Le reflet de nos tempéraments. [Ismaël]
The Time-Turner :: Tome VII : Les reliques de la Mort :: Armoire à Disparaître :: RP abandonnés :: Extérieur du château
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Le reflet de nos tempéraments. [Ismaël]
Les journée s’étirent, paresseuses. Je sais que j’ai de quoi m’occuper mais je suis dans ma période de morosité chronique, celle où languide, je m’imagine être toute autre. Lorsque je suis dans cet état d’esprit, je fuis tout le monde, non pas que je sois du genre boute-en-train d’ordinaire mais passablement mélancolique, je m’engouffre davantage dans cette solitude que j’aime tellement. Dehors, c’est l’accalmie. J’aime l’hiver, j’aime le froid et la neige, mais pourtant pouvoir sortir au grand air sans s’emmitoufler de couches de vêtements est agréable. J’ai donc emporté mes livres au dehors. A la lisère de la forêt interdite, quelque part entre la cabane du garde-chasse et les endroits ensoleillés ou quelques grappes de mes condisciples s’ébattent en riant, j’ai trouvé refuge entre les troncs de deux gros chênes qui me rendent invisible aux autres. J’ouvre l’un de mes ouvrages, décidée à m’avancer dans mes devoirs pour profiter de ma soirée autrement, mais le ’cœur’ n’y est pas. En soupirant, je repousse parchemins et livres en m’octroyant une pause. Étirée de tout mon long, quelques timides rayons du soleil m’éblouissent un peu mais ma main en visière me permet de m’en protéger relativement bien. Je n’aime pas les beaux jours, ils me rappellent d’autres journées heureuses passées à rire et surtout à me foutre de tout ce qui a de l’importance… Oui, vraiment, je ne me sens pas bien du tout.
J’ai du m’assoupir… Il faut dire que je dors peu car rêver, je n’aime pas ça. Voilà pourquoi j’ai régulièrement ce que l’on appelle, une tête de déterrée. Je sais que je dors car me voilà partie dans l’un de ses songes où bien trop de souvenirs me submergent… Une main tendue, un sourire tendre, quelque chose que je n’ai pas vu depuis bien longtemps. Mais tout s’efface, le ciel bleu est soudain orageux, j’entends des cris au loin, ils ne me grisent pas, je me sens oppresser, comme si une charge sur ma poitrine m’empêchait de respirer normalement… Je me persuade que ce n’est qu’un rêve mais je suis bientôt emportée dans un tourbillon de pleurs, de suppliques et de sang… Ce n’est pas un cauchemar, non, c’est bien pire car je m’aperçois que celle qui hurle, c’est moi ! Le paysage change à nouveau, cette fois-ci, il y a Clyde et les autres… On me pousse un peu, leur visage déformé par la haine, on m’insulte, on me pousse, me jetant des choses au visage. Je ne comprends pas mais je n’ai pas le loisir de les fuir car je sens le sol onduler et s’effriter sous mes pieds… On dit que se sentir tomber en dormant signifie être angoissée en général … Je n’en sais rien mais je me suis réveillée d’un coup, le cœur battant la chamade, les paumes de mes mains moites et les jambes tremblantes.
Je mets quelques secondes à me souvenir d’où je suis. Le soleil a disparu derrière d’épais nuage, ça sent l’averse, l’air est lourd, chargé d’électricité, l’orage gronde soudain, mais rien, je ne bouge pas. Je jette un œil à ma montre, j’ai dormi plus de quatre heures, il est l’heure de dîner… Rien à faire, je ne bougerai pas, que la pluie me lave de cette horrible sensation qui m’étreint : Celle de ne plus savoir où j’en suis… Et tout cela à cause de cet illustre inconnu croisé hier dans les couloirs… Je n’ai pas retenu grand-chose de son discours décousu mais une chose est certaine : Il a les yeux de mon père… Deux billes grises anthracite qui scrutent et surtout sondent l’âme bien plus que n’importe quel sortilège… C’est pour cela que je le crois, oui, des yeux comme ça ne peuvent me mentir… Surtout pas à moi ! Et voilà, je suis à nouveau nouée, nauséeuse et surtout perturbée… L’avenir est une valeur abstraite et j’aurais préféré qu’elle le reste, surtout lorsqu’il ne correspond en rien à mes idéaux… Dayton Sommers… Un Gryffondor… Quelle blague, jamais ! Je serre les poings, me redressant. Ca y est, l’averse me tombe sur la tête, saleté de pays, je hais la pluie… Je tente de me calmer tandis que l’eau glacée imprègne mon pull trop fin, mon pantalon et mes baskets… Oui, oui, aujourd’hui, j’ai délaissé l’uniforme au profit de fringues passe-partout… J’abandonne parchemins et livres trempés pour courir me trouver un quelconque abri. En louvoyant rapidement entre les grosses flaques boueuses qui se forment déjà au sol, je marmonne quelques menaces à ce temps pourri et au monde entier.
Ce sont les arbres touffus de la forêt interdite qui me servent de refuge… Que cet endroit me soit interdit, comme son nom l’indique, ne m’inquiète pas, je n’en suis pas à ma première entorse au sacro-saint règlement. Je m’accroupis, attendant que le gros de l’averse passe. Je suis dans un tel état de nerf que je sursaute violemment en entendant quelques branches craquées mais je me rassure très vite, avec un temps pareil, je ne peux qu’être seule. Tant mieux.
J’ai du m’assoupir… Il faut dire que je dors peu car rêver, je n’aime pas ça. Voilà pourquoi j’ai régulièrement ce que l’on appelle, une tête de déterrée. Je sais que je dors car me voilà partie dans l’un de ses songes où bien trop de souvenirs me submergent… Une main tendue, un sourire tendre, quelque chose que je n’ai pas vu depuis bien longtemps. Mais tout s’efface, le ciel bleu est soudain orageux, j’entends des cris au loin, ils ne me grisent pas, je me sens oppresser, comme si une charge sur ma poitrine m’empêchait de respirer normalement… Je me persuade que ce n’est qu’un rêve mais je suis bientôt emportée dans un tourbillon de pleurs, de suppliques et de sang… Ce n’est pas un cauchemar, non, c’est bien pire car je m’aperçois que celle qui hurle, c’est moi ! Le paysage change à nouveau, cette fois-ci, il y a Clyde et les autres… On me pousse un peu, leur visage déformé par la haine, on m’insulte, on me pousse, me jetant des choses au visage. Je ne comprends pas mais je n’ai pas le loisir de les fuir car je sens le sol onduler et s’effriter sous mes pieds… On dit que se sentir tomber en dormant signifie être angoissée en général … Je n’en sais rien mais je me suis réveillée d’un coup, le cœur battant la chamade, les paumes de mes mains moites et les jambes tremblantes.
