Cadeyrn - The mystery

Cadeyrn LLYR

Qui êtes-vous ?

NOM – LLYR
PRENOMS – Cadeyrn, c’est le prénom qu’on m’a donné bien qu’à l’évidence ce ne doit pas être le mien.
DATE DE NAISSANCE – Inconnue, probablement vers la fin février.
AGE – 18 ans.
ANNEE – 5ème année.
ORIGINES – Inconnues, probablement japonaises, statut de sang inconnu.

Présentation libre



C’est le mois de mars, même sans regarder le calendrier, on s’en rend bien compte. La neige a disparu, mais pluie tombant drue l’a remplacée et la température extérieure est toujours plus que frisquette. Des cheminées des quelques les maisons du petit village où nous habitons s’échappe des volutes de fumées, preuve qu’il fait chaud à l’intérieur des maisons. D’ailleurs pourquoi traîner dehors sous cette pluie battante à la place d’être au chaud devant le feu ? Ah oui, il faut nourrir les bêtes. Il faut dire que la vie de paysan n’est pas de tout repos, mais dans ce coin reculé du pays de Galles, niché aux confins du Snowdonia, il n’y a pas grand chose d’autre à faire. Certains nous diraient « Pourquoi n’allez-vous pas là où la civilisation est plus importante ? Vous connaîtriez une autre vie » mais justement c’est cette vie là qui nous plaît. Loin de cette civilisation et des problèmes qu’elle amène, nous vivons entre nous, comme une grande famille. Il y a une petite école où toutes les classes sont mélangées. Dans cette vie calme et sereine, jamais rien n’arrive de grave, enfin normalement rien de devrait arriver et rien n’était encore jamais arrivé de bizarre.

Dans le village, deux maisons sont vides depuis quelques années maintenant, les précédents occupant n’ayant pas de descendance à y installer. Aussi est-ce bizarre d’entendre du bruit provenant de l’une de ces deux maisons. Qu’est-ce donc ? Des pleurs ? Bon dieu que peut-il se passer ? Dans un coin de la pièce principale, dans la pénombre, gît là le corps d’une femme tenant dans ses bras un bébé, faible, mais encore en vie. Le petit ne doit pas avoir plus d’un mois. Depuis combien de temps sont-il ici ? La femme a l’air d’une pauvre clandestine, vêtue de vieux vêtements usés jusqu’à la corde. Elle n’avait rien sur elle, ni papiers, ni argent, juste une baguette de bois ouvragée. On ne pouvait pas laisser cet enfant seul si jeune, on l’a donc adopté, de toute façon personne ne pouvait savoir qui il était ni où il se trouvait. Nous lui avons donné le prénom Cadeyrn et il est à présent notre fils.



« Hey retourne chez toi l’étranger !! » « Pourquoi t’es là ? T’as vu ta tête ? T’es pas comme nous ! » Encore et toujours les même rengaines. Depuis son entrée à l’école, le jeune Cadeyrn ne passe pas inaperçu dans ce village coupé du monde depuis des siècles, vivant en totale autarcie, une poignée de villageois évoluant à part dans ce monde. Son physique est la première chose qu’on remarque, les yeux bridés, les cheveux d’un noir de geai, sa peau d’une couleur légèrement différente des autres, sa corpulence fine, presque androgyne. Mais tous les enfants connaissent également son histoire, un récit colporté par tous les gens du village depuis des années, une des seules histoires à ragots du village depuis des années. Les faits ont été tellement déformés, amplifiés, aggravés, à qui ferait plus sensation que l’autre. Des détails sordides sont apparus dans les rumeurs, rendant l’histoire de Cadeyrn encore plus dramatique qu’elle ne l’était en réalité.

Bien que ses « parents » fassent tout pour le considérer comme leur véritable enfant, déjà très jeune, Cadeyrn ne se sent pas à sa place, il se sent rejeté sans comprendre pourquoi. Pourtant il fait tout pour se faire apprécier des autres, gentil, aimable, serviable, docile, un vrai petit ange, enfermant dans son cœur la douleur persistante d’être constamment rejeté. Hélas les persécutions ne s’arrêtent pas et il devient rapidement le souffre-douleur des autres enfants. Ses parents sont trop occupés pour s’apercevoir de ce qu’il se passe et Cadeyrn ne veut pas se plaindre de peur que ses parents le rejettent aussi et garde encore tout caché dans un coin de son coeur.


