca me mettait en rogne. J’avais envie de lui faire mal, très mal, comme si ça pouvait me décharger d’une partie de la douleur que je ressentais moi même. Car pire que m’agacer, sa réaction me mettait dans un état que j’avais du mal à qualifier ou même comprendre. La façon dont elle m’embrassa n’avait rien d’alléchant, et je me surpris même à grimacer. Elle se retira cependant très vite pour me murmurer:

    « Continu ce que tu as commencé. Tu as était mon premier véritable ami, mon premier petit ami, mon premier baiser… tu sera mon premier amant. »

    Elle disait ça avec une telle froideur qu’elle n’aurait pas pu davantage me dégouter de l’être. D’un air revêche, je pris appui sur les coudes, la forçant à se relever légèrement. Je n’aimais pas du tout la tournure que prenait les évènement, mais mon arrogance était telle que je ne pouvais même pas le spécifier. Je me contentais de vriller un regard noir et sans appel sur Kristinna, avant de siffler:

    « Si c’est tout ce que tu attends, alors c’est tout ce que tu auras! »

    Je me laissai retomber sur le matelas afin d‘avoir une relative liberté de mouvements. Sans la moindre prévenance, je saisissais Kristinna par la taille pour la faire avancer légèrement et me permettre d’atteindre ses cuisses. Je passai habilement sous sa jupe, qui ne tenait plus vraiment en place. Mes mains remontèrent jusqu’à ses fesses, qui eurent le mérite de me procurer un certain plaisir malgré l’état sans grâce dans lequel je me trouvais. Ne souhaitant pas davantage me laisser distraire, j’inversai nos places sans mal. A nouveau maître de la situation, je fis glisser la jupe de Kris en prenant soin de caresser ses jambes au passage. J’envoyai le vêtement valser au même endroit indéfini que les autres, puis reportai mon attention sur elle. Mes mains glissèrent de son ventre jusqu’à sa gorge, et je me sentis frissonner. J’avais beau la détester comme jamais en cet instant, je ressentais le besoin inconsidéré de lui crier … mon amour? Secouant la tête pour en enlever cette idée malvenue, je me penchai pour embrasser sa peau. Je couvrais son buste de baisers rudes, quand j’aurais dû lui prouver à quel point elle avait tort de s’être emportée. Ma fierté m’empêchait d’agir autrement, et mon cœur maudissait ma tête tandis que je commençais à ressentir quelques picotements dans les yeux. Je dus fermer brusquement les paupières pour ne pas me laisser submerger. Et tandis que j’étais perdu dans le cou de Kris, son parfum me rappela combien elle comptait pour moi, et cela suffit à faire taire ma tête et sa folie. Je me laissai tomber presque lourdement sur Kris, tandis que j’enfouissais ma tête entre les draps clairs et ses cheveux de jais. Ma main à l’opposée alla caresser ces même cheveux tandis que les mots restaient coincés dans ma gorge. Il me fallu respirer bien profondément et surtout garder la tête enfouie pour finalement geindre:

    « Tu comptes tellement pour moi, Kris. »

    Je basculai légèrement sur le côté, mais demeurai tourné vers elle, ma main allant de ses cheveux jusqu’à sa hanche pour la forcer à se tourner elle aussi vers moi. Mon regard se ficha dans le sien, et il n’était plus question de haine ou d’agacement.

    « Bien sûr que j’ai de l’affection pour toi. C’est ma façon de te dire que … enfin que tu as énormément d’importance à mes yeux. Plus que personne n’en a jamais eu et n’en aura jamais. »

    Je fis une pause. Ma main parcourut à nouveau son corps pour venir caresser sa joue. Que cherchait-elle? Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’elle voulait entendre, et je n’arrivais pas à la rassurer. Pourtant je n’avais pas d’autre ambition en cet instant précis. Je voulais qu’elle sourit à nouveau, qu’elle soit heureuse d’être avoir moi, et que nous redonnions à ce moment toute son importance.

    « Pourquoi réagir ainsi? Toutes les choses qui font se disputer les autres ne devraient pas nous atteindre. On vaut mieux que ça. Et ce que je dis ne devrait pas te mettre en colère… Je pensais que nous pouvions tout nous dire. »

    Je pivotai parfaitement et me retrouvai à nouveau sur le dos. La réaction de Kris n’avait aucune commune mesure avec ce que j’avais pu connaître. Je ne comprenais pas d’où ça lui venait, et j’en concluais simplement qu’elle ne me comprenait pas. Qu’elle était trop butée et égocentrique pour s’intéresser à ce que pensent vraiment les autres.