Je mets quelques secondes à me souvenir d’où je suis. Le soleil a disparu derrière d’épais nuage, ça sent l’averse, l’air est lourd, chargé d’électricité, l’orage gronde soudain, mais rien, je ne bouge pas. Je jette un œil à ma montre, j’ai dormi plus de quatre heures, il est l’heure de dîner… Rien à faire, je ne bougerai pas, que la pluie me lave de cette horrible sensation qui m’étreint : Celle de ne plus savoir où j’en suis… Et tout cela à cause de cet illustre inconnu croisé hier dans les couloirs… Je n’ai pas retenu grand-chose de son discours décousu mais une chose est certaine : Il a les yeux de mon père… Deux billes grises anthracite qui scrutent et surtout sondent l’âme bien plus que n’importe quel sortilège… C’est pour cela que je le crois, oui, des yeux comme ça ne peuvent me mentir… Surtout pas à moi ! Et voilà, je suis à nouveau nouée, nauséeuse et surtout perturbée… L’avenir est une valeur abstraite et j’aurais préféré qu’elle le reste, surtout lorsqu’il ne correspond en rien à mes idéaux… Dayton Sommers… Un Gryffondor… Quelle blague, jamais ! Je serre les poings, me redressant. Ca y est, l’averse me tombe sur la tête, saleté de pays, je hais la pluie… Je tente de me calmer tandis que l’eau glacée imprègne mon pull trop fin, mon pantalon et mes baskets… Oui, oui, aujourd’hui, j’ai délaissé l’uniforme au profit de fringues passe-partout… J’abandonne parchemins et livres trempés pour courir me trouver un quelconque abri. En louvoyant rapidement entre les grosses flaques boueuses qui se forment déjà au sol, je marmonne quelques menaces à ce temps pourri et au monde entier.
Ce sont les arbres touffus de la forêt interdite qui me servent de refuge… Que cet endroit me soit interdit, comme son nom l’indique, ne m’inquiète pas, je n’en suis pas à ma première entorse au sacro-saint règlement. Je m’accroupis, attendant que le gros de l’averse passe. Je suis dans un tel état de nerf que je sursaute violemment en entendant quelques branches craquées mais je me rassure très vite, avec un temps pareil, je ne peux qu’être seule. Tant mieux.
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Re: Le reflet de nos tempéraments. [Ismaël]
- Spoiler:
- - Coralie, où est-ce que tu m’emmènes ?
- Chut. Tu me fais confiance, non ?
- Oui.
Le sourire d’Ismaël était si immense face à cette fille, encore enfant, encore adolescente, en crise, pas certaine : un Gryffondor et une Serpentard se donnaient la main dans le parc de Poudlard, vrillant entre les élèves vers la Forêt Interdite, tandis que la pluie, soudainement, venait les caresser et les tordre. Ismaël n’avait pas pour principe de respecter les règles, mais n’était pas non plus connu pour les transgresser souvent. Aussi était-ce la première fois qu’il rentrait dans la Forêt Interdite sans un professeur. Il eut un frisson, mais celui-ci passa vite, au profit de son goût de l’aventure et de son plaisir d’être là avec Coralie.
- Tu as froid, viens.
Ce n’était pas été une question. Ismaël réussissait à lire dans Coralie. Il la prit dans ses bras, et pendant quelques minutes, tous deux eurent l’impression que le temps s’arrêtait, que dehors, peut-être, les autres continuaient à avancer, mais c’était une dimension parallèle, un absurde sans réel cadre spatio-temporel, des pantins, une immense marionnette – tout ce qui existait vraiment, c’était eux, maintenant, là.
Lorsque l’orage éclata, Ismaël était au bord du lac, pour une énième cigarette, se souvenant de celle qu’il avait prise avec Andrews, la veille au soir ; un sourire naquit sur ses lèvres à cette idée d’une drôle d’amitié naissante dès son retour au château, puis il jeta un regard autour de lui, et cette population qui fuyait la pluie le fit soupirer. De toute évidence, il valait mieux qu’il fasse pareil pour éviter bronchites, sinusites, pneumonies, et autres délices que même les sorciers imprudents attrapent, parfois. Il écrasa sa cigarette et plutôt que suivre la foule vers le château, il s’avança vers la forêt interdite, en souvenir et hommage.
Et des images du passé.
Ismaël sentit son cœur se serrer une fois, malgré toute la force qu’il avait acquis pendant son voyage. Il eut un sourire, cependant, un peu triste, malgré tout, en voyant une silhouette blonde entre les arbres. Il entra d’un autre côté, hésita, puis fit le tour pour la rejoindre. Apparaissant donc depuis l’intérieur mais ne souhaitant pas lui faire peur, il lui dit bonjour d’une certaine distance, ce qu’elle n’entendit pas. Quelques craquements de feuilles mortes, et il se lança à nouveau, à quelques mètres :
- Bonjour, Coralie.
Il y eut un silence, et il sentit qu’il valait mieux enchaîner dès maintenant, avant qu’elle parte, ou qu’elle pleure, ou qu’elle crie.
- Je ne m’excuse que pour ce que je ne ferais pas de nouveau si c’était à refaire. Je ne peux donc pas m’excuser d’être parti si longtemps. Mais je ne sais pas pourquoi je ne t’ai pas écrit. C’était stupide. Mais ça me faisait mal. Tu fais partie de ces personnes auxquelles je ne pouvais pas écrire sans que mon cœur se serre, loin, là-bas, sur l’océan, alors que tu es inatteignable.
Il s’approcha, quelques pas seulement, les yeux rivés sur le visage de Coralie, cherchant à scruter quelles émotions frapperaient en premier la demoiselle.
- Tu te souviens de la dernière fois, ici ? C’était notre refuge, la forêt. Le tien, puis le nôtre. Tu te souviens ?
Il ne souriait pas. Mais sa voix était ô combien douce au souvenir de ces magnifiques images.
Et des images du passé.
Ismaël sentit son cœur se serrer une fois, malgré toute la force qu’il avait acquis pendant son voyage. Il eut un sourire, cependant, un peu triste, malgré tout, en voyant une silhouette blonde entre les arbres. Il entra d’un autre côté, hésita, puis fit le tour pour la rejoindre. Apparaissant donc depuis l’intérieur mais ne souhaitant pas lui faire peur, il lui dit bonjour d’une certaine distance, ce qu’elle n’entendit pas. Quelques craquements de feuilles mortes, et il se lança à nouveau, à quelques mètres :
- Bonjour, Coralie.
Il y eut un silence, et il sentit qu’il valait mieux enchaîner dès maintenant, avant qu’elle parte, ou qu’elle pleure, ou qu’elle crie.
- Je ne m’excuse que pour ce que je ne ferais pas de nouveau si c’était à refaire. Je ne peux donc pas m’excuser d’être parti si longtemps. Mais je ne sais pas pourquoi je ne t’ai pas écrit. C’était stupide. Mais ça me faisait mal. Tu fais partie de ces personnes auxquelles je ne pouvais pas écrire sans que mon cœur se serre, loin, là-bas, sur l’océan, alors que tu es inatteignable.
Il s’approcha, quelques pas seulement, les yeux rivés sur le visage de Coralie, cherchant à scruter quelles émotions frapperaient en premier la demoiselle.
- Tu te souviens de la dernière fois, ici ? C’était notre refuge, la forêt. Le tien, puis le nôtre. Tu te souviens ?
Il ne souriait pas. Mais sa voix était ô combien douce au souvenir de ces magnifiques images.