Le seul souvenir que le jeune Cadeyrn a de sa véritable mère est un morceau de bois fin avec ce qui semblerait être une poignée ouvragée. Quand il s’isole pour fuir la douleur de sa condition, il va s’amuser dans une petite clairière entourée de buissons, un petit coin de paradis au bord de la rivière que lui seul connaît et où il peut rêver à loisir, s’imaginant une vie douce et agréable, entourée d’amour et de gaieté. Mais un jour, les enfants de l’école le suivent et lui tombent dessus. C’est alors la fin d’un doux rêve, mais cette fois, au lieu de subir sans rien faire, Cadeyrn tente de se défendre et la seule « arme » qu’il ait à sa disposition est ce bout de bois long et fin. Un mouvement brusque avec cette tige de bois et la chemise d’un de ses « camarades » prend feu. Abasourdis, tout le monde regarde la chemise brûler, puis les hurlements soudains de son propriétaire fait réagir tout le monde. Pour tous les enfants Cadeyrn est à présent devenu un Monstre, une créature maléfique sortie des Enfers pour les pervertir. L’avantage de ce statut de monstre est qu’il ne se fait plus tabasser ni embêter, ils ont trop peur de lui et des représailles possibles. Mais sa vie n’est pas plus facile pour autant, isolé dans un village isolé, seul au monde. Les autres villageois commencent également à le regarder comme un monstre et ne se posent à présent sur lui que des regards de mépris. Seuls les regards de ses parents n’ont pas changé, des regards pleins de tendresse et de douceur, mais ce sont des sentiments qu’ils ne savent pas bien partager, et le jeune Cadeyrn ne les comprend pas, obnubilé par la haine et le mépris de tous les autres.



Pourquoi ? Pourquoi faut-il que ça se passe ainsi ? Qui suis-je ? Et si j’étais réellement le monstre dont ils parlent. Je ne sais même pas ce qu’il s’est passé. Est-ce réellement moi ? Mais comment ? Il m’a semblé voir quelque chose sortir de ce bout de bois à ce moment là, pourtant j’ai bien essayé par la suite… Rien ne s’est passé. Pourquoi à ce moment là alors ? Ai-je vraiment voulu le tuer comme ils disent ? Suis-je vraiment maléfique ? NON !! Non je ne veux pas !! Non ça ne se peut pas !! Je veux être comme tout le monde… Je SUIS comme tout le monde. Que puis-je faire ? Aidez-moi… Je n’en peux plus… A quoi sert-il de vivre une telle vie ? Je sais bien qu’ici n’est pas ma place… Mais où est-elle ? Où dois-je aller ? Ce qui est sûr c’est que je ne resterais pas longtemps. Je… Les derniers mots du paragraphe sont effacés par des traces de larmes ayant dilué l’encre.

Une autre page, un autre jour, toujours les mêmes…
Ils me sont encore tombés dessus pour me rouer de coups, mais je ne me suis pas laissé faire. Certains vont se souvenir de mes poings… Mais moi aussi… Aïe j’ai l’impression d’avoir la mâchoire en morceaux… Ils font mal ces sagouins n’empêche… Je crois que je me défend de mieux en mieux, mais pas encore assez je crois. Certains bleus mettent de plus en plus longtemps à disparaître. J’en ai assez… J’en ai marre de me battre tous les jours pour rien, de me recevoir des coups… Je vais partir, il faut que je parte. Bientôt… Très bientôt… Je sais que personne ne me regrettera ici…

Une autre page un peu plus loin, dont une partie a été arrachée…
Ca y est c’est décidé… Ce soir je serais loin. Je n’ai pas grand chose à emmener, pour ainsi dire rien ou presque… Mais ça ne me dérange pas, je n’ai rien à regretter d’ici… J’ai laissé un petit mot à mes parents pour qu’ils sachent mon intention et leur dire que ce n’était pas la peine qu’ils me cherchent… Ils seront mieux sans moi. Merci pour tout ce que vous avez fait, je vous dois beaucoup. Mais maintenant où aller ? Tout droit… Mes pas me porteront bien quelque part. Voilà… C’est fini… Je ne reviendrais plus ici…Adieu Snowdonia…