Sin Nombre ▬ Lisy Shank

par Invité Mar 30 Mar - 15:37

© COLLAPSING NIGHT

YOUR PAPERS PLEASE

NOM : shank
PRENOM : lisy
DATE DE NAISSANCE : vingt-neuf décembre
ÂGE : dix-neuf
SANG : moldu

STUFFS

BAGUETTE : bois de merisier brun rosé clair et rigide ; crin de sombral ; très puissante et légère.
PATRONUS : un fennec brun pâle assez petit, environ 20 centimètre en comprenant la queue et les oreilles.
LANGUES PARLEES : anglais, espagnol, français, coréen.
VOCATION : neutre, en réalité. pour l'instant.
FUTUR : le jour où les quatre préfets utilisèrent un retourneur de temps, Lisy mourut. Elle était plutôt connue à l'époque dans les deux camps. parfois du côté de l'un, parfois de l'autre. Personne ne sut jamais dans quel parti elle s'était réellement engagée, prétendant être la taupe de l'un pour espionner l'autre et vice-versa. Et étonnement, les deux camps la crurent ; ses belles et chaleureuses paroles semblaient beaucoup trop sincères pour en douter.

Spoiler:

par Invité Mar 30 Mar - 15:37

© COLLAPSING NIGHT

THERE WAS A TIME

LE DERNIER ENVOL

A l'orphelinat, le jour venait à peine de se lever. Peu de gens étaient encore debout, la plupart des adultes prenaient leur temps pour se lever, tandis que les enfants sautillaient partout, hurlant d'hystérie. Une bonne femme robuste se tenait près d'un sapin décoré avec différents objets trouvés dans tous les bâtiments et possible à accrocher sur une maigre branche d'arbre sans qu'elle la brise ou glisse à cause du poids. Elle surveillait le bon déroulement des choses, l'esprit à moitié encore endormi, prenant garde à ce qu'aucun enfant ne se dispute pour un cadeau et que chacun reparte avec un paquet. Elle commençait vaguement à somnoler, quand soudain, son attention fut attirée par une petite brune de cinq ans, qui semblait, comme à son habitude, vouloir passer la première. La gamine, haute de trois pomme, dégageait ses camarades se trouvant sur son passage et jurait en frappant ceux qui ne voulaient pas disparaître de sa vue. La plupart se poussaient, sachant que si ils ripostaient, leur attente risquait d'être encore plus longue.
Derrière elle, un bambin, qui paraissait être un peu plus jeune qu'elle. Il le suivait, ou plutôt, se faisait tirer par Lisy, son lapin encore dans la main, un œil encore fermé. Son petit protégé, dont elle ne se séparait que rarement. De toute façon, il avait le même âge qu'elle, donc suivait les mêmes cours, ce qui arrangeait grandement tout le monde, ne voulant pas subir encore une fois les insultes fatigantes de Lisy pour protester contre le fait qu'ils ne soient pas ensemble lors de la classe.
Enfin, les deux arrivèrent près du tas de cadeau que le directeur, déguisé en Père Noël, avait laissé là la veille. Bien que tous étaient censé dormir à ce moment-là, Mr. Cooper avait préféré se dissimuler devant un costume rouge et une barbe blanche bien fournie – question de sûreté, disait-il.
Lisy, les yeux brillants devant cette montagne de cadeaux, chercha rapidement le sien et celui de Jeff. Enfin, elle les trouva, les prit délicatement, puis donna le sien au garçon et se déplaça.
Plus loin, la fille prit son paquet placé entre ses jambes écartées, et l'ouvrit. Son regard s'illumina lorsqu'elle découvrit son cadeau : un gigantesque tas de cartes postales, chose qu'elle collectionnait avec grand soin depuis qu'elle en avait trouvé une dans la citerne. Peu importe le texte qu'il y avait derrière, elle aimait les images que les cartes affichaient. Lisy les observait et décortiquait une par une, avec un sourire encore plus grand à chaque fois. Et fièrement, elle ajouterait celles-là parmi les 150 autres.
Dis Jeff, dis, t'as eu quoi toi ?
Mmm... Sais pas.

