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Douce folie Ft Cléo & Gemma

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Douce folie Ft  Cléo & Gemma Empty Douce folie Ft Cléo & Gemma

Message par Invité Mer 2 Juin - 19:43

«Cesse de geindre... Tu me saoule... » Assise parmi les friches, Chrysalde gémit, attisant la fureur de la gamine qui était déjà franchement agacée. Elle tapait du pied, attendant que son jouet cesse de gémir et de sangloter comme une pauvre gosse qui a perdu ses parents dans un centre d'achat. C'est d'ailleurs ce à quoi avait l'air la rouge présentement : une enfant. Une gamine effrayée et tremblante, ce qui plaisait assez à Claudia, il fallait l'avouer. Claudia était sans pitié, sadique et tellement cruelle qu'il lui semblait jubilant de voir une adulte trembler devant elle. Ses petites mains prirent le visage de celle qui l'avait jadis modelé pour le relever vers elle. Son sourire mauvais fit frissonner la Gryffondor, qui préféra fermer les yeux que de voir cette bouille d'enfant satanique aux sourires morbides. Chrysalde avait fini par associé Claudia, son éternelle ennemie, au démon. Cette amie imaginaire qui changeait si souvent de forme corporelle ne pouvait être autre chose que le diable en personne. Bien qu'elle savait que Claudia faisait partie d'elle. Oui, elle était sa propre ennemie. «J'aime te voir trembler, ma douce. » Ses mains descendirent pour prendre les poignets de la jeune fille, enfonçant ses ongles dans sa chair tendre jusqu'à ce que le sang ce mette à couler. La jeune femme étouffa un gémissement de douleur. Quand bien même l'aurait-elle poussé, le rire sadique de Claudia l'aurait étouffé. «Tu es tellement adorable comme jouet, ma jolie. » C'était tout ce que Chrysalde était, le jouet de ses hallucinations macabres qui la prenait d'assaut jour et nuit. Elle n'avait aucun moyen de les éloigner pour toujours, elles revenaient toujours. Et Claudia en était la plus dangereuse. C'était elle qui les contrôlaient tous, qui les faisaient apparaître aussi fort. La jeune fille en avait peur, réellement peur, faisant ainsi plaisir à Claudia. C'était toujours la même rengaine qui recommençait, encore et toujours, sans lui laisser de répits. L'être imaginaire tendit la main, agrippa une mèche de cheveux qu'elle tira avec violence. Chrysalde ne put que suivre le mouvement, avec raideur et douleur. Les doigts de la gamine caressèrent sa joue, la griffant au passage. Elle allait ouvrir la bouche mais...

Une main se posa avec douceur sur elle. Présence rassurante qui fit grimacer Claudia. Elle lâcha Chrysalde, fit un pas en arrière, toujours invisible aux yeux de l'intrus. Elle claqua de la langue avant de grogner. Elle se tenait maintenant à distance de la silhouette de la jeune femme regardant d'un air assassin celle qui avait interrompu son jeu. Chrysalde, elle, leva les yeux vers Cléo, déboussolée et perdue, de toute évidence. «Ta copine m'empêche de m'amuser, dis-lui de partir, u veux?. » Se tournant vers elle, la rouge et or fit un signe de négation de la tête. Elle ne voulait pas que Cléo parte, ce serait un suicide ou du moins, une torture volontaire. Elle se leva doucement, un peu chancelant pour se mettre à la hauteur de son amie. Parce que c'était bien ce qu'était Cléo, l'une des très rares personnes que Chrysalde pouvait qualifier d'amie. La jeune femme que l’on disait folle ne semblait pas se rendre compte du sang qui s’échappait des plaies causer par la psychopathe imaginaire. Elle était si habituer à la douleur qu’elle ne la sentait plus vraiment. «Elle n’est pas contente. Elle ne peut pas jouer » Elle savait que son amie comprenait de qui elle parlait. Cléo, comme tout le monde, connaissait l’ampleur de la folie qui habitait Chrysalde, mais elle ne semblait pas en avoir peur, comme tant de gens dans cette école. Pourtant, elle n’avait jamais fait de mal à qui que ce soit, sinon à elle-même. «Pourquoi tu es toujours là, quand je délire?» Innocente question, sans doute rhétorique, mais elle attendait la réponse, avec attention. C’était tout de même étrange.

