The lost children ▌Mackenzie H. Jackson {done

Je courais, toujours un peu plus vite, le souffle haletant. Je courais aussi vite que je le pouvais, mon champ de vision se trouvait rétréci alors que mes jambes menaçaient de me lâcher dans les mètres à venir. Tout était sombre, l’air était froid et l’atmosphère était lugubre ça m’en donnait froid dans le dos. Alors que je me retournais tout d’un coup le décor changea, j’étais dans une petite maison, beaucoup plus chaleureuse que le précédent paysage. J’avais cette étrange impression de connaître cet endroit et de le connaître plutôt bien même. J’observais la pièce avec attention et m’arrêtais sur les photos qui étaient accrochées au mur. Je connaissais ces personnes j’en étais sure. Cette petite fille, ces deux garçons et leurs parents, oui… Puis tout d’un coup ce fut l’illumination, bien sur que je les connaissais, c’était moi, nous, ma famille. Cette idée fit apparaître une boule dans le creux de mon ventre et me serra la gorge. Et soudain un bruit sourd venant du rez-de-chaussée me tira de mes pensées. Puis des cris venant d’en bas suivirent, mon cœur se mit soudain à battre la chamade, je connaissais cette scène aussi. Non, je ne voulais pas la voir encore une fois, mais cette fois-ci des petits bruits de pas venant de mon étage descendaient les escaliers. Impuissante je me sentais obligée de les imiter. La scène qui se déroulait en bas, je la connaissais par cœur mais inconsciemment j’avais un espoir de pouvoir changer les choses cette fois-ci, alors que les sorts fusaient un peu partout dans le salon et que les deux adultes se battaient promptement contre les cinq silhouettes cagoulées, les trois enfants observaient en silence la scène près de la porte. Je me dirigeais vers eux discrètement :

MACKENZIE : « Remontez dans votre chambre vite allez vous cacher ! »

Ordonnai-je aux enfants d’une voix pressante, mais aucun d’entre eux ne daigna me regarder. Tant pis il fallait que j’agisse et vite. La femme était déjà à terre, inerte tandis que l’homme se battait toujours vaillamment. Je sortis ma baguette et lançais quelques sorts en direction des silhouettes mais c’était comme si mes sorts ne les touchaient pas, comme si… ils passaient à travers eux sans les blesser. Je m’acharnais avec toujours un peu plus de rage face à l’échec. Je ne pouvais rien faire, j’assistais de nouveau, les yeux embués de larmes silencieuses à la mort de cet homme - mon père - puis à celle des deux garçons. Il n’y avait plus que cette petite fille qui ne comprenait pas et qui observait tout cela sans dire un mot, choquée avant que de nouveau un homme retire sa capuche sombre, la fixe de ses yeux sombres et se mettent à rigoler avant de partir. Les larmes coulaient sur mes joues, alors que le paysage devenait de plus en plus flou.

- « Nooooooon ! »

Je fus réveillée en sursaut par ma propre voix. J’étais en sueur et mes yeux cherchaient des repères. J’allumais la lumière de ma lampe de chevet, assise sur mon lit. Non, ce n’était qu’un cauchemar, j’étais dans la chambre qui était devenue mienne après que ma tante m’ait recueillit. Mon palpitant frappait douloureusement contre ma poitrine alors que la porte s’ouvrit en dévoilant le visage familier de ma tante aux traits inquiets mais habitués visiblement à ce genre de situation.

MACKENZIE : « Tout va bien tata, juste un cauchemar…tu peux retourner au lit. »

La rassurai-je avant de me laisser tomber sur le lit.