Lisy se pencha sur le présent de son ami, qu'il n'avait pas pris la peine de déballer, et écarquilla les yeux. Actionman ! C'était incroyable, le premier qui « entrait » dans l'orphelinat depuis que elle, Lisy, était arrivée. Avant, elle ne savait pas ; comment aurait-elle pu ?
Jeff s'inclina aussi, puis ses lèvres s'étirèrent jusqu'au maximum. Jamais Lisy ne l'avait vu sourire ainsi, et voir autant de joie sur un visage aussi mignon la mettait d'une très bonne humeur dès l'aurore. Super, elle sentait que ça allait être une journée inoubliable. Et ça commençait bien, c'était Noël.

Lisy... Lisy ? Mr. Cooper désire te voir.
Okay. Dis-lui que j'arrive.

Lisy se leva, jeta un coup d'œil à Jeff, qui s'amusait avec son nouveau jouet, puis se dirigea vers le bureau du directeur. Il l'attendait, le fauteuil tourné vers les grandes fenêtres qui donnaient sur la cour, laissant entrer les rayons du soleil déjà haut. Lorsqu'elle entra sans frapper, il se dressa, et prenant une photo sur sa table, il s'installa sur le fauteuil. Il invita Lisy à le rejoindre. Celle-ci s'assit à côté de lui, et alors, il lui présenta la photo. Premièrement, elle crut que c'était une nouvelle carte postale. Et rapidement, compris ce que c'était. Non, pas maintenant. Elle commenaçait réellement à en avoir assez de faire des aller-retours chez des familles d'accueil qui ne voulaient jamais d'elle.
Mr. Cooper secoua lentement la tête. Non, ce n'était pas une nouvelle famille d'accueil. Alors qui ? A nouveau, elle réalisa. Sa... Sa mère ? Comment ça, sa mère et son père ? Ses yeux s'écarquillèrent. Comment avait-il pu les retrouver ? Où étaient ces fils de battard ? Pourquoi l'avaient-ils abandonné ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Ta mère a décédé en te mettant au monde, Lisy. Ton père a quitté ce monde peu de temps après... A cause d'un empoisonnement.
Ma... Ma mère ? J'ai... J'ai un nom de famille alors ?
Oui. Tu t'appelles exactement Lisy Penelope Shank. Et tes parents se nommaient Judith Polly O'Brien Shank et Robyn Jonsi Shank...

Mais Lisy était déjà sortie, elle ne voulait pas en savoir plus, connaissant déjà ce qu'elle allait devenir. Il avait alors cru que ça la rendrait heureuse...

LA PRODIGIEUSE METAMORPHOSE

Bonjour, Lisy. Installe-toi, je t'en prie.
Mademoiselle veut-elle du thé ?
Oui.

Un ton sec et froid, un regard ombré et des manières élégantes, c'était la nouvelle Lisy Shank. Elle avait à présent treize ans, et prenait un dernier repas en « famille » avant d'aller à Hogwart, pour la première fois de sa vie. Elle prenait son temps, sans pour autant angoisser sur le choix qu'allait faire le Choixpeau sur sa maison. Elle s'imaginait bien comme une parfaite Slytherin.
Et à présent, elle buvait son thé, sans faire de bruit, sous le regard bienveillant de sa grand-mère maternelle, qui l'avait pris sous son aile quelques semaines après que Mr. Cooper ait montré la photo à la petite enfant. À ce moment-là, Mrs. Shank ne voulait pas prendre avec elle Jeff. Lisy avait protesté, pleuré, insulté, juré, hurlé, frappé, mais rien n'avait marché, la femme âgée était restée impassible. Le départ avait été plus long qu'un départ normal. Lisy ne voulait pas quitter Jeff, qui s'accrochait à ses pieds en sanglotant. Mais le cœur brisé, Lisy avait du abdiquer – elle n'avait pas le choix mais ce fut seulement cinq heures après l'arrivée de Mrs. Shank.
Cette déchirure avait totalement changé la jeune fille. Autrefois seulement grossière, un brin mal élevée, elle était pleine de vie, et jouait. À son arrivée au manoir des Shank, son cœur se glaça en un temps record. Devenue rapidement ambitieuse, manipulatrice et charmeuse, elle avait appris à mentir pour obtenir de son aïeule ce qu'elle désirait. En réalité, c'était Mrs. Shank elle-même qui lui avait appris tous les fils du métier, et avait laissé sa petite-fille se débrouiller pour développer ses capacités. Et il fallait croire que Lisy excellait dans tous les domaines. Néanmoins, Lisy était toujours aussi insolente, mais pas en présence de sa grand-mère, de crainte de se voir enlever un des privilèges qui lui tenaient tant à cœur.
Lisy prit une profonde inspiration. Tous ses bagages étaient prêts, ils l'attendaient à l'entrée, et elle avait du temps. Il n'était que huit heures vingt-trois. Elle avait encore le temps. Elle finit donc lentement ses toasts et son bacon puis se leva de table.
Je finis de me préparer et je reviens.

