The Time-Turner
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We leave tonight or live and die this way [Ft. Quinn]

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Message par Emalee Gilliam Lun 28 Fév - 18:24

    La veille;
    Alors que j'avais entamé le sujet à propos de Clyde, confiant à mon amie mon incompréhension a propos de la réaction du jeune homme, celle ci sembla se raidir peu à peu. Je sentis que sa main, me réconfortant quelques minutes plus tôt, se retirait de mon dos, dans le même temps, celle qui enserrait ma main d'une étreinte salvatrice me lâcha également. Alarmée par ce changement brutal d'ambiance, je me tournais vers Quinn, ne comprenant plus son expression de... colère? Je ne savais trop que penser de l'expression de son visage. Avais-je dis, ou fait, quelque chose de mal?
    « Moi, je comprends.»
    Sans plus d'explications, elle se leva, bras croisés, visage fermé et presque haineux. Me levant à mon tour, je ne savais trop comment réagir, je n'arrivais pas à saisir ce qui se passait, et l'inquiétude s'empara bientôt de moi. Alors que son regard froid se posa sur moi, j'eu envie de lui demander ce qu'il en retournait, mais n'osais cependant pas. Après un... sourire, elle tourna les talons et commença à s'éloigner de moi, d'un pas rapide.
    « Quinn? QUINN? »
    Commençant tant bien que mal à la suivre, je n'étais cependant pas vraiment en mesure de rattraper l'avance qu'elle avait sur moi.
    « Mais qu'est-ce qui se passe? QUINN? Qu'est-ce que tu comprends?? QUIIIIINN? »
    Sans esquisser un geste vers moi, elle continuait à marcher à une allure folle. Tandis que je manquais de tomber, me prenant les pieds dans une souche, je vérifiais n'avoir rien perdu au sol. Lorsque je relevais les yeux, elle avait disparut.

    Le soir, tard;
    Ces derniers temps, rien ne me semblait facile, rien ne me semblait normal. Alors que je tournais en rond, dans une chambre dans laquelle Quinn manquait encore, je ne pouvais me résoudre à dormir. Je n'avais pas vu ma meilleure amie depuis la veille au matin, et l'inquiétude me rongeait. Éprouvée par ma discussion de la veille au soir, avec Clyde, mes pensées s'envolaient dans tous les sens. Je ne savais ce qui tourmentait Quinn, et je ne savais que penser de mon entrevue avec Clyde. J'avais le choix, rester cloîtrée dans cette chambre, à tourner en rond comme une idiote, ou sortir et chercher ma meilleure amie. Le choix fut bien vite fait, enfilant un jean, mes bottines, un débardeur et un gros gilet, je sortais discrètement de la pièce, tentant de ne réveiller personne. La salle commune me semblait vide, avançant à pas de chat je me dirigeais vers la porte dans la semi obscurité qui régnait.
    « Tu fais quoi? »
    « HA! »
    Me retournant, manquant de trébucher sur le tapis, je fis bientôt face à Keaton, allongé sur le canapé faisant face à la cheminée.
    « Qu'est-ce que tu fiches sur le canapé? »
    « Clyde est bizarre. »
    « Oh. Je sors, ne dis rien à personne. »
    « Tu vas te mettre dans une situation dangereuse? »
    « Non. »
    Lui tournant le dos, sans plus d'explications, j'ouvrais la porte en limitant les bruits alarmants et me faufilais à présent dans les couloirs plongés dans l'obscurité la plus totale. Créant une légère lumière à l'aide de ma baguette, je courais presque en direction des endroits stratégiques où Quinn avait pu se réfugier. Ils n'étaient pas très nombreux, sûrement devait-elle être restée dans la tour, du moins je l'espérais, me balader dans TOUT le château, en pleine nuit, seule, dans le silence... pas mon trip! Après avoir retourné la tour Nord, de fond en comble, il ne me restais plus qu'à monter à la volière, endroit que je n'affectionnais pas forcément. Rassemblant mon courage, je montais les escaliers, une marche par une afin de ne pas... me faire le cou du lapin ou un truc dans le genre. Resserrant mon gilet, je pénétrais finalement dans la petite "pièce" circulaire, parsemée d'arches offrant un point de vue agréable sur les alentours. Finalement, rien que pour la vue, il n'était pas si idiot de venir ici. M'arrêtant à la première arche, je déposais mes mains sur la pierre usée et froide. Perdant mes yeux à l'horizon, je ne pouvais être insensible aux paysages, même de nuit. L'air était frais, presque mordant, éteignant ma baguette, je croisais les bras pour tenter de me réchauffer, sûrement aurait-il été malin de prendre un manteau et une écharpe. A méditer.
    Après de longues minutes de contemplation, un bruit m'alerta, derrière moi. Presque imperceptible, une simple pierre se détachant d'un bloc et roulant jusqu'au sol, alertant une chouette qui se mit à battre des ailes. Rassurée de voir un simple animal réveillé par le bruit, je m'apprêtais à me retourner, avant d’apercevoir une masse sombre dans un coin de la volière, assise sur le rebord. Sursautant assez bruyamment, je dus me retenir de crier, oui, crier dans le repère des... bestioles volantes. A force d'effort, plissant les yeux, je finis par reconnaître quelques traits familiers chez la personne se trouvant face à moi. Ma recherche était terminée.
    «... Quinn? C'est... toi? »
    Alors que je m'approchais, non sans efforts pour retenir ma peur, je fus bientôt tout près d'elle. Grelottant très légèrement, j'évitais de poser ma main sur la sienne, un peu inquiète de la réaction qu'elle pouvait avoir. J’espérais qu'elle ne soit là qu'avec l'envie de regarder les paysages, et non pas de... faire une bêtise.
    « Je t'ai cherchée toute la journée. Qu'est-ce que... est-ce que j'ai dis quelque chose qui t'a blessée? Qu'est-ce qui s'est passé? Tu étais où tout ce temps là? »
Emalee Gilliam
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Message par Quinn Harper Lun 28 Fév - 23:56

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Emalee & Quinn
I can’t see, cause it’s burning deep inside.
Like gasoline, a fire running wild.
No more fear, cause I’m getting closer now...

J'avais ignorée les cris d'Emalee, j'avais ignoré son expression, sa personne. Elle n'était, à ce moment là, rien de plus qu'une image isolée qui ne valait pas la peine de me torturer davantage. Quelques secondes avant la fêlure, je m'étais promis de me blinder un peu plus contre le monde extérieur, mais jamais je n'aurais cru que je devais également me protéger de mes plus proches amis. C'était surement pour cela que la douleur était encore plus atroce. Ce n'était pas seulement le fait de comprendre que l'homme que j'aimais ne m'aimerais jamais, mais le fait qu'il m'avait caché certaines choses, ce que j'avais du mal à accepter. Évidemment, je lui cachais également plusieurs choses à mon sujet, il ne connaissait pratiquement rien sur mon passé, sur l'enfance que j'avais eu, sur ma famille bref, sur tout ce qui était extérieur à Poudlard, mais j'avais pourtant cru que je le saurais le jour où il tomberait amoureux de qui que ce soit. Un sourire dur étira mes lèvres à cette simple idée. Clyde amoureux. D'Emalee de surcroît. Je serrai les points, l'un des miroirs de la salle de bain éclata, me faisant sursauté. Je l'observais un moment sans vraiment le voir avant de tourner les talons et direction de la volière. Depuis que j'avais laissé mon amie en plan dans la cours, je m'étais baladé de pièce en pièce. J'avais passé plus d'heure nécessaire devant le miroir du Riséd à regarder les images aller et venir, avant de retourner dans les hauteurs pour m'installer dans la volière pour d'autres nombreuses heures. J’avais la vague impression que mon monde venait de s’écrouler, encore une fois. Par Merlin, qu’avais-je fais pour mériter tels châtiments? Comme si les événements des derniers mois ne suffisaient pas. J’avais besoin de m’éloigner de toutes civilisations humaines.