    « Je pensais être vraiment à part pour toi. Mais tu me prouves aujourd’hui que tu es capable d’être aussi odieuse avec moi qu’avec n’importe qui. Si j’ai été toutes ces premières choses pour toi, je ne devrais pas être simplement ton premier amant. Je m’y refuses. »

    Là-dessus, je me rassis sur le lit en présentant volontairement mon dos à Kristinna. Mes traits recommençaient à se tirer et j’avais réussi moi-même à m’énerver. J’avais toujours pris soin de ne pas me poser trop de questions sur la façon dont Kris pouvait bien me voir. J’en avais décidé ainsi afin de préserver ma santé mentale. Mais aujourd’hui les interrogations étaient nombreuses et elles semblaient avoir décidées de toutes frapper en même temps à la porte de mon cerveau. Qu’étais-je au fond pour Kris? La question à un milliard…

Duane Cleveland
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Message par Kristinna D. Westfield Dim 21 Nov - 21:22




    Je savais que Duane n’apprécierait que très peu la petite pause que je lui imposais, cependant je m’y voyais obligée. Blessée et vexée par ses propos, je ne me voyais plus me donner corps et âme à mon ami d’enfance avec une telle contrariété venant tout gâcher. Je voulais que ce moment soit unique, parfait, bien que je savais que les premières fois l’étaient rarement. Mais il s’agissait de Duane, je pouvais lui dire ce qui me perturbait et lui faire part de mon mécontentement d’habitude, et il savait aussi que je n’étais pas de celles qui ravalaient leur fierté. Lorsque que j’avais quelque chose à dire, que quelque chose me déplaisait, je lui disais point. Je voyais bien que mes paroles l’énervaient à mesure qu’elles sortaient de ma bouche, mais je savais aussi qu’une fois mon sac de déballé et que je lui proposerais de poursuivre ce qu’il avait commencé, il calmerait sa colère au profit de sentiments bien plus positifs. Pourtant ce fut un regard noir qu’il me lança en se redressant quelque peu. Apparemment les mots avaient eu plus d’impacts que les actes. Mais j’étais pourtant persuadée pouvoir m’exprimer librement surtout que je trouvais mon indignation tout à fait justifiée contrairement à son mécontentement.

    « Si c’est tout ce que tu attends, alors c’est tout ce que tu auras! »

    Je n’aimais pas cette promesse faite et je fus surprise par ses mains sur mes cuisses, venues s’y poser sans crier gare. Duane avait jusque là pris son temps, certainement pour me rassurer et y avait été en douceur et maintenant il se montrait plus ferme, et moins tendre. Bien loin de l’image que je me faisais de ma première fois, surtout celle que j’avais imaginé avec Duane. Mais cette fois ma fierté m’empêcha de me plaindre, voulant jouer les grandes filles mais je fus gênée par ses mains sur mes fesses. Fort heureusement, Duane eu l’idée de nous remettre à nos positions initiales mais je ne su pas finalement si c’était une bonne ou une mauvaise chose Ma jupe glissa pour ne me laisser que sur moi un seul et unique dessous. Les choses allaient de plus en plus loin et pas comme je le désirais. J’étais mal à l’aise en sentant ses mains glisser sur ma peau et ses baisers trop rudes n’avaient rien pour m’enchanter. Alors voilà à quoi ma première fois ressemblerait ? A une étreinte où deux ego blessés s’affrontaient en silence ? Ce n’était pas ce que je voulais. Je devais repousser Duane et lui dire que je méritais bien mieux que ça, mais alors que je m’y apprêtais, mon potentiel ex futur amant, tomba lourdement sur moi me coupant le souffle au passage. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait et je gardais le silence alors que le visage de Duane se perdait dans mes cheveux et que sa main à l’opposée les caressait. Je l’entendis respirer profondément près de mon oreille ce qui m’intrigua un peu plus.