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Re: Le reflet de nos tempéraments. [Ismaël]
Je suis à fleur de peau… D’ordinaire, pour compenser toutes ces émotions qui bouillonnent en moi, je sculpte. Mon Art est une échappatoire à mon quotidien, seulement voilà, les bons modèles se font rare, le dernier en date dut donner l’alerte et depuis, peu importe le prix que j’offre, mes propositions ne sont que des lettres mortes. Je mordille l’ongle de mon pouce, je ne suis pas d’un naturel nerveux mais chaque coup de tonnerre me fait frémir, c’est insensé. Les branches qui craquent me donnent des sueurs froides, c’est comme se savoir en danger mais être incapable de visualiser la menace. J’ai crié lorsque surprise, une voix d’outre tombe me salue et m’appelle par mon prénom… Bon sang, il faut que je me reprenne, je ne suis pas à ce point la impressionnable ! Je me retourne donc, prête à en découdre avec celui -Car c’est une voix masculine, c’est sûr- qui ose me surprendre de façon si déloyale ! Ma réplique acerbe meurt aussitôt lorsque je le reconnais… Merde. Celui que j’arrive à fuir à la perfection depuis le début de l’année scolaire me fait face, pire… Il se donne bonne conscience en s’excusant… Comme si tout était si facile ? D’une simple phrase aux élans de sincérités flagrantes, tu penses donc que je peux oublier une année de silence ? Non.
Mes poings se sont crispés et ce sont les morsures cuisantes de mes ongles dans ma chair qui me renseignent sur mon état de fureur avancée. Je suis préparée à ce face à face, j’ai souvent rêvé de le déclencher, mais non, j’ai remis au lendemain car cela m’arrangeait d’être furieuse voilà tout. De même année à présent, nous partageons certains cours… Je m’attendais donc à trouver autre chose à dire que ce bête,
▬ Ah… C’est toi…
Qui s’échappe de mes lèvres grimaçantes. Je suis abjecte dans le mépris, pourtant, j’ai de qui tenir, je devrais m’en sortir à la perfection, mais non, pas avec lui, pas avec Ismaël et ce goût d’inachevé que je déteste tant. Toujours aussi beau parleur, rêveur, insaisissable, c’est d’ailleurs cela que je lui enviais… Non, je me suis trompée, il ne s’excuse pas, c’est bien pire, il regrette… Regretter quoi ? Moi ? Nous ? Ma haine enfle, ma déraison me submerge, je fais un pas sur le côté lorsqu‘il s‘approche, les deux mains plaquées sur mes oreilles, je nie ses mots, sa présence et cette horrible tendresse pour que rien ne m’atteigne. Et d’un murmure, je souffle,
▬ Non… Je ne me souviens de rien.
Quel horrible mensonge, pourquoi suis-je ici alors ? Si j’avais voulu le bannir de ma mémoire, je ne passerai pas mon temps libre à rechercher son odeur, ses sourires et… Stop ! Je me recentre, me concentre et me recompose un visage lisse et vaguement intéressé par sa présence. Je suis une Dennell, je suis une Serpentard, une personne digne, une personne qui ne cède pas à quelques émotions futiles. Je suis en place, tout l’est, mes gestes sont mesurés et cette main que je tends vers lui ne tremble pas. Elle se pose sur sa joue caressant furtivement la peau mouillée par l’averse pour retomber, inerte, le long de mon corps. Je suis prête, oui, prête pour rayer cet interdit de mon existence,
▬ Tu me rappelles surtout celle que je ne serai jamais… Bien des choses ont changé en une année. C’est d’un regard neuf et sans concessions que je peux t’assurer que tous nos souvenirs, tu les emportas avec toi il y a un an.
Non, je ne tombe pas dans le mélodrame, quel manque de classe de s’y essayer. Énoncée avec aplomb et sans colère, je suis plutôt fière de moi pour le coup. Pour me donner contenance et pour ne pas tomber dans quelques travers sentimentaux que je ne désire pas, j’enchaîne à mon tour,
▬ Alors ? As-tu trouvé ce que tu cherchais ? Je dirai que non car pourquoi être revenu sinon ?
Loupé. Ismaël n’est pas un idiot, il va sans doute sentir mon amertume sous sous-jacente. Je me déteste, au fond, il était et reste mon unique faiblesse… Faiblesse que je me dois d’écraser comme tout le reste. J’espère surtout qu’il ne remarquera pas cette tendance que j’ai à éviter son regard et sa personne… Je suis encore plus transparente qu’avant. C’est à en crever de rire, sauf que je ne ris pas du tout, bien au contraire. Je suis en train de céder à la colère, mon indifférence se fendille pour laisser place à un visage crispé par la frustration ! Fait chier ! Quelques coups de tonnerre couvre ma réplique suivante, mais je suis certaine qu’il l’entendra tant je la lui hurle,
▬ La liberté à un prix Ismaël, celui d’être oublié… La Liberté est une fuite, une lâcheté d’immature patenté ! Tu l‘as voulu, tu l’as eu… Pour le reste, je suis préfète et j’ai le regret de t’informer que cette forêt est interdite, si tu décampes, je ne dirai rien, en souvenir du bon vieux temps !
J’ai ri, pas de plaisir, non, c’est un rire hystérique, nerveux et malsain qui me secoue toute entière… A choisir, je me trouve terriblement pathétique, tellement éloignée de celle que je me dois d’être… Oui, cette fois-ci, j’ai de très bonnes raisons de rire car je suis surtout une imbécile.
Mes poings se sont crispés et ce sont les morsures cuisantes de mes ongles dans ma chair qui me renseignent sur mon état de fureur avancée. Je suis préparée à ce face à face, j’ai souvent rêvé de le déclencher, mais non, j’ai remis au lendemain car cela m’arrangeait d’être furieuse voilà tout. De même année à présent, nous partageons certains cours… Je m’attendais donc à trouver autre chose à dire que ce bête,
▬ Ah… C’est toi…
Qui s’échappe de mes lèvres grimaçantes. Je suis abjecte dans le mépris, pourtant, j’ai de qui tenir, je devrais m’en sortir à la perfection, mais non, pas avec lui, pas avec Ismaël et ce goût d’inachevé que je déteste tant. Toujours aussi beau parleur, rêveur, insaisissable, c’est d’ailleurs cela que je lui enviais… Non, je me suis trompée, il ne s’excuse pas, c’est bien pire, il regrette… Regretter quoi ? Moi ? Nous ? Ma haine enfle, ma déraison me submerge, je fais un pas sur le côté lorsqu‘il s‘approche, les deux mains plaquées sur mes oreilles, je nie ses mots, sa présence et cette horrible tendresse pour que rien ne m’atteigne. Et d’un murmure, je souffle,
▬ Non… Je ne me souviens de rien.
Quel horrible mensonge, pourquoi suis-je ici alors ? Si j’avais voulu le bannir de ma mémoire, je ne passerai pas mon temps libre à rechercher son odeur, ses sourires et… Stop ! Je me recentre, me concentre et me recompose un visage lisse et vaguement intéressé par sa présence. Je suis une Dennell, je suis une Serpentard, une personne digne, une personne qui ne cède pas à quelques émotions futiles. Je suis en place, tout l’est, mes gestes sont mesurés et cette main que je tends vers lui ne tremble pas. Elle se pose sur sa joue caressant furtivement la peau mouillée par l’averse pour retomber, inerte, le long de mon corps. Je suis prête, oui, prête pour rayer cet interdit de mon existence,
▬ Tu me rappelles surtout celle que je ne serai jamais… Bien des choses ont changé en une année. C’est d’un regard neuf et sans concessions que je peux t’assurer que tous nos souvenirs, tu les emportas avec toi il y a un an.