Je me souvenais sans mal de la cassure brutale que j’avais ressentis lorsque j’avais finalement compris pourquoi Clyde avait réagit ainsi en sachant que la petite Emalee avait passé une nuit dans les bras du ténébreux Adam Meyer. Elle était toujours là, cette infime fracture qui n’attendait qu’un signe de faiblesse pour éclater en mille morceaux et anéantir tout sur son passage, entrainant avec elle larmes et sanglots. Mais je n’allais pas lui laisser la chance d’éclater, je n’en avais aucunement l’intention en me rendant dans la volière. J’avais d’ailleurs parcourut les mètres qui me séparait de la pièce au pas de course, autant dans l’espoir que personne que je connaissais ne me croise que dans le but d’évacuer un peu de colère ainsi. J’avais grimpé les marches deux à deux avant de pénétrer dans la pièce circulaire. Le froid avait beau martyriser ma peau, j’avais toujours l’impression que mes joues étaient en feu, brûlantes. Et malgré la promesse que je m’étais faite de ne verser aucune larme ce soir, la première roula. Je me laissai glisser au sol alors que la douleur éclata, faisant plus de ravage que je n’aurais pu le croire au premier abord. Ce fut comme une couler de lave fumante se déversant dans les champs fertiles pour tout anéantir sur son passage, tuer toute forme humaine jusqu’à ne laisser qu’une plaine stérile et carbonisée. Cependant, ni la crise de larme, ni les sanglots ne semblaient apaiser la douleur. La douleur de la brutale réalité, celle de la trahison que je ressentais, celle accumulée depuis des mois. Une douleur qui m’enfonçait un peu plus dans l’insensibilité à chaque instant. Mais qu’importait. Les larmes coulèrent et bientôt, je perdis la lutte que je menais depuis si longtemps déjà contre le sommeil. Je sombrais dans les bras de Morphée sans même m’en rendre compte, alors que le soleil disparaissait lentement à l’horizon.

Lorsque j’ouvris les yeux, il faisait noir. Mon corps était engourdit par ces heures d'inactivitées sur le sol froid et mes doigts étaient si glacés que j’avais du mal à les remuer. Il me fallu un certain temps pour comprendre ce qui m’avait emmené là, puis la mémoire me revint, avec tout ce qui venait avec elle. Sans doute aurais-je dû me rendre dans mon dortoir, mais cette idée ne me vint pas à l’esprit et je ne pensais pas une seconde qu’Emalee aurait pu se faire du souci pour moi, ni Clyde d’ailleurs. J’avais l’étrange impression d’être couper du monde, et je tâchais, par le fait même, de me couper de mes émotions en m’acharnant à les ignorer, ce fut sans grand succès. Exténuée, je m’installai près de la fenêtre, assise sur le rebord, les pieds dans le vide, inconsciente du fait que si je tombais, je n’avais aucune chance de m’en sortir, ou alors, je le savais pertinemment mais je n’en fichais éperdument, j’observais le paysage. Au loin, les arbres dansaient sous le vent froid, leurs branches encore dénuées de leur feuille claquant sous sa violence. D’ici, on n’avait l’impression d’une marré sombre et noir, morte, spectacle sinistre en tout point qui s’agitait sous le regard de celui qui pouvait y prendre un certaine plaisir. Sous mes pieds, le Lac Noir s’étendait à perte de vu, masse sombre et dansante sous le léger courant. Mais ce spectacle m’était indifférent. La beauté de la chose ne m’apparaissait que comme une nature morte et glaciale, sans aucune noblesse, juste destruction et noirceur. À ma droite, le château se détachait du ciel avec une grâce inimaginable. Je pouvais voir les faibles lueurs des salles communes perchées dans les hauteurs. Mais tout cela était risible. Un soupire passa mes lèvres. Je me sentais engourdie et d’une certaine façon, c’était plaisant de ne plus ressentir ce mal être qui me suivait depuis longtemps maintenant.

Sur mon épaule se posa un animal que je connaissais qu’à peine. Depuis la mort de mon hibou par la main d’une cinglée à qui il avait fait peur, mes parents m’en avaient offert un autre. La chouette blanche hulula doucement à mon oreille avant de descendre sur mon bas, mordillant mes vêtements, espérant que je lui avais rapporté quelque chose. Mes doigts caressèrent ses plumes pour la calmer lorsqu’elle émit un drôle de son. Au même moment je perçu une silhouette familière plus bas. Un grognement de frustration naquit dans ma gorge. On ne pouvait donc pas avoir la sainte paix dans cette école? Croyait-elle vraiment que je m’étais calmée depuis ce matin? Que j’avais tout oublié? Si c’était le cas, Emalee descendait dans mon estime. En même temps, mon amie était de celle qui s’en fait pour tout le monde et pour n’importe quoi, sans doute l’avais-je inquiéter en ne rentrant pas au château. Elle avait dû noter mon absence aux repas de la journée, mais puisque c’était une habitude depuis un certain temps, elle avait fait comme si tout allait bien jusqu’à ce que je ne retourne pas dans mon dortoir pour dormir après le couvre-feu. Néanmoins, à la place de ressentir de la culpabilité à être l’origine de son inquiétude, j’en éprouvais une satisfaction malsaine. Cependant, je dû avouer que le fais qu’elle sache exactement où me trouvait m’agaçais royalement. Je me raidis lorsqu’elle disparu de mon champ de vision pour grimper l’escalier qui menait au sommet. D’un geste sec, je levai le bras et ma chouette s’envola dans le ciel nocturne, je la suivis des yeux jusqu’à ce que le sursaut d’Emalee ne se fasse entendre. Je me retournai, sans quitter mon perchoir, faisant maintenant dos au vide, avec un sourire cynique. Visiblement, elle ne s’était pas réellement attendu me trouver là.

«... Quinn? C'est... toi? » Je ne bougeai pas alors qu’elle s’approchait d’un pas fébrile, comme si elle avait peur de se faire attaquer par un hibou fou ou d’une créature cruelle et sanguinaire. J’haussai un sourcil moqueur. « Malheureusement.»

Ton sardonique et froid, que je n’utilisais jamais avec elle. Lorsqu’elle fut à ma hauteur, je sautai de mon perchoir pour gagner l’autre côté de la volière, mettant ainsi une grande distance entre nous. Bras croisés sur ma poitrine, j’attendis sans patience aucune qu’elle poursuive. J’aimais Emalee, mais sa présence ici m’était insupportable. J’avais particulièrement hâte qu’elle fiche le camp d’ici. Bien entendu, elle ne comprendrait certainement pas les signaux non-verbaux de ce désir, puisqu’elle ne les connaissait pas. Jamais je n’avais été aussi froide et détestable avec elle, j’avais toujours prit la peine de la ménager, de ne pas me mettre en colère contre elle, mais cette fois-ci, je n’y arrivais simplement pas. J’étais incapable d’aller à sa rencontre, de la serrer dans mes bras et de lui dire que ce n’était rien. J’avais envie qu’elle se taise et disparaisse. N’avait-elle pas comprit que ce serait moi qui irait à elle lorsque je me serais calmer? Visiblement non, et ça m’agaça particulièrement.

« Je t'ai cherchée toute la journée. Qu'est-ce que... est-ce que j'ai dis quelque chose qui t'a blessée? Qu'est-ce qui s'est passé? Tu étais où tout ce temps là? » Je lui lançai un regard noir, m’adossant au mur, ignorant la centaine d’yeux brillants dans la noirceur de la pièce, nous observant avec curiosité. « Tu devrais partir, Gilliam. On ne sais jamais, le grand méchant loup pourrait sortir de sa cage et manger le pauvre petit chaperon rouge » Je me fichais que l’emploie de son nom pouvait la blessée, pourtant, mon ton avait été soyeux et doux comme la soie, trompant la colère qui bouillait. Elle l’avait entendu de nombreuse fois, lorsque je me mettais en colère comme Clyde, c’était par son nom que je l’appelais, néanmoins, jusque là, Emalee avait toujours été l’exception à la règle, et je ne m’étais jamais mise en colère contre elle. Mais ce soir, j’étais furieuse et je lui servais du grand Quinn Harper, doucereuse, moqueuse, mielleuse et cruelle. Elle n’avait qu’à pas venir ici ce soir. « À ta place, je ferais demi tour et je retournerais dans les bras de Clyde, tu es douée pour cela n’est-ce pas? Te cacher derrière les plus forts que toi…» Je n’en pensais pas un mot et pourtant… Je n’avais qu’une envie, lui faire mal, c’était puérile, sadique, mais si elle ne voulait pas partir, elle devrait y faire face sans montrer la moindre faiblesse, sans quoi ce serait pire… « Tu devrais vraiment partir d’ici… » insistais-je, détachant chaque syllabe.