    « Tu comptes tellement pour moi, Kris. »

    Mon cœur se mit à cogner plus fort dans ma poitrine. Voilà ce que j’aurai voulu entendre à la base au lieu qu’il me parle d’une banale affection ! J’avais l’impression au tremblement de sa voix d’être tout pour lui et c’était juste merveilleux bien que je me garde de le lui avouer, surtout maintenant.
    Il se détacha de moi pour se mettre sur le côté et m’obligea à adopter la même position que lui d’une pression sur ma hanche. Nos regards s’accrochèrent l’un à l’autre et il repris.

    « Bien sûr que j’ai de l’affection pour toi. C’est ma façon de te dire que … enfin que tu as énormément d’importance à mes yeux. Plus que personne n’en a jamais eu et n’en aura jamais. »
    « J’aurai préféré que tu me le dise directement de cette manière. » Plaçais-je tandis qu’il marquait une courte pause.

    Sa main alla caresser ma joue et je me sentie moins frustrée et agacée.

    « Pourquoi réagir ainsi? Toutes les choses qui font se disputer les autres ne devraient pas nous atteindre. On vaut mieux que ça. Et ce que je dis ne devrait pas te mettre en colère… Je pensais que nous pouvions tout nous dire. » Il pivota complètement, se mettant sur le dos et continua aussitôt. « Je pensais être vraiment à part pour toi. Mais tu me prouves aujourd’hui que tu es capable d’être aussi odieuse avec moi qu’avec n’importe qui. Si j’ai été toutes ces premières choses pour toi, je ne devrais pas être simplement ton premier amant. Je m’y refuse. »

    Sur ce, il s’assis sur le lit, me présentant impoliment son dos alors qu’il venait tout juste de me vexer une nouvelle fois. Duane avait le chic pour me piquer au vif comme ça et je détestais ça. Les autres avaient si peu d’importance que leurs pensées et paroles l’étaient tout autant mais avec Duane c’était différent, car notre relation l’était, je pensais qu’il le savais, mais apparemment, non.

    J’attrapais mon, soutien-gorge que je remettais prestement et me relevais du lit. Je reprenais ma jupe qui traînait non loin et répondit au discours de Duane tout en la passant.

    « Pourquoi je réagis comme ça ? Tu plaisante j’espère ? Je pensais que celui avec qui j’avais partagé tant de chose et à qui j’étais prête à m’offrir avait pour moi plus qu’une simple affection ! On vaut peut-être mieux que les autres, mais moi je vaut mieux que ça. »

    Je me mis à la recherche de ma chemise, tombant d’abord sur celle de Duane, je fini par retrouver la mienne dans un coin du dortoir. Je l’enfilais et fermais à peine les quatres boutons du bas, me laissant un large décolleté et j’ajoutais,

    « Tu refuses d’être mon premier amant ? très bien ! Y’en a des dizaines qui rêveraient d’être à ta place ! D’ailleurs Sylvester Hameless a beaucoup d’affection pour moi lui aussi et je l’apprécie suffisamment aussi, je suis certaine qu’il aimera mon cadeau lui au moins ! »

    Je croisais les bras dans une attitude fermée et décidée, pourtant je n’avais pas la moindre attention de faire ce que je venais de dire, mais le tout était que Duane, lui, y croit. Je voulais qu’il se mette en colère, qu’il refuse que j’aille m’offrir à un autre que lui, qu’il soit jaloux et possessif à mon égard. Moi qui me vantais et qui criais partout que j’étais et que je voulais être indépendante et non surprotégée, je voulais que Duane agisse en totale contradiction avec mes envies ordinaires.
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Message par Duane Cleveland Lun 22 Nov - 14:27

    Tout à mes interrogations, j’étais bien loin de supposer la réaction de Kris. Aussi je dus accuser le coup lorsque je la sentis bouger derrière moi et qu’un coup d’œil me suffit à comprendre qu’elle cherchait à se rhabiller. Aucun mot n’aurait été aussi criant de vérité. Je devais me rendre à l’évidence. Kristinna n’avait pas la moindre envie de faire de moi sa première fois, et elle profitait de l’espace et du temps que je lui laissais enfin pour me le prouver, ramassant ça et là ses affaires. Ma salive fut pénible à avaler tant ma fierté était blessée. Silencieux, je fermai les yeux pour réfléchir à la meilleure manière de réagir. Kristinna ne devait pas savoir à quel point j’étais déçu, jamais je ne lui ferais l’honneur de lui concéder qu’elle m’avait battu à plates coutures. Car son jeu avait été parfait. J’avais osé croire, l’espace d’un instant, que peut-être elle ressentait autre chose que simplement de l’amitié pour moi . Je m’étais trompé, et elle avait mérité sa victoire. Seulement je n’étais pas prêt à avouer mon erreur, et encore moins à lui concéder le point. Si elle voulait jouer à qui blesse le plus l’autre, la victoire ne lui était pas encore acquise.