Un bruit dans son dos la fit sursauter. Lorsqu’elle se retourna, elle remarqua une jeune fille qu’elle avait croisé plusieurs fois dans la salle commune, mais elle ne lui avait jamais parler. En fait, Chrysalde ne parlait pas vraiment aux gens, elle savait ce que la plupart pensait d’elle et ce n’était pas très encourageant, avouons-le. À sa vue, Claudia émit un soupire agacé avant de taper du pied, mais elle ne disparut pas, comme l’aurait voulut la jeune fille. Ce pourrait être pire, tout de même, elle se tenait tranquille…pour le moment. Inclinant doucement la tête, Chrysalde essaya de se souvenir du nom de la nouvelle venu…Laura? Emma? Ça ne lui venait vraiment pas… Tant pis. Se tournant vers Cléo, le regard interrogateur, elle demanda : «C’est ton amie, la petite blonde?» Ça devait être ça, sinon pourquoi serait-elle là?


Dernière édition par Chrysalde Mikhalkov le Mer 16 Juin - 4:13, édité 1 fois

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Message par Cléo Forester Ven 11 Juin - 22:39

« Salut jolie lionne », lança sobrement Cléo, s'adossant au mur près duquel se tenait sa cousine Emerson. « Salut, la tigresse ! » La réponse de sa cousine satisfit la troisième année, bien qu'elle ne fût pas dupe : le ton absent de sa sœur de cœur, celle avec qui elle avait partagé toutes ses bêtises et ses délires d'enfance, la démasquait. Emerson n'avait jamais su mentir convenablement : elle était soucieuse. Sans doute encore cette affaire de prophétie la concernant elle et ce muffle de Connor Whitley. Promenant une main lasse dans ses longs cheveux blonds dorés, Cléo soupira profondément à part elle : bien qu'elle trouva parfaitement absurde l'éventualité qu'Emerson pût finir par épouser ce serpent abject, d'un machisme et d'une arrogance typique de tout ce que l'inaccessible Forester détestait chez les garçons, elle devait bien avouer au fond d'elle-même qu'elle avait désormais l'intime conviction que Dayton Sommers et sa bien-aimée cousine ne feraient pas leurs vies ensemble. Ou était-ce seulement qu'en dépit de sa culpabilité dévorante, Cléo persistait à éprouver une affection bien trop appuyée pour le préfet des rouges et or ? Il hantait constamment ses pensées depuis quelques temps : son sourire éclatant semblait la remuer de l'intérieur comme une vague un peu trop forte ; ses profonds yeux noirs la faisaient chavirer. Cléo commençait à avoir du mal à dissimuler les frissons qui lui parcouraient l'échine, lorsqu'elle entendait la belle voix grave du Gryffondor dans le lointain ou près de son oreille.

« Une petite partie de Quidditch après les cours histoire de prendre l'air, ça te tente ? » lança-t-elle d'un ton faussement enjoué. La poursuiveuse grimaça discrètement : Emerson était peut-être une piètre menteuse, mais elle-même n'avait jamais été véritablement plus douée qu'elle. Ses moindres émotions se lisaient sur son visage comme les caractères sur un livre ouvert : jamais elle n'avait été capable de dissimuler convenablement ce qu'elle ressentait. Pourtant à cet instant, elle priait pour que la distraction notoire d'Emerson soit de son côté, ou bien simplement que la tornade blanche qu'était parfois sa cousine soit activée en ce moment. Une seule chose était sûre, Cléo avait besoin de se changer les idées : sa cousine n'était peut-être pas la personne idéale au vu des circonstances, mais au moins cela la ramènerait-elle à la réalité. « Oh, je suis désolée princesse mais je ne peux pas, là tout de suite. J'ai rendez-vous avec Dayton dans moins d'un quart d'heure, il a deux heures de libre lui aussi - d'ailleurs vaut peut-être mieux que j'y aille ou je vais encore être en retard ! On se voit tout à l'heure ! » En parlant de réalité, en voilà une qu'elle venait de prendre en plein visage. Mais c'était très bien, après tout ! C'était exactement l'effet que Cléo avait escompté : s'extraire de ses fantasmes et revenir à la réalité. Dans le monde réel, là où Dayton sortait avec sa cousine depuis des mois et où jamais il n'y aurait la moindre chance qu'il tombe amoureux d'elle. « Oui, c'est ça ... à tout à l'heure ... » murmura-t-elle dans le vide, observant la crinière de cheveux noirs noués en queue de cheval d'Emerson s'éloigner dans le couloir.