Dernière édition par Quinn Harper le Mer 9 Mar - 5:43, édité 4 fois
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Message par Emalee Gilliam Mar 1 Mar - 11:35

    « Malheureusement.»
    Surprise par son ton moqueur, je ne pu cacher mon expression. Je n'avais jamais été très forte pour cacher mes sentiments, mes pensées, elles finissaient toujours pas transparaître sur mon visage, colonisant mon regard, mes traits. Je sentais la distance qu'essayait d'instaurer entre nous Quinn, mais ne le comprenais pas. Fallait-il réellement que je perde chacun de mes amis, un par un? Ces temps-ci, tout semblait tourner de travers, depuis la nuit que j'avais passé avec Adam, ma vie entière semblait n'être qu'un chaos constant. Je préférais ne pas répliquer quoi que ce soit, préférant attendre qu'elle ne réponde à mes questions. Alors que notre discussion se passait plutôt bien, que nous étions entrain de nous retrouver après plusieurs semaines sans réelle discussion de fond, elle était partie. Malgré que j'eu retourné de nombreuses fois la discussion dans ma tête, je ne voyais toujours pas ce qui avait pu la mettre dans un état de colère intense. A la vue de son regard, je crus même un instant qu'elle ressentait de la haine envers moi. Ce pressentiment ne fut qu'être confirmé par la suite des évènements.
    « Tu devrais partir, Gilliam. On ne sais jamais, le grand méchant loup pourrait sortir de sa cage et manger le pauvre petit chaperon rouge »
    Définitivement décontenancée par ses sarcasmes, j'haussais les sourcils, entrouvrant la bouche telle ma surprise fut-elle forte. Était-elle devenue folle? Je n'avais jamais eu de tels propos de la part de Quinn, et c'était bien là le noeud de l'histoire. Elle et moi n'avions jamais vraiment eu de disputes, nous avions toujours su nous dire les choses. Surtout, elle avait toujours eu plus de tolérance pour mes erreurs que pour celles des autres. Ce revirement de situation était donc plus difficile à accepter. OH, bien sur, je l'avais déjà vu en colère. Il n'était rare qu'elle appelle Clyde "Andrews" ou Keaton "Evered", mais elle m'avait toujours tenue sauve de ses colères, ne m'appelant jamais par mon nom de famille. Prenant une longue inspiration, je tentais de m'approcher alors qu'elle avait creusé l'écart entre nous, se déplaçant à l'autre bout de la volière. Ne prononçant toujours aucune parole, préférant laisser le silence agir sur sa colère, je me contentais de m'approcher un peu, un simple pas. Le plus inquiétant restait sa voix. Elle n'était pas colérique, ou encore emportée, au contraire plutôt faussement calme, mielleuse, ironique... blessante.
    « À ta place, je ferais demi tour et je retournerais dans les bras de Clyde, tu es douée pour cela n’est-ce pas? Te cacher derrière les plus forts que toi…»
    Définitivement blessée, je croisais les bras sur ma poitrine, fixant avec intensité Quinn, à la recherche d'un quelconque signe de plaisanterie, ou peut être de folie. Mais il n'en était rien. Je ne pu vraiment répondre, pas au début, elle me blessait et consciemment, pour une raison qui m'échappais encore. Elle me blessait par ses mots, et par l'impact qu'ils avaient sur moi. J'eu envie de partir, de pleurer peut être même, et cela me blessais, car cela me montrait à quel point je pouvais être faible. Maîtrisée, contrôlée par mes propres émotions, je n'étais pas capable de rester insensible aux attaques. J'avais toujours admiré Clyde et Quinn pour leur résistance aux attaques. J'étais capable de me défendre par la magie, de me battre, tout comme eux, mais lorsque l'attaque était verbale, j'étais plus inoffensive qu'une enfant. Les mots étaient ma plus grande faiblesse, parce qu'ils touchaient directement mon coeur, heurtant mes maigres défenses et les faisant s'écrouler tel un château de carte. Je n'étais pas faible, je le savais, mais il était facile de toucher mon coeur. Tournant le dos à Quinn, posant mes mains à plat sur la pierre, plongeant mon regard à l'horizon, je gardais le silence et ravalais ma tristesse.
    « Tu devrais vraiment partir d’ici… »
    C'était une manie décidément. Clyde et Quinn s'étaient-ils entendu pour me blesser avant de me demander de partir? S'acharner à me faire partir, pour ne plus me voir. Peut être le savait-elle déjà lorsqu'elle prononça ses mots, mais je ne partirais pas. Non pas par besoin de souffrances, mais parce que je savais que la fuite n'avait jamais été une solution. Partir n'était pas la solution, parce que tout simplement cela ne résoudrait rien. J'avais depuis longtemps forgé mes propres idées, la discussion était le seul moyen de résoudre les conflits, et non pas la fuite ou l'agressivité. Je ne pourrais pas dire que l'agressivité n'était pas une solution que j'emploierais, peut être y serais-je contrainte, mais la fuite, ça, jamais. Tournant toujours le dos à mon amie, je fermais les yeux, me concentrant sur les bruits de la nature. J'avais pour habitude de puiser ma force, mon courage, dans le silence et la nature, dans la contemplation de ces paysages pleins d'une force tranquille et d'une quiétude propre à eux mêmes. Après une grande inspiration, je me retournais finalement vers mon amie, le visage serein, calme, non souriant mais neutre.
    « Je ne partirais pas, et tu le sais bien. »
    Marquant une pause, je ne lâchais pas mon amie des yeux. Malgré ses paroles blessantes, je ne pouvais pas croire qu'elle soit si agressive à mon sujet sans ressentir de peine. Elle était ma meilleure amie, depuis notre arrivée à l'école. Elle était sûrement la seule à qui je pourrais me confier sans peur d'être jugée, hormis peut être Clyde, mais c'était une autre histoire. Comme une sorte de bouclier, je resserrais l'étreinte de mon gilet autour de mon corps, me protégeant légèrement du froid, qui se faisait plus mordant à chaque minute.
    « Maintenant tu me reproches de me cacher derrière les plus forts que moi? Ca s'est fort. Je ne vois pas ce Clyde vient faire dans cette histoire. Et non, je n'ai pas l'intention de... courir dans ses bras, comme tu le dis si bien. Mais après tout, je ne suis qu'une fille faible et sans grande importance, c'est ça Quinn? »
    Secouant la tête, un fade sourire aux lèvres, je baissais la tête, définitivement perdue. Je n'arrivais pas à croire qu'elle et moi en étions rendues à avoir ce genre de discussion. J'étais fatiguée, fatiguée de tout cela. Fatiguée de toutes ces histoires qui ne faisaient que s'accumuler, les unes après les autres, éprouvant chaque jour un peu plus ma résistance.
    « Je ne comprend rien à ce qui se passe. Pourquoi cette haine envers moi, d'un seul coup? C'est à cause de ce qui s'est passé avec Adam? Ou parce que tu en as marre de me protéger? Expliques moi, parce que je t'avoue être un peu perdue là. »
    Cela avait été si soudain, nous étions juste entrain de discuter, assises dans le parc. Elle me soutenait, elle m'avait dit qu'elle ne me jugeait pas, puis finalement elle s'en était allée, et voilà maintenant qu'elle me parlait d'une manière affreuse. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'un tel changement se produise? J'eu soudain peur, peur de perdre mon amie, ma meilleure amie. Que ferais-je si je devais finalement me passer de Quinn, de nos moments de partage, de ses conseils? Allais-je finir par être expulsée de notre groupe, par un Clyde en colère et une Quinn haineuse? Le plus dur à supporter, c'était cet air de détresse s'affichant sur mes traits. Je détestais cette manie qu'avait mon visage d'exprimer la moindre de mes émotions, j'avais tant l'impression de montrer ma faiblesse, de la laisser aux yeux de tous afin qu'ils puissent chacun me piétiner un peu plus. Mais je n'y arrivais pas, je n'étais pas comme Quinn, je n'étais pas assez forte pour dissimuler mes sentiments, mes ressentis. J'étais faible, mais je préférais l'être; c'était moins douloureux.