    « Pourquoi je réagis comme ça ? Tu plaisante j’espère ? Je pensais que celui avec qui j’avais partagé tant de chose et à qui j’étais prête à m’offrir avait pour moi plus qu’une simple affection ! On vaut peut-être mieux que les autres, mais moi je vaux mieux que ça. »

    Autrement dit, mieux que moi. Je n’aimais pas sa façon de présenter les choses. Et sa voix m’irritait les oreilles. D’une manière ou d’une autre, il me fallait trouver comment la faire taire. Je devais réfléchir à ce qui était susceptible de la heurter le plus; à moi de voir si je la connaissais suffisamment bien ou non. Si c’était la seconde solution, alors ça ne valait même pas la peine que je m’attarde, et tout ce que nous avions pu partager n’aurait plus aucune valeur à mes yeux.

    « Tu refuses d’être mon premier amant ? très bien ! Y’en a des dizaines qui rêveraient d’être à ta place ! D’ailleurs Sylvester Hameless a beaucoup d’affection pour moi lui aussi et je l’apprécie suffisamment aussi, je suis certaine qu’il aimera mon cadeau lui au moins ! »

    C’était la meilleure! Si je ne connaissais pas les règles élémentaires de bienséance, j’aurais bien craché par terre face à cette déclaration pathétique. Elle me faisait honte à parler ainsi mais, pire encore, elle me donnait envie de lui arracher la langue et de lui brûler les yeux. Car il fallait ne pas savoir se servir de ses yeux ni tenir sa langue pour tenir ce genre de discours! Elle cherchait décidément à me blesser au maximum. Je ne m’étais trompé qu’à moitié finalement, puisque j’avais fini par faire preuve de bon sens en réalisant qu’elle n’avait pas d’autre but que se jouer de moi et me ridiculiser. Elle me connaissait sans doute trop bien, car elle savait frappé où ça faisait mal. Mais avait-elle osé oublier ma capacité héréditaire à châtier ceux qui me nuisaient?

    Je tournai vers elle un regard noir sans appel. Si mes yeux avaient suffis, je l’aurais brûlée vive sans la moindre clémence. Ils restèrent figés sur elle un moment, durant lequel un silence oppressant envahit le dortoir. Puis je me permis de siffler, un sourire fin et mauvais accroché aux lèvres:

    « Fais donc ça, mais veille à assumer cette raison pour laquelle je ferais de ta vie un enfer. »

    La flamme qui brûlait dans mes yeux n’avait rien à envier à celle qui dansait par moment dans ceux de ma mère. Je cessai brusquement de regarder Kris, car ça me donnait l’étrange impression d’être guetté par la même folie que ma génitrice. Je ne souhaitais pas resté ici plus longtemps. Je comptais bien sûr déverser un peu de mon venin avant de m’en aller, mais il s’agissait d’un combat que je gagnerais en plusieurs étapes. Kris avait eu tort de se comporter de cette manière, avec moi.

    « J‘aurais mieux fais d‘accompagner les autres à leur petite fête, il y aurait certainement eu des filles plus intéressantes. » Je quittai mon lit en refermant mon pantalon que Kris avait ouvert un peu plus tôt, puis je lui adressai un regard sa compassion. « Celles qui geignent et qui jouent sans jamais passer à l’acter me donnent envie de vomir. »

    Je n’aurais pas pu lui reprocher plus clairement son comportement. Ma chemise se trouvait à mes pieds et j’eus à peine à me baisser pour la prendre. Dans un mouvement énervé, je l’enfilai sans pour autant aller jusqu’à la reboutonner. Car mon regard fut happé au passage par le généreux décolleté de Kristinna qui, une fois de plus, me troublait alors que j’étais sensé être en colère contre elle. Mais son corps ne pouvait pas suffire à me faire flancher. Je sentais désormais une barrière invisible entre nous, et je n’aurais pas été capable de dire qui de nous deux l’avait érigé en premier. Nous l’avions, quoi qu’il en soit, tous deux fais grandir et grossir. Kris n’aurait jamais dû pousser le vice jusqu’à me parler d’un autre. Rien n’aurait pu m’énerver davantage. Car elle devait être à moi, et à personne d’autre! Mais il était hors de question, maintenant, de ravaler ma fierté et de lui sauter dans les bras. Elle était allée trop loin, et il fallait qu’elle en assume les conséquences.