« Un problème, ma beauté ? » lança une voix suave près de son oreille. Quoi ?! ... Repartie dans ses pensées, Cléo se tourna avec surprise vers le bellâtre qui lui faisait face à quelques mètres à peine de son visage et leva les yeux au ciel : le Don Juan, lui, profita de l'aubaine pour loucher copieusement sur sa poitrine dont les courbes délicates tendaient légèrement le tissu fin du chemisier blanc, sur ses formes bien dessinées et sur l'extrémité de sa jupe. Merlin, ce type était vraiment plus dégoûtant qu'une déjection de Bandimon ! Combien de fois devrait-elle le lui répéter ? ... « Dégages, Clayton ! » Repoussant violemment le jeune homme qui tomba par terre, Cléo tourna rageusement les talons, exaspérée. Traversant précipitamment la salle commune, ignorant superbement Sommers deuxième du nom - « Cléo ... - Pas maintenant, Mason ! » - la tigresse, comme l'appelait affectueusement sa cousine, grimpa quatre à quatre les marches conduisant au dortoir des filles, puis se laissa tomber contre la porte qui claqua derrière elle. Les hommes étaient vraiment des porcs ! Tout cela la dégoûtait, lui infligeant une nausée particulièrement sévère. Cléo soupira après un bref coup d'oeil autour d'elle : peut-être avait-elle un cours en option ou s'occupait-elle à autre chose, mais dans tous les cas, Sarina n'était pas là. Dommage ... elle aurait aimé lui parler. La jeune fille désormais muette n'avait peut-être jamais été très causante - certains s'amusaient même à raconter qu'entre l'avant et l'après, on ne voyait finalement pas grande différence - mais sa discrétion et sa modestie en faisaient, en définitive, l'une des personnes que Cléo aimait le plus en ce bas monde.

Enfilant un top noir et un simple jean en lieu et place de l'habituel uniforme porté par les étudiantes de Poudlard, Cléo se figea soudain, interpellée par on ne savait trop quoi. Le soleil brillant par la fenêtre au-dessus du parc attira son attention : s'approchant de la croisée, la poursuiveuse jeta un regard en contrebas et sourit, avant de froncer légèrement les sourcils : là en bas, Chrysalde Mykhalkov semblait parler toute seule au vide, puis se mit soudainement à gesticuler en tous sens. Inutile d'être un génie pour comprendre : encore ce sentiment d'alarme, cette sensation d'être appelée ailleurs qui l'envahissait lorsque Chrys' avait ses fameuses 'crises'. Sans plus se poser de questions, la jeune fille acheva de passer ses vêtements puis descendit en toute hâte jusqu'au parc verdoyant. Faisant quelques pas en direction de sa camarade de maison, Cléo se figea, horrifiée : sous ses yeux, Chrysalde venait de s'empoigner les cheveux et les tirait à présent vers le sol à s'en faire mal. Accourant dans sa direction, la troisième année s'arrêta près de la prétendue 'folle' et posa délicatement une main sur son épaule. Seule la présence, le contact de Cléo semblaient avoir le don d'apaiser Chrysalde : dès qu'elle fût arrivée, les regards se détournèrent, on se désintéressa de Mikhalkov la barge de service et la vie parut reprendre son cours. Cléo secoua la tête, abasourdie par l'indifférence crasse dont témoignaient ses condisciples. Mais elle avait d'autres Fléreurs à fouetter pour le moment.