Emalee Gilliam
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Message par Quinn Harper Mer 2 Mar - 3:12

Je connaissais Emalee depuis maintenant trois ans. Depuis mon entrer dans cette école, elle était devenue ma plus proche confidente, mon amie la plus intime. Elle avait remplacé, d'une certaine façon, cette amie qui m'avait été chère des années plutôt et que la vie m'avait arrachée sans aucune pitié. Je connaissais chacune des mimiques d'Emalee, je savais quel expression prenait ses traits lorsqu'elle était triste où blessée, ainsi je n'eu aucune difficulté à identifié les émotions qui s'afficha sur les traits de mon amie. J'ignore si elle a déjà vu le démon qui sommeillait derrière la douceur que j'affichais pour elle, en réalité, j'en doutais fortement. J'avais toujours bien fait attention pour qu'elle ne voit pas ce côté sombre, malgré les colères que je pouvais piquer quelques fois devant elle. Emalee ignorait donc la méchanceté que j'avais utiliser avec Clyde des semaines plutôt, cette confrontation cinglante avec Montana dans la tour d'astronomie bien plus tôt dans l'année et ma récente convocation avec Adam où je l'avais torturer sans la moindre hésitation pour qu'il reste loin d'elle. J'imaginais sans aucun mal la douleur qu'elle pouvait ressentir à cet instant précis, mais je m'en fichais complètement, faisant comme si elle n'existait pas. Après tout, avait-elle simplement une vague idée de ce que je pouvais ressentir à ce moment même? Visiblement non, puisqu’elle ne comprenait même pas l’origine de ma colère. Elle fit un pas vers moi, je ne bougeai pas, l'observant d'on œil noir, poings sur les hanches. Une lueur malsaine dansant dans mes prunelles couleur glace, je l’observais, espérant qu’elle soit assez brillante pour tourner les talons et partir. Elle me fit dos, posant ses mains sur le rebord de la fenêtre. Ne lui avait-on jamais apprit à ne pas tourner le dos à un ennemi? Sans doute ne me voyait-elle pas comme une menace, qu’elle ne me croyait pas capable de l’attaquer physiquement, alors me tourner le dos ne la dérangeait pas.

Cette confiance en moi m’irrita. Je commençais à croire que jamais Emalee ne verrait en moi un potentiel danger, et pourtant, elle aurait dû. Elle n’avait pas fui lorsque je lui avais avoué tuer un élève, elle avait préféré blâmer Aden Teel, me déculpabilisant par le fait même, jetant se meurtre sur les épaules d’un autre, sans ce soucier des détails futiles. Pourtant, je me demandais ce qui ce serait passer si les rôles avaient été inversé. Je l’aurais sans doute évité pendant un certain temps, ce qu’elle n’avait même pas prit la peine de faire. Cette confiance aveuglante en ma personne était des plus agaçantes à ce moment même. J’aurais préféré qu’elle recule devant moi, qu’elle s’aplatisse, simplement parce que cette même confiance m’attendrissait d’une certaine façon. Parce qu’elle faisait ressortir la douce et délicate Emalee, celle que jamais et qui m’était chère. J’allais avoir du mal à rester furieuse contre elle si elle me rappelait tout ce que j’aimais chez sa personne. Il était clair que si je réagissais aussi violement, c’était bien parce que j’aimais Emalee. Si Clyde était tomber amoureux de n’importe quelle autre fille dans cette école, je me serais contenter de la mettre en échec, de faire mon possible pour la faire renvoyer ou encore pour qu’elle se fasse bouffer par un loup garou dans la forêt interdite par exemple, mais voilà, c’était Emalee. MON Emalee. Je ne pouvais pas lui faire autant de mal, alors je me montrais immonde envers elle.

« Je ne partirais pas, et tu le sais bien. » Elle me faisait maintenant face, le visage paisible, d’une neutralité grinçante. J’haussais un sourcil moqueur, un sourire sans joie étirant mes lèvres. Très bien, je t’aurais prévenu…

Elle ne voulait pas partir? Et bien tant pis pour elle, qu’elle n’aille pas pleurer dans les bras de Clyde ou de Keaton après ça, qu’elle n’aille pas pleurer sur notre amitié brisée parce qu’elle voulut rester là écouter mes propos blessants et mes sarcasmes déplacés sur sa petite personne. Je l’aurais prévenue. Elle qui me connaissait si bien, était-elle prête à prendre un tel risque? Visiblement, elle devenait un peu trop tête forte cette chère petite Emalee! Elle serra un peu plus sa veste contre elle, et je la regardai faire sans me départir de ma moquerie.

« Maintenant tu me reproches de me cacher derrière les plus forts que moi? Ca s'est fort. Je ne vois pas ce Clyde vient faire dans cette histoire. Et non, je n'ai pas l'intention de... courir dans ses bras, comme tu le dis si bien. Mais après tout, je ne suis qu'une fille faible et sans grande importance, c'est ça Quinn? »

Cette fois-ci, je ne me contentai pas d’un sourire sans joie, ce fut un rire sinistre qui passa la barrière de mes lèvres. Elle attendait vraiment une réponse à ses questions? J’espérais bien que non pour elle, puisqu’elles ne risquaient pas d’être plaisantes à entendre. Jamais je n’aurais cru avoir droit à une dispute du genre avec Emalee, jamais je n’aurais pu croire que nous en serions un jour rendu là, que j’éprouverais envers haine une colère s’approchant si près de la haine que ça m’effrayait. Pourtant, encore une fois, j’étais d’une impassibilité inébranlable, attendant froidement le moment parfait pour frapper à la façon d’une vipère. Et pourtant, elle ne le méritait pas vraiment. Je me sentais simplement trahit, blessée et elle était la première personne que je croyais depuis que ce sentiment s’était manifesté, alors elle en payait les frais.

«Tu ne vois pas ce qu’il vient faire là-dedans? Et moi qui croyait que tous les Serdaigle était doté d’intelligence, me voila face à l’exception à la règle! »

En réalité, je savais que mon amie avait toute les qualités pour faire partie des Bleus, mais sa naïveté sur ce coup me rendait furieuse. Comment ne pouvait-elle pas comprendre? Elle ne se doutait pas de la raison pour laquelle Clyde lui en voulait autant? Pourquoi il agissait ainsi avec elle? C’était-elle simplement demander quel aurait été sa réaction si c’était moi qui avais couché avec Meyer? Sans doute n’aurait-il même pas réagit. Il aurait haussé les épaules comme si je lui annonçais qu’il allait pleuvoir. Si elle était trop aveugle pour le voir, tant pis pour elle. Je n’allais quand même pas prendre la peine de tout lui expliquer, ce n’était pas à moi de le faire.

« Je ne comprend rien à ce qui se passe. Pourquoi cette haine envers moi, d'un seul coup? C'est à cause de ce qui s'est passé avec Adam? Ou parce que tu en as marre de me protéger? Expliques moi, parce que je t'avoue être un peu perdue là. » Je n’avais aucunement l’intention de répondre à ses questions, elle n’allait avoir aucune réponse claire venant de moi ce soir. Je la dévisageai un moment. Elle ne comprenait vraiment rien de ce qui se passait…bon tant pis… Sans me départir de ce ton effrayamment calme et dénué de sentiment j’entrepris de lui répondre avec cynisme; «Tu ne comprends pas? Ça m’étonne même plus. As-tu déjà compris un seul truc depuis que tu nous as rejoins, Gilliam? As-tu simplement prit quelques secondes de ton si précieux temps à te poser les bonnes questions? Bien sûr que non! Pourquoi tu l’aurais fait? L’idée que ça n’avait peut-être rien avoir avec toi ne t’a-t-elle pas effleuré? Ah non, c’est vrai! Tu es le cœur du groupe, c’est ça, tout doit être forcément relié à toi. Et bien détrompes-toi, le monde ne tourne pas autour de ta petite personne. » Je pris une pause, reprenant mon souffle avant d’ajouter d’un ton beaucoup plus froid et cinglant. « Maintenant, excuses-moi, j’ai aucunement envie de commettre un deuxième meurtre ce soir. »

Sur ces mots, je m’approchai d’elle d’un pas décidé pour regarder la porte. Sans doute valait-il mieux que je parte moi-même si elle était trop sotte pour comprendre que je représentais un danger pour elle, ce soir. Je m’en voudrais d’avoir son sang sur les mains, et je n’étais certainement pas assez solide pour assumer mes erreurs ce soir. Le plus sage restait donc de prendre congé et de filer pendant qu’il en était encore temps. Je pris soin de ne pas la plaquer en passant près d’elle, et entama la descente des escaliers.