    «  Tout ce qui adviendra désormais, tu l’auras cherché. »

    Mon regard était intransigeant. Je cachais admirablement bien mon regret et ma peine derrière une violence de façade. Comment les choses en étaient-elles arrivées là? Pourquoi nous étions-nous emportés alors que tout aurait pu si bien se passer? La réponse était sans doute évidente, mais je ne voyais qu’une seule raison à ça: le refus franc et clair de Kristinna à nous voir devenir autre chose que des amis, son indifférence en somme.
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Message par Kristinna D. Westfield Mar 23 Nov - 0:58




    J’étais vexée mais surtout blessée et peinée que Duane me rejette alors que lui offrait possibilité non pas de coucher avec moi, mais de me prendre ma virginité. Ce n’était tout de même pas rien ! La première hypothèse aurait dû suffire en elle-même à le faire se jeter sur moi bon sang. J’étais Kristinna ! Pas n’importe qui et je savais la valeur que j’avais ! Je ne me lançais pas de fleurs, j’étais surtout réaliste et le fait de me faire rembarrer de la sorte par mon soit disant meilleur ami me fit l’effet d’une gifle. Alors j’avais parlé sans réfléchir tout en espérant que mes paroles déclencheraient la jalousie chez lui et qu’il revienne sur ses propos. Qu’il me retienne au moins, me montre combien je comptais réellement à ses yeux comme il me l’avait dit, mais il ne suffisait pas de parler, je voulais des preuves ! Sauf que en guise de première réponse, j’eu le droit au regard le plus meurtrier qu’il m’est été donné de voir – et pourtant j’en avait eu le droit – de la part de Duane. Un silence s’étira quelques instants et je sentais le sang me glacer tant les yeux de Duane semblaient vouloir me crier le mal qu’il désirait me faire. Pourtant je m’efforçais de ne rien laisser paraître pour ne pas sembler faible. Quelle idiotie quand on y pense, ne pas vouloir montrer ses faiblesses était une chose, mais devant son meilleur ami…

    « Fais donc ça, mais veille à assumer cette raison pour laquelle je ferais de ta vie un enfer. »

    J’arquer un sourcil à sa menace dont je ne comprenais pas réellement la nature. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire que j’aille coucher avec Sylvester ? Il ne voulait pas de moi après tout ! C’était lui qui m’avait rejeté, alors pourquoi me menacer de la sorte ? J’allais poser la question sa bouche s’ouvrit pour sortir une nouvelle ânerie.

    « J‘aurais mieux fais d‘accompagner les autres à leur petite fête, il y aurait certainement eu des filles plus intéressantes. » Il se leva de son lit et referma son pantalon au passage tout en continuant. « Celles qui geignent et qui jouent sans jamais passer à l’acter me donnent envie de vomir. »

    Enfoiré ! C’était le seul mot qui me venait à l’esprit mais je ne pouvais décemment pas sortir une telle insulte. Il aurait aisément compris que j’avais été touchée par ses paroles et qu’il m’avait blessé. Plutôt mourir que de lui donner cette satisfaction, pas maintenant en tout cas.
    Il pris sa chemise et l’enfila dans un geste énervé, ce qui me prouva que j’avais touché quelque part une corde sensible, et en surprenant son regard se perdre dans mon décolleté, je souriais intérieurement en me disant que j’avais gagné sur certains tableaux. Cependant sa voix me ramena à la dure réalité.

    « Tout ce qui adviendra désormais, tu l’auras cherché. »

    « Et pourquoi donc ? Parce que je n’écarte pas les cuisses à la moindre occasion comme ces filles soit disant plus intéressantes que moi ? »

    Là c’était sorti tout seul mais c’était tellement criant de vérité. De quoi me menaçait-il au juste ? Il m’insultait et osait me remettre tout sur le dos ? Non, ça ne marchait pas comme ça !