Chrysalde se leva, se plaçant ainsi à sa hauteur : Cléo l'entoura de ses bras et la serra contre elle, désireuse de chasser les chimères de sa protégée. Il paraissait bizarre aux yeux de la plupart des gens qu'une fille aussi jolie, piquante et désirable que Cléo Forester se soit attachée à une folle comme Mikhalkov, mais c'était ainsi : la ravissante entêtée ne pouvait tout simplement se résoudre à abandonner à son sort une personne aussi fragile. Chrysalde avait besoin d'elle, elle le savait : tout comme elle sentait par un instinct inexplicable et mystérieux les instants où sa protégée avait besoin de sa présence apaisante, rassurante. Tirant sa baguette magique de sa poche, Cléo la pointa sur les blessures de son amie en murmurant 'Episkey' ; aussitôt, les plaies commencèrent à se refermer toutes seules.
« Elle n'est pas contente. Elle ne peut pas jouer. » Cléo laissa échapper un bref éclat de rire caustique. Qu'elle aille se faire voir, songea-t-elle à part elle. « Pourquoi tu es toujours là quand je délire ? » Cléo écarquilla les yeux et, dans un premier temps, ne sut que répondre. Incitant sa camarade à se rassoir au sol en même temps qu'elle, la poursuiveuse répondit doucement : « Je ne sais pas vraiment ... l'instinct protecteur, j'imagine. Ca doit être ça. »

Un bruit derrière elles fit sursauter son amie : Cléo saisit instinctivement la main de Chrysalde pour l'apaiser. Elle savait que son amie pouvait être craintive, facilement impressionnable et souvent un peu trop ... dans son monde pour réaliser pleinement ce qui se passait autour d'elle. Aussi les inconnus pouvaient-ils parfois l'effrayer. Laissant dans un premier temps échapper un léger soupir de soulagement en apercevant la silhouette familière de Gemma Langley, Cléo se rembrunit toutefois quelque peu à la question de sa protégée. Si Gem' était son amie ? Hum ... pas spécialement, non. Elles avaient beau n'avoir qu'une seule année d'écart d'âge, il n'en restait pas moins que Cléo trouvait passablement aberrant et immature l'acharnement de Gemma à poursuivre de ses avances un homme de cinq ans plus vieux qu'elle alors que Derek, un garçon adorable, lui tendait les bras. Tant d'entêtement, de coups bas et de volonté de nuire à la petite amie de Beckett, Leslie Jeffers, échappait à la poursuiveuse. « Pas particulièrement ... mais ne t'inquiètes pas, ça va aller. Du moins, elle l'espérait vivement. Salut, Gemma. Qu'est-ce qui t'amène ici ? » lança Cléo d'un ton sinon amical, au moins courtois.
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Message par Gemma Langley Ven 9 Juil - 9:08

Le temps était au beau fixe, et ce fut cette constatation somme toute très banale qui incita Gemma à s’aventurer hors des murs du château. Une fois de plus, elle se retrouvait seule avec son esprit tortueux, tandis que Julia profitait d’un peu de temps libre avec son petit ami. A chacun de leur rendez-vous, Gemma s’imaginait quelle serait la situation si elle-même sortait avec Raven. C’était très stupide de se faire des films comme elle le faisait, mais c’était tout ce qu’elle avait trouvé pour que la dure réalité paraisse plus douce à supporter. Elle s’imaginait filant avec Julia en direction de la salle commune des serdaigle. Elle se voyait déjà afficher un sourire cajoleur alors que Raven entrait dans son champ de vision, suivant de près son jeune frère. Ce dernier rejoignait Julia avec un sourire complice tandis que Raven venait prendre la main de Gemma. Dans ses rêveries, elle sentait presque la paume chaude du chanteur des Blackbirds. Et tandis qu’il la comblait d’un regard transis, un coup d’œil vers la sortie du repère des serdaigle permit à Gemma de lancer un sourire sévère à la très gracile Leslie Jeffers, qui semblait sortir de sa salle commune la queue entre les jambes. Mais ce n’était pas très important. Dans le monde idéal de Gemma, Leslie sortait avec Skyler. Il était complètement amoureux et cruellement fidèle. Cela assurait d’ailleurs au groupe le soutien financier du père de Leslie. Mais Gemma ne s’en inquiéta pas plus longtemps, reportant son attention sur son petit ami, qui la fixait toujours mais ne semblait pas avoir remarqué son aparté carnassier avec Leslie. Serrant un peu plus sa main dans la sienne, il ouvrit légèrement la bouche pour s’exprimer.