Dernière édition par Quinn Harper le Mer 2 Mar - 17:19, édité 1 fois
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Message par Emalee Gilliam Mer 2 Mar - 11:35

    « Très bien, je t’aurais prévenu… »
    Son sourire de joie, presque cruel me prouva qu'elle se doutait que je ne partirais pas. Prenait-elle alors un réel plaisir à me parler avec tant de méchanceté? Était-ce réellement ce qu'elle souhaitait? J'avais toujours pensé que Quinn était le genre de personne à cacher ses sentiments sous des dehors froids et peu avenants, mais ses yeux, son sourire, tout m'indiquait qu'elle semblait réellement satisfaite d'elle même. Je n'avais pas envie d'entrer dans son jeu, je me savais au dessus de tout cela. Mais comment pourrais-je ne pas être blessée par des paroles horribles sortant de sa bouche, m'étant destinées. Cependant, je ne savais pas vraiment sur quel plan elle m'attaquerait, malgré que je sois à présent qu'elle le ferait, et consciencieusement. Quelle horreur... Je détestais les conflits, je n'étais pas de ces filles à l'aise dans les conflits, à la réplique facile, ma répartie était travaillée et je n'étais pas capable de me montrer méchante avec une personne, encore moins avec une personne telle que Quinn, ma meilleure amie, malgré qu'elle semble l'avoir oublié. Mes questions la faisait sourire, encore, moins joyeusement, moins intensément, mais le sourire était toujours là, comme une barrière à tout ce qui se produisait, à tout ce qu'elle provoquait ce soir.
    «Tu ne vois pas ce qu’il vient faire là-dedans? Et moi qui croyait que tous les Serdaigle était doté d’intelligence, me voila face à l’exception à la règle! »
    La remarque était si facile, je laissais d'ailleurs échapper un sourire, transpirant la compassion. Je n'étais pas compatissante parce que je la savais malheureuse, mais parce que l'attaque était facile, bien trop facile. Pensait-elle réellement que je me mettrais à pleurer après une remarque de la sorte? Je ne doutais pas de mes capacités, je ne me faisais pas non plus d'illusions. M'attaquer sur le plan intellectuel, moi une Serdaigle, était bien triste. Posant mon regard au sol, un instant seulement, je laissais échapper un soupir accompagnant généralement le rire, sans cependant aller jusqu'à rire. Il n'y avait rien de drôle dans cette situation, rien d'amusant, rien de réjouissant. Tout cela était au contraire bien triste. A quoi bon répondre à une attaque pareille? Je trouvais ridicule ce besoin de répondre à tout prix à chaque attaque, certains en ressentait le besoin, trouvant la plus ridicule des répartie juste histoire d'avoir le dernier mot, ce n'était pas mon truc. Je préférais laisser le silence, toujours plus éloquent. Et je n'avais surtout pas envie de m'abaisser à jouer le jeu que Quinn souhaitait me faire jouer. Me lancer dans une joute verbale avec ma... meilleure amie n'était pas dans mes projets ce soir là. Je ne ressentais même pas de colère, pas encore. Si sensible d'ordinaire, je réussissais pour la première à mettre de la distance entre les propos de Quinn et la réalité. Je savais cependant qu'elle n'allait pas s'arrêter là, elle n'était pas de ceux qui s'arrêtent à temps. Elle était de ceux qui continuent, encore et encore, jusqu'au bout, emportés par leurs sentiments, ne s'arrêtant qu'une fois l'erreur commise.
    «Tu ne comprends pas? Ça m’étonne même plus. As-tu déjà compris un seul truc depuis que tu nous as rejoins, Gilliam? As-tu simplement prit quelques secondes de ton si précieux temps à te poser les bonnes questions? Bien sûr que non! Pourquoi tu l’aurais fait? L’idée que ça n’avait peut-être rien avoir avec toi ne t’a-t-elle pas effleuré? Ah non, c’est vrai! Tu es le cœur du groupe, c’est ça, tout doit être forcément relié à toi. Et bien détrompes-toi, le monde ne tourne pas autour de ta petite personne. »
    Cette fois, j'étais blessée. Pas simplement par ses paroles, mais parce qu'elle avait su dès le début sur quoi m'attaquer, parce qu'elle connaissait mes faiblesses, comme toute bonne meilleure amie, mais que ce soir, elle s'en servait contre moi. Était-elle alors encore ma meilleure amie? Avait-elle seulement conscience de ce qu'elle risquait de briser ce soir? J'avais voulu, ce soir, tout le temps, me convaincre qu'elle n'en avait pas idée. Mais sous estimer Quinn était une erreur, elle avait conscience. Terriblement conscience. A cet instant, et cela me parut bien paradoxal, mais j'eu terriblement pitié de la jeune femme qui se trouvait face à moi. Ses propos transpiraient la jalousie, le cynisme; cela devenait presque triste à entendre. Je n'arrivais déjà plus à reconnaître la Quinn qui m'avait tenu la main, un jour plutôt, promettant de ne jamais me juger. Elle n'était déjà plus que l'ombre d'elle-même depuis plusieurs mois, mais ce soir, peut être parce que je l'aimais, je n'arrivais pas à la haïr, j'eu au contraire beaucoup de peine pour elle. Bien plus pour elle que pour moi. Je ne pu retenir une expression de réelle tristesse d'emplir mes traits, prononçant à demi mots :
    « Mon dieu, comme tu dois souffrir... »
    Je m'inquiétais réellement pour elle, malgré sa méchanceté, malgré sa cruauté, malgré la haine injuste qu'elle me destinait. Je ne pouvais m'empêcher d'être désolée pour elle, car de nous deux, sûrement était-elle la plus malheureuse.
    « Maintenant, excuses-moi, j’ai aucunement envie de commettre un deuxième meurtre ce soir. »
    Alors qu'elle s'approchait de moi, je ne reculais pas, soutenant son regard, aussi mauvais fut-il, ne laissant paraître aucune peur, aucune faille. Droite comme un i, sur de solides appuis, je ne comptais pas lui laisser l'occasion de m'impressionner par la force. Quinn avait toujours été la plus forte de caractère de nous deux, la plus résistante, parce qu'elle se blindait. Mais cela ne signifiait pas qu'elle fut la plus puissante. Peut être n'étais-je pas aussi impressionnante qu'elle, peut être n'avais-je pas certains dons qu'elle pouvait avoir, mais j'étais aussi entraînée qu'elle, peut être plus, et j'étais puissante, quoiqu'elle puisse en penser. Quoiqu'elle se plaise à penser. Malgré qu'il ne m'arrive d'en douter moi-même, je prenais de plus en plus conscience de ma propre force, de mes propres aptitudes. Au contraire de mon amie, je ne comptais nullement cependant m'en servir contre elle. Je n'étais pas comme ça. Si elle voulait prendre la responsabilité de se battre, fort bien, mais qu'elle trouve quelqu'un d'autre. La suivant rapidement dans les escaliers, je la plaquais contre le mur avec une force que je me découvrais et dont je fus moi-même surprise, sans pour autant le montrer. M'assurant de la proximité de ma baguette, sans que Quinn ne puisse pour autant l'attraper, je tentais de garder son dos contre le mur, même si je me doutais que cela ne durerait pas longtemps.
    « Ne me menace pas, Quinn. Tu es forte, mais je ne suis pas si faible, alors ne me prend pas pour ce que je ne suis pas. Tu un peu trop tendance à me sous-estimer, Quinn, ce n'est jamais très prudent. »
    Relâchant avec colère mon étreinte, je tentais de garder un rythme respiratoire normal, même si je devais étouffer pour cela, ce qui n'était pas loin. J'étais totalement tétanisée, mais n'en laissais rien paraître. J'en fus d'ailleurs moi-même extrêmement surprise. Mon regard, noir à présent, mon souffle calme, ma voix déterminée aux accents menaçants me semblait venir des tréfonds de mon corps. Je n'avais jamais été si... forte, face à Quinn en tout cas. Je n’aimais pas ça, je n'aimais pas faire usage de ce genre de pratiques, ce n'était pas moi. Cependant, elle m'y poussait, et ce n'était pas être raisonnable que de la laisser me menacer sans sourciller, c'était être stupide ou faible, ce que je me refusais d'être. Elle pouvait me penser faible, sans compétences, incapable de rivaliser avec elle, mais je savais au fond de moi qu'elle se trompait, même si je me forçais parfois à le croire aussi. Peut être avais-je été entraînée par Clyde, et n'avais-je donc pas acquis ces capacités seule, mais je les avais acquis. J'avais lu tous les livres possibles et imaginables, avais mis des choses en applications, et peu à peu, je réalisais que je n'étais peut être pas si faible que ce que les autres semblaient vouloir croire. Sans me démonter, je reculais d'un pas, ne lâchant jamais Quinn de mon regard, qui cependant se radoucie quelque peu, sans pour autant devenir positif. Me rapprochant, cette fois sans la toucher, sans la menacer physiquement, je prononçais ces mots à voix basse, une voix douce mais emplie d'une colère trop longtemps refoulée.
    « Vas-y, Quinn, attaques moi, tente de me tuer. Mais ne t'attends pas à ce que je te laisse faire en pleurant. Je n'ai pas envie de me battre avec toi, Quinn. Et je ne le ferais pas. Mais je ne suis pas de ceux que tu peux menacer et qui s'enfuient en courant, quoique tu puisses croire. Alors vas-y, défoules ta haine, retranche toi dans la méchanceté, fais-toi le plaisir de me rabaisser. Mais ne t'imagine pas que tu réussiras à m'impressionner avec tes menaces, cela ne marchera pas. »
    En réalité, ce n'était qu'à moitié vrai, elle m'impressionnait, comme toujours. J'avais toujours considéré Quinn comme la fille la plus forte que je connaisse. Mais la question d'un conflit entre nous ne s'était jamais posé. J'étais blessée par son attitude, blessée par ses mots, par sa méchanceté, par ses menaces, j'étais triste pour elle, et pour moi. J'étais mal de voir mon amitié avec elle prendre un tournant si dramatique. Mais je n'étais pas déterminée à la laisser me rabaisser, ni me menacer, sans réagir. Peut être l'avait-elle prévu, peut être l'ignorait-elle, je n'étais pas capable de la comprendre. Alors que je me reculais à nouveau, m'éloignant légèrement d'elle, je repensais à notre discussion, au sujet qui avait tout déclenché. Mon expression changea du tout au tout, et je compris à cet instant tout ce qui avait impliqué cette réaction. Ma discussion de la veille avec Clyde me facilita la compréhension. Fronçant les sourcils, mon expression changea à nouveau.
    « Mon dieu... C'est à cause de Clyde. Bien sur. Comment est-ce que tu as su? »
    Je savais pertinemment que je n'aurai aucune réponse, qu'elle me répondrait par un nouveau sarcasme. Mais je comprenais surtout à présent l'intensité de sa douleur. Je comprenais les raison de sa colère.
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Message par Quinn Harper Mer 2 Mar - 18:51