Non, je ne tombe pas dans le mélodrame, quel manque de classe de s’y essayer. Énoncée avec aplomb et sans colère, je suis plutôt fière de moi pour le coup. Pour me donner contenance et pour ne pas tomber dans quelques travers sentimentaux que je ne désire pas, j’enchaîne à mon tour,
▬ Alors ? As-tu trouvé ce que tu cherchais ? Je dirai que non car pourquoi être revenu sinon ?
Loupé. Ismaël n’est pas un idiot, il va sans doute sentir mon amertume sous sous-jacente. Je me déteste, au fond, il était et reste mon unique faiblesse… Faiblesse que je me dois d’écraser comme tout le reste. J’espère surtout qu’il ne remarquera pas cette tendance que j’ai à éviter son regard et sa personne… Je suis encore plus transparente qu’avant. C’est à en crever de rire, sauf que je ne ris pas du tout, bien au contraire. Je suis en train de céder à la colère, mon indifférence se fendille pour laisser place à un visage crispé par la frustration ! Fait chier ! Quelques coups de tonnerre couvre ma réplique suivante, mais je suis certaine qu’il l’entendra tant je la lui hurle,
▬ La liberté à un prix Ismaël, celui d’être oublié… La Liberté est une fuite, une lâcheté d’immature patenté ! Tu l‘as voulu, tu l’as eu… Pour le reste, je suis préfète et j’ai le regret de t’informer que cette forêt est interdite, si tu décampes, je ne dirai rien, en souvenir du bon vieux temps !
J’ai ri, pas de plaisir, non, c’est un rire hystérique, nerveux et malsain qui me secoue toute entière… A choisir, je me trouve terriblement pathétique, tellement éloignée de celle que je me dois d’être… Oui, cette fois-ci, j’ai de très bonnes raisons de rire car je suis surtout une imbécile.
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Re: Le reflet de nos tempéraments. [Ismaël]
- Spoiler:
- Dis donc, mademoiselle, vous n’auriez pas un peu chaud ?
- Si, mais pourquoi demandes-tu –
Et avant qu’elle ait pu faire quoi que ce soit, Coralie sentit Ismaël l’empoigner et, telle une princesse bringuebalée aux mille rires tonitruants, elle se laissa porter, se débattant à peine, vers la mer chaude qui s’étendait devant eux. Ismaël n’était pas encore parti ; il leur restait une semaine d’été, quelques petits jours de bonheur angoissé, d’extase avant les adieux, le calme avant la tempête. La plongeant dans l’eau avec lui, Ismaël en profita pour resserrer son étreinte, avec l’envie que cela ne cesse jamais, la garde contre lui, toujours, toujours, la protéger, avant tout. Il était si ébloui, chaque jour, par ces myriades d’émotions que Coralie savait faire naître en lui. Il ne le disait pas. Il n’en avait pas besoin, croyait-il. Mais cela se voyait si peu chez ce beau parleur, charmeur des dames.
- Tiens, tu es mouillée. Fais attention, tu vas prendre froid.
Il la laissa se remettre debout dans la mer et ils s’embrassèrent, encore et encore, au milieu de cette plage presque vide, où les quelques touristes admiraient cette fusion qu’ils pensaient être éternelle. Ils avaient bien tort. Si seulement ils avaient su. Les derniers jours. La valse aux adieux. Ismaël embrassa Coralie. Une dernière fois, avant que les images ne disparaissent à nouveau.
Ismaël n’avait aucune idée, en allant la rejoindre, de comment Coralie allait réagir. Il se doutait bien qu’il y aurait de la colère, sans doute un peu de chagrin et d’amertume, peut-être un soulagement aussi, du moins l’espérait-il. Elle savait qu’il était de retour à l’école ; leurs regards s’étaient brièvement croisés, très brièvement, pendant certains cours, et à chaque fois que les professeurs avaient appelés le nom de Coralie, Ismaël n’avait pas pu s’empêcher de se tendre, minuscule nervosité au fond de la salle, lui qui d’habitude était si calme, lui qui le paraissait, encore maintenant, malgré les mots qu’il prononçait, les mots d’excuse, un peu de passé, et tant d’avenir.
- Ah, c’est toi.
Il resta parfaitement immobile, sachant que cette phrase n’était qu’un préambule aux multiples réactions qui allaient se succéder chez elle. Il se souvenait maintenant de sa fierté et de ses fuites, pourtant de toute cette ouverture qu’elle avait manifesté avec lui, seulement avec lui, même si c’était un Gryffondor ; leur histoire avait été une exception, il l’avait détruite, il le savait – mais il était là, désormais. Il la vit reculer et contint un soupir. Ce serait donc cela, maintenant ? C’était tout ce qui restait de leur amour passé ?
- Non, je ne me souviens de rien.
Rien. Le mot sonna de façon tellement étrange dans sa tête, éveillant des milliers de souvenirs et d’images.
Et des rires du passé.
- Tu me rappelles surtout celle que je ne serai jamais. Bien des choses ont changé en une année. C’est d’un regard neuf et sans concession que je peux t’assurer que tous nos souvenirs, tu les emportas avec toi, il y a un.
Ismaël resta parfaitement muet, fixant sans un geste Coralie, sentant le contact de sa main avec un délice et une frustration qu’il garda en lui, l’un comme l’autre, parce qu’aucun n’avait de sens désormais, pas avec les mots qu’elle prononçait, pas avec l’animosité qu’elle semblait éprouver. Elle le haïssait. Il eut un sourire sardonique, contemplant le contraste avec les dernières images qu’il avait d’elles, celle d’une adolescente si heureuse entre ses bras, celle d’une femme, presque, qu’il avait aimé. Et maintenant, toute cette violence et cette froideur.
- Alors ? As-tu trouvé ce que tu cherchais ? Je dirais que non, car pourquoi être revenu, sinon ?
- Il a toujours été question de partir un an, Coralie. Tu le savais dès le début de notre histoire. Je n’étais pas prêt à compromettre cela, ni pour toi, ni pour personne. Tu sais que je t’aurais haï, si je n’étais pas parti. J’avais besoin de cette liberté ; elle m’habite, elle me fait vivre. Mais ça ne change rien au fait que –
Il s’interrompit. Ca ne valait pas la peine. Il la regarda à la place s’énerver, devenir pleine de colère, de furie. L’orage, autour d’eux, s’amplifiait et était comme un macrocosme répondant au microcosme qu’incarnait alors Coralie. Tout se répondait. Comme dans les pièces de Shakespeare qu’il avait lues à bord. Il ne pouvait pas dire qu’il regrettait sa traversée : ç’avait été les moments auxquels il avait tendus toute sa vie, et même avec tout cet espoir, il n’avait pas été déçu. Il avait besoin de cela, voyager, être libre, un coup de vent. Elle n’avait pas su l’accepter. Il était parti. Elle le haïssait. Et le prouva à nouveau.
- La liberté a un prix, Ismaël : celui d’être oublié. La liberté est une fuite, une lâcheté d’immature patenté ! Tu l’as voulue, tu l’as eue. Pour le reste, je suis préfète et j’ai le regret de t’informer que cette forêt est interdite. Si tu décampes, je ne dirai rien, en souvenir du bon vieux temps !