« Regarde où tu marches, morveuse! »

Il fallut un instant à Gemma pour raccrocher à la réalité. De toute évidence, elle venait de bousculer un serpentard colérique qui la foudroyait désormais d’un regard noir tout en reprenant son chemin. Il prit sans doute la gryffondor pour une folle, avec son regard hébété. Gemma détestait être ainsi tirée de l’une de ses rêveries éveillées. Elle les trouvait parfois si réelles … Il lui arrivait même de se convaincre, l’espace de quelques minutes, qu’il s’agissait de la pure et simple réalité. Pourquoi les choses ne pouvaient pas être toujours aussi simples qu’elle le voulait? Bien sûr, il ne tenait qu’à elle de faire en sorte que ses rêves deviennent réalité, elle le savait, mais elle se retrouvait parfois chancelante sous le poids de tout ce qu’il y avait à faire. Il ne s’agissait pas seulement de convaincre North de tenter sa chance avec Leslie, et d’assurer ainsi la bonne marche du groupe lorsque Raven laisserait tomber Leslie. Il lui fallait surtout transformer durablement le regard que Raven portait sur elle, faire en sorte qu‘il ne voit plus leur différence d‘âge comme un fossé impossible à combler.
Tandis qu’elle réfléchissait à la meilleure manière d’agir, ses pas l’avait conduit devant les lourdes portes de chênes qui marquaient l’entrée du château. En l’occurrence, il s’agissait d’une sortie pour Gemma, qui la passa sans réellement y prendre garde. Elle marcha de façon tout aussi systématique à travers le Parc, jusqu’à approcher la Cabane du garde chasse. Elle ne réalisa que trop tard la présence de deux autres personnes dans les environs. Si cela n’avait tenu qu’à elle, Gemma aurait fait demi-tour pour partir à la rechercher d’une coin plus tranquille, mais une voix s’élevait déjà à son attention. Résolument stoïque, elle aurait eu du mal à faire la sourde oreille et repartir mécaniquement comme si de rien n’était. Il était trop tard, elle devrait supporter un brin de conversation avant de pouvoir prétendre à une autre destination.

« Salut, Gemma. Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

Ladite Gemma avisa enfin son interlocutrice. Sa tignasse blonde la désignait comme étant Cléo Forester. Elle n’avait qu’un an de plus que Gemma et certaines de leurs relations communes auraient pu les rapprocher. Mais ça n’avait jamais été le cas. La plus jeune s’était très bien contentée de quelques regards polis, d’une porte tenue par précaution et de salutations convenues. Elle ne s’était jamais posée davantage de questions, Gemma n’était pas à la recherche constante d’amis, ceux qu’elle avait lui suffisaient amplement. Aussi, avec un sourire très convenu, elle répondit à la question qui lui était posée.