« Mon dieu, comme tu dois souffrir... »
«Qu’est-ce qui te donne le droit de dire une telle bêtise?»

Pourtant à peine ces paroles furent-elle prononcée que je me figeai sur place, mon corps se raidit de façon perceptible. Elle venait de mettre le doigt sur le problème, sur la cause de cette colère. La souffrance à l'état brute qui me rongeait depuis trop longtemps déjà. Cette douleur qui me rongeait de l'intérieur comme un poison ou comme une maladie qui allait finir par me détruire, mais que je ne pouvais faire disparaître. Pendant une fraction de seconde, mon expression de haine disparut pour faire place à une expression plus douce, avant que je reprenne cet air peu amène. Moi qui avait cru Emalee trop égocentrique pour simplement prendre le temps de comprendre ce qui avait causé cette colère, elle avait été au moins assez futée pour comprendre à quel point je pouvais être blessée, mais savait-elle simplement par quoi? J'en doutais fortement. À moins, bien sûr, qu’elle parlait d’une quelconque souffrance que je devrais ressentir à vouloir la blessée ainsi, dans ce cas-là, elle se trompait royalement. Ça m’était particulièrement égal à ce moment même. Emalee avait toujours eu ce que je n’aurais jamais, nous étions beaucoup trop différentes pour être amie, pourtant, j’avais voulu le croire. Pourquoi? Simplement parce que c’était un moyen d’avoir cette vie parfaite par procuration. La jeune femme qui ce tenait face à moi était populaire, appréciée, idolâtrée, mais ce n’était pas ce qui aurait pu me rendre jalouse. Le fait est que jamais elle n’avait semblé réellement souffrir d’une situation, comme si sa vie parfaite la protégeait de tout malheur, comme si les bras de Clyde autour d’elle était une forteresse qui la rendrait intouchable. Ma vie semblait un enfer à côté de la sienne, comme si la vie n’avait rien à m’offrir de bon, bien avant que je fasse les mauvais choix. J’avais vu ma meilleure amie mourir, je traînais sur mes épaules le poids d’un meurtre, je vivais avec les cauchemars éveillés d’un viol immonde et maintenant, mes meilleurs amis me trahissaient. N’avais-je pas suffisamment de raison d’être en colère?

Cependant, à la distance qu’il y avait entre nous, elle ne vit surement pas le petit tremblement de mes mains. Ce tout petit tremblement qui survenait chaque fois que mes défenses s’abaissaient. C’était mieux ainsi. Serrant les poings, je passai près d’elle, lui lançant une menace au passage, ne m’attendant pas vraiment à ce qu’elle réplique quoi que ce soit où qu’elle me bloque le passage. Je connaissais Emalee, je savais qu’elle avait des ressources magiques, que Clyde l’avait entraînée, comme il l’avait fait avec moi, ce n’était pas une surprise pour personne en fait. Cependant, il serait étonnant qu’elle décide de me bloquer le chemin, de m’arrêter dans ma course de faire quoi que ce soit contre moi. Néanmoins, je ne bronchai aucunement lorsqu’elle me plaqua au mur, mon dos entrant durement en contact avec le mur de pierre rugueux. Je n’affichai aucune surprise, aucun étonnement, comme si j’avais su d’avance ce qu’elle allait faire. Je ne cherchai aucunement à me défaire de sa prise. Le fait de savoir que je pouvais le faire sans aucun mal me suffisait amplement. Je la fixai, vide de toute expression, comme si on m’avait débranché de la fréquence nécessaire à la haine ou à la compassion, ne donnant, au final, qu’une carcasse vide. C’était d’ailleurs un peu ce que j’étais depuis des semaines, une simple carcasse vide qui fonctionnait de façon automate.

« Ne me menace pas, Quinn. Tu es forte, mais je ne suis pas si faible, alors ne me prend pas pour ce que je ne suis pas. Tu as un peu trop tendance à me sous-estimer, Quinn, ce n'est jamais très prudent. »

N’avait-elle pas comprit que je ne voulais pas être prudente à ce moment précis? Je n’avais qu’une envie, celle, sadique, qu’elle me fasse mal. Je m’en étais surement pas prit à la bonne personne. Clyde m’aurait sans doute déjà frappé pour mon insolence, mais pas elle. Elle se contentait des mots, encore et toujours, trop faible pour utiliser la violence, ou trop passive pour se défendre becs et ongles. Elle relâcha sa prise sur moi, et je n’en fus que déçue. Je n’en montrai rien cependant, mon contentant d’hausser un sourcil amusée. Mes ongles martyrisaient la chair tendre de mes paumes en s’y enfonçant, mais c’était si peu douloureux contrairement à la rage qui bouillait, à la douleur qui brûlait mes veines comme un poison mortel. Visiblement, mon amie était en colère, mais ce qu’elle pouvait ressentir m’importait si peu, elle aurait pu vouloir ma mort que je ne m’y serais même pas opposer. Lorsqu’elle s’approcha de moi à nouveau, je ne bougeai pas d’un cheveu, comme si j’attendais qu’elle se décide enfin à me faire ravaler mes mots, ce qu’elle ne sembla pas vouloir faire. Dommage… Je me demandais vaguement qu’elle était cette soudaine envie de souffrir le martyr, comme si ce n’était déjà pas le cas. Pourquoi faisais-je tout pour mettre en échec mon amitié avec Emalee? C’était ridicule, et pourtant, j’avais l’impression qu’à cet instant même, elle était tout sauf ma meilleure amie, elle n’était qu’une traitresse de plus dans cette école de minable et elle ne méritait certainement pas mon attention.