Immédiatement, elle partit d’un rire fou, malsain, et la seule écoute de ce rire fit achever à Ismaël le premier geste qui lui était venu à l’esprit : il plaqua ses lèvres trempées contre celles de Coralie, puis avec une infinie tendresse, déposa un baiser aux commissures de ses lèvres. Deux, seulement. Trois était le geste qu’ils affectionnaient avant. Maintenant était un autre jour, elle le lui avait bien fait comprendre.
- Tu sais, je préférais ton rire d’avant.
Et il se retourna, muette figure à la tête plein de souvenirs, pour sortir de la forêt d’où elle le chassait.
- Ah, c’est toi.
Il resta parfaitement immobile, sachant que cette phrase n’était qu’un préambule aux multiples réactions qui allaient se succéder chez elle. Il se souvenait maintenant de sa fierté et de ses fuites, pourtant de toute cette ouverture qu’elle avait manifesté avec lui, seulement avec lui, même si c’était un Gryffondor ; leur histoire avait été une exception, il l’avait détruite, il le savait – mais il était là, désormais. Il la vit reculer et contint un soupir. Ce serait donc cela, maintenant ? C’était tout ce qui restait de leur amour passé ?
- Non, je ne me souviens de rien.
Rien. Le mot sonna de façon tellement étrange dans sa tête, éveillant des milliers de souvenirs et d’images.
Et des rires du passé.
- Tu me rappelles surtout celle que je ne serai jamais. Bien des choses ont changé en une année. C’est d’un regard neuf et sans concession que je peux t’assurer que tous nos souvenirs, tu les emportas avec toi, il y a un.
Ismaël resta parfaitement muet, fixant sans un geste Coralie, sentant le contact de sa main avec un délice et une frustration qu’il garda en lui, l’un comme l’autre, parce qu’aucun n’avait de sens désormais, pas avec les mots qu’elle prononçait, pas avec l’animosité qu’elle semblait éprouver. Elle le haïssait. Il eut un sourire sardonique, contemplant le contraste avec les dernières images qu’il avait d’elles, celle d’une adolescente si heureuse entre ses bras, celle d’une femme, presque, qu’il avait aimé. Et maintenant, toute cette violence et cette froideur.
- Alors ? As-tu trouvé ce que tu cherchais ? Je dirais que non, car pourquoi être revenu, sinon ?
- Il a toujours été question de partir un an, Coralie. Tu le savais dès le début de notre histoire. Je n’étais pas prêt à compromettre cela, ni pour toi, ni pour personne. Tu sais que je t’aurais haï, si je n’étais pas parti. J’avais besoin de cette liberté ; elle m’habite, elle me fait vivre. Mais ça ne change rien au fait que –
Il s’interrompit. Ca ne valait pas la peine. Il la regarda à la place s’énerver, devenir pleine de colère, de furie. L’orage, autour d’eux, s’amplifiait et était comme un macrocosme répondant au microcosme qu’incarnait alors Coralie. Tout se répondait. Comme dans les pièces de Shakespeare qu’il avait lues à bord. Il ne pouvait pas dire qu’il regrettait sa traversée : ç’avait été les moments auxquels il avait tendus toute sa vie, et même avec tout cet espoir, il n’avait pas été déçu. Il avait besoin de cela, voyager, être libre, un coup de vent. Elle n’avait pas su l’accepter. Il était parti. Elle le haïssait. Et le prouva à nouveau.
- La liberté a un prix, Ismaël : celui d’être oublié. La liberté est une fuite, une lâcheté d’immature patenté ! Tu l’as voulue, tu l’as eue. Pour le reste, je suis préfète et j’ai le regret de t’informer que cette forêt est interdite. Si tu décampes, je ne dirai rien, en souvenir du bon vieux temps !
Immédiatement, elle partit d’un rire fou, malsain, et la seule écoute de ce rire fit achever à Ismaël le premier geste qui lui était venu à l’esprit : il plaqua ses lèvres trempées contre celles de Coralie, puis avec une infinie tendresse, déposa un baiser aux commissures de ses lèvres. Deux, seulement. Trois était le geste qu’ils affectionnaient avant. Maintenant était un autre jour, elle le lui avait bien fait comprendre.
- Tu sais, je préférais ton rire d’avant.
Et il se retourna, muette figure à la tête plein de souvenirs, pour sortir de la forêt d’où elle le chassait.
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Re: Le reflet de nos tempéraments. [Ismaël]
Dans ma famille, les névroses se déclarent très jeune. C’est ainsi. Voici le prix à payer pour notre pêché d’Orgueil. Père me le répète bien souvent : Il n’y a rien à craindre de nous même, ce sont les Autres qui nous empoisonnent de leur moral étriquée. C’est comme cela que mes parents justifient le fait qu’ils soient cousins germains. Et moi ? Je me targue d’avoir les reins solides, m’efforçant de paraître indifférente à tout pour ne jamais laisser ces Autres m’atteindre. Je ne m’explique pas Ismaël, jamais je n’aurais du y poser les yeux, jamais. Si je regrette ? Non, car je ne suis pas une faible chose, j’assume tout, ou presque. Ma peur panique de décevoir les Dennell me fait perdre les pédales, j’aurais du me montrer inabordable, glaçon frigide qui transi et ne fond pas. J’aurais surtout du ne jamais lui laisser l’occasion de voir à quel point il me perturbe toujours. J’ai menti, je mens encore, il n’y eut rien de plus simple que de le laisser m’effleurer. Ce fut facile, heureux et futile, du moins pour moi. Et pour lui ? C’est cela le pire, savoir que d’un claquement de doigt, il put me laisser derrière lui sans remords. Je craque donc, et pas qu’un peu, ma rancœur est tenace, elle obscurcit tout le reste. Je cris, je ris, démente, non pas pour lui mais pour moi. Il faut que je me persuade qu’une année partagée ne signifie pas ad vitam aeternam… Serais-je au fond l’une de ces indécrottables romantiques dont je me moque si souvent ? Plutôt crever !
Retrouver la maîtrise de mes émotions et de mon corps est ardu, mais je vais y arriver, j’y arrive toujours. Seulement voilà, son baiser me prend de court… Bien entendu, fidèle à lui-même, il ne lui viendrait pas à l’idée de se mettre en colère et de rendre ainsi tout plus facile… Non, sa douceur me liquéfie, il ose, il ose… Un second qui achève de me rendre neurasthénique… C’est mécanique, sans passion ni toute autre chose… Il le fait pour se prouver qu’il possède un ascendant sur moi, c’est sûr ! Vil manipulateur ! Lorsque tu m’embrasses, ne le fais pas ainsi… Comme avant, prouve moi donc que je suis ton unique importance ! Trop tard, c’est terminé. Je lâche ses doigts que je serrai convulsivement entre les miens… Tout ceci est ridicule, je devrai le lui dire, me moquer de sa tendresse, le gifler, le rouer de coups, racler son visage contre l’écorce rugueuse des arbres… Qu’il disparaisse pour de bon, que je l’oublie définitivement. Bouche bée, je ne dis rien, me contentant de le fixer, comme ahurie. Allez, réponds, hurle encore une fois, débarrasse toi de l’Interdit une bonne fois pour toute Coralie ! A mon corps défendant, je suis figée, paumée, stupide… Dis, est-ce cela avoir quelqu’un dans la peau ? Je me fustige, et toute cette haine brûlante, je la lui dédie en un rictus écœuré qui déforme bientôt ma bouche.