« Salut. En fait, pas grand-chose. Je cherchais un coin tranquille … » Son regard tomba sur la seconde rouge et or présente. Gemma ne la connaissait pas personnellement, mais elle en savait suffisamment sur son compte pour l’éviter soigneusement. « Je crois que c’est loupé. » Le tact et la finesse n’était pas au nombre des qualités de Gemma. A dire vrai, du haut de ses 15 ans, elle ne comprenait pas toujours qu’elle pouvait blesser les gens. Elle ne s’intéressait de toute façon pas à grand monde, en dehors de sa petite personne et de son bien aimé Raven. Pourtant, fronçant les sourcils, elle s’inquiéta légèrement, mais pas plus pour la gryffone que pour elle-même. « Quelque chose ne va pas avec elle? » Quelle question! Elle s’en voulut presque de l’avoir posé. Jamais rien n’allait normalement avec cette étrange jeune fille, au nom que Gemma n’avait jamais eu le courage de retenir.

[Désolée pour l'attente!]
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Objectif Raven !
(Plan 1 : dégager Leslie la pétasse)

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Message par Invité Jeu 5 Aoû - 18:18

Elle laissa Cleo l'enlancer, posant sa joue sur l'épaule de son amie. D'ailleurs, Cleo était sans doute sa seule amie dans cette école. Chrysalde était, visiblement, vu comme une créature dangereuse, instable qui pouvait tuer n'importe qui si elle perdait patience. Ce n'était pas vrai, évidemment. Mais sa réputation la précédait. Du coin de l'oeil, la tête toujours posée contre l'épaule de sa cadette, elle vit le visage contrarié de Claudia, qui les observait avec une expression de dégoût sur ses traits, tapant du pied, franchement énervée. Cette simple vision fit frissoner Chrysalde. Elle s'était souvent demander pourquoi c'était elle qui était la victime de cette peste qui la suivait partout depuis si longtemps. «Tu vas me le payer, petite sotte! » siffla Claudia. La Gryffondor en frémit. Elle savait que ça ne serait que trop vrai. Cléo ne pourrait pas être près d'elle indéfiniment, et donc, par le fait même, il y avait de forte chance que lorsqu'elle se retrouverait seule, elle souffrirait. Elle appréhendait donc le moment où elle serait seule, sous la douche, par exemple. Elle regarda son amie pointer sa baguette sur elle, murmurant une simple formule qui referma ses blessures. Ce n'était pas nécessaire, mais Chrysalde se garda bien de le faire savoir. Elle suivit le mouvement de Cléo, s'assoyant par terre. « Je ne sais pas vraiment ... l'instinct protecteur, j'imagine. Ca doit être ça. » La gryffondor se contenta de sourire pâlement, gardant le silence jusqu'à ce que Gemma se pointe.

Claudia se retourna vers la nouvelle venue, lui tournant autour comme une vautour, la détaillant de la tête au pied. Chrysalde s'attendait à ce qu'elle lui saute dessus, mais l'autre n'en fit rien. Elle gardait ses distances, une moue sadique sur ses traits. «Pas particulièrement ... mais ne t'inquiètes pas, ça va aller. Salut, Gemma. Qu'est-ce qui t'amène ici ? » Elle leva les yeux vers la dénommée Gemma, attendant une réponse, silencieuse comme une tombe. Sa main se posa sur celle de Cléo, comme si elle cherchait un point d'encrage. Elle n'aimait pas les étranger, elle n'aimait pas quand il y avait beaucoup de gens autour d'elle. « Salut. En fait, pas grand-chose. Je cherchais un coin tranquille … » Claudia eu un petit rictuc mauvais devant ses paroles alors que ses yeux se posèrent sur Chrysalde. Pourquoi ne partait-elle pas? Il était rare qu'elle était là quand il y avait des gens près d'elle. Les yeux de la rouge et or firent la navette entre le vide - claudia donc- et Gemma. « Je crois que c’est loupé. » La pauvre. Ouais bon, elle n'allait pas commencer à la plaindre. Inconsciemment, la jeune femme se mit a gratte la peau de sa jambe avec sa main libre, jusqu'à ce que cette première prenne une teinte rougeâtre, mais elle ne remarqua pas la "douleur" de ce qui deviendrait sans doute une prochaine blessure. « Quelque chose ne va pas avec elle? » Hein? Chrysalde tourna la tête vers Cléo, interrogative. Pourquoi quelque chose n'irait pas? Elle pinça les lèvres, mais ne dit toujours rien. Après tout, personne ne lui avait adressé directement la parole.