    « Vas donc les retrouver tes copines faciles à lever puisque tu ne supporte pas le moindre obstacle en qualité de faible que tu es. »

    Allais-je trop loin ? Je m’en fichais complètement. Le chagrin et la colère voulaient se répandre et je n’arrivais plus à les contrôler.

    « Quand je pense que tu me rejette alors que tu sautes toutes ces gourdes. » Grommelais-je entre mes dents. « Mais tu sais quoi ? Vas y, vas les retrouver ! Moi-même je me suis fait de nouveaux amis récemment. Des amis me jugeant à ma véritable valeur. Avec eux j’atteindrais mes buts, alors qu’avec toi… »

    Je serrais les poings, la colère m’envahissait de plus en plus mais la tristesse était aussi bel et bien là. J’avançais d’un pas décidé et lorsque je fus près de lui, je lançais,

    « Je pensais avoir eu raison de te quitter, maintenant grâce à toi, j’en suis certaine. Nous n’avons plus rien en commun, c’est évident. Avec toi je ne fais que stagner, tu m’empêche d’avancer et de m’accomplir alors qu’avec les autres ça sera différent. »

    Je le dépassais et je posais une main sur la poignet de la porte que je fixais un moment. Les larmes me montèrent rapidement aux yeux, voilà pourquoi je ne me retournais pas pour conclure.

    « Je crois que ceci met également fin à notre amitié. »

    J’ouvrais la porte et la passais avant de la refermer, pourtant je n’allais pas plus loin, me laissant glisser contre cette dernière tandis que je laissais mes larmes s’écouler sans me retenir. Depuis quand n’avais-je pas pleuré ? Difficile à dire tellement cela remontait à longtemps. On pourrait me surprendre, n’importe qui rentrant à la Salle commune, même Duane en ouvrant la porte pensant que j’étais partie ou en m’entendant sangloter, mais je n’y pensais même pas, j’étais toute à ma tristesse. Celle de m’être faite jetée par celui que j’aimais, celle d’avoir perdu mon meilleur ami, par orgueil. J’aurai aimé qu’il me retienne, qu’il me demande de reconsidérer mes paroles, qu’il tenait à notre amitié à défaut d’autre chose mais il ne l’avait pas fait et ça me brisait un peu plus le cœur.
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Message par Duane Cleveland Mar 23 Nov - 16:57

    « Et pourquoi donc ? Parce que je n’écarte pas les cuisses à la moindre occasion comme ces filles soit disant plus intéressantes que moi ? »

    Comment pouvait-elle seulement oser répliquer? J’avais pourtant fais le nécessaire pour qu’elle comprenne que le silence serait la meilleure des réponses désormais. Mais non, il fallait toujours qu’elle trouve à répondre, qu’elle ait le dernier mot. Elle m’agaçait assez pour m’obliger à fermer les poings, retenant par là même mon irrésistible envie de la frapper. Elle se trompait. Bien sûr, le fait qu’elle soit légèrement réticente devait peser dans la balance, mais ce n’était rien en comparaison de la façon dont elle me traitait. Je n’étais qu’un pantin entre ses mains, je n’avais pas la moindre valeur, et je détestais ça. Il n’était pas question que je lui donne raison, et encore moins que je revienne sur mes paroles!

    « Vas donc les retrouver tes copines faciles à lever puisque tu ne supporte pas le moindre obstacle en qualité de faible que tu es. »

    Comme si c’était encore nécessaire, Kris semblait chercher à tout prix à faire déborder le vase. Seulement voilà, à force d’en rajouter c’était une inondation qu’elle allait trouver. Je sentis mes lèvres se crisper et un léger frisson monta en moi tandis qu’elle m’accusait d’être faible. Quelle idiote! Il n’y avait aucune faiblesse à répondre aux désirs des autres, mais ça elle ne pouvait pas en avoir la moindre idée. Pauvre petite vierge arrogante et bruyante!

