How will you survive ? - sôter - | Terminé |

Lisy ! Pourquoi ne suis-je pas étonné de te voir ici ?


Elle haussa les épaules, de marbre face au sourire de Sôter.


Tu es en retard, Sôter. Tu as ce que je veux au moins ?


Il ne lui répondit pas. Lisy plissa les yeux. Avait-il oui ou non ce qu’elle lui demandait ? Que cette conversation se termine rapidement, car elle commençait déjà à l'agacer. Et pourtant, avant, elle appréciait parler avec Sôter.
Elle avait tout l’argent qu’il fallait, n’était-ce donc pas assez ? Ou avait-il omis d’apporter les bouteilles, les cigarettes et les joints ? Car si c’était le cas, elle pourrait piquer une colère noire et il pourrait ne plus jamais avoir le visage parfait qu’il avait à présent.


Et toi, vas-tu me donner ce que je convoite ?
Sôter. Ne t’avais-je donc pas expliqué que ce que tu convoites est justement hors de ta portée ? Mais tellement loin que tu ne peux même pas apercevoir son ombre ?


Elle fronça les sourcils avec une moue de dégoût. Cette question, elle s’y était attendue. Néanmoins, il n'était pas passé par des milliers de détours cette fois. La prochaine fois serait peut-être la bonne.
En effet, la dernière fois qu’ils s’étaient vus pour qu’elle lui réclame une ou deux bouteilles, elle avait eu affaire à la mauvaise foi de Sôter qui désirait plus qu’un simple trafic. Elle lui avait ri au nez. Cependant, bien qu’elle que Sôter voulait encore, elle ignorait qu’il oserait encore lui demander – elle savait toutefois qu'une soif ne se tarit seulement lorsqu’on boit.


Donne-moi ce que je veux, maintenant. Et on en finit là.


Sinon, Lisy risquait de se fâcher. Personne ne la manipulait. Personne ne pouvait la faire chanter, c’était toujours elle qui escroquait. Mais là, elle s’exposait à la perte de son dealer, le seul à qui elle avait une entière confiance. Elle savait qu’avec Sôter, elle ne risquait pas sa vie avec une gorgée de whiskey ou une bouffée de beuh. Et pourtant.
Nicholas ? Oui, de temps en temps, elle lui volait ses clopes, vite fait, mais c’était elle fournissait toujours les bouteilles et les joints lorsqu’ils s’organisaient quelques soirées. Et d’où venaient l’alcool et l’herbe ? De Sôter, bien sûr.

Il sortit la fiole de whiskey. Les yeux de Lisy s’agrandirent. Tient, il cédait ? Enfin, ce n’était pas ce qu’elle avait demandé, mais ça serait mieux que ça. Lorsqu’il la portait à sa bouche. Ok. Il voulait jouer à ce jeu là ? Elle ne pensait pas encore entrer dedans, mais là, elle n’avait vraiment pas le choix. Puis la bouteille retourna d’où elle venait. Foutu salaud.


Elle est hors de ta portée, tellement loin que tu ne peux apercevoir son ombre !


Lisy fusilla Sôter du regard. C’était bien ce qu’ils allaient voir.


Donne-moi ce que je veux, maintenant. Et on en finit là.
Minute papillon. Pourquoi être aussi pressée ? La soirée commence à peine.


Lisy aurait défoncé ce visage depuis longtemps, s’il n’y avait pas eu autant de monde autours. Quoique, elle s’en moquait totalement. Le problème, c’était qu’il risquait de ne plus jamais lui donner autre chose plus tard, après qu’il soit totalement défiguré. Même après qu’elle lui ait payé un passage sur le billard – bien qu’à ce moment-là, elle se « soumettrait » à Sôter d’une certaine manière. Et ils entreraient dans l’éternel cercle du « c’est moi qui te manipule ; mais non c’est moi ; non moi ; non moi ; moi je te dis… »
Elle attendit tout de même, espérant une suite un peu plus claire, bien que les paroles de Sôter fussent tout à fait claires. Juste histoire de vérifier les pensées de Lisy.


La poudre blanche, il faut la mériter !


Lisy arqua un sourcil, puis l’air abattue, s’approcha dangereusement de Sôter. Elle caressa lentement le visage du jeune homme avec le revers de sa main gauche. Sa main descendait, et se retrouva au niveau de la ceinture de Sôter. Il semblait totalement jouissif de la situation. Elle paraissait enfin se plier aux désirs de Mills. Elle n’avait pourtant aucune expression sur son visage, hormis celui peut-être d’un désir grandissant qu’elle imitait à la perfection.
En réalité sa baguette se trouvait dans la main droite de Lisy.
Accio le whiskey et l’herbe de Sôter.
En un clin d’œil, deux flacons et un sachet se retrouvèrent dans les mains de Lisy, qu’elle avait éloigné de Sôter avec une rapidité stupéfiante. Elle lui rit sadiquement au nez, victorieuse. Il aurait du savoir que le diable savait tricher.


Rattrape-moi si tu peux ! Lança-t-elle avec un ton de défi.


Elle ouvrit la première bouteille, se fondant lentement dans la foule, l’élevant pour trinquer avec lui, un sourire mauvais sur ses lèvres, savourant totalement la consternation de Sôter, puis la porta à ses lèvres.
Elle disparut.