HS: Okay....c'est nulle, désolée!

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Message par Cléo Forester Mar 31 Aoû - 17:35

Le soleil étonnamment radieux de ce début de mars jouait dans la chevelure blonde de Gemma, l’entourant d’une auréole dorée, accentuant cet air angélique qui lui était coutumier mais auquel Cléo ne croyait guère. Gemma, une pauvre chose fragile et innocente, une jeune fille en fleur pleine de candeur et de naïveté ? La rouge n’en croyait rien et, si justement elle possédait encore intacte sa fleur, il devait lui manquer tellement de pétales qu’il ne restait plus que le pistil. Ramenant d’un geste plein de grâce sa longue crinière de cheveux blonds comme les blés derrière son épaule, Cleo examina d’un œil critique sa vis-à-vis : d’elle, elle n’avait jamais su vraiment quoi penser. Préférant ne pas se fier aux rumeurs et aux racontars qu’elle abhorrait, elle était pourtant loin d’aimer ce qu’elle entendait sans comprendre pourquoi Dayton – pourtant préfet des rouges et or, en bonne position pour exercer semblable autorité – ne prenait pas possession de la situation en mettant fin à cette pantomime grotesque. S’il ne s’agissait que d’une banale amourette d’adolescente fantasmant sur un homme plus âgé, Cleo n’aurait pas trouvé à y redire ; mais ces derniers temps, Gemma semblait avoir développé la très déplaisante manie d’attirer en pagaille des ennuis à Gryffondor. Qu’une jeune fille de quinze ans courre après un homme de vingt, cela lui semblait partiellement immoral mais compréhensible : que ne faisait-on pas, à cet âge, au nom de ce qu’on croyait être l’amour ? C’était précisément pourquoi Cleo refusait de se laisser emporter par son attirance envers l’un quelconque des deux Sommers : elle ne souhaitait guère commencer à agir comme une véritable idiote, tout risquer – y compris son amitié avec Emerson – pour les beaux yeux de Dayton ou le sourire de Mason.

Reportant son attention sur Gemma Langley, Cleo réfléchit à ce qu’elle savait d’elle : une jeune fille de deuxième année âgée de quinze ans, briguant le titre convoité de petite amie du chanteur des Blackbirds, Raven Beckett et s’acharnant à refuser les avances de Derek Newton. Derek n’était certes pas une lumière, mais il valait cent fois ce petit chanteur, Cléo en était persuadée. Il aurait eu tout ce qu’il fallait pour rendre Gemma heureuse si elle avait condescendu à s’occuper un peu autrement qu’à briser le couple d’une autre en séduisant un homme âgé et déjà pris. Par une préfète, qui plus était ; avait-on idée de s’attirer presque volontairement de tels ennuis ? Tout cela manquait à l’évidence du bon sens le plus absolu, mais enfin, tout le monde ne pouvait pas être aussi réfléchi qu’elle – et surtout pas chez les Gryffondor. Qu’avait-elle donc à prouver à elle-même et aux autres ? Son amie Julia était une vraie casse-cou et paradoxalement plus réfléchie : Cléo ne la fréquentait qu’à l’occasion, mais elle lui semblait déjà plus raisonnable – elle qui malgré ses apparences, refusait le sexe avant le mariage. Cléo croyait à l’obstination et aux bienfaits de la détermination par-dessus tout, mais cette cause-ci semblait perdue d’avance : selon toute vraisemblance, jamais Beckett ne quitterait son porte-monnaie rachitique pour les jolies courbes de Gemma.