    « Quand je pense que tu me rejette alors que tu sautes toutes ces gourdes. Mais tu sais quoi ? Vas y, vas les retrouver ! Moi-même je me suis fait de nouveaux amis récemment. Des amis me jugeant à ma véritable valeur. Avec eux j’atteindrais mes buts, alors qu’avec toi… »

    Et voilà qu’elle ramenait sa jalousie sur la table! Elle aurait dû savoir que ça ne me faisait plus rien. Comment pouvais-je décemment vouloir la rassurer et calmer cette jalousie dont elle ne savait décidément pas faire la preuve au bon moment? Elle m’avait clairement prouvé que je n’avais qu’une faible valeur à ses yeux. C’était totalement ridicule de m’accuser, moi, de la rejeter. Jamais elle ne s’assumerait, cette peste immature!
    Et de quels nouveaux amis elle me parlait? J’eus la délicatesse de laisser échapper un rire bref qui tenait beaucoup du grognement à cette évocation. Elle et moi savions très bien qu’elle était incapable d’avoir le moindre ami. Elle ne savait même pas ce que ça signifiait, et elle me le prouvait bien ce soir.
    Elle avança vers moi d’un pas décidé, les poings serrés. Sa rage était palpable et faisait assez bien écho à la mienne.

    « Je pensais avoir eu raison de te quitter, maintenant grâce à toi, j’en suis certaine. Nous n’avons plus rien en commun, c’est évident. Avec toi je ne fais que stagner, tu m’empêche d’avancer et de m’accomplir alors qu’avec les autres ça sera différent. »

    Pardon? Mon cœur loupa un battement, j’en aurais juré, et mes poings se crispèrent un peu plus. Mes ongles entamèrent la chair de ma paume, mais ce ne fut pas cette douleur qui me fit serrer les dents. Mon rythme cardiaque atteignait des sommets alarmants et la fureur coulait partout dans mes veines. J’avais du mal à conserver ne serait-ce qu’une once de calme et je sentais poindre au coin de mes yeux le signe de ma frustration. Kris avait déjà atteint la porte et sa main se trouvait déjà sur la poignée. J’aurais sans doute dû dire quelque chose pour la retenir, pour éviter que cette situation ne dégénère à travers une ignorance et un silence prolongés des deux côtés. Seulement il était exclu que je fasse le moindre pas vers elle. Tout ça c’était sa faute, à elle, et entièrement à elle!

    « Je crois que ceci met également fin à notre amitié. »

    La déclaration me figea, et pourtant je sentis mes lèvres s’ouvrir d’elles même et les mots partir tout seuls.

    « Très bien, et maintenant dégages!  »

    La porte se referma aussi sec derrière Kris, me permettant de laisser libre court à toute ma rage. Me retournant, je frappais brutalement dans une marmite qu’on avait laissé trainer là. Un geste me suffit à envoyer s’éparpiller au sol la totalité des objets posés sur ma table de chevet. Dans le même élan encore, la rage montant crescendo à mesure que je l’extériorisais, j’envoyai valser tout ce qui me passait sous la main ou les pieds. Lorsque je me calmais enfin, prostré au beau milieu du dortoir, il était méconnaissable. La rage était toujours là, mais elle semblait s’être suffisamment manifestée. Lui succédèrent quelques larmes de dépits, et de tristesse. Je me détestais pour ce que je venais de faire. Pas à la pièce, bien sûr, mais à mon amie de toujours, qui aurait du devenir bien plus que ça encore ce soir. J’avais laissé passé l’occasion de la faire mienne pour toujours, et en avais même profité pour l’éloigner de façon claire et assurée de moi. Bien évidemment, je n’étais pas le seul responsable. Mais mon foutu ego avait encore frappé. Et Kris ne l’avait pas supportée. Elle avait raison. Comment supporter mes crises de nerf et mon incompréhension? Ce n’était pas dans ses moyens, en tous cas, pour mon plus grand malheur.

    Dépité, je me laissai lourdement tomber sur le lit que j’avais totalement privé de draps. J’aurais pu me précipiter à la porte, retrouver Kris et lui demander pardon. Oui, j’aurais tout à fait été en mesure de le faire. Mais à quoi bon? Elle devait me détester maintenant, alors que je n’étais déjà pas aussi haut que je l’espérais dans son estime. Elle me cracherait au visage et m’enverrait balader. Il était inutile que je ravale mon ego pour un si maigre résultat. Car au fond, mon ego, c’était tout ce qu’il me restait désormais.

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