Et sur une dernière futilité lancée il tourne les talons… Bête que je suis, j’humecte mes lèvres pour sourire piteusement l’instant suivant… Il a toujours ce goût salé qui n’appartient qu’au voyageur. C’est tout ? Il obéit et s’en va ? Je lui laisse donc le dernier mot ? Comment s’y prend-t-il pour avoir toujours le beau rôle ? Je déteste sa nonchalance, comme si mes questions et reproches n’avaient aucune emprise sur lui… Comme si au fond, je n’avais jamais existé… Je cours, mon corps obéit à une folle impulsion, je ne le laisserai pas m’effacer aussi aisément, non, que tu souffres un peu comme j’ai souffert, voilà ma Justice ! Son dos se rapproche, à moins que ce ne soit moi qui accélère, je ne sais plus… Les violents coups de tonnerre couvrent sans doute mes foulées car il ne se retourne pas… Non, rêveur comme à son habitude, il doit déjà penser à autre chose qu’à moi… Je te ferai passer l’envie de me rayer ainsi de ton Univers ! J’ai plongé… Je crois. Je ne me souviens plus du comment de la chose mais en quelques secondes, je l’ai rejoins, me jetant dans ses jambes pour le faire chuter sur le sol détrempé… La suite n’est que la résultante de cette rencontre qui me rempli d’amertume. Je ne hurle plus, accrochée à ses jambes, je me débrouille pour me faire une place sur son dos en l’immobilisant. Ma violence retombe très vite, que suis-je en train de faire ? C’est inouïe cette façon que j’ai de dire une chose mais de faire le parfait contraire ! Sans faire attention à mes mains et genoux boueux, je m’assoies sur son dos… L’heure est venue de faire preuve d’honnêteté, je me le dois,
▬ Pour une fois que tu obtempères bien gentiment… J’ai trouvé que ce n’était pas juste de te laisser partir ainsi… Un adieu se doit d’être franc et surtout réciproque.
Je m’égare, ma voix n’est qu’un murmure. Ce que je désire me semble vain, mais une chose est certaine, je vais tout aplanir pour sortir d’ici la tête haute et l’esprit apaisé,
▬ Je me souviens de notre première conversation… Comme pour me tenir à distance, tu m’annonças très vite que d’ici à la fin de l’année scolaire, tu partirais. Tu étais mon plus grand challenge, moi qui me foutais royalement des autres, j’ai tenté mon va-tout… Te faire renoncer à ton voyage pour que tu ne vois que moi. Orgueilleuse, égoïste, tu peux penser ce que tu veux, peu m’importe ! Je n’ai pas pris ton départ avec tristesse, mais avec colère… Tu aurais du rester, tu le devais, c’était le plan ! Tel un chiot, je me suis fait les dents sur toi, tu aurais du être ma réussite, tu ne fus qu’un échec…
Je me soulève, prenant place à ses côtés, et qu’importe la pluie qui me transperce ou la fange qui nous macule, je me penche pour le regarder bien en face,
▬ Ce que je désire est un véritable adieu… Pas cette façon que tu as de sembler te foutre de tout… Je ne peux plus être celle que tu as connu, de la même façon, je ne peux même pas être ton amie ou toutes autres foutaises. Mais ce goût d’inachevé, je veux que tu me l’ôtes du cœur… Embrasse moi, pas de ces baisers formels de tout à l’heure, non, je veux quelque chose de sincère, quelque chose qui fasse que je devienne nostalgique en pensant à toi…
Et ensuite ? Ensuite, plus rien, je l’ignorerai comme il semble m’ignorer depuis le tout début. Allez, fais-le, t’ais-je jamais supplié ? Ais-je jamais réclamé quoique ce soit ? Non, j’espérais trop de convaincre d’abandonner tes projets avec mes sourires pour cela. Futile… Je suis la plus futile de nous deux ! Je me penche davantage, nos visages tout proche, j’attends… Qu’il profite surtout de ma franchise, elle est si rare et ô combien précieuse.
Retrouver la maîtrise de mes émotions et de mon corps est ardu, mais je vais y arriver, j’y arrive toujours. Seulement voilà, son baiser me prend de court… Bien entendu, fidèle à lui-même, il ne lui viendrait pas à l’idée de se mettre en colère et de rendre ainsi tout plus facile… Non, sa douceur me liquéfie, il ose, il ose… Un second qui achève de me rendre neurasthénique… C’est mécanique, sans passion ni toute autre chose… Il le fait pour se prouver qu’il possède un ascendant sur moi, c’est sûr ! Vil manipulateur ! Lorsque tu m’embrasses, ne le fais pas ainsi… Comme avant, prouve moi donc que je suis ton unique importance ! Trop tard, c’est terminé. Je lâche ses doigts que je serrai convulsivement entre les miens… Tout ceci est ridicule, je devrai le lui dire, me moquer de sa tendresse, le gifler, le rouer de coups, racler son visage contre l’écorce rugueuse des arbres… Qu’il disparaisse pour de bon, que je l’oublie définitivement. Bouche bée, je ne dis rien, me contentant de le fixer, comme ahurie. Allez, réponds, hurle encore une fois, débarrasse toi de l’Interdit une bonne fois pour toute Coralie ! A mon corps défendant, je suis figée, paumée, stupide… Dis, est-ce cela avoir quelqu’un dans la peau ? Je me fustige, et toute cette haine brûlante, je la lui dédie en un rictus écœuré qui déforme bientôt ma bouche.
Et sur une dernière futilité lancée il tourne les talons… Bête que je suis, j’humecte mes lèvres pour sourire piteusement l’instant suivant… Il a toujours ce goût salé qui n’appartient qu’au voyageur. C’est tout ? Il obéit et s’en va ? Je lui laisse donc le dernier mot ? Comment s’y prend-t-il pour avoir toujours le beau rôle ? Je déteste sa nonchalance, comme si mes questions et reproches n’avaient aucune emprise sur lui… Comme si au fond, je n’avais jamais existé… Je cours, mon corps obéit à une folle impulsion, je ne le laisserai pas m’effacer aussi aisément, non, que tu souffres un peu comme j’ai souffert, voilà ma Justice ! Son dos se rapproche, à moins que ce ne soit moi qui accélère, je ne sais plus… Les violents coups de tonnerre couvrent sans doute mes foulées car il ne se retourne pas… Non, rêveur comme à son habitude, il doit déjà penser à autre chose qu’à moi… Je te ferai passer l’envie de me rayer ainsi de ton Univers ! J’ai plongé… Je crois. Je ne me souviens plus du comment de la chose mais en quelques secondes, je l’ai rejoins, me jetant dans ses jambes pour le faire chuter sur le sol détrempé… La suite n’est que la résultante de cette rencontre qui me rempli d’amertume. Je ne hurle plus, accrochée à ses jambes, je me débrouille pour me faire une place sur son dos en l’immobilisant. Ma violence retombe très vite, que suis-je en train de faire ? C’est inouïe cette façon que j’ai de dire une chose mais de faire le parfait contraire ! Sans faire attention à mes mains et genoux boueux, je m’assoies sur son dos… L’heure est venue de faire preuve d’honnêteté, je me le dois,
▬ Pour une fois que tu obtempères bien gentiment… J’ai trouvé que ce n’était pas juste de te laisser partir ainsi… Un adieu se doit d’être franc et surtout réciproque.