« Salut. En fait, pas grand-chose. Je cherchais un coin tranquille … » Un ‘coin tranquille’ ? Arquant un sourcil perplexe, Cléo examina discrètement les environs : Gemma semblait pourtant seule, et n’était pas franchement connue pour son amour éperdu de la solitude. Avait-elle des problèmes ? Quel sujet de préoccupation pouvait bien l’amener dans cet endroit peu fréquenté du Parc, visiblement errante et non accompagnée ? Le regard posé par la blonde sur Chrysalde assombrit les yeux noisette de la troisième année ; son amie revenant à peine d’une crise, elle n’accepterait aucune moquerie de la part de Gemma. Fort heureusement, la jeune lionne eut la présence d’esprit de ne rien ajouter qu’un simple « Je crois que c’est loupé. » Que répondre à cela ? Aucune des deux filles n’imposait sa présence à qui que ce soit : Gemma pouvait tout aussi bien rester que s’en aller, en ce qui concernait Cléo, cela lui était égal. Du moment qu’elle n’ennuyait pas Chrysalde avec ses toc, sa présence lui était indifférente. Mais si la jeune lionne estimait avoir mieux à faire de son temps ailleurs, la tigresse ne la retenait pas. « Quelque chose ne va pas avec elle ? » En matière de questions mal placées, on faisait difficilement mieux et pour le coup, Cléo était certaine qu’on aurait du placer Gemma au livre des records … des pieds dans le plat. Si elle s’en était donné l’opportunité, Forester aurait bien offert quelques leçons de tact et de diplomatie à l’effrontée, mais elle répugnait à laisser Chrysalde seule et à s’éloigner d’elle ne serait-ce que de quelques mètres en période de crises. Connaissant bien le fonctionnement de ses psychoses, elle savait que Claudia – l’être imaginaire habitant le cerveau de la jeune Mikhalkov - n’attendait que cette occasion pour ressurgir et la blesser. L’enfant était peut-être invisible pour la plupart des gens y compris Cléo, mais pour Chrysalde elle était bien réelle : c’était tout ce qui importait.

C’était cette constatation, la conscience qu’elle ne pourrait éternellement demeurer auprès de la folle, qui inspira à la jolie rouge une idée : si elle ne pouvait suivre indéfiniment Chrysalde, au moins avait-elle la possibilité de lui offrir un objet lui appartenant et auquel elle tenait suffisamment pour lui attribuer valeur d’exorcisme. Cet objet porterait son odeur, son toucher, ses impressions, et protégerait éventuellement Chrysalde des attaques de Claudia. Refermant distraitement la main autour d’un bijou ornant sa gorge, Cléo laissa échapper un sourire absent : elle avait bon espoir en la force de ce talisman improvisé.
La main de son amie se refermant soudain avec force sur son autre paume la fit sursauter : Cléo sentait à travers ce faible mais bien affirmé contact la peur et l’anxiété qui émanaient d’elle. Son instinct protecteur s’éveilla avec la violence d’un tigre enragé, lui ordonnant de chasser sans plus attendre cette importune qui effrayait Chrysalde. Mais enfin Derek lui en voudrait d’agir ainsi, le desservir de la sorte en donnant de sa proche amie l’image d’une petite brute sans manières ne comptait pas vraiment parmi les façons de faire de Cléo. Avisant le mouvement de va-et-vient des yeux de Chrysalde entre Gemma et un espace qui semblait vide, la lionne grinça des dents : quelque chose ne tournait pas rond, c’était évident – je veux dire, vraiment pas rond. Claudia s’éclipsait habituellement en présence d’inconnus ou d’autres personnes qu’elle-même ; que faisait-elle encore ici ? Ce n’était pas bon signe.

Interceptant avec fermeté mais également douceur la main de la folle qui commençait à gratter frénétiquement sa peau en avisant la rougeur qui commençait à marquer l’épiderme sensible, Cléo lui emprisonna les doigts dans sa main avec naturel, puis répliqua avec aplomb : « Oh non, tout va très bien, elle est un peu timide c’est tout ! Enfin, disons qu’elle n’est pas très à l’aise avec les étrangers … Mais toi, qu’est-ce qui t’amène à rechercher la solitude ? Je dois dire qu’il est un peu surprenant de te voir isolée ... »

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