« Vas-y, Quinn, attaques moi, tente de me tuer. Mais ne t'attends pas à ce que je te laisse faire en pleurant. Je n'ai pas envie de me battre avec toi, Quinn. Et je ne le ferais pas. Mais je ne suis pas de ceux que tu peux menacer et qui s'enfuient en courant, quoique tu puisses croire. Alors vas-y, défoules ta haine, retranche toi dans la méchanceté, fais-toi le plaisir de me rabaisser. Mais ne t'imagine pas que tu réussiras à m'impressionner avec tes menaces, cela ne marchera pas. »

Et elle ne me connaissait vraisemblablement pas. J’étais butée et bornée, jamais je ne la laisserais prendre le dessus sur moi sans le vouloir et présentement, c’était ce que je voulais. Je voulais qu’elle m’offre le moyen d’extérioriser les sentiments que je m’entêtais à refouler, ignorant avec brio les dommages qu’ils commettaient, qu’importe si elle devait me cassé un bras ou être à l’origine d’une fracture du crâne. Cet élan masochiste n’avait sans doute aucune raison d’être, mais c’était à mes yeux, à ce moment précis, le seul moyen d’évacuer un peu de douleur. J’avais l’impression d’être devenu que ça, une boule de douleur à vif, sans aucune sortie de secours. J’eu un rire sans joie avant de lancer d’une fois remplie de défi ;

« Aller, ne fait pas ta timorée, frappes-moi, je ne demande que ça! »

Je savais pourtant qu’elle ne le ferait pas, qu’important que je la provoque. Emalee n’était pas violente, jamais elle ne lèverait la main sur moi si ce n’était pour ce défendre, mais je commençais à douter de ma fureur envers elle, commençant à me dire que je n’avais aucune raison de m’en prendre à elle, surtout que ça ne m’apportait rien de bon. Je tournai les talons, bien décidée à m’éloigner d’Emalee lorsque cette dernière reprit la parole d’une voix bien différente de celle employée quelques secondes plutôt.

« Mon dieu... C'est à cause de Clyde. Bien sur. Comment est-ce que tu as su? »

Ce fut comme si elle venait de détruire un barrage avec quelques simples mots. Je m’arrêtai nette, allant même jusqu’à cesser de respirer. Elle venait de mettre le doigt sur le cœur du problème. Je me crispai de nouveau, les premières larmes depuis le début de la conversation naquirent sous mes paupières, mais je m’interdis à les laisser couler. J’ignorais si c’était des larmes de rages ou de tristesses, mais ça m’était égal, tout ce qui m’important était qu’Emalee ne les voit pas. Je restai donc de dos à elle, m’autorisant à nouveau à respirer.

«On voit que tes capacités de réflexion ne volent pas bien haut, à croire qu’il a une préférence marquée pour les idiotes qui ne sont même pas à même de voir ce qui leur pend au bout du nez. » Qu’importait si elle percevait les notes de détresse dans ma voix, je descendis quelques marches avant de lancer d’un ton mauvais : «La prochaine fois que tu voudras paraître plus forte que tu ne l’ai, mets-y plus de cœur, c’était lamentable. »
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Message par Emalee Gilliam Mer 23 Mar - 17:48

    « Aller, ne fait pas ta timorée, frappes-moi, je ne demande que ça! »
    Déposant une main sur ma bouche, les yeux emplis d'une sincère tristesse, je regardais mon amie s'enfoncer dans une situation de plus en plus pitoyable. Croyait-elle sincèrement que je la frapperais? Il était évident de non, alors pourquoi proférait-elle de telles inepties? Avait-elle tant besoin de se montrer peu digne d'intérêt? Me reculant d'elle, continuant à soutenir son regard sans pour autant continuer à dire mot, je me contentais de la regarder avec chagrin. J'avais mal, franchement mal. Cette dispute, ses mots, sa colère, tout me blessait et j'avais terriblement mal au coeur de la voir nous pousser au bord d'une fin insupportable. Soudain, je me demandais si j'arriverai un jour à oublier ce que je voyais au plus profond de ses yeux, au plus profond de son coeur. J'eu alors peur, peur de ne pas oublier, peur de ne plus jamais pouvoir la considérer comme ma meilleure amie, alors qu'elle le fut tant d'années et que je souhaitais tant qu'elle le reste longuement. Alors qu'elle partait et que je comprenais enfin la raison de cette rage, je ne pu m'empêcher de n'en être que plus triste. Il n'y avait pas de solution miracle. Peut être se calmerait-elle si moi et Clyde finissions par ne plus nous voir, par respect, mais je ne pouvais tout simplement pas me résoudre à me passer de lui. La situation était compliquée, lui et moi étions en froid, ou pas, je ne le savais même pas. Je savais cependant une chose : j'aimais profondément Clyde. J'eu envie de pleurer à la simple idée de ne plus le revoir, la chose était simple, je l'aimais. Renoncer à lui, même pour Quinn, était au dessus de mes forces. Alors que j'avais prononcé le prénom de Clyde, elle s'était arrêtée nette. Je comprenais instantanément que j'avais mis le doigt sur le noeud du problème, cela n'en fut que plus dur pour moi, et pour elle.
    «On voit que tes capacités de réflexion ne volent pas bien haut, à croire qu’il a une préférence marquée pour les idiotes qui ne sont même pas à même de voir ce qui leur pend au bout du nez. »
    Je ne pouvais pas le nier, ses paroles m'atteignaient. Non pas parce que je les pensais vraies, mais tout simplement parce qu'elles sortaient de la bouche de ma meilleure amie, celle qui, une journée plus tôt, m'avait assuré qu'elle ne me jugerait jamais. En réalité, j'étais comme dans une autre réalité, comme si tout ce qu'elle me disait n'était pas réel. Je n'arrivais tout simplement pas à me dire qu'elle le pensait réellement. Elle avait tellement mal, je ressentais dans sa voix toute la tristesse qu'elle ressentait.
    «La prochaine fois que tu voudras paraître plus forte que tu ne l’ai, mets-y plus de cœur, c’était lamentable. »
    Elle s'était arrêtée, avec son air mauvais. Elle n'était pas partie, juste arrêtée à quelques marches de moi, me tournant le dos. Cette fois, je n'étais pas capable de me blinder contre une attaque pareille. J'avais mal d'être prise pour une idiote, toujours et encore. Quoiqu'elle puisse penser, elle ne me connaissait malheureusement que trop peu. C'était dommage.
    « Je n'ai pas besoin de paraître forte, Quinn. »
    M'avançant vers elle, je restais cependant à une distance raisonnable, n'ayant aucunement envie d'être proche de la jeune fille.
    « Je sais que tu es... amoureuse de Clyde. Quinn, je te jure que je n'ai rien fait contre toi. Je suis désolée que tu en sois blessée, et je le comprend, mais on peut en parler. »
    Je savais très bien que Quinn n'était pas de celles qui parlent lorsqu'elles sont en colère, mais à vrai dire, je ne savais pas quoi lui dire. Je ne savais pas comment apaiser sa colère, pour la première fois. Que pouvais-je bien lui dire? Je n'avais pas recherché l'amour de Clyde, cela ne se commande pas. J'avais, au contraire, tout fait pour me cacher à moi même mes sentiments, qui n'étaient d'ailleurs plus un secret pour personne. Mais il m'aimait. La vérité était presque incroyable, il m'aimait. Je l'aimais, il m'aimait. La situation semblait des plus simple. Mais elle ne l'était pas. Elle était tout sauf simple.
    « Tu sais que jamais je n'aurai fait quoique ce soit contre toi. J'ai toujours été là pour toi, et je veux que tu sois heureuse. Je ne sais pas comment tu l'as appris et je ne sais pas ce qu'on t'a dit. »
    Il était évident que Quinn n'allait pas se calmer, qu'elle ne se mettrait pas à me parler instantanément. Elle me renverrait une remarque bien sentie, afin de me rabaisser un peu plus. La discussion était, dès le départ, vouée à l'échec. Elle finirait par partir, je la laisserai partir, nous finirions par nous séparer. Je ne savais plus vraiment ce qui sortirait de cette entrevue, je ne savais pas si notre amitié tiendrait le coup. Je ne savais déjà pas ce qui se passerait entre Clyde et moi, peut être n'arriverions nous jamais à nous retrouver, chose que je n'arrivais pas à accepter. Je savais une chose : plus rien ne serait simple.
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Message par Quinn Harper Mer 23 Mar - 20:17