Je m’égare, ma voix n’est qu’un murmure. Ce que je désire me semble vain, mais une chose est certaine, je vais tout aplanir pour sortir d’ici la tête haute et l’esprit apaisé,
▬ Je me souviens de notre première conversation… Comme pour me tenir à distance, tu m’annonças très vite que d’ici à la fin de l’année scolaire, tu partirais. Tu étais mon plus grand challenge, moi qui me foutais royalement des autres, j’ai tenté mon va-tout… Te faire renoncer à ton voyage pour que tu ne vois que moi. Orgueilleuse, égoïste, tu peux penser ce que tu veux, peu m’importe ! Je n’ai pas pris ton départ avec tristesse, mais avec colère… Tu aurais du rester, tu le devais, c’était le plan ! Tel un chiot, je me suis fait les dents sur toi, tu aurais du être ma réussite, tu ne fus qu’un échec…
Je me soulève, prenant place à ses côtés, et qu’importe la pluie qui me transperce ou la fange qui nous macule, je me penche pour le regarder bien en face,
▬ Ce que je désire est un véritable adieu… Pas cette façon que tu as de sembler te foutre de tout… Je ne peux plus être celle que tu as connu, de la même façon, je ne peux même pas être ton amie ou toutes autres foutaises. Mais ce goût d’inachevé, je veux que tu me l’ôtes du cœur… Embrasse moi, pas de ces baisers formels de tout à l’heure, non, je veux quelque chose de sincère, quelque chose qui fasse que je devienne nostalgique en pensant à toi…
Et ensuite ? Ensuite, plus rien, je l’ignorerai comme il semble m’ignorer depuis le tout début. Allez, fais-le, t’ais-je jamais supplié ? Ais-je jamais réclamé quoique ce soit ? Non, j’espérais trop de convaincre d’abandonner tes projets avec mes sourires pour cela. Futile… Je suis la plus futile de nous deux ! Je me penche davantage, nos visages tout proche, j’attends… Qu’il profite surtout de ma franchise, elle est si rare et ô combien précieuse.
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Re: Le reflet de nos tempéraments. [Ismaël]
Le voyage avait au moins eu un avantage : Ismaël s’était habitué à la saleté. S’il avait été un enfant plutôt maniaque et ordonné avant, on lui avait rapidement appris à regarder la poussière et le vomi bien en face, et à passer des chiffons, parfois ses propres mains, pour nettoyer. Aussi aurait-il pris plutôt mal l’offensive inattendue de Coralie un an auparavant ; maintenant que l’expérience avait forgé différemment son caractère, il n’y eut plus qu’un air de profond étonnement, suivi d’un sourire amusé. Un peu de nouveauté et d’inattendu dans ce monde de routine, ce quotidien si grisâtre depuis la rentrée. Qu’y avait-il donc ? Avait-elle changé d’avis ? Allait-elle lui avouer qu’elle rêvait de lui chaque nuit depuis son départ, qu’elle n’y pouvait rien, que c’était son inconscient traitre et qu’elle reniait toute sa famille pour l’épouser ? Ismaël ne pouvait s’empêcher de mettre de la distance humoristique avec tout cela. C’était si stéréotypé, le couple sous la pluie, dans une forêt ; les disputes, l’orage, les larmes, le baiser. Même sa réplique était digne d’un Di Caprio en pleine forme. Mais quoi ? Ne fallait-il pas mettre un peu de spectacle dans sa vie ? Quoi qu’il en soit, tout cela n’était pas très confortable, et il était bien temps de comprendre de quoi il s’agissait.
- Pour une fois que tu obtempères bien gentiment. J’ai trouvé que ce n’était pas juste de te laisser partir ainsi. Un adieu se doit d’être franc et surtout réciproque.
Coralie murmurait. Il y avait soudain une immense douceur en elle. Ismaël se demanda brièvement pourquoi, avant de constater que ce n’était que parce qu’elle désirait quelque chose. Bien sûr : mademoiselle avait un caprice et en devenait tendre comme le miel. Tant qu’il ne la voyait pas, ce serait bien aisé de lui résister. Ce n’était même pas de la résistance. C’était son habituelle indifférence. Alors, il l’écouta expliquer et parler, longuement.
- Je me souviens de notre première conversation. Comme pour me tenir à distance, tu m’annonças très vite que d’ici à la fin de l’année scolaire, tu partirais. Tu étais moins plus grand challenge, moi qui me foutais royalement des autres, j’ai tenté mon va-tout. Te faire renoncer à ton voyage pour que tu ne voies que moi. Orgueilleuse, égoïste, tu peux penser ce que tu veux, peu m’importe ! Je n’ai pas pris ton départ avec tristesse, mais avec colère. Tu aurais dû rester, tu le devais, c’était le plan ! Tel un chiot, je me suis fait les dents sur toi. Tu aurais dû être ma réussite, tu ne fus qu’un échec.
Cette dernière phrase se balança longuement dans l’esprit désormais un peu confus d’Ismaël. Il était un peu surpris par la lucidité de Coralie. Il s’attendait plus à une longue déclaration d’amour, mièvre et niaise, épuisante. Et c’est alors qu’il se rappela. Quand elle n’avait pas essayé de le séduire par toutes les façons imaginables – les jeux, la coquetterie, les moments de tendresse – ils avaient eu des discussions fantastiques. C’était une fille fondamentalement intelligente. Valait-elle pour autant la peine qu’il reste autant de temps, allongé sur la boue, son corps sur son dos ? A cette pensée, il la sentit se soulever, et s’assit à côté d’elle, regardant son visage transformé, éclairé.
- Ce que je désire est un véritable adieu, pas cette façon que tu as de sembler te foutre de tout. Je ne peux plus être celle que tu as connu, de la même façon, je ne peux pas être ton amie ou toutes autres foutaises. Mais ce goût d’inachevé, je veux que tu me l’ôtes du cœur. Embrasse-moi, pas de ces baisers formels de tout à l’heure, non, je veux quelque chose de sincère, quelque chose qui fasse que je devienne nostalgique en pensant à toi.
Etrangement, et pour une des premières fois depuis leur rencontre, le visage d’Ismaël prit une expression tout à fait sincère et lointaine de l’indifférence. Il y eut un aperçu d’amertume. Il fut bref, bien sûr, mais présent. Il semblait dégoûté par quelque chose, au bord de la colère, au bord du chagrin, lui qui était un chevalier qu’aucun abîme ne pouvait engloutir. Il inspira et la regarda dans les yeux, avec une détermination singulière.
- Alors, tu ne sais pas ce que c’est la nostalgie. Elle détruit l’espoir, en même temps qu’elle le nourrit. Elle nous rend fous.