Lisy déposa un baiser sur la joue de sa grand-mère puis sortit de la pièce. Malgré sa transformation, elle était restée très aimante et possessive, ainsi que jalouse, sentiment qui allait généralement de pair avec l'amour.

Bonne rentrée Lisy.
A bientôt.

Lisy monta sur les premières marches du wagon, puis se tourna vers sa grand-mère. Elle lui sourit une dernière fois, avant de s'apprêter à s'installer dans un des compartiments, quand elle jeta un dernier regard à la foule, composée de parents qui quittaient leurs protégés avec des tonnes de larmes, qui les poussaient avec un sourire timide vers le train, ou qui faisaient juste un signe de tête, ce qui était généralement le cas des géniteurs des élèves les plus âgés.
Ses yeux perçants se fixèrent alors sur une croix en or qui brillait sous les rayons du soleil. Le même que celle de Mr. Cooper. Il pouvait y en avoir des milliers sur terre, non ? Non. Celle-là était parfaitement nettoyée, avec la tête du Christ entaillée sur le côté, comme pour le faire souffrir encore plus de ce qu'il souffrait déjà.
Lisy retint son souffle. Qui était l'orphelin que Mr. Cooper accompagnait ? Impossible. Pas lui. Les mêmes yeux. Le même sourire mal assuré. Les mêmes cheveux.
Lisy délaissa sa grand-mère, traversa la foule en bousculant les personnes, qui se juraient et hurlaient avant d'embrasser les enfants qui se précipitaient dans les wagons. Une minute avant le départ. Souffle court. Lui. Tremblante. A quelques pas. Ébranlée. Larmes. Puis rencontre. Enfin. Hurlements de joie. Parfum doux et éternel. On est bien, on rêve, on sourit, on se sent mieux, on respire, calme, heureux, amoureux, libre.

LE BAISER SECRET

C'était un bel après-midi d'été. A Hogwarts, tout le monde était sortit jouer, et seul Lisy résidait dans la salle commune, à sourire pour aucune raison visible. Ses yeux bruns brillaient d'audace, tandis que la porte de la salle commune s'ouvrait dans un bruissement. Un beau jeune homme, d'environ son âge, se glissa dans la pièce puis vint s'allonger sur sa poitrine. On aurait dit un couple qui vivait une idylle parfaite, même entre deux personnes dont le cœur semblait gelé. Et pourtant, ils étaient seulement amants – cela faisait à présent quatre ans et deux mois.
Embrasse-moi.
On ne peut pas, tu le sais aussi bien que moi.
Embrasse-moi.

Un sourire narquois allongea les fines lèvres de Lisy. Elle ne céderait pas et savait pertinemment que lui non plus. Relevant la tête, il prit délicatement la nuque de la jeune femme dans sa main pour éviter qu'elle ne bouge puis s'approcha d'elle. Un rire espiègle et Lisy tentant de s'échapper à ce baiser. Elle le voulait, oui, mais ils ne pouvaient pas. On ne pouvait pas savoir qui pouvait arriver ou se cachait pour récolter les moindres petits ragots, dont l'importance intéressait peu. Et dans ce cas-là précisément, ses pensées se dirigèrent directement vers cette putain d'Anissa Ridley.
En réalité, Lisy ignorait pourquoi elle désirait que sa liaison avec Jeff la gênait tant. Peut-être que c'était parce qu'il était à Gryffindor. Quoique, elle s'en moquait. Que le monde les découvre en sur le fait, peu lui importait !
Embrasse-moi.

Riant, elle le frôla dangereusement et se leva brusquement, le faisant rager. Il était vraiment adorable, comme autrefois.
Tu veux vraiment jouer à ça ? Tu sais très bien qui va gagner !