À ce moment précis, tout me semblait terrible. L'air qui passait dans mes poumons semblaient brûler, un goût métallique avait envahit ma bouche, me soulevant le coeur. J'avais du mal à retenir le flot de larmes qui ne demandait qu'à couler sur mes joues, j'avais du mal à rester furieuse contre Emalee. J'étais incapable d'alimenter cette rage contre ma meilleure amie. D'ailleurs, l'était-elle toujours? Je commençais à en douter fortement. Je me surpris à me demander si Emalee comprenait à quel point je pouvais me sentir mal à cette instant. Non seulement parce que j'étais blessée, mais également parce que je m'en voulais de la haïr. Je lui faisais toujours dos, n'osant même pas me retourner pour lui faire face. Ce n'était pas dans mes habitudes, je n'aimais pas que l'on me croit faible, que l'on pense que l'on m'a touché, mais voilà, c'était Emalee. C'était l'unique personne dans mon entourage que j'avais essayé de préservé de ma méchanceté, de ma haine de ce monde, et j'avais échoué. Qu'est-ce que je faisais? Je détruisais la relation la plus saine que j'avais en quelques minutes, sans même prendre le temps de lui expliquer. Mais lui expliquer quoi? Que je me sentais trahit? Que mon monde entier volait en éclat par sa faute? Par leur faute? Ma main se posa sur la pierre froide, à la recherche d'un appuie quelconque alors que la voix de mon amie s'éleva dans le silence trop lourd.

« Je n'ai pas besoin de paraître forte, Quinn. »

Je ne répliquai rien, je ne bougeai même pas. Je l'entendis à peine. Elle n'avait pas besoin de paraître forte, elle l'était. C'était là la grande différence entre moi et elle. Elle était forte parce qu'elle acceptait ces sentiments, parce qu'elle les assumait. C'était tout mon contraire. Je ne faisais que paraître forte, je n'étais qu'une poupée de porcelaine fragile qui se donnait de grands airs, qui refoulait tout pour ne pas être blessée. Emalee était forte, j'étais invulnérable. La différence était que j'étais devenue intouchable, trop froide pour être touchée, alors qu'elle se servait de sa douleur pour avancer. Mais bien entendu, ça, elle ne semblait pas le comprendre. Elle m'avait toujours vu comme quelqu'un de fort, d'intouchable, comme elle se trompait. Et entre elle et moi, il y aurait toujours ce fausset qui ne pourrait être comblé, encore plus aujourd'hui. Fausset créer par cette si grande différence entre elle et moi

« Je sais que tu es... amoureuse de Clyde. Quinn, je te jure que je n'ai rien fait contre toi. Je suis désolée que tu en sois blessée, et je le comprends, mais on peut en parler. »

Je ne bougeai toujours pas, comme tétanisée. Et encore une fois, ca voix me parvient en sourdine. En parler? Comme si ça pouvait être aussi simple. Elle me connaissait très mal si elle croyait que j'allais simplement discuter avec elle autour d'une tasse de thé sur ce que je ressentais. Je n'avais pas envie d'en parler, je n'avais pas envie de m'expliquer, tout ce que je voulais, c'était qu'elle parte. Mais bien entendu, il y avait un moment que je n'y comptais plus trop. Elle était la seule à blâmée dans cette histoire. Je lui avais demandé de partir, elle ne l’avait pas fait. Qu’elle ne s’étonne pas que je sois aussi amère. Ce qui me frappa le plus dans ses paroles, c'était qu'elle disait comprendre, alors qu'elle ne comprenait rien du tout. Inspirant un bon coup, l'air chauffant à blanc mes poumons, je me retournai vers elle, croisant les bras sur ma poitrine.

« Tu comprends, vraiment? Et tu comprends quoi exactement? Tu comprends que je me sente trahit? Tu comprends que j'ai mal? Bien. Et alors? Qu'est-ce que ça change Ema? Ça n'efface rien, ça ne change rien! »

Une première larme s'accrocha à mes cils et je battis des paupières pour m'en débarrassée. Resserrant mes bras sur ma poitrine comme un bouclier contre elle, j'attendis la suite, égarant mon regard sur un point au dessus de son épaule. Je n'avais aucune envie de croiser son regard, d'y voir de la pitié ou de la tristesse, je n'avais pas envie de voir qu'elle me détestait ou pire, qu'elle était triste pour moi. Je levai la main, faisant mine de repousser une mèche de cheveux, essuyant discrètement une larme par la même occasion. Cette situation m’agaçait, que ce soit Emalee et Clyde qui m’ont blessée m’enrageait. N’étaient-ils pas les seules personnes auxquels je m’étais réellement ouvert depuis des années? Et à quoi est-ce que ça avait servie? À rien, sinon à me faire encore plus mal.

« Tu sais que jamais je n'aurai fait quoique ce soit contre toi. J'ai toujours été là pour toi, et je veux que tu sois heureuse. Je ne sais pas comment tu l'as appris et je ne sais pas ce qu'on t'a dit. »

J'eu un rire amère face à ces paroles. Rire qui servit à étouffé un sanglot plus qu'autre chose. Ce n'est lorsqu'une goute d'eau s'écrasa sur ma main que je me rendis compte que quelques larmes intrépides s'étaient aventurer sur mes joues sans que je ne m'en rende compte. Je su par le fait même que ce n'était pas des larmes de rage, puisque cette dernière s'était évaporer malgré tout mes efforts, que j'avais voulu la préservé, m'en servir de sorte qu'Emalee ne puisse me toucher. C'était raté. J’avais échoué, encore une fois. J’étais incapable de la déteste comme je le voulais, comme je n’étais pas capable d’en blâmer Clyde. Elle voulait que je sois heureuse? N’était-elle pas la source première de ma douleur à ce moment précis? Elle avait toujours été là pour moi? Alors pourquoi n’était-ce pas vers elle que je m’étais tourné tout naturellement après mon viol? Pourquoi était-ce dans les bras de Montana que je m’étais retrouver à pleurer et non dans les siens? Elle était ma meilleure amie? J’y croyais qu’à demi. Sans doute mon jugement était-il altéré par la douleur.

« Clyde et toi avez été les deux seules personnes dans cette école à qui j’ai fais aveuglément confiance, Ema. Et le résultat? Et bien, visiblement, je n’aurais pas du. Tu veux que je sois heureuse? C’est une cause perdue. Tu ne peux rien pour moi, tu n’as jamais rien pu faire pour m’éviter les coups, au contraire, vous êtes, toi et Clyde, les raisons pour lesquels je les ai encaissé sans broncher. Tu n’as jamais rien fait contre moi? Tu n’as jamais rien faire quoi que ce soit pour m’éviter de souffrir non plus. » Ma voix se cassa, me parvint, pénible à entendre, incertaine et fébrile, jouant entre les tonalités, vibrante sous la douleur. Je m’arrêtais, secouée de sanglots, les larmes coulant à flots, mais tout cela n’avait plus d’importance maintenant. J’encrai mes prunelles dans les siennes, soufflant un bon coup avant de poursuivre sur la même voie. « Je suis forte, n’est-ce pas Ema? Rien ne peut me toucher. C’est comme ça que tu me vois? C’est ce que tu crois? Et ensuite, tu te dis ma meilleure amie alors que tu ne vois même pas clair dans mon jeu? Tu comprends? Je ne crois pas. J’ai encaissée, coup par coup, j’ai laissé un type immonde abusé de moi, pour vous protéger. Parce que je vous aime, Emalee. Parce que je voulais vous protéger. Et il est encore là le nœud du problème. »
Quinn Harper
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We leave tonight or live and die this way  [Ft. Quinn] Empty Re: We leave tonight or live and die this way [Ft. Quinn]

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