Cependant, la demande qu’avait fait Coralie était légitime et après tout ce chemin qu’elle avait fait, depuis sa colère égoïste et incompréhensible à cette forme de lutte – même s’il n’avait pas essayé de se détacher de l’étreinte bizarre – et cette demande. Coralie demandait rarement à ce qu’on lui rende service. Elle était, comme elle l’avait dit, orgueilleuse, et ça la rendait indépendante. Mais s’il n’avait été qu’un challenge pour elle, pourquoi désirait-elle un dernier baiser, pourquoi voulait-elle être nostalgique ? Il ne la quittait pas des yeux, pensant. Aurait-elle menti encore une fois ? Avait-elle été amoureuse de lui ? Avait-elle éprouvé la plus petite once de chagrin ? Il ne pouvait pas simplement partir, encore une fois, comme il l’avait fait quelques minutes plus tôt. Des choses insoupçonnées se déroulaient dans cet échange de regard. Il fallait mettre fin à cette situation. Malgré la boue, malgré la pluie, Ismaël montra qu’il obtempérait avec un très lent signe de la tête. Il ferma les yeux et les vit, batifolant dans l’eau. Il les rouvrit. Elle était là. Il ferma les yeux et se vit, sur le pont, évoquant Coralie à un marin. Il les rouvrit. Elle était là. Et, se souvenant de son récit, de ces moments, de ce passé, il le fit en hommage à une relation qui, après tout, l’avait marqué. Il s’approcha avec la lenteur des grands moments. Elle s’était approchée déjà, dans une impatience fébrile. Il retardait, avec la conscience que c’était la dernière fois. Savourer.
- Tu veux de la sincérité ?
Alors, leurs lèvres se retrouvèrent.
Son cœur se mit à battre, imperceptiblement. Ce n’était pas les coups de tonnerre dans son corps. C’était simplement un souvenir si tendre, si délicat ; c’était comme rouvrir la parenthèse magique dans laquelle ils s’étaient enfouis l’année précédente. D’un baiser. Trempées, leurs lèvres glissaient pourtant au rythme de toujours les unes sur les autres. Un, deux. Il sentit son cœur accélérer. Douce nostalgie de ces temps révolus. Trois. Il recula.
- Voilà tout ce que je peux t’offrir.
Et il eut un sourire. Exténué, il ne chercha pas immédiatement à se relever, laissant l’eau de pluie s’écouler, tel un déluge, châtiment divin, sur lui. Un sourire flottait sur ses lèvres tandis que, déjà, son cœur s’apaisait.
- Pour une fois que tu obtempères bien gentiment. J’ai trouvé que ce n’était pas juste de te laisser partir ainsi. Un adieu se doit d’être franc et surtout réciproque.
Coralie murmurait. Il y avait soudain une immense douceur en elle. Ismaël se demanda brièvement pourquoi, avant de constater que ce n’était que parce qu’elle désirait quelque chose. Bien sûr : mademoiselle avait un caprice et en devenait tendre comme le miel. Tant qu’il ne la voyait pas, ce serait bien aisé de lui résister. Ce n’était même pas de la résistance. C’était son habituelle indifférence. Alors, il l’écouta expliquer et parler, longuement.
- Je me souviens de notre première conversation. Comme pour me tenir à distance, tu m’annonças très vite que d’ici à la fin de l’année scolaire, tu partirais. Tu étais moins plus grand challenge, moi qui me foutais royalement des autres, j’ai tenté mon va-tout. Te faire renoncer à ton voyage pour que tu ne voies que moi. Orgueilleuse, égoïste, tu peux penser ce que tu veux, peu m’importe ! Je n’ai pas pris ton départ avec tristesse, mais avec colère. Tu aurais dû rester, tu le devais, c’était le plan ! Tel un chiot, je me suis fait les dents sur toi. Tu aurais dû être ma réussite, tu ne fus qu’un échec.
Cette dernière phrase se balança longuement dans l’esprit désormais un peu confus d’Ismaël. Il était un peu surpris par la lucidité de Coralie. Il s’attendait plus à une longue déclaration d’amour, mièvre et niaise, épuisante. Et c’est alors qu’il se rappela. Quand elle n’avait pas essayé de le séduire par toutes les façons imaginables – les jeux, la coquetterie, les moments de tendresse – ils avaient eu des discussions fantastiques. C’était une fille fondamentalement intelligente. Valait-elle pour autant la peine qu’il reste autant de temps, allongé sur la boue, son corps sur son dos ? A cette pensée, il la sentit se soulever, et s’assit à côté d’elle, regardant son visage transformé, éclairé.
- Ce que je désire est un véritable adieu, pas cette façon que tu as de sembler te foutre de tout. Je ne peux plus être celle que tu as connu, de la même façon, je ne peux pas être ton amie ou toutes autres foutaises. Mais ce goût d’inachevé, je veux que tu me l’ôtes du cœur. Embrasse-moi, pas de ces baisers formels de tout à l’heure, non, je veux quelque chose de sincère, quelque chose qui fasse que je devienne nostalgique en pensant à toi.
Etrangement, et pour une des premières fois depuis leur rencontre, le visage d’Ismaël prit une expression tout à fait sincère et lointaine de l’indifférence. Il y eut un aperçu d’amertume. Il fut bref, bien sûr, mais présent. Il semblait dégoûté par quelque chose, au bord de la colère, au bord du chagrin, lui qui était un chevalier qu’aucun abîme ne pouvait engloutir. Il inspira et la regarda dans les yeux, avec une détermination singulière.
- Alors, tu ne sais pas ce que c’est la nostalgie. Elle détruit l’espoir, en même temps qu’elle le nourrit. Elle nous rend fous.
Cependant, la demande qu’avait fait Coralie était légitime et après tout ce chemin qu’elle avait fait, depuis sa colère égoïste et incompréhensible à cette forme de lutte – même s’il n’avait pas essayé de se détacher de l’étreinte bizarre – et cette demande. Coralie demandait rarement à ce qu’on lui rende service. Elle était, comme elle l’avait dit, orgueilleuse, et ça la rendait indépendante. Mais s’il n’avait été qu’un challenge pour elle, pourquoi désirait-elle un dernier baiser, pourquoi voulait-elle être nostalgique ? Il ne la quittait pas des yeux, pensant. Aurait-elle menti encore une fois ? Avait-elle été amoureuse de lui ? Avait-elle éprouvé la plus petite once de chagrin ? Il ne pouvait pas simplement partir, encore une fois, comme il l’avait fait quelques minutes plus tôt. Des choses insoupçonnées se déroulaient dans cet échange de regard. Il fallait mettre fin à cette situation. Malgré la boue, malgré la pluie, Ismaël montra qu’il obtempérait avec un très lent signe de la tête. Il ferma les yeux et les vit, batifolant dans l’eau. Il les rouvrit. Elle était là. Il ferma les yeux et se vit, sur le pont, évoquant Coralie à un marin. Il les rouvrit. Elle était là. Et, se souvenant de son récit, de ces moments, de ce passé, il le fit en hommage à une relation qui, après tout, l’avait marqué. Il s’approcha avec la lenteur des grands moments. Elle s’était approchée déjà, dans une impatience fébrile. Il retardait, avec la conscience que c’était la dernière fois. Savourer.
- Tu veux de la sincérité ?
Alors, leurs lèvres se retrouvèrent.
Son cœur se mit à battre, imperceptiblement. Ce n’était pas les coups de tonnerre dans son corps. C’était simplement un souvenir si tendre, si délicat ; c’était comme rouvrir la parenthèse magique dans laquelle ils s’étaient enfouis l’année précédente. D’un baiser. Trempées, leurs lèvres glissaient pourtant au rythme de toujours les unes sur les autres. Un, deux. Il sentit son cœur accélérer. Douce nostalgie de ces temps révolus. Trois. Il recula.
- Voilà tout ce que je peux t’offrir.
Et il eut un sourire. Exténué, il ne chercha pas immédiatement à se relever, laissant l’eau de pluie s’écouler, tel un déluge, châtiment divin, sur lui. Un sourire flottait sur ses lèvres tandis que, déjà, son cœur s’apaisait.
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