Mais elle était déjà loin et ne l'entendait plus. Elle courait à perdre haleine, sentant les courants d'air disperser ses cheveux bruns et les laisser foueter doucement son visage. Et même si elle semblait galoper sans jamais pouvoir s'arrêter, elle se fit rapidement rattraper par Jeff, qui la saisit par les hanches pour l'immobiliser. Elle hurla, pour attirer l'attention d'un quelconque élève qui passait par hasard là. Personne. Peut-être était-ce mieux ainsi ?
Tu ne m'échapperas pas...

Un murmure à son oreille. Elle n'avait pas besoin de beaucoup pour rire avec Jeff, tandis que même si tous les garçons les plus mignons se mettaient à lui débiter les pires conneries du monde, son visage n'affichait pas le moindre sourire. Uniquement Jeff arrivait à briser ses expressions de glace, mais cela ne se produisait que lorsqu'ils étaient seuls. Les autres fois, tout se faisait avec le regard, qui brillait toujours d'une étrange lueur quand ils se rencontraient au détour d'un couloir. C'était tout simplement magique et inexplicable.
Ah ! Tu me fais mal !
Oh, où ça ?

Lisy s'était déjà enfuie.

L'ATTAQUE FOIREUSE

Lisy mit en place son masque. Elle s'était longuement entrainée à lancer des sorts sans les prononcer, dès l'annonce de l'attaque surprise de Noël faite par Clyde Andrews. En réalité, à la base, Lisy avait été invitée. Par qui ? La question ne se posait même plus. Des dizaines de garçons avaient patiemment fait la queue pour avoir la chance de défiler et de danser avec une des plus jolies filles de l'école, mais c'était bien sûr Jeff qui l'accompagnait – comme chaque année. Cependant, ce Noël-là était spécial, et elle n'avait pas envie de s'ennuyer dans un bal où les BlackBirds sembleraient mener la danse et tous les individus présents se bourreraient jusqu'à l'évanouissement. Elle voulait de l'action. Ce n'était pas qu'elle s'emmerdait avec Jeff, tout le contraire même, mais pas comme elle le désirait cette année-là. Et l'assaut imprévu d'Andrews tombait à pic.
La jeune fille eut un sourire aux lèvres lorsqu'elle garda durant quelques instants les yeux fixés sur sa baguette en bois clair. Ensuite, son regard se posa furtivement sur chacun des membres présents, prêts à déverser d'innombrables sorts pour effrayer les pauvres minables qu'étaient les élèves de Hogwarts. Elle s'arrêta un peu plus sur le chef de clan, puis reporta son attention sur ses vêtements noirs. Elle remonta un peu son jean, ferma son gilet, arrêtant le zip juste au dessous de sa poitrine, et renforça l'élastique qui maintenait fermement son chignon.

Clyde Andrews fit un signe. Ils s'avancèrent tous ensemble jusqu'aux portes de la Grande Salle, fermées. Lisy avait la tête vide. Ses pensées l'avaient délaissés. Seul sa baguette semblait être en réel contact avec elle. Les portes s'ouvrirent d'un coup, les élèves, tous vêtus de leur meilleur costume – ou robe, les regardaient, incrédules. Un sort, des gens qui paniquaient, l'euphorie. D'une certaine manière, cette scène était belle.

Si Lisy avait la capacité de figer le temps en respirant profondément, elle l'aurait fait à cet instant, pour observer chaque traits des élèves, et des attaquants. Pour décerner toutes les expressions, apprendre le langage du corps, se fatiguer à explorer les gens, se mêler entre eux, à imprégner quelques uns dans sa mémoire, y inscrire l'éclat exceptionnel de chaque paire d'yeux, la moindre strie sur les lèvres pulpeuses d'une élève, le plus petit cheveux d'un professeur atteint de calvitie, la dent la plus jolie d'un adolescent en pleine puberté portant un appareil dentaire. Elle y chercherait aussi Jeff, et lirait probablement sur son visage de la peine, mêlée à la surprise, et l'inquiétude, le regard braqué vers l'entrée de la Grande Salle. La peine parce que Lisy lui avait posé un putain de lapin, pour la première fois de sa vie. Haussement d'épaules. Ça lui apprendrait à trop croire en tout, et au bon fond de chacun. La surprise, à cause de cet éclair rouge qui traversait la salle à une vitesse incroyable vers Raven Beckett. L'inquiétude, pour lui-même, et peut-être aussi pour elle. L'inquiétude peut-être parce qu'il imaginait les événements à venir. L'inquiétude peut-être parce qu'il pensait que Lisy faisait partie de ce gang malfaisant. L'inquiétude était le sentiment qui donnait le plus de doute en Lisy. Elle préférait ne pas y penser pour ne pas se troubler. Elle l'embrasserait sur la joue, ou sur la bouche, peut-être. Toujours peut-être. Encore peut-être. Car figer le temps était impossible, à moins que tous eurent indirectement croisé le regard mortel du basilic, et qui seraient éternellement pétrifiés, à moins que Lisy ne prépare le remède en élevant durant toute sa vie des mandragores. Mais au réveil de tous, elle ne serait plus qu'une vieille fille aux cheveux argents, qui sourirait de ses souvenirs.
Elle reprendrait sa place dans le groupe d'encagoulés.
Et la façon de revenir à la réalité serait aussi simple. Craquement de doigt.

Garden, Adam, faîtes évacuer les étudiants ! Bonnie, avec moi, il faut protéger les hommes du Ministère !

Ça, c'était Mason Sommers. Le gars qui se croyait héros alors qu'il n'était pas mieux qu'une larve. Bien. Tout avait repris son cours comme si rien ne s'était passé.

Lisy s'élança dans la salle, suivant un groupe d'élèves fuyant. Jeff était avec eux. Il tenait la main d'une fillette. Une bouffée haineuse la prit et elle grogna animalement. La jeune femme lança quelques sorts à gauche à droite, suivie d'un autre encapuchonné. D'un signe, il prit un couloir adjacent, pour les prendre en surprise. Elle lui assura avoir bien compris en hochant discrètement de la tête, puis les poursuivit à une dizaine de pas derrière, silencieuse comme un chat. Quand la petite troupe vit le jeune homme masqué au bout du couloir, ils firent demi-tour. Soudain, ils trébuchèrent tous ensemble, la peur peinte sur le visage, quand ils virent Lisy apparaître lentement. La fillette hurla, et d'un mouvement, Jeff la couvrit. Cela frôlait l'insupportable. Et pour le corriger convenablement, elle s'attaquerait à lui en premier. Endoloris... Une plainte qui déchira Lisy résonna longuement dans les couloirs. Cependant, elle ne relachait pas son emprise, elle riait, d'un air démoniaque, la baguette levée. Son coéquipier avait commencé à lancer des sorts, lui aussi. Très bien. Il semblait avoir compris que Jeff était sa proie et non la sienne.
« Dis, Lisy, quel sort tu lancerais, toi, si un jour, tu devais attaquer quelqu'un pour une raison quelconque ? - Cela dépendrait. - Comment ? - Si cette personne m'a fait souffrir, même inconsciemment, je lui lancerais un Doloris. Si c'est quelque chose d'autre, un Sectusempra. Sinon, pourquoi pas un Avada Kedavra ? Il me tente bien c'lui-là aussi. » Elle entendait encore leur conversation, sous le ciel noir de écossais. La lune brillait ce soir-là, et Lisy avait la tête posée sur l'épaule de Jeff. Elle riait doucement, après cette confidence singulière. Jeff ne la regardait pas, il gardait les yeux fixés sur le ciel et observait les étoiles, voilées par les rayons trop forts de la lune. Néanmoins, Lisy déscernait sur son visage une sorte d'amusement, mais aussi de la crainte. Craignait-il à cet instant-là de recevoir un jour le sortilège ? Prévoyait-il déjà un moment où il blesserait l'égo de la jeune femme ? Certainement.

Le cri persistait toujours. Les autres enfants étaient terrifiés. Et enfin, Lisy lâcha son emprise. Jeff ne se tortillait plus de douleur. Mais il avait sûrement réalisé que c'était elle qui l'avait attaqué, et non quelqu'un d'autre.

Lisy...

Ce ne fut qu'un chuchotis, mais elle l'entendit. Émue, elle s'évapora, ne sachant plus que faire.